"T'aimes ça, hein?"

lesacamerde

Je vais vous raconter mon expérience la plus ri-pou de ma sexualité entière. Mais alors quand je dis ri-pou, je pèse mes mots, et on a là plutôt un poids de baleine bleue que d'humain moyen. 

Je pose le contexte : peu après ma séparation avec mon ex, mon envie de voir d'autres pénis s'est vite fait ressentir. J'étais alors à Metz, lieu de France (ou d'Allemagne, je ne sais jamais) où les mecs canons vivent très bien cachés. Après de nombreux farfouillages sur Adopte Un Mec, j'eus enfin trouvé enfin un petit keum pas trop dégueulasse pouvant me contenter une nuit, ou deux, ou trois (parce qu'il avait l'air méga chaud de la teub). On se sextote et sexmessenge  toute la journée, ce qui réveille alors mes pensées les plus sales. Et puis merde, autant ne pas y aller par quarante cinq chemins, je l'invite à passer le soir chez moi. Il y a un moment où rien ne sert d'inonder mon appartement si c'est pour qu'on ne puisse plus baiser dedans. 

“Enfin, ce soir, je baise !” Et plutôt vous dire que le gars a intérêt d'être aussi sauvage que ce qu'il m'a vendu parce que c'est exactement ce dont j'ai besoin. 

SAUF QUE, déjà le mec est vachement moins beau que sur ses photos. Genre vachement moins. Genre de quoi te dessécher assez pour filer à la pharmacie acheter du MycoHydralin mais direct. Et puis il a un jean beaucoup trop large pour lui, et ça, ÇA, c'est un fashion faux pas qui me débecte. Il lui manque plus que les Vans slip-on à carreaux pour un style du tonnerre. Mais soit, passons outre, il n'est pas non plus si horrible, et puis j'ai pas franchement envie de le regarder dans les yeux ce soir. On se pose devant un film, histoire de faire preuve d'un peu de politesse avant de passer aux choses sérieuses, lorsqu'il a commencé à me titiller les (le) sens. C'est alors que je me suis dit que le meilleur moment de ma soirée serait le film mais encore c'est sûrement parce qu'on mangeait des Schtroumpfs en même temps.

Naturel = ZÉRO, queue = CINQ (centimètres), sauvagerie = MOINS DIX. On atteint donc un rapport qualité-prix à MOINS DEUX VIRGULE CINQ. 

Déjà, le keum s'y est pris tellement mal dès le départ que j'avais l'impression d'avoir une huitre à la recherche de mon clitoris. Puis quand est venu le moment de la fameuse sacro-sainte pénétration, le malaise s'est installé. En missionnaire et en levrette (cf. note sur la sauvagerie), le mec était nul-à-chier, à la fois extrêmement mal à l'aise dans son corps et pourtant si persuadé d'être un Dieu du sexe (mais ça c'est parce que je simule très bien). Le combo parfait, donc. J'ai pris les choses en main, pour au moins contrôler l'action, mais que dalle, rien à faire, je ne sentais même pas son mollusque en moi. Bon, je me suis fait chier, royalement, je crois que vous avez compris, mais le clou du spectacle n'est pas là. Le gadjo, soi-disant sauvage, m'a claqué une fessée. Molle, la fessée. Et comble de l'ironie lors qu'est arrivé dans mes oreilles ce bon vieux et gras “t'aimes ça hein!”. Alors non. J'aime les vraies fessées qui claquent quand on me pilonne. Donc ça, ta pâte à pizza crue sur mon boule, non. Tu vas ranger ça dans ta boite à honte, s'il te plait, merci. Mon état d'esprit s'est automatiquement placé entre le fou rire et le désespoir. Et je vous le dis, ce n'est pas franchement un endroit cosy. 

La chose s'est terminée, tant mal que mal. Lui, il a kiffé sa race, mais alors moi, j'ai usé de tous les stratagèmes possibles et imaginables pour que le mec ne me touche plus de la soirée. Je ne suis pas peu fière de ma réussite stratégique, mais un conseil : déplacez vous, vous ne pourrez jamais vous enfuir de votre chez-vous.

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