TERRE INCONTROLABLE...

Dans l’ombre, oui dans l’ombre des éléments qui se déchainent,
De part en part de cette planète où l’eau est toujours plate,
Il y a les rouleaux de la mer qui, s’enchainant en déchirant
De vagues parcelles de terre, sur laquelle sans y réfléchir,
S’éclatent au poids d’enclumes dans une écume d’amertume.

Sous la lumière des moteurs d’avion de guerre à réacteurs,
Qui s’envolent pour trouer le cul aux nuages moutonneux
Et les dépuceler en les traversant pour mieux les diviser,
Il y a les oiseaux qui se fendent le vent aux becs ricaneurs,
A nous voir sous les pluies protégées par des parapluies,
Défoncés par les retombées d’acide et giboulées de pierre
Qui tombent, sur la terre, comme un pas en avant vers Lucifer.

Dans le silence des poulets en batterie, qui subissent ces sévices
Pour répondre à la demande d’estomacs qui se plissent
Dans le supplice de la faim obtempérant pour le moindre délice,
Il y a les chats noirs qui ronronnent et se lèchent les babines,
Lacés des souris aux bobines fines qui se dandinent, se débinent,
Dans l'un des nombreux trous de gruyère armé de béton cellulaire
Des immeubles, cousus à quatre épingles et montés à l’envers,
En cloisonnant et en administrant le pire des châtiments
A la nature segmentée de carrés recouverts de moquette verte.

Dans le bruit des sentiments d’un cœur qui se lit à livre ouvert,
Il y a le besoin d’une sensation désinvolte qui révolte la religion,
Pour la noble envie de baiser tous ce qui bouge, pour s’oublier,
S'effacer dans nos souvenirs et nos malheurs, déserteurs
D’une société en pissant sur un trou qui ne peut se résorber.

Dans les bras d’une pieuvre virtuelle dont on est victime,
Il y a des cimes de vulgarité, qui se dessinent et disséminent
Le peux de valeurs que l’on range dans un petit vestiaire,
Dans un placard quelque part à l’écart récupéré par hasard,
Qui pue les vices du genre humain qui nous dévisse,
Qui frappe les différences, cogne d’un coup de pogne
Dans la gueule un pauvre type qui n’a rien demandé,
Sauf la correction de le laisser maintenant vivre en paix,
Sur une planète bousillée prête à exploser au détonateur,
Géniteur encore plus obsédé par le centre de son nombril
Que part ce qui se passe là-bas au Portugal ou au Brésil.

Et enfin, il y a moi qui cherche à m’endormir tranquille,
Sous un petit drap mais je n’y arrive toujours pas,
La terre est ronde est pourtant pas bien loin les cons
En tapissent les moindres coins, comme un téléphone
Muet de son son, si les cons pouvaient être sans voix
Alors parfois, ça nous ferait des vacances n’est-ce pas.
Je cherche à me placer face à eux pour voir ce que je vaux,
Mais je ne peux vraiment pas, non, mesdames et monsieur
Ne m’en voulez-pas, mais tant qu’avec ma propre queue
Je réfléchirais plus qu’avec l’ensemble de mon cerveau,
Je continuerais dans la glace à me trouver follement beau,
Oubliant ce que nous sommes en train de faire à la terre,
Une guerre injuste qui tôt ou tard répondra par la colère.