The Affair
D. A.
« The Affair » fait partie de ces séries télévisées qui glacent le sang et qui pétrifient le corps. Impossible de rester insensible face à ce scénario qui intrigue, bouleverse, surprend. Pourtant, l'histoire n'est pas nouvelle : deux individus mariés tombent passionnément amoureux l'un de l'autre se précipitant alors dans une relation aux conséquences désastreuses pour eux et leurs proches. Le scénario est banal à première vue et en rappelle certainement d'autres, mais la qualité de la réalisation, l'atmosphère qui en découle et le formidable jeu des acteurs lui sont bien propres.
La première saison compte 10 épisodes d'une cinquantaine de minutes. Très rapidement, on comprend la structure de la série: chacun des deux protagonistes raconte l'histoire torride qu'il a vécue par le biais d'un interrogatoire dont on saisit le sens et l'ampleur au fil du temps. Le même espace, la même temporalité mais avec un point de vue différent : là où Noah relate le jeu de séduction de sa maîtresse, Alison dépeint les yeux ravageurs de son amant. Malgré les quelques contradictions qui apparaissent dans les deux discours, certaines choses semblent indéniables : ils s'aiment, se désirent, se déchirent. Cette passion secrète et destructrice heurte autant qu'elle séduit, effraie autant qu'elle enflamme. Mais dans tous les cas, elle touche et sensibilise. « The Affair » transpose à l'écran les valeurs bafouées et les désirs cachés d'une population en manque d'amour, laissant supposer l'existence d'une triste réalité : et si l'amour n'était pas fait pour durer ? Difficile de ne pas se laisser surprendre par la passion qui transperce le cœur des héros en même temps que le nôtre, mais difficile aussi de ne pas plaindre l'ignorance de ceux qui ont été trahis. Le climat à la fois malsain et oppressant de la série et l'intensité qui s'en dégage donne l'envie de connaître l'issue de l'histoire folle et intrigante de ces deux âmes qui n'ont pas réussi à s'ignorer.