Toute une histoire

johanna79

Ce manuscrit écrit avec pudeur, sincérité et émotions diverses est à lire tel un combat après lequel on ressort plus fort encore...

Toute une histoire,

le drame






Faux semblants



Une jeune femme, Anna, tombe de haut quand elle s' aperçoit de l' esprit fourbe de ce qu' elle considérait comme un Ami qui ne lui voulait que du bien. Plus qu' une trahison, un véritable drame.




Nous sommes en début d' un mois d' été, Anna est d' humeur joyeuse, vient de passer une semaine à papoter sur ce site, facebook, ce truc à la con qui permet de rencontrer de belles personnes, entre autre. Anna parle de tout, surtout de rien, elle s' évade, simplement. Elle parle, ce besoin de s' exprimer, de partager, de s' ouvrir à l' autre, car entière, sincère et pure, elle n' y perçoit que des échanges Respectueux et conviviaux. Anna se fait draguer, car facebook, c' est un peu ça aussi, à chacun d' y remettre des barrières, fermer des portes, dès que cela semble nécessaire. Anna, elle, est atypique, elle a tellement vécu de drames depuis gamine, qu' elle se dit toujours qu' elle ne vivra rien de pire. Elle se confie, toujours plus, sans se rendre compte qu' elle est en relation avec un homme, certes depuis quelques années, mais seulement virtuellement. Cet homme s' appelle Luc, le même âge qu' elle, elle le taquine car il est gémeau de signe astrologique, et c' est bien connu, ce signe a deux faces, deux personnalités. Luc le prend toujours avec le sourire car il est cool Luc, il relance toujours Anna de manière courtoise et tellement Respectueuse. Depuis le temps qu' ils doivent se rencontrer ces deux-là! Alors Anna se confie toujours, là, sur un gars qui voulait une photo sexy d' elle. Alors Luc, bien évidemment, fait l' offusqué, lui n' aurait jamais fait ou demandé une chose pareille à la douce Anna. Il en profite au passage pour tenter sa troisième "chance" d' une rencontre avec sa pote, en la réconfortant, avec un tas de blablas tellement gros, qu' Anna, elle les

croit! Elle le fait venir un mardi, arrivée après 550 kilomètres, vers 18 heures. Il ne repartira que dans la nuit du jeudi au vendredi à 00h20. Ces dates là, ces heures-là, Anna ne les oubliera jamais. Mais Anna est tellement contente de voir, enfin, son confident, depuis ces années à converser derrière des écrans interposés. Alors, c' est parti, on couche ensemble, entre potes consentants, il est où le mal!? Chacun d' eux est célibataire, et Anna a cette confiance en son Ami. Elle veut juste s' évader avec un homme respectueux et respectable. Luc n' est pas venu les mains vides, en vrai gentleman, il a prévu un fût de bière à la tekila Desperados, 5 litres. Oui, Anna n' a pas omis de lui préciser que plus de 10 ans auparavant, elle fût une bonne fêtarde! Luc en a bien pris note. Ils boivent, ils couchent ensemble. Anna se rend bien compte que le rêve s' est envolé, que son pote est bien moins doux et subtil que ce qu' il se disait être. La Belle se réveille, avec cette nausée insupportable, cette barre dans le crâne qui ne passe pas, cette angoisse qui la prend. Elle se dit qu' une bonne douche et un bon restaurant gentiment payé par ses soins, la requinquera. Ils y vont dans ce restau, pas un mot, pas un geste affectueux, Anna est observatrice et sens monter le malaise. Elle se dit encore naivement que cette mauvaise intuition va lui passer en rentrant chez elle avec son pote, en buvant encore et encore, écoutant de la musique. Anna se dit souvent, par intermittence, que c' est bizarre, ces trous de mémoire sur toute une nuit, ce mal de crâne qui ne passe pas, cette nausée... Ils reviennent avec des bouteilles de bières, toujours de la Desperados. Anna a bien précisé à Luc que lorsqu' elle boit de la Desperados, elle pense à un proche avec qui elle en partageait une le soir, avant qu' il ne s' envole au pays des anges. Anna et ses drames... Elle y croit tellement à tous ces trucs mystiques, ces êtres chers partis trop tôt, qui veillent sur elle, la protègent comme s' ils étaient encore là. Alors ils boivent, boivent, écoutent de la musique et boivent encore. Luc partira à 00h20, après être resté 60 heures. Anna se souviendra seulement de quelques sordides passages, et saura, quelques jours plus tard, que son cher ami qu' elle pensait connaitre.






Alors après une épreuve du genre, Anna se sentit démunie, telle une enfant perdue, redevenue craintive et sans confiance. Il lui fallait trouver un échappatoire, une chose à quoi se raccrocher dans ses moments de solitude, afin de ne sombrer plus profondément vers un gouffre insurmontable. Anna se lança dans un tas de choses, la peinture sur soie, la maitrise de soi, les écrits, les crises de boulimie, de pleurs et de peur. Puis, elle se dit...






Evasion artistique



Photo, écriture, musique, peinture... L' évasion dans l' art, cette saine sensation, semblable à l' apaisement, au rêve éveillé. Cette impression de s' envoler, de jouir mentalement, telle une douce mélodie au piano, au violon, celle qui nous enveloppe, nous prend et nous enlace. Cette émotion pure, cette caresse sur la joue d' une larme d' émotion qui coule, lentement, et subtilement. Cette ivresse naturelle d' un pinceau nous touchant, nous frôlant. Cette respiration, ce souffle qui s' accélère, là, en entendant cet air. Un vers de poésie est tout prend vie. Tout, soudain, prend un sens, celui d' exalter de tous ses sens. Etre en éveil, ces parties du corps qui se réveillent, qui nous font vibrer, nous sentir exister. L' Art & la manière de jouer, avec les sentiments...






Anna continue à broyer du noir, à cogiter, quelques fois, au point de vouloir en finir avec cette injustice et cette justice qui ne bouge pas bien vite... Elle ne dort plus beaucoup tant le fait de fermer les yeux la projète inévitablement vers cet évènement traumatisant. Alors elle se maintient grâce à l' art, teste le yoga, se raccroche puis re-décroche de cette épreuve qui dure et perdure dans sa tête, telle la survie de cette femme brisée...





La survie



Pensées intimes à 3h23...

Toi, tu m' a tuée

Tu m' as broyée

A toi je suis liée

Par ces actes déraisonnés

Tu es monstrueux

Je te hais, puis te pardonne

Cette Paix que je me redonne

Afin de Vivre, un peu

Aussi cette haine

Qui la nuit ressurgit

Brisée, avec tant de peine

Je pleure ma survie

Et je me sens déjà morte

Telle une feuille d' automne

Je t' ai ouvert ma porte

Puis c' est le mal qui résonne

Tu es ce diable redouté

Moi cette Sainte décalée

Nous sommes tellement opposés

Que le destin nous a mêlés

Le bien contre le mal

Je ne prétends pas être quelqu'un

Mais tu es si animal

Dans tes crimes si malsains

Je ne comprendrai jamais

Ton côté tant destructeur

Jouir de mon malheur

Je prie, et je prie, pour oublier






Anna pleure, essuie ses larmes puis ne pleura plus, trop de larmes versées. Une coquille vide à l' intérieure fait place à une femme dure à l' extérieur. Anna se dit que c' est dégueulasse, la justice, elle n' y croit plus et se dit que ce coup de téléphone desespérément attendu, ne viendra jamais...





L' attente



Suspendue dans le temps

Cette attente me rend pessimiste

Ce tic tac me rend toc toc

Les heures passent et glissent

Il n' y a que moi que ça choque

Ce désespoir de rester là

A ne plus bouger

A trop penser, à cogiter

De cet appel qui n' est pas

Cette justice des hommes

Celle qui fait se lamenter

Je ferai tout pour qu' elle donne

Cette peine lourdement méritée

Comment peut-on rester inerte

A une cruelle évidence

Tous ces signes m' alertent

Je reste avec ma bonne conscience

Alors je garde espoir en demain

Pour une Vie simplement paisible

En un avenir certain et serein

Pour cela j' ouvre ma Bible






Anna a beau s' isoler, elle est entourée de peu de gens mais ils sont là, ses amis chers. Elle se dit qu' elle peut compter sur leur écoute et soutien, même pour cette méprisante cause. Anna pense pouvoir faire confiance en l' homme, en un homme en particulier. Il sait l' écouter, la comprendre et même la consoler par écrans interposés. C' est son pote quoi, une relation ambigüe parfois...





Un Amour d' Amitié



Je t' Amie

Je t' Amante

Je t' invente

Je te désire

Qui pourrait comprendre

Ces gestes bienveillants

Qui pourrait comprendre

Ce doux sentiment

Qui peut juger cet envie de donner

Ce désir de partager

En toute sincérité

Aucune crainte mais Respect

Qui saurait interpréter

Cette relation passionnée

Quand elle est légèreté

Depuis peu, née

Pour l' éternité condamnés

A ne jamais oublier

Cette tendresse partagée

Ce besoin d' exister

Je t' Aime nous fait flipper

Je t' Amie nous fait exalter

Pourquoi pas continuer

A doucement avancer

Nos gestes bien dirigés

Nos mémoires à jamais

Je ne saurai t' oublier

Charnelle Amitié

Je t' Amie






Puis, quand elle sent le stress monter, le tapage des pensées qui résonnent, Anna se sent devenir folle. Elle est émotive telle une femme enceinte, mais toute l' année. Avec cet odieux crime, Anna est bouleversée, à bout, les nerfs à cran, à vif. Ses pensées deviennent fixes par moments, Anna se fait très peur...






Monologue avec l' angoisse



Angoisse, qui es-tu pour te permettre de me voler?

Qui es-tu pour t' immiscer dans ma Vie, dans mon corps, dans mon coeur?

A présent, c' est toi VS moi.

Je te préviens à l' avance que le combat va être rude, je te hais.

Tu es telle cette folie qui me bouffe, cette mort qui m' attend.

Pourquoi fais-tu ça?

Pourquoi me harceler de la sorte?

Si le message est ta victoire, tu te plantes grossièrement, garce.

Je ne te laisserai pas faire, avec tes manières sournoises et vicieuses.

Ta personnalité est tout ce que je déteste.

J' ai décidé de t' écrire, afin de mieux t' écraser.

Tu n' es pas forte, tu n' es pas moi.

Je vais te dompter tel un petit chat abandonné.

Tu n' es rien, tu n' es rien, tu n' es même pas réelle.

Tu me fais du mal, tu me consumes.

Tu n' es rien, tu n' es rien.

Je n' ai donc pas à avoir peur de toi, vilaine. Je continuerai de t' é-cri-re malgré tout.







Anna se sent si seule et perdue face à cette incompréhensible solitude pour le commun des mortels, qu' elle se demande qui elle était, pour en être arrivée là. Qui elle reflêtait, pour attirer cela. Qui elle incarnait, pour subir ça. Elle remit en question son attitude, face à l' ignoble. Elle se demanda même qui elle était vraiment...






Qui?



Qui suis-je vraiment ?

La gentille ou la méchante ?

L' exaspérée ou l' exaltée ?

Suis-je le bien ou le mal ?

Suis-je moi ou une façade, une image renvoyée ?

Et toi, qui es-tu ?

Pour me juger ?

Qui es-tu pour penser pour moi ?

Pour penser à ma place ?

Qui es-tu pour t' immiscer dans mes sentiments pures ?

Je ne sais pas qui je suis vraiment.

Je sais ce que je ressens.

Je sais que je suis sincère.

Que je partage, ce que je veux partager.

Je ne sais pas ce que je veux.

Je sais ce que je ne veux pas.

Je ne veux pas mentir ou tricher.

Ni avec personne, ni avec moi-même.

Je suis la dramatique.

Je suis la chaotique.

Je suis mystique.

Je suis authentique.

Qui est-ce, ce moi ?

Je crois le savoir un peu,

Beaucoup,

Passionnément,

A la folie...







Souvent, Anna s' est demandée à quoi ça ressemble, le Bonheur, celui dont on parle dans les plus belles histoires, celui, même des films. Anna n' a pas de réponse si ce n' est son propre ressenti sur sa vie, sa survie et son avenir prochain...






Epanouissement bonheur



Le bonheur, cette sensation tant convoitée. L' épanouissement semble déjà être une bonne chose en ces temps difficiles. Etre heureux, être épanoui, il n' y a pas grande différence. Ce sentiment de bien-être, d' apaisement, de sérénité, de liberté, est vital au bonheur. Entre les deux, on ne saurait décrire le lien subtile qui les unit. Se sentir bien, simplement, sans artifice, sans un tas de choses négatives. Ce besoin de vérité, d' être entier, de se sentir en harmonie, en paix avec soi-même, avoir bonne conscience. Etre entouré de personnes avec ces mêmes bases solides, ne serait-ce pas cela le "vrai" bonheur? Donner la vie, le respect, envers soi-même et les autres, l' amitié, l' amour, la tolérance, tendre la main, avec sincérité. Peut-être ça le bonheur? Sûrement tout cela à la fois. Une chose est sûre, rester entier, honnête, contribue à se sentir en paix, donc à foncer tout droit vers un épanouissement certain. Le bonheur serait donc un terme, un mot plus raffiné pour traduire cet épanouissement.






Plus les semaines passent et les mois, plus Anna a le temps de penser, d'évoluer, de manières différentes chaque jour passant. Elle se demande même comment elle a pu pensé un instant à commettre l' irréparable, l' homicide ou le suicide. Anna se dit même que le bonheur n' est pas fondé sur la haine. Alors, elle prend sur elle, sur ses émotions, ses pensées légitimes, et choisit de pardonner, d' accepter ce qui est, accepter l' inacceptable...






Le Pardon



En vouloir à quelqu'un pour telle ou telle action, situation conflictuelle, avoir du mépris, de la haine... Ces sentiments entraînent le mépris de soi-même également, l' angoisse permanente, la négativité et l' autodestruction, les pensées néfastes à répétition. Pourquoi alors se confronter à la colère?

Il s' agit certainement de cette émotion humaine, tout à fait légitime, quand autrui nous blesse, nous fait du mal. Une bonne discussion, aussi, entre les deux parties, quand cela est encore possible et envisageable, est un remède efficace. Quand ce n' est pas le cas, que la colère a définitivement creusé un fossé, un écart, un trop grand éloignement, il faut laisser aller le temps. Le temps de se poser, Le temps de réfléchir à des choses positives se produisant, des choses étant présentes depuis ce conflit.

Lorsque l' on prend conscience que toute cette négativité, ce sentiment fort de colère, de rage, ne fait que nous nuire, on se pose ces bonnes questions, on observe, on analyse la situation.

Et là, le déclic. Cet instant durant lequel on rumine, on pleure, on s' acharne à détester autrui. Là, on s' envole dans sa tête vers quelque chose de léger, de subtile. Une chose délicate, telle une plume qui vole, vient figer l' instant.

Et ce déclic nous fait grandir d' un coup, nous fait nous sentir plus léger, apaisé, maître de soi, et surtout en Paix avec soi-même et l' autre.

Cette étincelle, le Pardon...


























Le deuil






Le deuil d' un être cher est tellement intime qu' il est propre à chacun. Chacun apprendra, grandira de ce drame. Certains seront plus forts, des guerriers, et d' autres, plus fragiles, se laisseront aller...






Anna avait deux grands Frères, ses modèles, ses repères et protecteurs.

Et comme toute personne, Anna avait un Papa aussi.

Anna est étonnée, un 27 mars 2012, lorsque le maire de son village de résidence vient, tout de noir vétu, frapper à sa porte.

Le maire, toujours très mystérieux et solennel, vient ce jour annoncer la nouvelle, celle qui va sceller le destin de vie d' Anna.

Il lui dit, d' un ton calme et très sérieux, que son frère âgé de 18 mois de plus qu' elle, est décédé. Il se passe mille et une choses dans la tête d' Anna, une grosse enclume jetée au visage lui aurait fait le même effet.

Oui, Jérémy, son frère jumeau de coeur, a décidé, la nuit précédant cette tragédie, de mettre fin à ses jours, à sa vie, et par la même occasion, à tous ses rêves.

Anna appelle Jérémy, dit "Mimi", sur son portable, en lui disant de rappeler très vite car le maire est là, à côté d' elle, et lui raconte une grosse connerie.

Jérémy ne rappelle pas.

Anna ordonne à Mimi d' appeler ou de répondre car elle flippe tellement, qu' elle finirait presque par commencer à y croire.

Jérémy ne rappela jamais sa p'tite soeur.

Anna, d' une force décuplée par la colère et la tristesse, s' empara d' une roche posée à ses pieds, dans ce jardin soudain devenu le théâtre d' une scène apocalyptique nommée désespoir, et tenta de la jeter le plus loin possible.

En hurlant de chagrin, de cette terrible affliction de la mort du même sang, elle tapa, gémit, pleura sans cesse cette nouvelle désastreuse.

Puis, se calmant peu à peu, la réalité se fit ressentir. Elle comprit que son frère si protecteur ne reviendrait plus jamais la consoler. La consoler de ses peines de coeur, de ses tracas du quotidien, en la nommant, apaisé, "ma Belle".

Anna compris en un instant la signification du mal aux tripes...





Douleur



Toi, qui me fait tant souffrir

Je te vois parfois sourire

A cette foutue détresse

Tant elle m' oppresse


Toi, qui a décidé de partir

Pourquoi le faire si vite

Pourquoi quand je respire

Mon coeur se précipite


Tu es parti mon Frère

Tu me laisses sans mes repères

Pourquoi toute cette misère

Et pourtant je dois m' y faire


Un morceau de moi s' est envolé

Quand ce jour là tu t' es consumé

Tes cendres dans cette urne

Tu es devenu une plume


Je ne peux oublier

Un tatouage, oiseau gravé

Ce, pour l' éternité

Je sais que tu es dans mon coeur à jamais






Anna eut beaucoup de mal à se remettre de cette tragédie, tant ce n' est pas dans l' ordre et logique des choses. Elle se disait que partir si jeune était désespérant, tellement triste et choquant. Anna prit sur elle, sur ses sentiments fraternels brisés sur terre, mais invincibles dans les cieux. Anna se raccroche au mystique, en ces choses qui ne s' expliquent pas, qui se ressentent seulement. Elle perçoit, au fil des mois, puis des années, une force en elle inavouée jusqu' à présent. Et elle se disait souvent qu' il ne pouvait rien arriver de pire...






Puis, en avril





Un jour d' avril, les parents d' Anna lui téléphonent.

Cet appel, Anna comprendra vite son importance.

Quelques mots ont suffi à décrire la situation, le contexte:

"C' est Jérôme."

Là, Anna comprit immédiatement la gravité des choses.

Son plus grand Frère, Jérôme, eut un arrêt cardiaque dans sa chambre.

Les médecins, prévenus rapidement, ont tenté de le réanimer. Son cerveau déjà bien endommagé par le manque d' oxygène, Jérôme se retrouva dans une chambre d' hôpital, en réanimation, des machines et cinq pompes pour le maintenir en "vie". Ou plutôt, son coeur battait de manière artificielle, par petits coups.

Anna, bien entendu, espère encore que son grand frère se réveille, comme s' il ne s' était rien passé. Mais elle se rendit vite à l' évidente réalité, en allant dans cette pièce, entendant le bip des machines diverses, en voyant son frère Jérôme, allongé sur son lit.

Elle comprit vite que ces instants avec son grand frère sont les derniers.

Alors, elle lui parla, par moment, puis se lança dans des adieux poignants, caressant le front de Jérôme, et lui prenant la main. Elle a dit à son frère des paroles rassurantes, telle une conteuse de poésie.

Anna dût dire adieu à son grand frère...






Adieu



Mon grand Frère adoré

Tu dois te laisser aller

Afin de te reposer à jamais

De battre ton coeur a cessé


Laisse toi aller pour cet envol

Va rejoindre Mimi au paradis

Je vais souffrir encore

Apparemment, c' est ainsi


Je te vois beau, endormi

Je garde cette image de toi

Tu es là sur ton lit

Et je reste là, près de toi


A la vie, à la mort

Pourquoi ça continue encore

Je sais qu' un jour je te retrouverai

Et ce, pour l' éternité






Anna comprit qu' il fallait tout recommencer, ce mal aux tripes incessant, ce mal au coeur permanent, et ce lourd vide très pesant, perturbant. Elle se mit à écrire sa colère, sa tristesse, son manque de compréhension, sa détresse et sa solitude. Et elle se rendit compte que ça lui faisait plus de bien que de mal, alors elle continuait, jusqu' à une nouvelle fois, se relever...







Entre Père & Frères




Son Papa à Anna, avait un cancer des poumons à cette période, et une tumeur au cerveau. Il devait souffrir, et se plaignait pourtant jamais, toujours bien soigné sur lui, et surtout très digne face à ces drames hors du commun.

Anna savait que son Papa était hosptalisé pour un affaiblissement général dû à un microbe. Elle lui rendait visite.

Puis un jour de novembre, en arrivant dans la chambre, elle vit son Papa, ce roc comme on le nommait, pleurer.

Puis, au fil de cette visite, son Papa lui prit la main, comme quand elle était petite, Anna, son Père, pleuraient à travers ce masque de protection.

Le Papa d' Anna devant aller passer des examens, Anna partit, après l' avoir accompagné à la salle d' examen.

Anna sentit, pour la première fois de son existence, que son Papa avait peur. Et ces paroles tournaient en boucle telle une berceuse, dans sa tête. Les paroles de son Père, lui disant "je t' Aime". Ces quelques mots, Anna les entend raisonner à son retour chez elle.

Trente six heures plus tard, le téléphone, ce maudit téléphone sonna, à 8h10, bizarre si tôt.

Elle apprit, en moins de deux secondes, que son Papa s' était envolé moins d' une heure plus tôt.

Anna, devenue experte en deuil croyait désormais que son Père avait rejoint ses Fils, Jérôme et Jérémy.

Elle préfèrait se dire cela pour un jour y croire, et se sentir plus apaisée, sereine avec ces disparitions si brutales...






A mon Papa



Papa, tu nous as inculqués valeurs et principes à mes Frères & moi.
Je tente de les transmettre à ta petite-fille, Nina.
Aujourd'hui, le destin a décidé de t' emporter, de te prendre par la main, et de t' accompagner auprès des tiens, de tes deux Fils, Jérémy & Jérôme, partis bien trop tôt.
Tu m' auras dit de bien belles paroles il y a deux jours.
Je retiens de toi un Homme, courageux et téméraire, simple et rempli de principes, qui a su rester digne face à cette maladie vicieuse et sournoise.
Papa, je t' Aime...
Ta Belle























Toute une histoire,

la belle histoire







Il était une fois une jeune femme de 27 ans, Anna, un peu perdue, jamais sûre d' elle, et jamais sûre de rien...

Une chose, un souhait pourtout égal d' année en année, celui de donner la Vie, faire un enfant avec un homme qu' elle aime.






Anna a des principes, des valeurs, une sincérité inégalable, lorsqu' elle entreprend quelque chose qui lui tient à coeur. Elle s' y donne corps et âme.

Quand l' envie tenace de faire un enfant, la chair de sa chair, un(e) "mini moi" à elle comme elle dit si gaiement, se fait ressentir, dans ce corps si prêt à materner, rien ni personne ne pourra lui barrer la route.

Le jour J, le fameux chamboulement, le premier d' une longue liste, celui d' un examen, une prise de sang, suite à des vomissements, nausées sans prévenir. Je ne parle pas de la nausée qu' Anna retiendra comme si le temps s' arrêtait.

Non, il s' agit de sa récompense à tant d' espoir, un cadeau dont l' étiquette prix a été retirée tellement il seait élevé, comparé au boum boum dans son coeur bouleversé.

L' infirmière demanda à Anna de s' assoir, elle a peur.

L' infirmière : "Anna, nous avons l' explication à vos nausées. Vous êtes enceinte."

Anna : "...", puis une larme qui coula le long de son visage pâle.

Anna doit attendre un instant pour passer sa première échographie, elle est sur une autre planète, mais là, curieusement, elle a une certaine assurance...






Echographie



Cet appareil indolore sur mon ventre encore plat

Cette légère sensation de froid

Je me détends, ce qui doit venir est si important

Si intime, je le ressens


Puis, là j' entends

Ton petit coeur bat lentement

Et c' est là que je comprends

Que je ne suis plus seule là dedans


Ma vie a du sens à présent

Une image floue, des sons

Une femme complète maintenant

Un ventre bientôt rond


Je pense déjà à ton prénom

Je ne sais pas, fille ou garçon

Au fond, déjà je le sais

Qu' une petite fille tu es


Toi, dont j' ai toujours rêvé

En moi tu grandis

Toi que j' ai tant espéré

Voilà que tu surgis






Anna est aux anges, les semaines et les mois passent, fière de sa grossesse, mais tellement électrique. Elle parle et bouge beaucoup, une énergie décuplée. Anna sait qu' elle peut en profiter, et profiter, simplement, de petits désirs, de petites envies anodines et de quelques caprices innocents.

Elle a des envies de poisson, de crustacés, pas de chance, c' est la période des moules fraîches. Elle sait qu' il n' est guère judicieux d' en manger alors Anna se rue vers des salades, des poêlées de légumes, et des fruits frais du marché, qu' elle ne connaissait même pas auparavant. Anna mange, savoure, un sourire béat et les yeux pétillants de sa fierté de future maman.

Maman, un mot, tout un symbole pour Anna, qui s' imagine déjà entendre cette petite voix.

Les semaines passent encore puis ce qui devait arriver arriva.

Anna perdit les eaux, le moment est arrivé qu' on la dépose à l' hôpital proche de son appartement.

Elle décide de prendre une douche tiède, elle sait qu' elle gère, elle n' a jamais aussi bien géré son stress.

Le moment est arrivé d' accoucher, de toi mon bébé, ma fille telle ma prédiction et intuition.

Les contractions se font ressentir, là dans le bas des reins.

Anna rit nerveusement car elle a mal, en se disant qu' elle ne fait décidément rien comme tout le monde. On lui avait pourtant précisé que les contractions étaient dans le bas ventre, bref.

Après une péridurale, réalisée juste dans le bon timing, Anna se détend, ne ressent que moindrement les contractions maintenant.

La sage-femme demande à Anna de pousser puis relâcher, à plusieurs reprises.

Puis, la délivrence.

La péridurale agit encore...






Une fille!



On t' a emmenée derrière moi

Te faire les premiers soins

Ton cri m' a rassurée

Petit ange de bébé


C' est bien une fille

Et moi je le savais déjà

Alors une larme coula

Et puis, je souris


Je sais déjà ton prénom

Je t' appelle Flora

Telle une fleur qui éclot

Dans mes bras te voilà


Tu as déjà les yeux ouverts

Tu cherches à têter

Je te guide en mère attentionnée

Je te regarde, tout est clair


Flora, petit chat

C' est comme ça que je t' appela

Dans ton petit habit

Un ange que je vis








Depuis qu' elles sont revenues chez elles, les deux femmes de la maison, Anna et Flora, tout est clair, et tout s' éclaire.

Cet enfant apporte tellement à Anna, elle la voit, elle la sent, elle l' entend, elle la vit et surtout l' aime tellement.

Flora est sa merveille, son ange tombé du ciel pour faire d' elle cette personne qu' elle cherchait depuis tout ce temps.






Toi



Ma p'tite Chérie, je t' écris.

Tu es tellement tout, tellement Toi!

Je t' Aime à l' infini, de cet Amour éternel, que personne ne peut détruire.

Cet Amour évident et reboostant, même dans les durs moments.

Tu es là, tu es Toi, juste Toi, ma mini Moi...

Douce et attachante, malicieuse et surprenante, dix ans que je te vois comme un rêve éveillé, belle et souriante. Tant d' émotions, tant de beaux moments, et ça commence seulement. Tellement enjouée, un bout de femme, déjà pleine de valeurs.

Fière de t' inculquer ça, alors je voulais juste te nommer.

A travers ces quelques lignes,

Je te dis MERCI...


Maman














Je voulais écrire ces pages pour évoquer les drames divers que, malheureusement, tout humain peut être amené à vivre, subir.

Ces drames sont si propres à chacun, la lutte est variable d' une personne à une autre.

Et dans un espoir tenace, retrouver son âme d' enfant, ses besoins vitaux, ses désirs enfouis, ce qui aide à tenir, simplement.

L' art, la maternité, les doutes, les peines, la mort, le chagrin et surtout l' espoir et la force de se relever.





Je souhaite remercier mes soutiens, proches, amis, qui m' épaulent et m' entourent au quotidien.

Je remercie mon ami fidèle, Olivier Michelet, pour m' avoir motivée encore plus à la rédaction de ces sujets sensibles.


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