Transition
Rémy Costa
Minuit sonne à la Tour, pas un bruit ne résonne.
Les rues sont vides mais une ombre se glisse sur les toits. Du haut de la colline, je la vois, discrète et fluide. Elle s'efforce d'être invisible mais je la vois distinctement au clair de lune.
Je m'élance à sa rencontre, dévalant la pente, avalant la distance qui nous sépare, aspirant l'espace et le temps. Le vent me porte, masquant ma course, et je fond sur elle comme une vague de furie pure !
La rencontre est un coup de tonnerre, les lames se croisent, glissent et se choquent. La peur se lit dans son regard vitreux alors que le silence tombe comme une pierre...
Encore un émissaire...
L'ennemi a reculé, mais n'a pas quitté le pays ; leur chef a disparu lors du dernier combat, mais le désordre n'est pas de mise en leurs rangs.
Il va me falloir être attentif, ce fourbe a un plan. Les fourbes ont toujours un plan. L'avantage est qu'il va capoter, comme les autres fois, à ma charge de le contrer avant qu'il n'y ait trop de dégâts.
Je n'ai pas aimé son sourire à notre dernier affrontement, je n'ai pas aimé la noirceur que j'ai aperçue dans son âme, ou ce qu'il en reste.
Les combats sont finis, mais pas la guerre.
La mort réclame encore son dû, la terre n'a pas fini de boire les vies gaspillées.
Nouvelle Ere, An 1, 242e jour.