Traqué

epice

Les pierres me tailladent la plante des pieds.

Je n’en ai cure, de toute façon ils sont trop gelés pour que je ressente la douleur. Tout ce que je sais, c’est que les engelures seront douloureuses lorsque je trouverai un abri contre le froid. Mais y arriverai-je seulement ?

Au moindre ralentissement de mon allure je sens mes poils se hérisser car son souffle chaud caresse ma nuque. À la moindre pause pour reprendre mon souffle? son halène me parvient, fraîche et bizarrement ferrugineuse. Et à chaque fois le résultat est le même. La peur me galvanise, me donne des ailes et je reprends ma course effrénée dont l’issue m’apparait sombre.

S’il retrouve aussi facilement ma trace, c’est parce que je sème bien malgré moi des indices. Les écorchures de mes pieds sur la roche laissent inévitablement des traces. Des traces s’apparentant à un doux fumet aux effluves délicieusement sanguins qui le mènent droit à son repas...

Le repas, c’est moi.​

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