Très chère muse
boukinoli
Très chère muse
Il faut bien que je t’imagine
Puisque je n’existe pas et toi non plus
Enfant je t’ai conçu dans les entrailles de mon cerveau
Tu as le gout et la consistance du désir éperdu
De ne plus être seul le gout du sel le gout de l’oubli
Celui de l’absence mirifique un appui un manquement dans l’espace
Et cette place que je t’ai faite est trop vaste d’abîme
J’ornerai désormais cet oubli de petits objets de mémoire
facile à caser facile à retenir et à entretenir
L’espace sera plein de bricoles de souvenirs à facettes
D’albums de famille de rires idiots de fesses d’anges
D’aurores boréales et de taches sur le tapis
Je décrocherai et chasserai tout ce qui dans l’univers
Me rappellerais une image de ce que je rêvais alors
Caressant l’infini en riant en pleurant
En me vautrant dans le vide ivre d’insaisissable
Je suis homme à présent,
je suis à tes cotés
Je suis tien
Tu es mienne
Je suis sans mystère
Je suis fini bien fini
La lumière est à nos pieds
Dans une flaque