Troublante méprise Partie 1

joeymarleen

Kayser reconnut Lena alors qu’elle s’engouffrait dans l’ascenseur. Il éprouva un choc à l'instant où il découvrit son ventre proéminent. Huit mois auparavant il avait rompu avec elle et n’en avait plus jamais entendu parler. Alors que les portes se fermaient, il l’observa attentivement. Elle portait à présent des lunettes et avait coupe ses longues mèches dorées en un carré plongeant. Sa silhouette sensuelle s’était considérablement épaissie mais elle demeurait séduisante
- kayser? Tu m’entends?
Il revint sur terre et reporta son attention sur Edward, l'homme avec qui Lena discutait avant son arrivée.
- oui. Je pensais à autre chose.
- j’ai enfin reçu tes tableaux. Allons dans mon bureau.
- qui était la jeune femme avec qui tu discutais?
- une acheteuse. Elle travaille à Paris pour un de mes amis. Comme il ne pouvait se déplacer elle est venue procéder à leur acquisition elle même.
- je vois.
Non il ne voyait pas. Que faisait-elle exactement à Paris?
Le bureau d’Edward disparaissait sous une montagne d’objets plus insolites les uns que les autres. La pièce rappelait à kayser l'antre d un antiquaire, remplie de toute sorte de pièces rares et d’exceptions: bijoux, argenterie, luminaires, sculptures, tableaux verrerie, et tapis. L air embaumait encore le parfum très fleuri de la jeune femme.
- installe toi je vais faire du café.
Il tirait le siège réservé aux visiteurs quand un objet par terre attira son attention. Un ravissant carré de soie et une petite serviette en cuir.
- je crains qu’un de tes visiteurs n’ait oublié ça dit il en se retournant vers Edward.
Ce dernier revint sur ses pas et poussa un soupir à fendre l âme.
- c’est à Mlle Tuilier, la jeune femme de tout à l’heure. Voilà qui est très fâcheux car je l’ai vue ranger son billet pour la réception de ce soir dans ce cartable.
- tu peux toujours l’appeler.
- le problème dit il en se grattant le crane, c’est que Beatrice est malade. Je suis tout seul et je ne sais pas du tout ou elle range les coordonnées de mes contacts. Comme tu peux le constater quand ma secrétaire n’est pas la rien ne tourne correctement.
Sans tenir compte des protestations d’Edward, kayser ouvrit la serviette et parcourut rapidement son contenu. Il fronça les sourcils en feuilletant un dossier médical
- si jamais Lena t’appelle, dis lui de ne pas s’inquiéter, tu as envoyé quelqu'un pour lui rapporter ses affaires. Sans attendre l’approbation d’Edward, il se précipita vers la sortie. Alors qu’il roulait en direction de son appartement il se rappela leur rencontre.
Un an plus tôt...

Il l'observait derrière son journal. Lena riait à gorge déployée à une blague que venait de lui faire son interlocuteur. Elle représentait tout ce qu’il abhorrait chez le sexe féminin: une écervelée dépourvue de tout sens pratique qui tremblait dès qu'il s'agissait d argent; une femme qui se servait de son physique et sa fragilité apparente pour se faire entretenir par une ribambelle d’hommes. La vraie mante religieuse!!! Son corps de rêve méritait amplement le surnom d’Aphrodite. Grande, mince, des formes généreuses et un visage aux traits fins encadrés par une épaisse chevelure dorée. Rien d’étonnant à ce qu’elle apparaisse en couverture de magasines de mode lorsqu'elle ne faisait pas la une de la presse à scandale. Tout en caressant le bord de son verre avec un index, elle fixait son vis à vis d un regard langoureux. À en juger par son expression, il bavait devant elle comme qu’un chien s'extasie devant son os. Son regard allait et venait sur les jambes qu’elle croisait et décroisait avec une lenteur calculée. Chaque fois qu'elle inclinait légèrement ses jambes sur le côté, la fente vertigineuse de sa robe s’ouvrait, révélant l’arrondi d’une cuisse soyeuse et bronzée. L’homme avait beau tenter de feindre l'indifférence, la manière dont il se rapprochait imperceptiblement quand elle parlait trahissait son intérêt. Il avait en face de lui une experte dans l'art de la séduction. En face d’un tel charme ravageur, il ne faisait pas le poids. Consciente de son ascendant, la jeune femme le provoquait ouvertement. Prêt à exécuter sa vengeance, Kayser se leva, replia le journal qu’il lisait et le glissa sous son bras gauche. Parvenu à leur table, alors qu’il extirpait son téléphone de sa poche, le journal lui échappa. Sa tentative factice pour le ramasser aux pieds de la femme, lui permit de renverser la boisson qu'il tenait, sur ses jambes. Avec un sourire satisfait, il nota le regard meutrier qu'elle lui lança. Lena avait reporté toute son attention sur lui et c’est exactement ce qu’il désirait pour pouvoir la tenir en laisse.
À cause d’elle la vie de Quinn avait basculé dans les ténèbres. En un rien de temps, l’existence dorée que menait son meilleur ami avant de croiser son regard envoûtant, s’était transformée en enfer. Son appétit insatiable pour le matériel avait creusé un trou béant dans les finances et le cœur de Quinn. Elle l’avait tout bonnement ruiné.
Kayser avait décelé en elle, des traits de ressemblance frappants avec sa belle mère. Une femme égoïste et sans scrupule qui s’était enfuie avec son amant et l’argent de son père. Accablé de douleur, ce dernier s’était donné la mort. Par la suite, Kim et Dean, les parents de Quinn, l’avaient adopté. Ne supportant l’idée de voir Quinn dans un état aussi pitoyable, il avait décidé de retourner l ascenseur à son bourreau. La seule façon pour lui de surmonter son ressentiment c’était de battre la jeune femme à son propre jeu... Son plan s'était déroulé plus aisément qu’il le croyait. La jeune femme en manque d’amour avait mordu à l’hameçon et était tombée a pieds joints dans son piège...
Arrive chez lui, il troqua son costume pour une tenue plus décontractée Sa curiosité exacerbée, il reporta son attention sur le contenu de la pochette de Lena. Ce dossier médical l’intriguait et accroissait le malaise qui lui tordait l’estomac. Se pourrait il qu’il soit le père de son bébé? Si tel était le cas, il ne pouvait pas lui en vouloir de l’avoir garde pour elle. Étant donné la manière dont les choses s étaient achevées entre eux, il aurait douté de ses dires si elle s’était présentée quelques jours après avec une bombe pareille.
Pourquoi se promenait-elle avec son dossier médical sur elle? N’y tenant plus, il contacta l’établissement hospitalier et se fit passer pour son mari. Ce qu’il apprit le glaça. Non seulement elle allait accoucher d’un jour à l autre mais la date de la conception remontait à la période ou ils se fréquentaient, plus exactement un mois avant leur rupture. Comment cela s’était il produit? Ils s’étaient toujours protégés même si elle prenait la pilule. Voilà qu’il allait être père et cette nouvelle bouleversait l’ordre de ses priorités. Il n’envisageait pas la paternité avant le mariage. Le moins qu’on puisse dire c est qu’épouser Lena ne figurait sûrement pas dans ses projets. Une situation inextricable dont il devait se sortir. La pochette contenait en plus un livre de poche intitulé Mémoires d'un ange déchu. Il était écrit par L.S Tuilier et venait tout juste de paraître en Europe. L’exemplaire était dédicacé à Cullen, son ami photographe.  Kayser comptait feuilleter quelques pages mais deux heures plus tard, il achevait de le lire. Une boule d’angoisse lui noua la gorge à la fin du récit de Mylena, une femme en manque d amour dont la vie ressemblait exactement à celle de Lena. Le livre relatait sa vie. Elle avait retire le masque derrière lequel elle se cachait, pour libérer la véritable Lena, celle qui exprimait sur le papier ce qu’elle pensait tout bas. Il s’était déjà aperçu qu’elle jouait en permanence la comédie sauf en sa présence mais ce livre indiquait clairement qu’il s’était trompé à son sujet. Pour autant que ce soit la vérité. Il ferma les yeux en pensant à ce qu’il avait fait... Il relut le résumé: dans les coulisses d’un monde pailleté, celui du jeune mannequin Mylena, une femme à qui la chance souriait en apparence. Deux parents aimants mais démissionnaires, un grand père pédophile, la rencontre du prince pas trop charmant, le divorce et son entrée dans le monde des stars. Elle entrainait de manière poignante, drôle et émouvante le lecteur dans la frénésie de son quotidien joyeux ou triste. De son enfance abandonnée à son repli sur elle même et sa transformation en personnage frivole. Avec une pointe d'humour, l'histoire se terminait par une fin heureuse: elle trouvait le bonheur avec le père de sa fille...
Lena somnolait quand on frappa a la porte de la suite. Difficilement, elle s’extirpa du lit pour ouvrir. La stupeur la cloua sur place. C’était la dernière personne qu’elle s’attendait à voir. Elle venait de passer les mois précédents à l’effacer de sa mémoire sans succès. Il lui suffisait de regarder son ventre pour réaliser qu’elle ne nageait pas en plein cauchemar. Il était encore plus beau que dans son souvenir. Il avait un profil parfait, un corps mince athlétique et des cheveux bruns roux dans lesquels elle mourrait d’envie de plonger ses doigts une fois de plus. Il la fixait avec cet horrible sourire insolent, qui le caractérisait. Le même qu’il lui avait adressé la première fois qu’ils s’étaient rencontrés. Elle déjeunait au Four season, un établissement réputé, en compagnie d’un de ses soupirants quand il avait malencontreusement renversé sa boisson sur sa robe fétiche. Une création Chanel. Dernier présent de son père avant qu’il ne se volatilise dans la nature. Il ne s’était pas excusé mais avait presque proposé de racheter une copie dans un centre commercial avec un billet de 10$. Le soir, à l’occasion de la soirée organisée pour célébrer son anniversaire, elle l'avait revu. Si sa tenue à midi témoignait d’une faute impardonnable de goût- un jeans usé et boueux, des bottes dans un état pitoyable et une chemise froissée- celle qu’il exhibait le soir était d’une classe renversante. La plupart des regards féminins convergeaient vers lui mais il les ignorait tous. Elle se rappela l’indifférence dont il l’avait gratifiée alors qu’elle tentait de l’aborder pour qu’il compense la perte de sa toilette.
Assis à la même table que Slade, le directeur de agence qui l’employait, il dépérissait d’ennui. Accoudé au rebord du fauteuil, La tête au creux de sa main, les jambes négligemment croisées, il affichait un air à la fois blasé et hautain qui renvoyaient à ceux qui le dévisageaient une bonne dose de mépris. En colère et obnubilée par sa robe, elle n’avait remarqué ni les épaules larges, ni le torse puissant qui invitait à se blottir dans ses bras. En proie à un délicieux frisson, Lena avait éprouvé le désir fugace de s’enfuir de la discothèque avec lui...
Le nouveau raclement de gorge qu’elle entendit lui signifia qu’il s impatientait. Lena ne fit toutefois aucun geste pour s’écarter.
- je peux entrer?
- non répondit elle sur un ton sans appel.
Elle refermait la porte mais il la bloqua en introduisant son pieds a l’intérieur. Inutile de lutter avec lui. Le combat était perdu d’avance. Autant écouter ce qu’il avait à dire et en finir au plus vite.
-  On n’a rien à se dire alors qu’est ce que tu fais ici?
- je ne partage pas ton avis.
- je m’en moque royalement. Dans mon état je dois éviter toute contrariété et ta présence me contrarie fortement.
Kayser prit le temps de la détailler avant de répondre.
- c’est très embêtant car il y a fort à parier que la conversation que nous aurons sera désagréable.
Il déposa sa serviette dans un coin et lança
- tu as décidé de l’appeler Christie à mon insu?
Si elle était surprise, elle n’en laissa rien paraître. Des années de pratique lui avaient appris aussi bien à dissimuler des émotions qu’à les simuler. Si elle voulait protéger sa fille, il était impératif de ne pas céder à la vague de panique qu’elle ressentait.
- en quoi ça te concerne?
- je suis le père, ça me donne voix au chapitre.
Son arrogance dépassait vraiment les bornes.
- je me demande sur la base de quoi tu assumes la paternité de ma grossesse. Tu n’as pas mieux comme prétexte pour t’ingérer dans ma vie?
- inutile de monter sur tes grands chevaux. Si ma mémoire est bonne c’est toi qui m a invité dans ta vie. Non l inverse.
- tu as un sacré toupet! Tu débarques huit mois plus tard pour revendiquer la paternité de mon enfant, je suis censée te sauter dans les bras? Si tu espères que je confirme tes divagations, tu perds ton temps.
Le regard de kayser s’assombrit et tous les muscles de son corps se raidirent.
- je te laisse le choix: soit tu me dis librement la vérité et on s’en tient la, soit je l’obtiens de force par la justice. Il s’en suivra une bataille avec à la clé la garde de ma fille.
Lena blêmit. Sa fille? Comment le savait il? Incapable de rester debout plus longtemps elle s’assit sur le bord  du lit; clignant des yeux pour chasser les larmes de rage qui brillaient dans ses yeux, elle répliqua d’une voix mal  assurée:
- je ne te laisserai pas faire du mal à mon enfant.
- je ne lui veux aucun mal. Au contraire.
Il prit soudain conscience qu’elle semblait à bout de nerfs. L’équilibre mince qu’elle était parvenu a maintenir menaçait de s’effondrer par sa faute. Soudain, elle ferma les yeux et se plia en deux tout en serrant son ventre. Inquiet, il se pencha vers elle et lui demanda ce qui se passait. Entre deux gémissements, elle lui souffla de s’en aller. À n’en pas douter, elle souffrait le martyre et des larmes ruisselaient sur ses joues. Croyant que le bébé arrivait, il s’approcha davantage et la souleva.
- je t’emmène à l’hôpital.
Angoissé a l’idée que les choses tournent mal, il conduisit comme s’il avait le diable aux trousses. L'attente aux urgences lui parut interminable. Au bout d’une éternité les médecins le reçurent et le rassurèrent sur son état. Sa grossesse étant compliquée, Lena devait impérativement se reposer, éviter tout stress jusqu’à l’accouchement. le moindre incident pouvait être fatal a la mère et la fille.
Elle tenta de se redresser quand il fit irruption dans sa chambre. Posant ses mains sur ses épaules, kayser l'empêcha de bouger.
- tu as besoin de repos. Après une brève hésitation, il ajouta je suis désolé.
- si tu le penses vraiment continue ta vie sans te préoccuper de celle de mon enfant.
- je ne peux pas l'abandonner Lena. C’est également mon enfant. Tu as décidé de le mettre au monde au péril de ta vie. Et tu sais mieux que quiconque qu'Il n y a rien de plus horrible pour un enfant que de grandir sans ses parents. je passerai sur le fait que tu ne veuilles pas m’informer mais...
- la faute à qui?
- si on enterrerait la hache de guerre jusqu’à l arrivée du bébé.
- qu’est ce qui t arrive tout à coup? Je ne te rends plus malade de dégout?
Kayser posa un doigt sur ses lèvres lui intimant le silence. Ce geste déclencha un volcan d’émotions qu’elles croyaient enfouies. Elle devait fuir cet homme. Il ne lui restait plus assez d énergie ni d’ambition pour lui rendre la vie aussi impossible et infernale que la  sienne. Kayser remarqua le voile de tristesse qui assombrissait les jolies prunelles émeraude. Lui même était en proie a un flot d’émotions contradictoires et déroutantes. Un silence pesant s’installa entre eux.
- repose toi dit il en se levant.
Il fallait qu’il réfléchisse. Au prix d un effort surhumain, Lena se glissa hors de son lit. Se tenir sur ses jambes lui demanda encore plus de détermination. Elle dût s’y reprendre à plusieurs reprises pour se tenir debout, ses jambes la portant a peine. Une fois sur pieds, elle quitta discrètement la clinique et héla un taxi. Il n’était pas question de rester à new york plus que de raison. Une fois ses obligations remplies, elle prendrait le premier avion pour Paris. Heureusement sa valise était encore rangée. Elle fit un mail à Paul pour l’informer de son retour imminent. Songeant à l’exemplaire de son livre, qu’elle voulait offrir à Cullen, elle décida de passer à son studio. Son sang ne fit qu’un tour quand elle découvrit son absence. Voila qui expliquait l'étrange conduite de Kayser. Il allait vraiment trop loin. Revenant sur sa décision de rester à l hôtel, elle examina la tenue qu’elle avait choisi de porter dans la soirée. Pas assez sulfureuse!

Kayser faillit s’étrangler avec son whisky quand Lena fit son entrée, rayonnante, d’une beauté presque indécente. Même enceinte, son allure restait telle que toutes les têtes se retournaient sur son passage. Sa robe telle une feuille d or, moulait son ravissant corps jusqu'aux chevilles. Le regard de kayser s’attarda sur ses courbes délicieusement féminines, et il se sentit en proie à un désir insidieux et brûlant. La regarder était un plaisir et une véritable torture. Accrochée au bras de Cullen, elle circulait entre les différents groupes de convives et s’arrêtait de temps en temps pour en saluer quelques uns. La jeune femme  respirait l’assurance et la sophistication. Loin d’eviter les personnes qui l’avaient lynchée dans les média, ou celles s’étant détournées d elle a la suite du scandale provoque par Kayser, elle affrontait leurs regards et leurs interrogations en souriant.
- Lena! Quelle surprise! Je croyais que tu avais reçu l'ordre de rester au lit.
Son sang se figea quand leurs regards se croisèrent. Ignorant le sarcasme qui pointait dans sa voix, elle lui répondît sur un ton acide:
- tu devrais sérieusement revoir tes sources de renseignements. Tu es très mal informé.
Les personnes qui les entouraient leur jetèrent des regards surpris.
- merci pour le conseil. Maintenant que tu as retrouvé une forme olympique, il est temps d'achever notre conversation. Si vous voulez bien nous excuser...
Une griffe d'acier se referma autour de son poignet.
- je te suggère de me lâcher tout de suite fit elle sans esquisser le moindre mouvement.
- et moi je te conseille de baisser d'un ton chérie.
Elle s'était exprimée suffisamment fort pour être entendue par une bonne partie des convives. D'autres têtes se retournèrent vers eux, tout autour, les conversations s'estompaient peu à peu pour en entendre davantage
- qu'est ce qui se passe aboya t elle? Tu as encore des choses a dire a la garce immorale, insouciante et dépendante que je suis?
- j'ai oublié d'ajouter qu'elle a un aussi beau corps qu'elle a mauvais caractère.
- tu es un véritable mufle.
Les iris sombres brillaient d'une lueur assassine et son étreinte se resserra. L'ambiance était devenue électrique. Cullen tenta de désamorcer le conflit mais les deux adversaires, occupés à se défier du regard, ne lui prêtèrent pas la moindre attention. Faisant une ultime tentative pour les calmer, il proposa d'emmener Lena prendre l air. La réponse de kayser siffla dans l'air comme un coup de fouet.
- elle ne va nulle part.
- c'est ce qu'on va voir dit elle en lui renversant le contenu de sa flûte de champagne.
Des murmures de surprise s'élevèrent dans toute la salle. La foule agglutinée autour d'eux se délectait du spectacle. De plus en plus mal a l'aise, Edward s'interposa.
- ce n'est ni le lieu ni le moment pour un règlement de compte. Je t'en prie kayser reprends tes esprits.
il relâcha Lena pour attraper son mouchoir au fond de sa poche et nettoyer son visage. Elle pivota et tourna les talons furieuse. À n'en pas douter, elle venait de faire un coming back des plus fracassants! Du pain tombé du ciel pour ces maudits journalistes qui allaient s en donner à cœur joie. malheureusement pour elle, sa condition l'empêchait de se déplacer aussi vite qu'elle le voulait. Kayser la rattrapa et la souleva comme si elle était juste une plume. Son nez se retrouva au creux de son cou et les effluves entêtantes de son parfum lui chatouillèrent les narines. À son grand dam, son pouls s'accéléra.
- repose moi tout de suite s'écria elle en s'agitant
- tiens toi tranquille tonna Kayser énervé.
Sans tenir de ses protestations et des regards curieux qu'on leur jetait, il quitta le musée et la conduisit dans sa voiture. une fois qu' il l eut installée  sur le siège passager, les bras posés de part et d'autre de ses hanches, il approcha son visage du sien jusqu'à ce que leurs souffles se mêlent. Lena déglutit.
- ne recommence plus s'écria t il en lui lançant un regard acéré. il y a des limites a ce que je peux tolérer.
- rien de ce que tu me feras ne pourras être pire que ce que tu m'as fait
Une lueur de regret traversa le regard de Kayser. Il referma la portière et contourna la voiture pour prendre le volant.
- mets ta ceinture.
- ou m'emmènes tu?
- tu le sauras bien assez tôt.
Green Manor. Lena pâlit quand elle reconnut l'imposante bâtisse. Ce lieu symbolisait un nœud de souvenirs, de chagrin et d'angoisse qu'elle croyait oublié avec le temps. La douleur oppressante dans sa poitrine se rappela à elle. Cet endroit avait abrité tous ses espoirs et ses rêves. Elle ravala la boule qui s'était formée dans sa gorge. En l'aidant à descendre, kayser remarqua son expression lasse et résignée. À nouveau il la prit dans ses bras et gravit les marches qui le menaient à ses appartements. Lena reconnut la chambre qu'elle avait occupée durant son séjour. Rien n'avait changé. L'air était chargé du parfum de kayser et cette odeur la grisait. Délicatement il la déposa sur l'immense lit. Voyant qu'elle faisait mine de descendre, il lui ordonna de rester allonger.
- je n'ai rien a faire ici.
-pour l'amour du ciel Lena calme toi.
- j'ai beaucoup de mal à garder mon sang froid face à la personne qui a détruit ma vie. Je suis désolée de ne pas avoir les mêmes nerfs d'acier que toi.
Exaspéré kayser se passa la main dans les cheveux. Il mourrait d'envie de la prendre dans ses bras mais le moment était mal choisi. Elle ressemblait à une jument très rétive qu'il fallait dompter. Le moindre geste de travers les conduirait à un point de non retour.
- il va falloir que tu fasses un effort. Ne serait ce que pour le bébé.
Elle le fusilla du regard. Sa gorge se dessécha et son cœur se mit à palpiter quand il dénoua sa cravate et défit les premiers boutons de sa chemise.
- qu'est ce que tu fais demanda t elle affolée?
- je prends des mesures de sécurité.
Elle ferma les yeux et ne les  rouvrit que lorsque son souffle chaud lui caressa la nuque. Penché au dessus d'elle, il saisit doucement sa main et avant qu'elle n'ait deviné ses intentions, l'attacha au montant du lit.
- évite de tirer dessus tu risquerais de te faire mal.
Kayser soupira bruyamment quand elle grimaça de douleur en essayant de libérer son bras.
- tu comptes me séquestrer à présent demanda t elle horrifiée?
- je ne peux pas te faire confiance. À la moindre occasion tu essaies de me fausser compagnie.
Il la laissa seule, face à ses sentiments. La proximité avec cet homme lui rappelait le passé qu'elle voulait fuir. Quelques minutes plus tard, il remonta avec un plateau chargé de victuailles et elle lui en fut reconnaissante. Après l'avoir libérée, il la regarda dévorer le contenu de son assiette.
- qu'est ce qui s'est passe avec Quinn?
Elle lui jeta un regard vide et lâcha:
- quand il a cessé de m'acheter des robes je l'ai plaque.
Incapable de soutenir son regard sceptique elle ajouta
- je ne sais pas ce que je fais ici. J'ai un avion à prendre dans quelques heures.
- c'est hors de question répliqua t il calmement.
- je ne crois pas t'avoir demande ton avis
- eh bien il va falloir que ça change à l'avenir.
- pardon?
Il se remit debout et se posta, mains sur les hanches devant elle.
- on va concrétiser ton désir de former un couple heureux. Celui dont parle ton roman.
- est ce que tu as perdu la tête? On ne se supporte pas et ce livre est une fiction.
-si offrir à mon enfant un foyer stable et heureux signifie perdre la tête, je suis donc fou. Vu comment les choses sont parties entre nous j'ai intérêt à te rendre folle de moi sinon ce vœu ne se réalisera pas.
Son arrogance insupportable commençait à l irriter sérieusement. Quelque chose ne tournait pas rond dans sa tête. Après l'avoir séduite et détruit sa vie parce qu'il la rendait responsable de la dépression de son frère adoptif, il lui proposait à présent de la séduire de nouveau? Ce type était sûrement fêlé songea t elle dépitée.
- je n'ai aucune envie d'enchaîner ma vie à la tienne.
- trésor  dit il en pointant son ventre du doigt, nous sommes déjà liés toi et moi. Et de la plus belle façon qui soit.
- tu ne peux pas me forcer à rester à tes côtés... À moins que ce ne soit un nouveau schème pour me punir de je ne sais quel crime. Je ne te comprends pas. Nous n'aurions pas cette conversation si je n'étais pas enceinte. Tu me détestes alors pourquoi tu refuses de feindre l'ignorance?
- on parle d'une vie innocente, pourquoi devrais je la priver de ma présence? Je ne suis pas cruel à ce point.
- évidemment. Me déposséder de tout mon argent et retrouver mon barbare de grand père fait de toi un enfant de chœur.
- j'ignorais que ton grand père t'avait molestée. Tu as toujours prétendu que tu n avais pas de famille. Je voulais te surprendre en la retrouvant.
- je te suis infiniment reconnaissante pour ce cadeau empoisonne. Tu as choisi le lieu et le moment idéal pour une surprise. Un gala de plus de trois mille personnes pour une cause dont j'étais l égérie. l'apparition de mon grand père, son chantage sordide et ses révélations scabreuses ne pouvaient pas mieux tomber.
- j'étais anéanti et aveuglé par la colère. Quinn a tout perdu dans l espoir de t'épouser. Aujourd'hui il se trouve dans un asile alors qu'il aurait du être marie, père et diriger sa propre affaire. Si tu ne partageais pas ses sentiments tu n'avais pas à le manipuler. Toute ta vie tu t'es servie de tes charmes pour obtenir ce que tu désirais, sans te soucier des conséquences.
Elle riposta sarcastique:
- ça justifie ta façon d'agir. Je me demande pourquoi devrais je me justifier alors que tu m'as déjà condamnée. Justice a été rendue Mr le juge. Non Mr le procureur... Excuse moi mais avec toutes ces casquettes j'ignore comment m'adresser à toi.
Kayser ignora la provocation.
- tu ne regrettes donc pas tes actes? La satisfaction malsaine que tu retires en manipulant les gens me dépasse.
- tu es plutôt très mal placé pour me parler d'états d âme ou de manipulation. Il me semble que tu m'as renvoyé l'ascenseur et que tu n'as pas caché la satisfaction que tu en as retiré.
Il se massa les tempes et soupira. Ils couraient droit à l impasse.
- Lena ce que j'ai fait est monstrueux.  Je n'en suis pas particulièrement fier. J'essayes à présent de comprendre pourquoi tu agissais ainsi.
- c'est un peu tard pour les regrets. Par ailleurs, nous ne sommes pas au stade des confidences par conséquent il n'y a rien à expliquer.
- je ne partage pas ton avis. Les choses auraient pu être différentes si j avais su la vérité.
- non mais tu te moques de moi? Tu as avoué être aveugle par la colère, déterminé à accomplir ta vendetta. tu penses vraiment que tu aurais écouté un son de cloche différent ? Tu fais quoi exactement ?tu essaies de recoller les morceaux?
Elle éclata subitement de rire, rire qui se changea peu après en pleurs. comment avait elle pu succombé au charme de ce type? La réponse fusa immédiatement en elle: il s'était fait passe pour le prince dont elle rêvait secrètement. Sa relation avec Kayser n'était qu’un écart supplémentaire dans la longue série d'erreurs de parcours jalonnant sa vie. L'ironie du sort voulait qu'elle ait un enfant de lui alors qu'elle se croyait stérile. Kayser s'accroupit près d'elle et ôta les mains derrières lesquelles son visage baigné de larmes se cachait. Il se rappela des consignes des médecins: éviter tant que possible tout stress à la jeune femme, privilégier le repos. Elle semblait penser qu'il lui voulait encore du mal et cette idée l'agitait. L'heure des explications allait être reportée.
- Lena je ne te déteste pas et je sais que toi non plus. Je me suis comporté comme un imbécile je le reconnais. Je ne peux pas changer le passé mais le futur oui. Et dans ce futur, il y a un enfant innocent, que j'aimerais protéger de nos querelles. Je veux faire partie de la vie de Christie si c'est ainsi que tu as décidé de l'appeler.
Pas un mot d'excuse dans toute cette longue tirade. Il ne semblait pas le moins du monde désolé de l'avoir accusée à tort. Tout tournait autour de lui ou de leur enfant. Sa détresse s'accrut. Il avait lu le bouquin mais il réclamait encore des explications. Son frère avait été adorable jusqu'a ce qu'il essaye de l'acheter et de la contrôler. la bouffée d'oxygène qu'il représentait pour Lena s'était transformée en gaz toxique. Kayser croyait qu'elle l'avait ruine. La vérité c'est qu'elle avait rompu avec lui à la minute ou il s'était montré possessif et dangereux, bien avant qu'il ne perde sa fortune. Il la harcelait et menaçait les personnes de sexe masculin qui s'approchaient trop près d elle. inquiète, Lena avait coupé les ponts. Comment aurait elle pu prévoir ce qui suivrait? elle espérait qu'en la voyant s'afficher avec une autre personne, Quinn saisirait le message et l'oublierait... La plupart des hommes ne voyaient en elle, qu'un bel objet a ajouter dans leur collection personnelle de pièces rares. kayser semblait avoir lu son livre et cette vérité y était rapportée. Que recherchait-il encore?
Interprétant son silence pour une hésitation, il crut bon d'insister.
- je sais que tu désires le bonheur de cet enfant. moi aussi. Je suis certain qu'on peut parfaitement l'élever ensemble. à cet effet, je te propose de vivre avec moi jusqu’à son arrivée, si quelques temps après tu constates une incompatibilité entre nous, je te laisserai partir.
Avait elle bien entendu? Il lui proposait de cohabiter avec lui?
- qu'est ce que tu en dis?
- j'ai besoin de réfléchir.
- sage décision. La nuit dit on porte conseille. j'espère que tu en profiteras.
Sur ces paroles, il s'éloigna. Lena s'allongea et ferma les yeux en attendant le sommeil. Elle fut réveillée par des éclats de voix. Quand elle ouvrit les yeux, des rayons de soleil filtraient par les rideaux entrouverts. Avec satisfaction elle nota qu'elle était seule. La nuit précédente, kayser avait hante ses rêves, et elle ne se sentait pas le courage d'affronter son regard sans se trahir. Des règles s'imposaient impérativement pour que leur arrangement fonctionne si elle acceptait. Les voix s'intensifiaient à présent. Elles provenaient du grand salon. Lena reconnut celle de kayser. Pas celle de la femme. elle traversa tout le couloir et s'arrêta net à l'entrée quand la femme la traitait de trainée. La journée commençait plutôt bien. La maitresse de kayser était dans tous ses états. Il détourna la tête vers elle quand elle pénétra dans la pièce. Dans sa robe de soirée, pieds nus, les cheveux encore ébouriffés, elle était à croquer. Kayser sentit la morsure du désir le terrasser.
- qu'est ce qu'elle fait ici s'écria Michelle ulcérée?
Elle toisa Lena et reporta son attention vers lui. Le visage de la jeune femme lui était vaguement  familier mais elle ne se rappelait plus vraiment ou elle l'avait vue.
- j'accepte ta proposition s'écria t elle en fixant kayser droit dans les yeux. Mais sous réserve de certaines conditions.
- très bien répliqua t il.  J'ai rapporté tes affaires de l'hôtel.
Avant qu'elle n'ait pu lui répondre la jeune femme piqua une nouvelle crise.
- ça suffit Michelle.
Lena l'observa et la mémoire lui revint. Le soir de son anniversaire à la discothèque, elles s'étaient croisées. Lena venait de se débarrasser de l'encombrante voisine de kayser et s'apprêtait à l'entretenir en aparté au sujet de la compensation qu'il lui devait. Une jeune femme brune avait surgit avec des boissons, freinant les projets de Lena. Sans même se présenter, elle lui avait assuré que, contrairement à ce qu'elle prétendait, kayser n'était pas a new York ce midi là. elle se trompait de personne. Lena s'était demandée si ces deux là se payaient sa tête. Ils essayaient de lui faire croire l'inverse de ce qu’elle avait vu. À présent tout s'expliquait. Michelle devait ignorer certains détails très croustillants de la vie de son cher et tendre.
- si toi et moi on doit vivre sous le même toi, j'exige un minimum de respect. Je n'admettrai pas la moindre offense venant de toi ou de quiconque lança t elle avec un regard incendiaire à l'adresse de Michelle.
Sans attendre sa réponse elle pivota sur ses talons. Elle n'avait pas fait deux pas qu'elle faisait volteface et jetait sur un ton glacial
- au fait la traînée s'appelle Lena Tuilier.
- je ne crois pas que nous ayons été présentées répliqua Michelle sarcastique
- je ne fréquente pas les personnes grossières donc c'est inutile.
Elle se retourna et quitta la pièce dans sa démarche gracieuse. Michelle jeta un regard noir à kayser.
- ça t'amuse on dirait.
- tu l'as bien cherché répondit il un demi sourire aux lèvres.
- tu prends sa défense maintenant?
- nous allons avoir un bébé elle et moi. Il Faudra que tu l'acceptes.
- c'est un nouveau mensonge pour te garder près d'elle. Tu es entrain de te faire avoir comme Quinn.
Il lui jeta un regard d'avertissement et elle se tut...
Attablée devant un énorme petit déjeuner, Lena discutait avec Jean-Luc, le chef cuisinier.son sourire s'effaça dès qu'elle le vit. Kayser congédia tout le personnel et prit place à ses côtés. Sans un regard vers lui elle poursuivit sa dégustation.
- je suis ravi que tu aies accepté ma proposition.
Entre deux bouchées et sur un ton monocorde, elle lança:
- je ne jubilerai pas trop vite à ta place.
-pourquoi?
- à cause de ta propension pour le mensonge et les surprises désagréables.
Kayser sourit en repensant à la scène qui s était déroulée une demi heure auparavant. La jeune femme avait un tempérament de feu.
- je suis donc en période probatoire. J'éviterai les surprises de mauvais goût.
- tes débuts sont loin d'être prometteurs.
- de quoi tu parles?
- de la scène de ce matin. Si je dois croiser ou rencontrer tes petites amies, j'aimerais être prévenue à l'avance.
Comme il ne répondait pas, Lena leva les yeux vers lui. la tête posée au creux de sa main, il l'observait en souriant. Elle pesta intérieurement en sentant son estomac frémir. Rien n'était plus épuisant que la maitrise de soi quand on mourrait d'envie de se laisser aller.
- je n'ai pas de petites amies.
- évidemment! Peut importe leur statut ou le nom que tu leur donnes, le principe reste le même.
- Michelle et moi n'avons pas ce genre de rapports.
- ta vie ne m'intéresse pas.
- vraiment? Demanda Kayser narquois.
Elle ne répondit pas et continua son repas. Il se moquait encore d elle. La harpie de ce matin et lui n'avaient pas de rapports intimes mais celle ci piquait une crise parce que Kayser avait eu le culot de la ramener chez lui.
- du 90 E ça devrait suffire.
Lena avala son scone de travers et se mit à tousser. Kayser lui tapota affectueusement le dos et nota avec plaisir que ses joues avaient rosi. Toutes les terminaisons nerveuses de son corps s'étaient tendues.
- tu as pris de jolis rondeurs ajouta il heureux de sa réaction.
Tandis qu’elle se retournait pour dire son fait, elle surprit dans le regard scrutant son buste, une lueur admirative. Lentement, ses yeux remontèrent vers sa gorge, ses lèvres et ses yeux. Sa main continuait de glisser dans son dos mais elle ne toussait plus. Il sourit, pas de toutes ses dents mais suavement, d'un air satisfait, tandis que la couleur de ses yeux s'obscurcissait au point de devenir presque aussi noir que du charbon. Lena eut soudain l'impression de manquer d'air. Kayser lisait dans ses prunelles un désir d'une intensité égale à celui qui le taraudait mais la raideur de son corps indiquait qu'elle luttait pour ne pas succomber.
- tu me regardes enfin. Je dirai même à la façon dont tu me dévores des yeux que j'ai toute ton attention.
Lena bouillonnait littéralement. Dans son esprit, la fureur le disputait à l'envoutement qui l'engourdissait. Vivre sous le même toit que cet homme serait un véritable exercice périlleux. Elle remercia le ciel d'être enceinte car Dieu sait ce qu'il serait advenu dans la situation inverse. Luttant pour retrouver la maîtrise d'elle même, elle ferma les yeux et aspira une longue goulée d'air hélas chargé des effluves érotiques de son parfum. Intérieurement, elle se dit qu'à ce stade de la situation, mieux valait battre en retraite.
- remettons les pendules à l'heure. si jamais tu poses encore tes mains sur moi sous un prétexte ou un autre, je quitterai cet endroit sur le champs.
Elle repoussa sa chaise et s'élança vers la sortie.
Les jours à venir s'annonçaient excitants. La jeune femme très entreprenante qu'il avait connue avait cédé la place à un bloc de glace sexy. Mais sous cette apparente réserve, couvait un être volcanique et passionné. Il suffirait d'appuyer les bons boutons pour le libérer. Fermant les yeux, il se laissa emporter par les souvenirs de leur première fois...
Le lendemain de sa fête d anniversaire, Lena et certains de ses collègues étaient arrivés à Green Manor. Officiellement pour promouvoir par le biais d'une campagne photo le manoir. Officieusement, c'était pour se rapprocher d'elle. Kayser avait insisté sur le choix des mannequins. Lorsqu'ils s étaient croisés dans les couloirs, Lena l'avait pris pour un employé. Il ne l'avait pas détrompée. Sa méprise servait ses intérêts. Après les séances photo, elle s'était isolée en fin de journée dans le parc où une averse violente l'avait surprise. C'est sur le pas de la porte de son cottage, grelottante et dégoulinante d'eau qu'il l'avait trouvée. Il l'avait emportée dans sa salle de bains et l'avait aidée à retirer sa robe. La violence du désir qu'il avait éprouvé, en découvrant ses sous vêtements, l'avait paralysé. Jamais il n'avait trouvé, de corps féminin si parfait, si harmonieux. Dans les regards qu'ils avaient échangés, il avait lu des émotions similaires aux siennes. Pour autant il ne l'avait pas touchée. Elle était fiévreuse et il refusait d'en profiter. Le jour suivant fut une tout autre histoire. La jeune femme ayant retrouvé sa forme, mais surtout sa verve, s'était mis en quête de le séduire. Lorsqu'il avait repoussé ses avances, sa réponse avait été foudroyante. Apres son bain, elle avait déambulé complètement nue sous ses yeux. Pour échapper au vertige auquel il était en proie, il lui avait prêté un pull. À peine l'avait elle enfilé. Qu’il le retirait. Après l'avoir déposée sur la table de la cuisine, il s'était lancé dans une véritable exploration de son corps jusqu'à ce qu’elle le supplie de le rejoindre pour l'ultime plaisir. Kayser la revit arc boutée, la poitrine tendue et les jambes enroulées autour de sa taille. Au souvenir des râles de plaisir qui s'échappaient de sa gorge, le besoin de lui faire l amour se fit plus pressant....

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