Tu danseras dans ma main (5)

Sarah Clam

5. Dérapages

Laura 
"Tu es vierge ?"

- Bé... Bérénice..., dis-je en prenant immédiatement la fuite, la tête bourdonnante et sans même regarder sa réaction.

Ah vraiment bien joué Laura ! Y'a pas moyen qu'il comprenne pas là... En même temps je ne pouvais pas lui dire un simple non. Et merde, je ne veux pas penser à Sébastien maintenant. Putain, c'est quand que je vais quitter cet enfer ! Quelques mois à tenir, Annette me l'a promis... 18 ans, 18 ans, 18 ans,...

Réciter des litanies m'évite de trop penser en journée. Sinon je déraille dans ma tête, perdue le long de mes pensées circulaires. Car il n'y a pas d'issue, pas de solution, pas de miracle, pas de sauveurs.

Les études pour occuper ma peine, Yoan mon rayon de soleil, jusqu'à 6 heures passées, c'est ainsi que doivent passer mes journées.

Yoan 
Je suivais les mouvements de la classe pour les cours de l'après-midi, sans y prêter attention, à l'exception de la silhouette de Laura.

La question de la virginité était sortie toute seule. Pas de filtre, je vous l'ai dit ! Ça devenait gênant, ou non. J'aimais bien ne pas réfléchir à ce qu'on devait dire en fonction des conventions sociales.

En tout cas, je supposais que je lui avais donné son premier orgasme et la question était venue naturellement.

Laura avait répondu "Bérénice". Je ne pensais pas qu'elle utiliserait son joker pour éviter une question, certes indiscrète mais je pensais que nous étions au-delà de ça. Le sujet était donc tabou. Elle ne souhaitait pas en parler. Lui était-il arrivé quelque chose de grave ?

J'avais horreur de m'imaginer ce que je pensais être le pire, sans en avoir la moindre preuve et décidais de passer à autre chose.

Je devais retrouver Claire vers 17 heures, chez moi. Mes parents rentreraient environ 1 heure et demi plus tard.

Claire m'attendait devant chez moi. Bien évidemment, elle était mignonne et plutôt bien sapée. Au lycée, on ne sort pas avec n'importe qui... Le raisonnement est aussi con qu'il le paraît.

Je la faisais entrer, monter dans ma chambre, tandis que je la rejoignais avec un paquet de chips et du soda. On a mis de la musique et on a discuté. Claire n'était pas dans la même classe que moi et Laura. Nous parlions de tout et de rien, comparions nos profs et partagions les anecdotes des derniers jours.

Il était difficile avec Claire de l'embrasser et de la toucher d'entrée de jeu. Il fallait préparer le terrain et attendre le bon moment. Jusqu'à maintenant ça m'allait bien mais depuis Laura, je trouvais ça ennuyeux.

Quand le moment arriva, ambiance musicale ok, ange qui passe et rapprochement physique suffisant, je l'embrassais en m'appliquant.

Je comparais Claire avec Laura sans vergogne. Jusqu'à maintenant, j'aimais bien sortir avec Claire car elle laissait mes mains se balader. Je me mis à toucher ses seins, comme à mon habitude. Et je me laissais aller à fantasmer sur Laura.

Laura, agenouillée, entravée, me prenant en gorge profonde, ses yeux fixés sur moi, remplis de larmes...

Le cours de ma pensée fut interrompu par le cri de Claire qui déjà me repoussait, les sourcils réprobateurs. Je venais de lui pincer un de ses tétons.

Ouais, OK, tu ne fais pas ça au lycée avec ta copine bien proprette.

- Quoi ? lançais-je, jusqu'au-boutiste. 
- Tu m'as pincé le sein et t'as tiré dessus. 
- Et alors ? 
- Et alors ? Purée, tu m'as fait mal ! 
- Pfff ! rigolais-je. Ça va, tu ne saignes pas non plus ! 
- Manquerait plus que ça !
- Bon, d'accord, excuse-moi je me suis emballé.

Sachant pertinemment que le timing était catastrophique, je lui demandai :

- Dis Claire, quand est-ce qu'on passe à la vitesse supérieure et que tous les deux, on... tu sais ? 
- ... 
- ... 
- Tu te fous de moi ? Tu sais bien que la première fois est hyper importante pour une fille. Je veux que ce soit romantique avec des roses, du Champagne et des fraises. Et surtout, surtout, avec un mec doux et attentionné, pas un cow-boy qui me pince les seins ! 
- Oh, ça va, j'ai compris !

Après quelques regards évités et un silence gênant, Claire s'est décidée à partir, à mon plus grand soulagement.

Des roses, du Champagne et des fraises ! Et puis quoi encore ? Que je lui fasse l'amour pendant des heures alors que je suis puceau et qu'à priori je suis un rapide ?

Sur ce, je m'allongeais sur mon lit, en écoutant Eminem, avec le regret persistant de n'avoir aucune photo sexy de Laura.

Laura
Vendredi matin, alors que je vérifie mon agenda, une sensation de malaise monte dans ma gorge. J'avale plusieurs fois ma salive puis respire afin de me calmer.

Puis je regarde le SMS de Yoan et ne peux m'empêcher de rigoler : "Please , envoie-moi des photos de toi ! Visage, genou, peau, sein, fesse, n'importe quel bout de toi fera l'affaire ! :]"

Revigorée , je reprends la route du lycée, me félicitant du choix de mes sous-vêtements pour aujourd'hui. Au Programme ? Philo, EPS et séances photo au studio bien aimé des toilettes du lycée !

La fin de la journée arrive trop vite. 
La nuit passe.

*****

Samedi matin. Je vérifie mon portable, mon agenda. Une longue coulée de sueur froide coule le long de mon échine, je déglutis, pressant ma trachée entre deux doigts afin de maîtriser ma nausée. Je vais devoir parler à Annette. J'ai repoussé ce moment toute la semaine me nourrissant de désillusions. A 10 heures, elle sera seule pour environ 2 heures. Je me prépare et m'applique aux corvées qui me sont attribuées.

Peu avant 10 heures, la porte d'entrée a claqué, me signalant qu'Anette est seule.

Je descends dans la bibliothèque, là où Annette s'active à faire la poussière.

Respire, inspire. Neutre. Assurée. Neutre.

"Maman ? "

Pas de réponse.

"C'est important Maman."

Pas de réaction.

"Maman, j'ai 15 jours de retard." 

  • Ok , je n'arrivais pas à poster cette partie car il y avait des smileys dans le texto (sexto ?). Je vous laisse imaginer alors ;).

    · Il y a plus de 7 ans ·
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    Sarah Clam

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