Tu me fais vomir

sylvenn

Noires Heures - Essais

Il n'y a pourtant rien à dire cette fois-ci. C'est comme si les émotions n'étaient plus là. Plus rien pour me consumer, plus rien pour dévorer mon cœur comme un acide. Il ne reste plus qu'un sentiment de profonde gratitude envers toi.

Pourquoi de la gratitude ?

C'est vrai après tout, tu n'as pas fait tant que ça comparé à d'autres amis que j'ai pu avoir ! Tu n'es que toi, et c'est tout…

En étant posé là, face à toi, j'ai l'impression de te courir après. Je te cours après parce que j'aimerais être amoureux de toi, créer un mélodrame, pour combler le vide de mon âme. Mais tu restes là, immobile, souriante. Tu restes toi. Tu restes là, et je ne t'atteins pas. J'ai beau te poursuivre, tu ne fuis pas.

Je n'ai aucune émotion à ton égard même si j'essaye d'en synthétiser, alors je puise dans autre chose pour t'écrire ces lignes. Je ne peux puiser qu'en mon Amour, et en la gratitude qui en découle.

Parce que ça ne fait pas des années que l'on se connaît et que tu comptes pour moi.

Parce que je ne dépends pas de toi ici comme je dépends des autres là-bas.

Parce que comme le vent, ta présence m'apporte l'air dont j'ai besoin.

Comme le vent, tu me rends vivant simplement parce que je suis sur ton chemin.

Comme le vent, je sais que ton chemin t'amènera vite ailleurs.

Comme le vent je sais que tu reviendras, que tu es à la fois partout et nulle part.

Comme le vent, tu appartiens à ce même air que chacun de nous sur Terre respire.

Ainsi il n'y a pas que moi que tu fais vivre en étant toi. Non, c'est tout l'Univers que ta Liberté fait vibrer.

Mais je crois qu'il n'y a que moi que tu fais vomir ainsi. J'entrouvre mes lèvres pour répondre à tes mots, mais c'est un piège. Au même moment, ton Amour plonge dans mes entrailles. Le Mal en moi tente de se protéger, mais ton regard le paralyse.
Alors c'est lui qui en moi tente de te saisir, de te posséder, Mais rien à faire. Tu n'es que le vent. Insaisissable. Tu n'es que la Vie. Présente en chacun de nous. Tu n'es que l'Amour. Tu es déjà en moi.

Alors comme le Sans Visage que je suis, Le Mal en moi tente de t'appâter avec sa Haine. Il tente de se faire surgir lui-même en toi, mais il ne s'y retrouve pas. En toi il n'y a que l'Amour.

Ainsi il te poursuit en vain, s'affaiblissant à chaque seconde, Jusqu'à ce que je le vomisse, ce monstre que je ne suis pas, Ce monstre qui a insidieusement pénétré mon cœur Au fil des années et des larmes.

J'ai passé ma vie entière enfermé en moi, Cerné par l'Indifférence de la foule. Lentement, le monstre de la Haine S'est nourri en moi d'un Amour Qui était jadis aussi pur, aussi libre, Aussi innocent que le tien. Et voilà que ta lumière le révèle à nouveau, Lui qui était enfoui au plus profond de ma Haine.

Sans doute n'est-ce pas un hasard Si ton visage m'évoque celui de Luna. Devant le Chaos de ma propre vie Lorsque la nuit tombait, Je finissais par douter que La Lune puisse m'aimer. Pourtant tu aimes, c'est pourquoi Je préfère t'appeler mon Amy.

J'ai pris l'avion pour partir loin. Je t'y ai rencontrée comme dans un train. Dehors dans le ciel, la nuit tombait. Lorsque je plonge dans tes yeux J'aimerais savoir me taire, Parce que « Merci » ne se dit qu'avec le cœur.

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