Tumeur, tu meurs.

Aly.

Tumeur, tu meurs.

- Aly ? Aly, pourquoi tu pleures ?

- Regarde-moi.

- Je te regarde justement, et c'est aussi pour ça que je te demande pourquoi tu es en train de pleurer ?

- Ne fais comme si tu ne voyais rien, regarde-moi bien putain. 
C'est ce que je fais Aly, je ne regarde que toi, et tes... larmes ? Qui sont en train de ruisseler tout le long de ton visage et qui heurtent tes genoux. Alors arrête de chialer deux petites minutes s'il te plait, et explique-moi ce qui peut te mettre dans cet état.

- Je vais crever Shane.

- Bien sûr que tu vas crever Aly, tout le monde passe l'arme à gauche. Certains sont juste plus préparé que d'autres.

- Arrête de le faire exprès, ne fais pas comme si tu ne me voyais pas dépérir de jour en jour, ma peau est aussi pâle que celle d'un cadavre, cadavre que je serai bientôt, je suis constamment branchée sur des machines, perfusées et perforées. Je peux à peine marcher, on m'accompagne même pour aller pisser, mes poumons n'en ont plus rien à foutre, j'ai le crâne aussi lisse qu'une boule de bowling.

- C'est plutôt toi qui devrait arrêter.

- Je ne comprends pas.

- Moi non plus je te comprends pas Aly, qu'est-ce que tu attends pour l'envoyer chier ta saloperie de maladie à deux sous, hein ? Qu'est-ce que tu attends ? Tu crois que c'est en restant cloîtrée dans ce lit comme une pauvre malheureuse que tu vas guérir ? Arrête de passer tes journées à chialer comme une gamine de quatre ans à qui on refuse une sucette, et bat-toi, montre leurs à tous que t'as pas besoin de toutes ces conneries.

Si tu comptais sur moi pour venir te plaindre et remonter tes oreillers, te tapoter le dos et te dire que ça ira, tu te mets le doigts dans l'œil jusqu'au coude ma petite. Bien sur que tu vas crever va, mais pas demain ni après demain, tu claqueras dans 60 ans, quand tu te seras mariée, que t'auras eu une poignée de gosses insupportables, à qui tu raconteras ton combat pour te sortir de là, et là, tu pourras chialer devant tes souvenirs, en attendant c'est pas le moment, on a pas le temps.

Tu te souviens, quand on était petits et qu'on allait jouer à cache-cache dans notre cabane au fin fond des bois, on jouait toujours à s'courir après, à s'battre, et je trébuchais tout le temps sur une vieille branche ou une racine, et puis y'a cette fois ou je me suis tordu la cheville et éccorcher le genoux, j'avais mal et j'me lamentais, et toi t'es venu me faire la moral à m'sortir que j'étais plus un bébé et que j'en verrais d'autres, des vertes et des pas mûres alors que c'était pas la peine de chouiner.

Eh bien aujourd'hui c'est toi qui est tombée et c'est moi qui te pousse à te relever. Alors bouge-toi Aly. Redeviens la petite guerrière que tu as toujours été, et pas cette pseudo handicapée qu'on te fait devenir.

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