un ange, avec des ailes et une trompette 

Thomas Chatterton (1752-1770) 

Poète anglais 

20 novembre 1752. Bristol (Angleterre Sud-Ouest. 171 km, à l'ouest de Londres) 

Naissance de Thomas Chatterton  

Depuis près de deux siècles, les membres de sa famille occupent le poste de sacristain de l'église paroissiale anglicane de St Mary Redcliffe  

Également prénommé Thomas, le père (1713-1752) est maître d'école à Pyle Street, et sous-chantre de la cathédrale de Bristol 

Passionné par la lecture, la musique, il collectionne les pièces de monnaie romaines 

Il s'intéresse à l'occultisme, étudie les écrits de Henri-Corneille Agrippa de Nettesheim (1486-1535). Philosophe allemand, théologien, médecin, alchimiste, kabbaliste chrétien 

Selon un témoignage, "violent et dépravé" 

Un fils, Giles Malpas, naît ; décède, âgé de quatre mois 

7 août 1752. Trois mois avant la naissance de son fils Thomas, le père décède  

La mère, Sarah (1731-1791), veille sur l'éducation de Mary (née en 1750), la fille aînée, et Thomas  

Elle ouvre une école pour les jeunes filles, réalise des travaux de couture ornementale 

L'argent manque 

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Six ans. Thomas Chatterton, longs temps dans les rêves. Sa sensibilité est extrême 

Thomas Chatterton est fasciné par son oncle Richard Phillips, le sacristain (1748), et l'église St Mary Redcliffe 

Les tombeaux. Chevaliers, ecclésiastiques, dignitaires 

La bibliothèque, les documents oubliés, les parchemins 

Un livre sur la musique, aux majuscules enluminées  

Sept ans et demi. Il apprend à lire dans une Bible en écriture gothique 

Il lit tout ce qui lui tombe sous la main ; les livres de la bibliothèque familiale, de la bibliothèque de l'église. Héraldique (étude des armoiries), histoire, astronomie, théologie 

Huit ans. Il en est persuadé. « Je serai célèbre » 

Edward Colston's Charity, l'école de charité locale. Enseignement rudimentaire. Lecture, écriture arithmétique, catéchisme 

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Thomas Chatterton, dans son monde 

Le règne d'Édouard IV (1461-1483). Premier souverain de la dynastie des York. La guerre des Deux-Roses, l'élimination de la maison de Lancastre 

Édouard IV a régné sur une Angleterre profondément appauvrie par la guerre extérieure. L'un de ses mérites fut de mener une politique de plus en plus pacifiste, favorable au commerce 

Bristol. William II Canynges (1399-1474), riche marchand. Cinq fois maire, il fait reconstruire St Mary Redcliffe. Son gisant, dans l'église 

Un mécène éclairé pour l'art, la littérature 

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Un potier du voisinage souhaite offrir à Thomas Chatterton une céramique, ornée du motif de son choix 

Thomas Chatterton : « un ange, avec des ailes et une trompette. Pour claironner mon nom, dans le monde entier »  

Seize ans. Il invente une langue aux sonorités anciennes 

Parmi ses sources d'inspiration, 

Le Dictionarium Anglo-Britannicum, de John Kersey, philologue (1708) 

The Muses' Library (1737). Anthologie de poésie (11e au 16e siècle), d'Elizabeth Cooper (1698-1761). Actrice, dramaturge, éditrice 

Edmund Spenser (1552-1599), poète 

John Weever (1576-1632), poète et antiquaire 

Thomas Speght's edition of Geoffrey Chaucer (1598) 

William Dugdale (1605-1686), historien et antiquaire 

William Collins (1721-1759), poète 

… 

Il retranscrit ses poèmes sur des parchemins (de vieilles couvertures de livres, ...) 

Des documents d'époque médiévale, dit-il ; l'œuvre de Thomas Rowley, un moine du 15e siècle  

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Il envoie des poèmes à Horace Walpole 1717-1797. Homme politique, écrivain et esthète. Intéressé, il envisage une publication 

Lorsqu'il apprend l'âge de l'auteur, Horace Walpole renvoie ses textes à Thomas ; un mystificateur 

Dans les journaux, Thomas Chatterton publie quelques textes satyriques à connotation politique 

Il est payé trois fois rien ; ou rien 

Il perd son modeste emploi chez un avocat de Bristol, John Lambert 

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1770. Londres Est. Shoreditch 

Neuf semaines, chez un parent 

Juin 1770. Londres West End. Holborn 

39 Brooke Street  

Un grenier 

Thomas Chatterton écrit à sa mère et à sa sœur Mary ; avec ses premiers gains dans les travaux d'écriture, il leur offre des cadeaux 

À plusieurs reprises, Mr. Cross, un apothicaire voisin, invite Thomas à le rejoindre à dîner ou souper 

Thomas refuse 

"Il n'a rien mangé depuis deux ou trois jours." Sa logeuse, Mrs Angel (robes amples et manteaux pour femmes), le presse de venir partager son dîner 

Thomas refuse 

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Vendredi 24 août 1770  

Thomas Chatterton (17 ans) se donne la mort 

Arsenic  

* 

Quelques jours plus tard, le Dr. Thomas Fry vient à Londres. Il souhaite apporter un soutien financier à Thomas, « qu'il soit simplement découvreur ou auteur » 

Il emporte dans une boîte, les restes des écrits de Thomas 

* 

La mort de Thomas Chatterton passe inaperçue 

Il est inhumé dans un cimetière rattaché au Shoe Lane Workhouse, paroisse de St Andrew, Holborn 

* 

Le poète maudit 

Le héros tragique 

Érudits, sensibles, les poèmes de Thomas Chatterton sont appréciés par les romantiques anglais 

*** 

Une pauvre mansarde 

La lumière vient de la fenêtre 

Au loin, les toits de Londres  

L'extrémité ouest de la cathédrale Saint-Paul (le dôme) ; Holborn, la tour du Saint-Sépulcre 

Le panneau gauche est ouvert. À gauche, le rideau est replié  

À droite, à l'intérieur, une plante en pot. Feuillage délicat. Une fleur rose penchée 

Une chaise. Une veste rouge 

Au pied du lit, une table ronde. Un encrier, une feuille de papier. Une chandelle éteinte ; volutes de fumée grise  

Longs cheveux roux bouclés 

Sur le lit, visage exsangue, yeux clos, gît Thomas Chatterton  

Sa main gauche tient sa chemise blanche ouverte 

Culotte mauve. Bas blancs  

Le pied gauche, seul chaussé 

Sur le plancher, une chaussure noire 

Un coffret ouvert  

Des morceaux de papier  

Le bras droit touche le sol  

La main est détendue, des morceaux de papier  

Une fiole, vide  

* 

Henry Wallis 1830–1916  

Peintre britannique, proche du mouvement préraphaélite 

Collectionneur d'art. Écrivain 

Londres centre. 8 Gray's Inn Square. Henry Wallis vit avec son camarade d'études à la Royal Academy, Peter Austin Daniel (1828-1917) 

La Mort de Chatterton 

Huile sur toile. 62,2 x 93,3 cm  

La partie supérieure du tableau est arrondie 

Londres, Tate Britain 

Sur la cadre, à la base, sont inscrites les dernières lignes de la pièce de Christopher Marlowe, Doctor Faustus (1592) 

« Coupée est la branche qui aurait pu pousser toute droite 

Et brûlée est la branche de laurier d'Apollon »  

* 

21 février 1830. Londres. Henry naît. Père inconnu 

1845. Sa mère, Marie Anne Thomas, épouse Andrew Wallis, un riche architecte londonien 

Henry prend le nom de famille de son beau-père 

La formation artistique d'Henry est approfondie 

Mars 1848. Royal Academy schools 

Paris. 69 rue de Vaugirard (6e). Atelier de Charles Gleyre (1806-1874). Suisse, peintre académique, pionnier de l'orientalisme. Dépressif. Parmi ses élèves, Jean-Léon Gérôme, Claude Monet, Frédéric Bazille 

1849-1853. Ecole des Beaux-Arts 

1856. Henry Wallis (26 ans) présente La Mort de Chatterton, à l'Académie royale 

Premier important succès public 

John Ruskin (1819-1900), critique exigeant. Notes d'Académie 

« Irréprochable et merveilleux : un exemple des plus nobles de la grande école. Examinez-le attentivement, centimètre par centimètre [...] Donnez-lui beaucoup de temps » 

Souci d'authenticité. Henry Wallis représente la mansarde, sous les combles 

Couleurs franches, pinceau précis, détails symboliques 

Une fenêtre. La lumière de l'aube donne un effet de clair-obscur, très prisé à l'époque 

Comment la société traite les artistes 

Thomas, ainsi qu'un Christ au tombeau 

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Des inexactitudes 

Thomas Chatterton (aucun portrait n'existe) était très brun  

Décédé, ses jambes étaient pendantes sur le lit, non distendues 

La fiole de poison était près de la fenêtre 

* 

Le modèle qui pose pour le tableau, est George Meredith (1828-1909. 28 ans)  

Alors, jeune poète méconnu ; plus tard, il s'attaquera à l'idéal du « gentleman ». Il démasquera l'envers, l'hypocrisie de son époque. Admiré par Oscar Wilde 

... Henry Wallis et l'épouse de George Meredith, Mary Ellen, partent en voyage. Italie. Egypte  

Henry Wallis s'intéresse à la céramique italienne et oriental, qu'il étudie (livres) et collectionne -aujourd'hui, ensemble au Victoria and Albert Museum 

* 

Le tableau est proche du mouvement pré-raphaélite, première vague -la peinture des maîtres italiens du 15e siècle, prédécesseurs de Raphaël, le modèle à imiter 

Amitié de Arthur Hughes (1831-1915), peintre et illustrateur. Henry Wallis participe à certaines de leurs expositions communes 

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Puis, Henry Wallis s'éloigne des préraphaélites,  

se rapproche du réalisme social victorien. La pauvreté urbaine 

Le Casseur de pierre (1857) 

20 décembre 1916. Londres Sud. Croydon. 1 Route Walpole 

Presque aveugle, Henry Wallis (86 ans) décède