Un autre regard

rolins

Alice ne savait pas en commençant ce stage, que cela changerait tout de ce qu'elle croyait savoir sur la famille. Désormais, elle aurait un autre regard.

UN AUTRE REGARD


S.Z Rolins



Synopsis


Alice est une jeune fille, issue de la classe moyenne américaine. Petite brune, aux cheveux longs, vive, malicieuse et très équilibrée, avec des parents aimants et un petit frère adorable, elle aborde cet été pleine de confiance et d'enthousiasme. Et elle a raison, puisque tout s'annonce parfaitement. 2 mois de stage dans le cabinet d'avocat dans lequel travaille son père et ensuite, direction la fac de droit de Seattle. Ce stage doit lui donner un avant goût de sa vie professionnelle future, et elle s'y attèle avec plaisir.

Tout semble parfait, et dès le premier jour de stage elle fait la connaissance de Mathis, stagiaire comme elle. Il est grand beau, intelligent et spirituel et ils ne tardent pas à devenir amis, pourtant, même si elle reconnait que Mathis à toutes les qualités, c'est Léo, son frère, qui l'attire et la séduit petit à petit.

Ses changements de look intempestifs, la force qui émane de lui et son physique à faire tombé, vont rapidement attirés Alice, même si elle sent bien que la concurrence sera rude, car pour l'instant il est toujours accompagné de Théa, une brune magnifique, au crâne tatoué.

Léo semble être la vête noire de la famille et chacune de ses apparitions provoque tension et zizanie. On dirait qu'il les cherchent ou les testent, mais pour quelles raisons ? 

Lorsqu'il est chez elle, avec ses parents et son petit frère, un autre Léo voit le jour, un Léo, charmant et charmeur qui ne tarde pas à s'attirer la sympathie de toute la famille.

Petit à petit Alice et Léo vont se rapprocher et même si elle doute d'elle même et de sa capacité à le séduire, elle sent bien que lui aussi recherche sa compagnie et que l'attirance devient réciproque assez rapidement. 

Tout se profile très bien entre eux, jusqu'à ce matin, où, réveillée brutalement par la sonnerie de son portable, elle entend Mathis lui annoncé : Léo est à l'hôpital !

Dans un premier temps, tout le monde croit à une chute dans l'escalier, pourtant bien vite cela parait invraisemblable. Léo s'est fait passer à tabac, avec violence et détermination, mais par qui, son frère ?

Cela semble impossible ! Dès lors qu'Alice le voit dans cet état, et apprend la terrible vérité, tout change entre eux. Léo a honte, honte de lui, honte de ce qu'il est à ses propres yeux depuis toujours et maintenant aux yeux d'Alice : une victime. Il n'est pas prêt à affronter ce nouveau regard et il préfère rompre.

C'est sans compter sur la détermination d'Alice, qui est prête à lui prouver qu'elle l'aime. Elle ne sait comment s'approcher de lui, sans qu'il interprète sa tendresse et son amour commet de la pitié. Elle fera tout pour revenir au moment de leur relation ou tout était encore possible, mais y arrivera t'elle ?



Présentation des personnages principaux.


Alice est une jeune fille de 19 ans. Environ, 1m65, c'est une petite brune pétillante et extrêmement jolie, même si elle ne semble pas du tout s'en rendre compte. Elle doit rentrer en première année de droit à l'université de Washington à Seattle, mais avant de commencer la fac, son père qui travaille dans un cabinet d'avocat lui a proposé de la prendre en stage. Elle est ravie, et même si au final elle veut plutôt être juge pour enfant, elle se dit que cela lui donnera quelques bases, ou tout moins, un peu de vocabulaire juridique.

Très proche de son petit frère Achille, est se sent très bien dans sa famille et est poussée dans ses choix par l'amour qui l'entoure depuis toujours.

Au tout début de son stage, elle fait la connaissance de Mathis, qui est comme elle stagiaire au cabinet mais s'apprête à entrer en deuxième année de droit. Ils deviennent très vite amis, et passent leurs journées ensemble , au bureau comme en dehors. Même si elle reconnait volontiers que Mathis est magnifique, c'est par son frère Léo qu'elle est le plus attirée. Bien entendu,  elle adore le caractère enjoué de Mathis, mais elle lui préfère, le côté sexy et dangereux de Léo qui ne cesse de la surprendre par ses looks extravagants, passant du barbu hirsute au punk au crâne à moitié rasé.

Alice ne croit pas vraiment en ses chances puisque Léo traine toute la journée avec Théa, une superbe brune, mannequin pour des collections internationales, pourtant lorsque Léo semble chercher sa compagnie, Alice saute dans la brèche , et ose enfin espérer que quelque chose est possible. 

Mathis est un solide gaillard d'1M85 et 90 kilos.  Agé de 20 ans, ancien obèse, il est parfait aujourd'hui, grand, châtain avec des yeux magnifiques, drôle intelligent. Il émane de toute sa personne une douceur sans borne . Pourtant il souffre du même mal qui le ronge depuis son enfance, il est jaloux de toute l'attention que son père a porté à son frère ainé lorsqu'ils étaient enfants.

Léo est la star et la bête noire de la famille. C'est le frère ainé de Mathis. Doué en tout, ancien prodige de piano, et de tennis, il fait tout pour provoquer son père et se défaire de cette toute-puissance paternelle qui plane sur tous les membres de la famille. Comme il l'a dit étant petit, il ne veut pas être un singe savant, il ne veut pas non plus servir de faire valoir, il veut vivre sa vie comme il l'entend et tant pis pour les dommages collatéraux. Lorsqu'il rencontre Alice, il se rend compte du vrai pouvoir de la famille et cela l'attire énormément, pour la première fois de sa vie, il voit la famille comme une force et non comme une pression. Il voit surtout une Alice simple et équilibrée qui lui fait entrevoir pour la première, une vie simple et joyeuse, loin des besoins de réussite et d'argent de son père.




1/ En stage.


1er jour de stage, et 1er jour de stress. J'avais pourtant tout préparé hier soir, mais ce matin, pluie battante à Seattle et me voilà devant mon armoire à me demander ce que je vais mettre !

Ce stage de 2 mois au cabinet d'avocat où travaille mon père va me permettre de savoir si vraiment je veux faire du droit. Ma cousine voulait être juge pour enfant et quand elle est morte d'un accident de moto la veille de mes 15 ans, j'ai décidé de reprendre le flambeau. Je ne sais pas si j'ai eu raison ou tort d'essayer de reprendre ses idées? mais il faut avouer que je n'en avais pas vraiment d'autre…Du coup, me voici inscrite en 1ère année de droit à Seattle mais avant de commencer l'université, mon père m'a prévu un petit stage dans son cabinet.

Il est évident que je ne vais rien faire d'intéressant, mais au moins, je vais avoir une vision du métier  qui m'attend, enfin j'espère.

Le cabinet compte une dizaine d'avocats, des secrétaires et des juristes, en gros environ 30 personnes et bien entendu tout le monde va savoir que je suis la fille de Bill Mason, en moins de cinq minutes. Mon père m'a garanti le contraire, mais je ne suis pas sure qu'il respecte vraiment cette partie du contrat. Il est tellement protecteur avec sa fille unique, que dès la première heure je suis sure qu'il m'aura présenté à tout le monde, comme sa fille chérie !!!.

- Chérie, je t'attends, on y va !!J'arrive Papa, je descends dans 2 minutes !

Oh la panique et moi qui ne suis même pas encore habillée !!

Je saute vite fait dans un jean noir, enfile un chemisier banc assez ample, des Répétto noires, qu'une amie de ma mère m'a rapportées de Paris, et me voilà prête.

Le trajet en voiture est court, environ 20 minutes, par contre il me faudra facilement plus de trois quart d'heure pour rentrer ce soir , car il faudra que je prenne le bus ! Mon père rentre très tard  tous les soirs, mais heureusement pour moi, mon stage se termine tous les après-midi à 15H, et autre bonne nouvelle j'apprends que nous serons 2 stagiaires, le second est en deuxième année de droit, mais ça me fera toujours un ami potentiel d'à peu près mon âge, enfin je l'espère.

J'avoue qu'à l'arrivée je stresse un peu, mon père me présente à quelques personnes sans dire qui je suis… miracle !!! et rejoint sa  secrétaire qui va s'occuper de moi pendant toute la durée de mes 2 mois de stage.

Sa secrétaire, Audrey Blunt est une grande rousse d'environ 1m 75, parfaitement habillée, parfaitement coiffée, elle est magnifique. Il va vraiment falloir que je fasse des efforts tous les matins, ils ont tous l'air de sortir d'une série hollywoodienne où d'un mariage. Tous les hommes sont en costume de marque, quant aux femmes que je croise, elles sont superbes, coiffées, maquillées, rien n'est laissé au hasard.

Audrey me fait visiter les locaux, et moi qui n'ai aucun sens de l'orientation, j'ai déjà compris que j'allais me perdre. Tout se ressemble dans un méandre de couloirs blanc et gris.  Tous sont penchés sur des bureaux recouverts de dossiers. Si mon boulot durant ces deux mois de stage est de faire du rangement je vais être servie. Audrey, me présente peu à peu les différents services, comptabilité, ressources humaines, documentation, technique etc… et c'est en arrivant à la cafétéria, que je fais enfin la connaissance du second stagiaire : Mathis Evans, dont m'a parlé mon père ce matin pendant le trajet. Il a l'air sympa ! Il me salue directement d'un grand sourire et continue de discuter avec ce qui semble être son maitre de stage, un avocat d'environ 45 ans qui ressemble d'ailleurs un peu à mon père : grand, la carrure d'un rugbyman et une belle petite tonsure qui s'annonce à l'arrière du crâne.

Audrey, m'explique que mon travail va être assez basique, envoi de courrier, photocopies et qu'exceptionnellement je pourrais peut-être aller au palais de Justice pour assister à une plaidoirie.

Plusieurs fois dans la journée, je croise Mathis dans les couloirs et à chaque fois il me fait le même petit sourire charmant.

La journée passe finalement assez rapidement et je me retrouve à 15H devant l'ascenseur en même temps que lui.

- Excuse moi je n'ai pas retenu ton nom tout à l'heure

- Alice et toi, Mathis c'est ça ?

- Exact, me répond-il en souriant. IL fait un super temps contrairement à ce matin, tu veux venir boire un verre ?  Si tu veux, on peut aller chez moi : terrasse, piscine, jus de fruit frais, ça te dirait ?

- C'est sympa, mais je n'ai pas de voiture, du coup c'est pas très simple. Le Starbuck, ça te dit ?

- T'inquiètes pas je te ramènerai si tu veux je suis en voiture.

- Tu ne sais même pas où j'habite ?.

On en discute jusqu'au parking, et là il s'approche d'une jolie petite  Audi rouge décapotable.

- Cadeau de mon père pour mes 20 ans me dit-il en souriant. Je l'ai eu il y 10 jours et je suis prêt à raccompagner tous les gens que je connais, juste pour la conduire.

- Je me disais aussi, c'était bizarre ta proposition de me raccompagner, sans même savoir ou je vis.

- L'idéal serait que tu habites très très loin, me répondit-il en riant.

Pendant qu'il conduit, je ne peux m'empêcher de le dévisager. Il est vraiment super mignon. Grand, plutôt athlétique, les cheveux châtain clairs, la peau mate, les yeux marrons, mais très clairs, presque beiges, il est superbe et surtout tellement souriant et naturel. Il a un charme dingue.

Le trajet me parait hyper rapide et très vite nous arrivons chez lui. La maison de ses parents est située en bord de mer, sur une sorte de petite colline qui donne une vue superbe sur l'océan. Elle est énorme, avec une architecture ultra moderne, et des baies vitrées partout, j'avoue que j'ai très envie de voir l'intérieur, on dirait un peu la maison des vampires dans Twilight. Mathis se gare sur ce qui semble être le parking sur le côté de la maison et nous gravissons rapidement les quelques marches qui nous séparent de l'entrée. Il fait maintenant super chaud et les quinze minutes de voiture, même en décapotable m'ont donné une soif terrible.

Mathis est comme moi et j'ai à peine le temps de jeter un œil au  hall d'entrée somptueux qui s'offre à moi qu'il m'entraine directement vers la cuisine.

- Je meurs de chaleur …et de soif,  dit-il en soufflant, alors tu veux boire quoi ? Coca, jus de pastèque, jus de pamplemousse ?

- Jus de pastèque c'est parfait.

Je le vois sortir une pastèque et la découper pour me faire un smoothie. Devant mon air surpris, il sourit.

- Désolé, ma mère est une adepte du bio, du frais et du light, du coup, j'ai pris les mêmes habitudes.

- C'est génial, la mienne est tout le contraire je pense, coca, chips et plats tout préparés, et j'ai pris les mêmes habitudes dis-je en grimaçant.

J'avoue que c'est délicieux. Je sirote mon verre tout doucement en le suivant jusqu'à la terrasse. J'ai l'impression d'être sur  le site de déco Houzz.com, tout est un décor de magazine, la terrasse est en teck magnifique, et devant une piscine à débordement  qui n'a rien à envier  aux piscines des grands hôtels qu'on voit dans les magazines.

Sur le côté une sorte de patio avec des palmiers et une quantité d'autres arbres et arbustes, qui semblent protéger une petite terrasse, plus petite et toute ombragée.

Nous sommes à peine assis sur les transats au bord de la piscine et en train de discuter, qu'un barbu hirsute passe devant nous en aboyant :

- Tu fais chier Mathis,  vous m'avez réveillé avec vos gloussements débiles. Drague dans ta chambre, ce sera plus discret !

Mathis le garde s'éloigner sans dire un mot, puis en se tournant vers moi :

- Alice, je te présente mon très agréable frère …  Léo

- En effet il  a l'air charmant, dis-je en regardant s'éloigner l'ours qui vient de nous agresser.

- Ecoute, je suis désolé, je ne te drague pas du tout, j'ai déjà une copine, je voulais juste qu'on fasse un peu connaissance étant donné qu'on va passer les 2 prochains mois à bosser au même endroit.

- T'inquiètes pas, il n'y a pas de souci. Continue plutôt de me raconter ton histoire sur les trucs bios.

Je découvre ainsi que Mathis était gros, presque obèse, quelques années auparavant et clairement étant donné son physique actuel, j'ai beaucoup de mal à le croire. C'est pour lui, que sa mère s'est mise au bio et au plats frais, faits maison, afin qu'il retrouve une forme olympique et très franchement cela lui a réussi. Il essaye de me vanter les verrues des produits frais et surtout non transformés et je lui réponds glaces et pizzas. Je suis quand même obligée de reconnaitre que sur lui ça a superbement marché ce régime.

Désormais, il est musclé, mince et bronzé et je ne suis pas surprise d'apprendre qu'il a une copine , qui est en ce moment en vacances en Californie avec ses parents mais qui reviendra d'ici 15 jours.

Sur le chemin du retour, je ne peux d'ailleurs m'empêcher de le dévisager. Ses yeux sont vraiment hallucinants, on dirait qu'ils sont transparents, quasiment de la couleur de l'ambre.

On a pas du tout reparlé de Léo, pourtant je meurs d'envie de poser tout un tas de question sur lui. Malgré la barbe et les cheveux longs, il se dégageait de lui un truc qui m'a fortement attiré ! Surement le côté bad boy ! En plus, je ne peux pas oublier son regard, c'est ça qui a dû m'hypnotiser !


2/ La rencontre


Les jours suivants se passent comme le premier. Audrey me confie différentes tâches dont la préparation d'une audience et je me retrouve à  faire des millions de photocopies pendant des heures. Tous les jours je retrouve Mathis et on papote un peu autour d'un café.  Le bureau est juste face à un Starbuck et je dois avouer que c'est bien pratique ! Il me propose à chaque fois de me ramener ou de venir chez lui, mais je suis un peu gênée d'accepter. Même s'il n'y a aucune ambiguité, je pense à sa copine et à sa place je ne serai pas super ravie qu'il passe tous ses après-midi avec une autre fille.

Cette semaine, le temps est magnifique et Mathis me propose une nouvelle fois de venir profiter de la piscine. Finalement après quelques hésitations, nous prévoyons cela pour vendredi, comme ça je pourrai prévoir maillot et petite robe. Je me changerai chez lui en arrivant et ainsi je pourrai profiter au maximum, des transats et du soleil. 

Le vendredi, comme convenu, à 15h, je retrouve Mathis, à la sortie du bureau. Le trajet en voiture passe très vite et je sens monté un léger stress. J'ai un peu honte de me déshabiller devant celui qui est finalement mon collègue de travail. Heureusement il me rassure vite fait en allant chercher un maillot à carreaux rouges et bleus qui ressemble très fortement à mon pyjama.

Nous sommes morts de rire en découvrant nos tenues respectives. De mon côté j'ai mis un maillot une pièce et on dirait une nageuse est allemande des années 80 et lui ressemble à un clown

Au bord de la piscine, nous découvrons installés sur un même transat le frère de Mathis et une superbe brune, le crâne rasé et tatoué.

Mathis a un mouvement d'arrêt et je vois clairement que s'il ne m'avait pas promis une après-midi de piscine, il aurait fait directement demi-tour pour les laisser seuls.

Léo , fait comme s'il ne nous avait pas vu. Il embrasse goulument sa copine sans même jeter un regard vers nous. Il est en jean, torse nu et pieds nus et je ne peux m'empêcher de le regarder. Son corps est parfait et ressemble à celui des statues de dieux grecs, enfin ceux dont je me rappelle de mes cours d'histoire. Sa peau est bronzée, son corps semble souple et musclé et ses ongles blancs mettent ses mains en valeur. La brune est superbe elle aussi. Fine et musclée, elle étale son physique dans un bikini , noir et les ficelles sur les hanches sont composées de petites perles de couleur. C'est tout simplement super sexy,  et dans mon maillot une pièce je me fais l'effet d'une sacrée godiche.

Je continue à discuter avec Mathis tout en remarquant bien qu'il n'est pas super à l'aise de se trouver là en même temps que son frère. Il me sert comme la dernière fois un jus de fruit frais et nous nous apprêtons à nous asseoir lorsque le couple se lève du transat et se dirige vers la maison.

Ils se tiennent enlacés et continuent à s'embrasser tout en marchant. Arrivés à notre hauteur, Léo me regarde droit dans les yeux, d'un regard que j'ai du mal à soutenir et me dit :

- Encore toi ! en penchant la tête, comme s'il était en train de m'évaluer.

- C'est bon Léo, laisse la tranquille, marmonne Mathis

Léo le regarde en faisant un sourire forcé loin d'être agréable et s'installe tranquillement à notre table, toujours collé à la brunette en maillot de bain.

- On va boire un petit verre ensemble histoire de faire connaissance non ? qu'est  ce que tu en dis …. ? Joséphine ?  Patty ?

- Alice

- C'est ça Alice. Alors, dis-moi,  quand tu seras grande, tu veux faire comme mon frère,  être avocate et t'en mettre plein les poches ?

Pendant que nous discutons, je ne peux m'empêcher de suivre la main de la brunette tatouée qui se balade sur la ceinture abdominale  de Léo. Théa, je viens de comprendre qu'elle s'appelle Théa, semble fortement ennuyée par la conversation et on voit clairement qu'elle voudrait faire autre chose que discuter à table avec des étrangers. Sa main va et vient  sur les abdos de son mec et par moment ses doigts passe légèrement sous son jean. De son côté Léo continue à bavarder tranquillement comme s'il ne sentait rien.

- Donc tu voudrais être juge ? me dit-il en reprenant ma dernière phrase, drôle d'idée pour une fille !

- Pourquoi ? à ton avis les filles ne peuvent pas être juge ? il commence à m'énerver celui là !

Mathis sent que je commence à m'échauffer et vient à mon secours.

- Elle veut être juge pour enfant si tu veux tout savoir !

Cette remarque semble interpeller Léo au plus haut point.  Il quitte sa position, affalée sur la chaise pour se  redresser, se rapprocher de moi au maximum, ses avants bras poser sur ses cuisses, et il me demande en me regardant droit dans les yeux :

- Juge pour enfant , vraiment ? pour faire quoi exactement ? envoyer des mômes en taule ?

- Non, justement, tout le contraire, les protéger et essayer de les remettre dans le droit chemin avant qu'ils ne finissent en prison. 

Bizarrement la conversation devient de plus en plus tendue et Léo, enlève brutalement la main d'Audrey qui continuait à s'affairer sur son ventre.

- Arrête ça ! lui dit-il méchamment.

- C'est bon, je m'emmerde là, j'en ai marre de vos histoires d'avocat et de juge rétorque Théa que j'entends parler pour la première fois.

Léo se tourne vers elle, approcha son visage à quelques centimètres de celui de Théa et lui dit en la fixant d'un regard insoutenable.

- 2 minutes ok ?

Puis se tournant vers moi, il reprend :

- Donc tu veux protéger ces gosses, c'est ce que tu disais ?

- C'est ça, par exemple, les gosses qu'on arrête, et qui sont dans la rue, les gosses qui se font maltraités par leurs parents, enfin bref tout ça, quoi ! Je voudrais les défendre en résumé !

Je vois ricane Léo, d'un air mauvais,

- Ben oui tout ça, une pile de dossier sur ton futur bureau, quoi !

- Mais, non, pas du tout, je ne vois pas pourquoi tu le prends comme ça ?

- Je suis sur  que ce sera très utile me répond t'il d'un air blasé, avec ce même sourire forcé qu'il a l'habitude  de faire et qui lui donne un air de psychopathe. Laisse tomber Alice, je ne suis pas convaincu . Théa, vient je crois que tu avais envie de faire autre chose non ?

Pas choquée du tout, Théa l'embrasse gentiment sur son épaule bronzée et le suit à l'intérieur vers sa chambre probablement.

Mathis essaye de me destresser :

- Allez vient on va nager. Ne fais pas attention, il est toujours en mode agressif de toute façon. C'est pas contre toi , je t'assure . Allez en plus, il faut quand même que tu profites de ce sublime maillot de bain .

Une minute plus tard, nous sommes tranquillement en train de faire quelques brasses dans la piscine. J'en profite encore une fois, pour regarder  Mathis et son tout nouveau corps d'athlète et je me dis que sa copine a vraiment de la chance d'être avec un mec comme ça. Il est tellement beau, sympa, attentif, il est bourré de qualités et en y réfléchissant je ne lui trouve même aucun défaut.

Lorsque Léo et Théa refont surface un quart d'heure plus tard, nous n'avons pas bougé. Je suis  tranquillement installée sur les marches de la piscine qui descendent dans l'eau et Mathis est à côté de moi.

Théa s'avance vers la piscine et nous rejoint tout en douceur. On dirait qu'elle flotte tellement elle est gracieuse  Cette fille, malgré son crâne rasé et tatoué,  semblait aussi légère et douce, que Léo semble lourd et violent. D'ailleurs son entrée dans la piscine est tout à fait différente, puisqu'il s'y laisse tomber, toujours vêtu de son jean.

- Léo t'es crade , hurle son frère, vire ce jean !

Léo le regarde en souriant méchamment

- T'es sur, parce que j'ai rien en dessous !

- C'est ce que je dis, t'es crade rétorque Mathis en soupirant

Les deux amoureux se retrouvent à l'autre bout de la piscine et  reprennent ce qui semble être leur activité favorite, c'est à dire s'embrasser goulument. 

Je me retourne en entendant une voix.

Hello, les jeunes, alors tout le monde va bien ?Salut papa répondit Mathis immédiatement, tu as passé une bonne journée ?Oui, ça va, merci mon fils et toi ce stage ? Pas mal du tout, je te présente Alice, qui fait son stage avec moiAh très bien. Enchanté Alice, me dit-il d'une voix agréable.

Léo pendant tout ce temps n'a pas prononcé un mot. Il a cessé d'embrasser sa copine, mais il ne participe pas pour autant à ce qui se passe. Son père l'interpelle soudain :

- Léo, on dirait un clochard avec ta barbe et tes cheveux, tu me rases ça avant la fin du week-end, je ne supporte plus de voir ça !

Le jeune homme ne répond rien à son père, mais sort de la piscine en entrainant Théa.

- Viens ma belle, on dérange et s'adressant à son père en passant tout à côté de lui, tu veux que je rase tout, barbe et cheveux ? dit-il d'une voix blanche en serrant les dents.

- Ne me cherche pas Léo ! tu sais très bien ce que je veux dire.


Nous restons encore un peu dans la piscine et finalement au moment où je me prépare à partir je vois ressurgir Léo et Théa.

- Je ramène Théa chez elle, si tu veux je te dépose, ensuite je vais aller bosser.

Son père qui a entendu, cette dernière remarque intervient immédiatement :

- Et on peut savoir où tu bosses ? 

- Je fais des photos pour une marque de jeans californienne, tu ne connais pas.

- Et bien décidément, je savais que tu ne voulais rien faire de ta vie, mais je n'avais pas compris que ton souhait c'était de faire Barbie. C'est top ! bravo !

Léo ne relève pas la dernière remarque de son père, mais je remarque que ses mâchoires sont serrées et il arrive tout juste à marmonner :

- T'es prête Alice, on peut y aller ?

- Oui j'arrive. J'avoue que je ne suis pas super ravie de rentrer avec lui, mais bon, ça évitera à Mathis de me reconduire ou au pire de me faire une demi heure de bus.

Mathis me raccompagne jusqu'à la voiture de son frère, une espèce de vieux pick up, et je vois bien que lui non plus n'est pas ravi de me laisser partir avec son frère. Et, me voilà  en voiture avec ce couple si sympathique. On devine clairement que Léo est toujours super tendu et Théa comme d'habitude, ne pipe pas un mot. A ma grande surprise,  il l'a dépose en premier et du coup je me retrouve à côté de lui. Nous n'avons pas échangé un seul mot de puis le début , c'est stressant. Je ne peux pas continuer comme ça, c'est super gênant. Quel changement par rapport à Mathis qui est toujours si gentil et aimable!

Je me décide donc à briser le silence :

- Ca va ?

- Quoi ? me répondit-il en me regardant avec son regard insoutenable

Maintenant j'ai tout le loisir de le regarder, puisqu'il conduit et je ne m'en prive pas. Ses yeux sont bleu lagon, teintés ça et là de petites touches un peu plus fonçées. Un léger cercle bleu marine, entoure la pupille  et c'est ça qui lui donne un regard si pénétrant qu'il est très difficile de le regarder droit dans les yeux. Je me souviens que quand il me regardait tout à l'heure et qu'on parlait de mon envie d'être juge , j'avais vraiment du mail à soutenir son regard.

 Je suis sûre qu'il est  conscient de ce pouvoir et qu'il en joue fréquemment pour déstabiliser les gens.

- Ca va ? tu as l'air énervé, si ça t'ennuie de me ramener tu peux laisser à une station de bus , je vais me débrouiller. Pas de souci.

- Quoi ? non, non pas du tout c'est pas toi, t'inquiètes,  je vais te déposer chez toi. Mathis m'a dit ou c'était et c'est pas très loin du shooting. Il semble tout à coup, beaucoup plus cool, comme s'il voulait me rassurer. C'est marrant.

- C'est ta barbe le souci ?

- Pas du tout, me dit-il en rigolant, j'en avais ras le bol, j'allais la couper de toute façon,  le souci, c'est juste la toute-puissance de mon père, me dit-il à nouveau d'un ton beaucoup plus dur.

- Ah ok, tu me rassures, je ne voulais vraiment pas être un boulet.

Il me regarde droit dans les yeux comme d'habitude et secoue la tête.

Arrivés devant la maison je lui propose de boire un verre  et à ma grande surprise il accepte sans hésitation.

- Ne t'attends pas à une maison comme la vôtre, chez nous c'est beaucoup plus simple

- Pas de souci, je ne raffole pas de la maison de mon père et ce sera de toute façon plus détendu que chez moi.

Lorsque nous arrivons, ma mère est à la maison et le comportement de Léo avec elle est totalement différent de celui qu'il avait chez lui. Il est agréable et souriant, j'ai presque du mal à la reconnaitre. On dirait Mathis maintenant. Finalement ils se ressemblent peut-être plus que je ne l'aurai cru. Il fait même quelques paniers avec  Achille, mon petit frère de 10 ans, qui s'est mis en tête d'être basketteur malgré ses 1m05. Bref en une demi-heure il a conquis toute la famille. Très étonnant ce garçon, en plus d'être sexy comme une rockstar, il a, en plus une personnalité  de plus en plus intéressante, pensais-je en moi même. Je ne peux m'empêcher de le comparer à son frère. Ils ont tous les deux à peu près la même taille, un peu plus d'1 mètre 80, les mêmes cheveux blonds foncés, un peu plus foncés, peut-être chez Mathis, mais Léo est beaucoup plus fin, même s'il a aussi, comme Mathis les épaules larges. Tout deux ont des yeux magiques mais pas du tout de la même couleur . J'en arrive à me dire qu'ils se ressemblent en fait. Je crois que je ne l'avais pas remarqué jusque là, car j'étais un peu paralysée par l'attitude si agressive de Léo.




3/ Léo



Nos après-midi sont maintenant bien calés. Mathis a retrouvé sa fiancée depuis quelques jours et régulièrement nous passons l'après-midi ensemble. Je vois très rarement Léo et Théa qui ne semblent pas tellement apprécier notre compagnie, par contre Sofia, la copine de Mathis est tout simplement délicieuse. Elle ressemble en fait à son amoureux trait pour trait. Grande, jolie, athlétique toujours souriante c'est un amour. On pourrait presque croire qu'ils sont frère et soeur tellement ils se ressemblent physiquement et intellectuellement.

On se voit tous les jours, on s'appelle, on se confie nos projets, nos envies, nos angoisses, bref nous sommes en train de devenir des amis en quelques sorte !

Mathis m'a prêté ses cours de droit de première année et j'en profite pour me faire expliquer l'après-midi ce que j'ai lu la veille. Nous avons ainsi un petit rituel boulot d'une demi-heure ou une heure tous les après-midi au bord de la piscine. Sofia qui est en droit elle aussi, participe activement aux explications, avec beaucoup de patience et de gentillesse. Je constate à tout moment leur amour et c'est vraiment un bonheur de voir ça. J'aimerai que ça m'arrive un jour, mais je ne suis vraiment pas sure d'y arriver.

Les parents de Mathis sont très souvent là eux-aussi . Sa mère ne travaille pas et son père est à la tête d'une flotte de bateaux de marchandise, inutile de dire qu'il a une flopée d'employés sous ses ordres et que ça le laisse relativement libre de jouer au golf ou au tennis tous les après-midi, avec tout ce que compte Seattle comme personnes influentes.

Je n'en n'ai pas appris beaucoup plus sur Léo qui semble être la bête noire de la famille. Personne n'en parle vraiment et dès qu'il est  présent une telle tension s'installe entre tous, que ça en devient pénible et généralement il disparait au bout de 5 minutes.

Pourtant cette après midi là il arrive vers 15 heures. Lorsque je le vois, je ne peux m'empêcher de pousser un petit oh, de surprise.

Sa barbe a complètement disparue et il a désormais une coupe de cheveux du genre punck ou joueur de foot brésilien, c'est-à-dire rasé sur les côtés, long au-dessus et noué en queue de cheval sur le derrière de la tête.

Mathis, a la même réaction que moi en le voyant 

- Léo, mais t'es vraiment taré, qu'est-ce qui t'a pris ? , papa va te démonter !!

Léo le regarde avec son petit sourire forcé.

- Je sais, dit-il dans un rictus.

Pour détendre l'atmosphère, et Sofia me suit tout de suite sur ce terrain, je lui dit que ça lui va super bien et qu'il est beaucoup plus beau sans sa barbe, même si sa coupe est disons un peu étrange. En fait plus je le regarde et plus il me fait penser aux mecs qui sont dans la série Vikings.

Léo nous fait seulement un petit signe de sourcils et s'affale sur un transat avec un bouquin. C'est marrant chaque fois que je le vois, il est affalé. On perçoit pourtant  la tension qui émane de lui, on dirait un chat, prêt à bondir au moindre bruit.

Et le bruit ne se fait pas attendre, lorsque sa mère arrive, et qu'elle le voit, elle ne prend même pas la peine de nous saluer. D'habitude, elle reste avec nous un petit moment et discute de tout et de rien. Elle nous fait surtout part de toutes les nouveautés bio qui existe, car elle passe son temps à aller à des conférences ou à des salons bio. C'est rigolo, elle nous fait pas mal de recommandations, mais à la fin je ne sais pas trop ce qu'on va finir par manger car chaque jour, elle nous met en garde contre un nouveau truc. C'est une petite femme d'1m60 environ, toute blonde et toujours souriante, mais là, elle ne dit rien, elle pousse juste un petit cri, met sa main devant sa bouche et repart directement dans la cuisine.

Mathis regarda Léo, méchamment

- Tu cherches les emmerdes, t'es vraiment pénible !

- Quoi, c'est des cheveux , ça va repousser !

- Arrêtes, tu sais comment ça va se finir !

- Exact, répondit Léo avec son mauvais rictus.

Je ne sais pas exactement ce qui se passe entre eux, mais la situation est vraiment super bizarre.

- Va voir maman, assène Mathis et essaye de la calmer avant qu'il arrive.

- Ca sert à rien, là, elle doit déjà être dans tous ses états, répond Léo.

- Et bien, justement , pourquoi tu fais un truc comme ça, si tu sais que tu vas énerver tout le monde ?

- Ok j'y vais, dit-il en soupirant.


Léo s'éloigne de sa démarche puissante et souple et je me tourne vers Mathis

- C'est pas grave, c'est qu'une coupe de cheveux, c'est pas comme s'il s'était fait tatoué une toile d'araignée sur la joue quand même !

- Tu connais pas mon père, il va faire une crise et Léo, fait tout le temps, tout pour l'emmerder, c'est usant à force. J'ai l'impression d'avoir grandit sur un champ de bataille. Le truc, c'est que mon frère est doué pour tout, mais il ne veut faire que ce qu'il veut, du coup ça a toujours énervé mon père. Quand on était petit, il nous a inscrit a des cours de piano, 3 mois après mon père était convoqué par le prof qui lui disait que Léo avait l'oreille absolu, un truc super rare. En gros c' était un génie de la musqué et il pourrait devenir concertiste avant même d'avoir 12 ans à l'entendre . Mon père n'a fait ni un ni deux, il a pris un des meilleurs profs des Etats Unis, a acheté un piano de concert et, il s'est mis à fond derrière Léo pour qu'il devienne concertiste. L'idylle entre eux, a duré 3ans, et pour finir mon débile de frère a décidé d'arrêter le piano. Il en avait marre et avait envie de faire autre chose. Mon père a tout essayé pour le faire changer d'avis, les cadeaux, les menaces, les raclées mais rien n'y  a fait.

Je regarde Sofia, à cet instant précis pour voir si elle aussi est choquée par le mot raclée, mais elle sembla ne pas relever, peut-être connait-elle déjà toute l'histoire.

Moi, ça me choque en tous cas.  Je ne me rappelle pas une fois où mes parents nous auraient frappé mon frère ou moi. J'ai toujours entendu dire par maman, qu'un enfant est une personne au même tire qu'un adulte et qu'on ne s'aviserait pas de frapper un adulte pour lui faire entendre raison ou lui expliquer un truc, donc pourquoi frapper un enfant ?

- Et ensuite ?, dis-je à Mathis, curieuse. Pour une fois qu'il veut bien parler de son frère j'en profite.

- Ensuite, on est enfin passé à autre chose. Léo avait 11 ans et moi 10, on est partis en vacances en Floride et comme mon père jouait beaucoup au tennis, il nous a payé à tous, un stage d'un mois dans une école de Tennis réputée, et là, même chose, mon frère le génie du piano se trouvait être aussi un génie du tennis. Je te le dis, il est doué en tout c'est super énervant ! Le même cirque a reprit, mon père s' est remit à fond derrière Léo pour les entrainements, les matchs, il surveillait tout, ce qu'il mangeait, ce qu'il buvait, ses heures de sommeil, bref l'idée était d'en faire un champion.Nouvelle obsession et nouvelle crise.

- Et Léo, dans tout cela ? et toi ?

- Je crois qu'au début Léo était content d'avoir retrouvé un peu de complicité avec mon père, et moi j'étais super jaloux pour être honnête. Mon père ne voyait que Léo et je crois que c'est pour ça que j'ai commencé à bouffer comme quatre et à grossir comme une baleine. Heureusement ma mère était là.Dis-donc, il est un peu obsessionnel ton père, non ?oui, c'est pas faux, seule compte la réussite, toute ce qui ne brille pas ne l'intéresse pas.

- Ouaouhh, ça doit être un peu dur à supporter au quotidien !

- Oui, et Léo n'a pas supporté justement . Encore une fois au bout de trois ou quatre ans, il a tout arrêté et mon père a encore une fois crisé, et depuis c'est comme ça, ils se cherchent  constamment et ne se supportent plus. Mon père pense que Léo a gâché deux chances énormes d'avoir une carrière au top et Léo pense que mon père ne le voyait que comme un singe savant et il déteste les singes !

Léo arrive vers nous à ce moment précis. Dommage j'avais tout un tas de questions à poser à Mathis et il devient de plus en plus évident dans mon esprit que je suis très fortement attirée par Léo.

- Qu'est ce que vous racontez ? demanda Léo

- Rien, on disait que tu détestais les singes, répond Mathis toujours en faisant la gueule à son frère.

- Quoi ? Léo le regardât sans rien comprendre. Bon je vais me baigner, vous voulez pas venir ?

C'est finalement une bonne idée pour détendre l'atmosphère et tout le monde le suit, on joue comme des gamins avec un ballon, lorsque Léo pour rattraper le ballon saute carrément sur moi. Je ne peux m'empêcher de le repousser pour me protéger et en même temps je suis super  contente qu'on soit s'y proche.

- C'est la première fois qu'une fille me repousse comme ça, me souffle t'il au visage en plongent ses yeux lagons dans les miens. Dommage …

- Léo arrête de draguer et joue …

- Alice, excuse le, il est lourd , on y peut rien, dit Mathis en se marrant. D'ailleurs ou est Théa, on l'a voit pas trop en ce moment ?

- Elle bosse, elle fait pas mal de photos, pour un couturier français.

- Ah ouais, c'est pour ça que tu t'es fait cette coupe?Exactement frérot, t'as tout compris. J'ai pris pas mal de blé au passage et ça, ça valait le coup de braver la tempête de notre père tout puissant.Et bien permet moi d'en douter, tu me diras après la tempête si t'es toujours de cet avis !

Et c'est justement à ce moment là que la tempête arrive.

Constantin Evans, s'approche de la piscine, nous salue brièvement et assène d'une voix blanche:

- Léo, dans mon bureau, maintenant .

Il n'a pas hurlé, et n'a pas eu à répéter. Il mesure près de 2 mètres je pense, il est énorme, pas gros, mais massif  et surtout super classe.  Léo sort directement de la piscine, prend une serviette près du bar, s'essuie et suit son père à l'intérieur. Je mes sais pas pourquoi, mais une boule se forme dans mon estomac. Plus personne ne parle et c'est comme si le temps était suspendu. Mathis est en mode pause, il ne bouge plus et Sofia et moi tendons l'oreille.

De là où nous sommes, il est impossible d'entendre quoi que ce soit, de ce qu'ils se disent, mais environ 10 minutes s'écoulent et deux portes claquent à toute volée.

Mathis, soupire :

- C'est bon, il s'est tiré !

Je crois qu'il ne respirait plus depuis que les deux hommes étaient partis ensemble

- Ben dis-donc tu as l'air inquiet ?

- Oui, je ne suis jamais tranquille quand ils sont ensemble, on ne sait pas ce qui peut arriver, ils sont aussi cinglés l'un que l'autre.

Sofia le regardât interloquée, comme moi d'ailleurs :

- Je crois que c'est la première fois, que je t'entends parlé comme ça de ton père. J'ai l'habitude que tu dises que ton frère est cinglé, et d'ailleurs avec sa coupe de cheveux actuelle ça ne fait que renforcé cette impression, mais d'habitude, tu es toujours si respectueux de ta famille et de tes parents; je trouve ça très surprenant lui dit Sofia.

- Excuse-moi ma puce, je crois que c'est le stress.

Toute cette fin d'après-midi a été très bizarre; on a revu personne et nous décidons d'aller manger sur le port tous les trois. Histoire de finir la journée dans la convivialité et la détente.


En me couchant, ce soir là, je suis vraiment curieuse de savoir ce qui s'est passé entrée Léo et son père. J'ai presque envie d‘appeler Mathis pour avoir des nouvelles. Tous devait être très énervés pour ne pas réapparaitre. Nous sommes partis une heure environ après l'altercation et aucun d'eux ne s'était montré, mais bon peut-être que je m'inquiète pour rien et qu'au final tout s'est bien terminé.

J'imagine Léo petit, jouant du piano ou au tennis avec son père tyrannique derrière lui qui était prêt à tout pour en faire un champion, en même temps je ne peux m'empêcher de penser à Mathis , il a du tellement se sentir transparent face à ce frère surdoué qui monopolisait l'attention de leur père.

Heureusement mes parents ne sont pas comme ça et mon petit frère et moi avons vraiment des moments privilégiés avec eux. Même si nous ne faisons pas tout ensemble, on sait qu'ils sont là au quotidien pour nos deux , dans tous les petits moments importants de la vie et pas là seulement pour nous transformer en star où en bête de concours.

Heureusement qu'Achille n'est pas tombé dans une famille comme ça. Il est dyslexique, et à cause de ça le moindre devoir de français ou d'autre chose d'ailleurs lui prend des heures et se transforme en cauchemars. Il a des résultats moyens , mais il s'accroche et mes parents sont toujours derrière lui pour l'encourager et le réconforter. Je ne sais pas ce qu'aurait fait le père de Léo et Mathis avec un enfant comme Achille 



4/ Nuit mouvementée


Je  dors depuis quelques heures, lorsque mon portable se met à sonner. Il est trois heures du matin. En regardant l'écran je vois que c'était Mathis;

- Mathis ? mais qu'est -ce qui se passe ?

- C'est Léo, je ne sais pas ce qu'il a, je suis en panique là, il parle plus, il réagit plus. Je l'ai trouvé dans sa voiture devant la maison en rentrant tout à l'heure. Ta mère est médecin non ?

- Attends tu veux que je réveille ma mère en pleine nuit, pour un mec bourré si ça se trouve ?

- Non c'est pas ça, Léo picole jamais comme ça. Je t'en pris, dis moi oui et je le conduit chez toi tout de suite. Je t'en prie Alice.

- OK, emmène le, je me charge de m mère, mais je doute qu'elle apprécie vraiment le réveil en pleine nuit, surtout qu'elle est  de garde à l'hôpital demain matin.

- Oh merci, je te jure que je te revaudrai ça. Tu me connais, je te demanderai pas ça, s'il était pas dans un état super bizarre.


J'entre doucement dans la chambre de mes parents afin de réveiller maman. Habituée au réveil en pleine garde à l'hôpital, elle se réveille instantanément et se faufile dans la cuisine, en moins de deux minutes. Super efficace comme toujours. 

- Qu'est ce qu'il t'a dit exactement chérie ?

- Je sais pas … il m'a dit qu'il ne réagissait plus, qu'il ne parlait plus, je sais plus c'était trop bizarre en même temps.

- Ok, bon, et bien on va les attendre et en attendant je vais nous faire un petit café.


La voiture ne tarde pas à se garer devant chez nous. Mathis descend immédiatement et se précipite vers ma mère pour la remercier et lui expliquer ce qu'il se passe.

Léo, est là, ses yeux bleus grands ouverts, mais il ne dit rien et ne bouge pas du tout. C'état flippant.

A trois, on réussit à le sortir de la voiture et à l'entrainer vers la maison. Ma mère nous demanda de l'installer dans la canapé et il se retrouve toujours immobile allongé sous nos yeux.

- Léo, Léo, essayes de nous parler de nous dire ce qui se passe, demande t-elle sans s'arrêter, parle nous Léo, parle nous !

- Je … pas bouger 

- Léo parle tu as pris quelque chose ? à une fête, dans un  bar ? de la drogue ? crie presque Mathis au bord de la crise de nerf.

- dis nous Léo ? parle s'il te plait, continue t'elle d'une voix douce mais ferme.

- truc… dans une boisson… j'avais… oublier.. mon père… je…


Mathis, s'énerve encore :

- Putain, Léo, on comprend rien, t'étais ou ? avec qui ?

- Théa

Mathis saute directement, son son téléphone:

- Théa, c'est Mathis, je viens de récupérer mon frère, là !!! Il a l'air défoncé, il a pris quoi ?

Je n'entends pas la réponse évidemment, mais, je vois que Mathis s'énerve vraiment des réponses de Théa.

- Quoi, de la drogue !!! putain, mais  c'était quoi ?

Ma mère se tourne vers nous .

- Il a dit une boisson tout à l'heure, non ?

Nous répondons d'une seule voix:

- Oui

- Je crois que c'est GHB,  c'est pour ça qu'il est comme ça, il est conscient, mais il ne peut pas bouger et demain il ne se souviendra de rien.

- C'est quoi cette merde, murmura Mathis. Pourquoi il a pris un truc pareil ! C'est pas vrai  ! il en loupe pas une. Vous pouvez faire quelque chose ? demande t'il à ma mère complètement paniqué .

- Oui , on va l'hydrater et le surveiller cette nuit et demain ça ira mieux, par contre je réfère le garder ici. Je vais appeler tes parents pour les prévenir.

- Non je préfère pas, euhh s'il vous plait, je vais rester là si ça vous ennuie pas, je vais m'occuper de lui.


Léo essaye de bouger régulièrement, mais il n' y parvient pas vraiment, on dirait une poupée en chiffon. On est tous les trois à côté de lui, à essayer de le rassurer, il est de plus en plus confus et en même temps on aurait dit qu'il a mal quelque part. Il se touche le ventre sans arrêt.

Je suis la première à le faire remarquer:

- On dirait qu'il a mal au ventre, non  ?

- Oui tu as raison me répond ma mère, je vais regarder ça.

Elle s'approche un peu plus de Léo, lui reprend sa tension, jette un oeil à ses pupilles complètement dilatées et elle soulève son tee shirt afin de l'ausculter.

On dirait qu'il s'est battu, il a un énorme hématome sur le côté du foie.

Je me tourne directement vers Mathis qui est devenu livide;

- Théa t'a parlé d'un truc comme ça ?

- Non, elle m'a rien dit. En même temps on a échangé trois mots et ensuite je lui ai raccroché au nez. Léo nous racontera ça demain. Ca a l'air grave d'après vous, dit-il en se tournant vers ma mère.

- Non je pense que c'est juste un gros bleu. Il a du avoir mal sur le moment, mais là ça va juste rester un peu douloureux quelques jours, mais sans plus.

- Ah , tant mieux.


Le reste de la nuit s'écoule paisiblement. Nous sommes tous assoupis à côté de Léo et j'ai réussi à convaincre ma mère d'aller se recoucher au bout d'une heure de négociations. Je reste donc avec Mathis, et on ne cesse de s'interroger mutuellement sur ce qui a bien pu arriver à Léo pour qu'il se retrouve dans cet état. Mathis est persuadé que c'est l'engueulade avec son père qui a du le mettre dans cet état. Théa est toujours invitée à un tas de soirées ou circulent toutes les saloperies possibles et Léo a du la suivre. Finalement sans nous en rendre compte, nous finissons pas nous endormir chacun sur un fauteuil. Léo n'a pas refait surface.

 Le lendemain vers 7 heures, ma mère descend nous rejoindre. Elle s'approcha de Léo qui dort toujours profondément et nous fait un délicieux petit déjeuner, pancakes et sirop d'érable. On se régale. Nous sommes attablés dans la cuisine, lorsque Léo entre. Il s'arrête sur le pas de la porte, à moitié soutenu par le chambranle de la porte.

Qu'est ce que je fou là ? et vous ?

- Tu te souviens de rien ? lui demanda Mathis 

- Non, par contre je me sens mal, je crois que je vais gerber 


Mathis interroge ma mère du regard et qui lui indique la porte de la salle de bain.

- Qu'il vomisse, ce sera mieux pour lui et ensuite essaye de le mettre sous la douche.


Ils redescendent tous les deux, un quart d'heure plus tard. Je ne peux détaché mes yeux de Léo, qui est encore plus beau que d'habitude. Ses yeux bleus sont cernés d'une ombre bleutée et cela fait ressortir encorne plus la clarté du bleu de ses pupilles.

- Je suis désolé, dit-il à ma mère, je sais plus trop ce que j'ai avalé hier soir, mais une chose est sure, je ne voulais vraiment pas vous déranger. Je vais rentrer chez moi maintenant, je crois qu'il faut que je dorme.

- Ne t'inquiètes pas, reste ici encore un peu et Alice te ramènera quand tu seras un peu moins livide.

- Vous êtes sure ?

- Oui, je préfère te savoir sous la surveillance de ma fille, je sais qu'elle s'occupera bien de toi et au moindre souci elle pourra m'appeler, l'hôpital n'est qu'à dix minutes d'ici.

- OK, dis Mathis, moi je vais rentrer car je pense que nos parents doivent se demander ou on est passé.

- Ben c'est ça, lui cracha Léo au visage, va vite rassurer Papa et maman, comme un bon petit garçon !

Ma mère intervint immédiatement

- Je pense qu'il a raison, vos parents doivent être très inquiets.

- Bien sur, répond Léo en lui faisant son rictus habituel. Entre grimace et sourire forcé. Avec cette coupe, de cheveux, les cernes noires et cette attitude, on dirait à nouveau un psychopathe et en même temps je ne peux m'empêcher de le trouver magnifique.


Ma mère partie à l'hôpital, mon père au bureau, Mathis chez lui et je me retrouve seule dans le salon, avec un Léo toujours aussi aimable et mon petit frère encore endormi dans sa chambre.

- Ca va, demandais-je du bout des lèvres ?

- Je suis au top !

- OK, tu veux dormir un peu , ça te fera du bien.

- Je sais pas, tu vas continuer à me surveiller comme si j'allais mourir d'une minute à l'autre, parce que c'est un peu stressant.

- C'est bon, dors, moi je vais aller ranger la cuisine.


Je m'affaire dans la cuisine pendant plus d'une demi heure et lorsque je reviens dans le salon Léo est profondément endormi. Je commence à nouveau à le scruter. Il est tellement beau. Ses cheveux blonds foncés coupés à l'iroquoise, lui donnent un air encore plus sauvage et ça renforce son côté animal si attractif. Il a les épaules larges, comme Mathis, le torse et les bras musclés, le ventre plat, et son jean un peu serré laisse clairement deviner les muscles de ses jambes. En regardant son ventre, je me souviens soudain de l'hématome qu'il avait sur le côté du foie. Je m'approche précautionneusement, et avec une certaine appréhension, je soulève très délicatement son tee shirt. L'hématome est toujours là évidemment , mais la couleur a un peu changé. Léo ne bouge pas et j'en profite pour m'attarder sur ses abdos et son ventre bronzé. 

- C'est du viol non ? murmura t'il

Je me recule prestement.

- Quoi, non, je voulais voir si tu avais encore ton hématome.

- Bien sur … quoi quel hématome, demande t'il en se relevant un peu et en regardant son ventre. Le salaud ! jure t'il.

- Quoi qui ça ? qui t'as fait ça ?

- Laisse tomber , raconte moi plutôt comment je suis arrivé là.

Je lui raconte tout en détail, lui refait un café, et il me suit dans la cuisine. Il est assis à table affalé comme d'habitude. Il me fait l'effet d'un gros chat qui scruterai une petite souris. Il m'écoute et en même temps son regard passe sur moi comme un laser, comme s'il était en train de m'évaluer.  Je continue de lui parler de la soirée, lorsqu'il m'interrompt.

- Pourquoi t'as pas de mec ?

- Quoi, mais j'en ai un ! . Je mens, mais il ne peut pas le savoir. Mais pourquoi je mens au fait ?

- Tu mens, je sais que tu n'en as pas. J'ai demandé à Mathis et il me l'a confirmé; Alors ? pourquoi ?

- J'en sais rien, je dois être trop difficile.

- Oui c'est possible murmure t'il en se rapprochant de moi et en plongeant les yeux dans les miens. La, je vais t'embrasser, donc si t'es pas d'accord, dis le tout de suite.

Je ne prononce pas une parole. Je n'ai envie que de ça , qu'il m'embrasse comme il a embrassé Théa, la dernière fois à la piscine. Mon cerveau ne fait qu'un tour : Théa.

- Et Théa ?

- Quoi Théa ?

- T'es avec elle non ?

- La je suis avec toi non ? me répond-il, la bouche toujours à un centimètre de mes lèvres. Je vais te manger je crois, murmure t-il en laissant ses lèvres se rapprocher dangereusement des miennes.  Je sens son souffle sur ma bouche, mon nez, mes joues, mais il ne m'a toujours pas touché. Je ressens à nouveau « l'effet souris » et le retour du bon gros chat. 

Il s'écarte brusquement. 

- On va dans ta chambre ?

- Quoi ? euh …, non, mais il y a mon frère, là.

- Dans ta chambre ?

- Non dans la sienne, évidemment!

- Alors, on y va. C'est bon je ne vais pas coucher avec toi maintenant, j'ai aucune force, je veux juste t'embrasser tranquillement.

Je ne sais pas quoi dire. Je reste là comme une potiche, mon cerveau essaye de réfléchir à toute vitesse et en même temps, j'ai l'impression qu'il n'en ressort rien. C'est d'ailleurs un peu long pour Léo, car ses mots mi tirent brusquement de ma léthargie.

- Laisse tomber, je comprends que t'aies pas envie, en même temps je ne dois pas être très beau à voir.

- Mais, si, t'es super beau t'inquiètes pas.

Il se marre gentiment.

- Ben alors, pourquoi tu veux pas ?

- Mais c'est pas ça, je sais pas …

- Arrêtes de te poser des questions, je parlais juste de t'embrasser, je te proposais pas le mariage.

- OK, allez viens on monte.

- Dis sur ce ton là, on sent l'enthousiasme. Ca fait plaisir.


Il me suit en haut jusqu'à ma chambre et arrivé à l'intérieur, il commence à tout regarder, mes livres, mes CD, et il s'arrêta entre autre sur les CD de musique classique.

- T'aimes ça ?

- Oui j'adore pas toi ? mais je préfère quand même le reste, dis-je en montrant les CD de Daft Punk, Pharel Williams ou Avicci

- Oui, moi aussi, murmure t'il.

C'est fou ce que sa voix est grave et basse. On irait toujours qu'il chuchote. C'est troublant.

Il m'attire vers lui un peu brusquement et  déséquilibrée, je manque de tomber et je le renverse sur mon lit.

- Bizarre que t'ai pas de mec, parce que t'es plutôt entreprenante. Tu me déshabilles, tu me jettes sur ton lit me dit-il en inclinant la tête et en me regardant avec les yeux d‘un chat qui voudrait hypnotiser sa proie.

Je lève la main pour le frapper gentiment, mais son ton change brusquement .

- Ne me frappe pas, ne fais jamais ça ok !

- Oh, mais arrête, je rigolais.

- Pas moi.

L'instant d'après son humeur a à nouveau changée et il recommence à effleurer mon visage avec sa bouche. 

- Tu sens tellement bon. 

Je n'ose pas bougée.

- Maintenant je vais t'embrasser ok ?

Je ne bouge toujours pas, et ne prononce aucun mot.

- Ok ? insiste t'il.

Je ne sais trop comment ni pourquoi, mais je colle directement mes lèvres aux siennes.

Il sourit :

-  Je vais prendre ça pour un oui, ok ? C'est toi qui m'embrasse d'accord, vas-y, ne te gêne surtout pas dit-il en souriant et en murmurant toujours.

Si j'y réfléchis un peu, je n'ai pas embrassé énormément de garçons. Il y a eu l'amoureux de mes 13 ans, lors d'une sortie scolaire, ensuite Jimmy à 16, mais ça n'a duré que quelques mois, car il voulait prendre beaucoup plus que ce que j'étais disposée à lui donné, et Jeff, le dernier en date, qui à part le foot et les bagnoles ne s'intéressait pas du tout à moi. Bref , peu d'expérience.

- Continues, Alice, embrasse-moi comme tu en as envie, je me laisserai faire, je te jure.  Tu peux me faire ce que tu veux.

Rassurée par ses paroles, je passe ma langue sur ses lèvres et je mord un peu celle du dessus. Sa lèvre inférieure est charnue elle aussi, et je l'attrape entre mes dents afin de la mordiller doucement. Sa main se presse dans mon dos et sa langue est dans ma bouche au même instant. Délicatement sa langue passe sur les dents et titilla ma langue, ensuite ses lèvres se font plus pressantes et il attrape ma lèvres supérieure.

Mon esprit est comme anesthésié, et je le laisse m'embrasser sans plus bouger. Sa bouche descend dans mon cou et je ressens le besoin de me rapprocher de lui. Ma main s'agrippe à son tee shirt et je le sens tressaillir.

- Oh désolée, je t'ai fait mal ?

- On s'en fou, embrasse-moi encore, j'ai besoin de te sentir tout près de moi. Bordel, si j'avais pas pris cette merde, je t'aurai déjà déshabillée.

- Quoi ?

- Non excuses moi c'est pas ce que je voulais dire. J'ai juste super envie de faire l'amour avec toi depuis la première fois ou je t'ai vu avec mon frère chez moi.

- Je parlais pas de ça ! Tu as pris volontairement cette saloperie ?- Euh, non … mais, c'est pas ça …

- Tu te drogues en fait, c'est ça ?

Je n'en reviens pas, ce mec est vraiment débile à ce point-là !!!

- Non, pas du tout, mais hier, j'étais mal et je voulais juste me saouler. Je suis allé à une soirée avec Théa et on m'a proposé un truc. Je te jure, je fais jamais ça et je ne suis pas prêt de recommencer; c'était vraiment pas agréable. Alice, je te jure … je suis pas comme ça.

Il essaye de se rapprocher de moi, mais le charme est rompu et il le comprend immédiatement.

- Ok , j'ai compris, je vais y aller, marmonna t'il.

- C'est bon tu peux rester, ma mère m'a recommandé de te surveiller au moins jusqu'à cette après-midi. Dors un peu ici, je vais aller réveiller Achille et lui préparer son petit déjeuner.

Je passe le reste de la matinée avec mon frère, à lui faire réviser un peu de français . La rentrée est dans trois semaines, mais il est temps qu‘il se remette un peu à travailler. Léo sort de ma chambre pile au moment ou mon père pousse la porte d'entrée. Il le fusille du regard.

- Vous sortez de la chambre de ma fille, non ?

- Euh… oui, exact… mais je dormais, je ne sais même pas ou est votre fille ! répond Léo sur la défensive.

J'accours, tout de suite, histoire d'éviter quelques malentendus, car mon père a la fâcheuse habitude, d'être très protecteur et après cette nuit je doute que mon père trouve Léo très sympathique.

- Papa, je suis là tu me cherchais ?

- Non pas du tout chérie. Tout va bien ?

- Oui, ça va et toi ?

- Ca va, me répondit-il en jetant un dernier regard à Léo.

Celui-ci est tout simplement à tomber. En jean et teeshirt blanc, pieds nus avec sa coupe d'iroquois, il déchire.

La sonnette de la maison retentit à cet instant. J'ouvre la porte et qu'elle n'est pas ma surprise en voyant Théa sur la pas de la porte. Vêtue d'un jean bleu délavé et déchiré aux genoux, d'un petit débardeur noir, elle est encore plus belle que d'habitude. Légèrement maquillée, ses yeux verts ressortent d'une façon incroyable. Mais qu'est-ce qu'ils ont tous à avoir des yeux de dingues ! avec mes yeux noirs, je suis vraiment quelconque.

- Théa ?, qu'est-ce que tu fou là ? lui demande Léo qui n'a pas l'air super heureux de la voir.

- Je suis allée chez toi et Mathis m'a dit que tu étais ici, sans voiture, j'ai donc décidé de verni te chercher.

- Super, marmonn t'il. Alice, merci beaucoup, ce que t'as fait cette nuit était vraiment super gentil, je ne sais pas quoi te dire de plus. Je viendrai remercier ta mère demain si tu veux bien.

- Pas de souci, t'inquiètes c'est son métier, elle a l'habitude.

- Enfin, se lever à 4 heures du matin pour moi, je trouve que c'est déjà beaucoup. Ma propre mère n'aurait même pas allumé la lumière.


Il s'approche de moi, prend mon visage entre ses deux paumes et me dépose un baiser sur le front . J'espérais tellement plus. Je referme ensuite la porte sur eux, et en le voyant s'éloigner avec Théa, une pointe de jalousie me transperce le coeur.

- Tu traines avec des gens de plus en plus bizarres Alice, c'est quoi ? c'est deux punk en fait ?

- Arrêtes Papa, ils sont sympas je t'assure.

- Sympa, ben oui, drogué, tatoué, le crâne rasé, mais sympas, maugrée t'il .


Mon père n'a pas tort, c'est vrai qu'ils ont un look pas très conventionnel, et en même temps, ils sont mannequins et on ne peut tout de même pas les condamner d'avance pour une coupe cheveux. En même temps , heureusement qu'il ne sait rien pour la drogue que Léo a prise  volontairement car là il aurait vraiment pu me faire une vraie crise.




Le dimanche s'annonce bien lorsque j'ouvre les yeux le lendemain matin. Le soleil perce à travers mes rideaux et en prenant mon téléphone portable , je m'aperçoit qu'il y'a un MSM d'un numéro inconnu.


-  Salut Alice, Mathis, m'a filer ton numéro de portable, j'espère que tu ne seras pas furax. Si tu veux, pour remercier ta mère , on aimerait passer aujourd'hui. On passe vers 14H et on apporte le dessert. Dis-moi si c'est bon pour vous. Bises . Léo


Bises, il a écrit bises !!! Je relis le message au moins 10 fois, avant d'exposer la situation à mes parents qui acceptent sans souci. De toute façon aujourd'hui c'est dimanche, il fait un temps magnifique et ce sera barbecue. Le dessert est le bienvenu.


Nous sommes à table quand les garçons arrivent comme prévu vers 14H. Mathis porte une gerbe de fleurs magnifiques dans les bras, et Léo, le dessert. Une superbe boite venue de la pâtisserie Française LE Panier et qui déborde de macarons de toutes sortes. Ce sera parfait comme dessert avec le café.


Je les regarde s'avancer vers nous, et je ne peux que constater qu'ils sont l'un plus beau que l'autre. Léo est vêtu d'un tee shirt blanc et d'un jean bleu, et de son côté Mathis porte un jean vert anis et un tee shirt blanc lui aussi. Même avec cette coupe de cheveux incroyable, pour une fois, il a l'air presque classique.


Tous deux remercient très chaleureusement ma mère, qui les rassure du mieux qu'elle peut et nous discutons de tout et de rien, jusqu'à ce que la conversation dérive sur nos études respectives.


Avec Mathis nous entrons à la même université, à des niveaux différents bien sur, puisque je serai en première année et lui en deuxième, mais néanmoins ça me rassure une peu de savoir que lui et Sofia seront dans les parages. L'université de Seattle est énorme et avoir un ou deux amis, me sera surement utile.


Mon père interroge alors Léo sur sa carrière de mannequin et à la surprise générale :


- Mannequin, non mais ça c'était juste pour gagner un peu d'argent cet été. En fait j'ai accompagné Théa à un casting et ils m'ont proposé de faire des photos en même temps qu'elle pour la même campagne. Du coup j'ai accepté… 

Tu m'étonnes, pensais-je en moi-même, il est tellement beau et sexy, qu'il est évident que le photographe et la nana du casting ont dû saisir l'occasion immédiatement. 

Mathis est sans voix, mais mon père qui semble n'avoir rien remarqué continue sur sa lancée.

Et donc, tu fais quoi ? tu es en droit aussi ? 

- Moi, non, je vais rentrer en 3ème année d'archi. ET là, j'essaye de trouver un stage, mais je crois que je vais galérer avec ma coupe de cheveux.

- Quoi ? lui lance Mathis interloqué

- Ben quoi, je vais pas rester à glander toute la journée.

- Attends, ça fait 2 ans qu'on ne sait pas ce que tu fou, Papa est vert de rage et là tu annonces tranquillement que t'es en 3ème année d'archi, tu te rends compte de la débilité de la situation ou pas.

Mathis est vert de rage.

- Comment tu as pu payer les frais d'ailleurs ?

- C'est l'université, ils payent tout pour moi … répond Léo sans en rajouter.

Mon père ne peut s'empêcher d'intervenir.

- Ben dis donc, tu dois être super fort alors, si toute ta scolarité est prise en charge par l'université.

- Oui, ça va je me défends , répond Léo tranquillement mais sans fanfaronner et toujours affalé sur sa chaise, par contre là si je ne trouve pas de stage , je vais être vraiment dans la merde.

- Evidemment ce crétin est doué en tout , y compris pour les conneries d'ailleurs, répond Mathis qui ne décolère pas.

- Je pourrai peut-être de filer un coup de main pour ton stage ma sœur dirige un cabinet d'architecte de Seattle assez connu. Je vais lui demander s'il prenne des stagiaires si tu veux , interroge mon père.

- Vous feriez ça ? Ce serait vraiment super sympa Monsieur, je ne sais pas quoi dire.

- Enfin, ne te réjouis pas trop vite, rien n'est garanti ! surtout avec elle. Si tu as la chance de la rencontrer tu comprendras ce que je veux dire. Bon, je ne sais pas si vous jouez un peu au tennis, mais il y a un court de tennis dans la résidence et j'ai des raquettes pour tout le monde. Si vous voulez on peut essayer. Mon heure est réservée tous les dimanches à 16H et ce serait bête de ne pas en profiter, non ? qu'est-ce que vous en dites ?

Achille est aux anges. Ca fait plus d'une heure qu'on est à table en train de discuter et il échange sans arrêt des ballons avec Léo qui ne bouge pas de sa chaise, puisque pour une fois, il est agréable et enclin à la conversation. Ca fait plus d'un mois que je le connais et c'est la première fois que je le vois aussi enjoué.

Je crois que j'ai des raquettes dans la voiture, ajoute Mathis, toujours grognon. Il se lève en regardant Léo qui lui fait son habituel faux sourire.

- C'est bon arrête ça ! tu vas pas me faire la gueule toute la journée !

- Ca risque de durer un peu plus longtemps si tu veux mon avis, rétorque Mathis en s'éloignant.


Les échanges sur le court font vite comprendre à mon père qu'il va avoir du mal à battre ces deux gaillards. Comme Achille est là, on décide de ne pas faire de match, et on joue en double, tranquillement, enfin pas tout à fait.

On voit clairement que Mathis ne décolère pas et il assène des balles droit vers Léo, comme s'il cherchait à le viser. Léo prends ça à la rigolade au début mais là, je vois bien qu'il commence à s'énerver. Achille est avec lui du même côté du terrain et au bout d'un moment lui aussi s'énerve.

- Tu peux faire ça, tu le vises tout le temps, s'exclame mon petit frère. Au tennis, on a pas le droit de faire ça !

- Ah oui excuse-moi, lui répond Mathis, c'est pour voir s'il est toujours aussi bon, mais c'est ok, je vais jouer avec toi maintenant, je te jure.

Malgré ces belles paroles, quelques balles arrivent encore droit sur Léo qui les évite comme il peut. Finalement excéder lui aussi, il renvoie un coup droit en visant clairement Mathis, et il le touche en plein abdomen.

- Ok, les gars, on se calme !  propose mon père

Mathis s'excuse tout de suite auprès de mon père, et décide de me laisser sa place. Léo, ne participe pas à la conversation et s'amuse à faire taper la balle sur le mur derrière lui, assez doucement pour qu'Achille puisse la rattraper.

Au bout de 10 minutes, Achille et moi sommes complètement crevés, il fait beaucoup trop chaud, et je préfère aller regarder sur le banc avec Mathis et ma mère.

Léo se retrouve donc face à mon père, qui est galvanisé. Pour une fois qu'il a quelqu'un d'un bon niveau il est ravi.

- Tu veux qu'on fasse un match ? propose t'il à Léo 

- Je sais pas, si vous voulez… répond celui en souriant

Mais, Mathis intervient durement :

- Il a failli être pro, vous pourrez pas gagner contre lui !

- C'est bon, c'était il y longtemps, j'ai vachement perdu quand même.

Mon père n'est pas du genre à se laisser impressionner, mais au bout d'une demi-heure à 6-0 , 6-1, il s'incline.

- Jus de fruit pour tout le monde ? demande t'il à bout de souffle 


Et c'est sur ce jus de fruit que l'après-midi se termine avant que les frères Evans ne nous quittent.


- Drôle de gars, ce Léo quand même. C'est bizarre de cacher à tout le monde qu'on fait Archi, quand même, en général, les gens s'en vantent , et lui il dit rien à personne. En même temps ses parents n'ont pas l'air très curieux.

Mon père m'enlève les mots de la bouche !!



5/  Le clash




Dans la voiture, sur le chemin du retour, l'atmosphère est plus que tendue. Mathis n'a toujours pas décoléré et Léo sait qu'à un moment, son frère va recommencer à l'emmerder au sujet de sa fac d'archi. Et ça ne tarde pas :

- Tu cherches quoi exactement, je comprends pas ? interrogea Mathis.

- Tu me lâche !

- T'es pas vrai quand même, t'es vraiment un gros con !

Léo le regarde sans répondre.

- Tu fais exprès d'énerver Papa et après tu joues les victimes ! j'en ai ras le bol de vos engueulades à répétition !

- Je joue les victimes ? tu te fous de ma gueule, là, non ?

- Avoues que tu le cherches !

- Je le cherche, c'est vrai, asséna Léo en regardant Mathis droit dans les yeux. Je veux voir jusqu'ou il va aller.

- T'es vraiment cinglé ! J'en ai marre de tes conneries, je veux plus être mêlé à ça.

- Etre mêlé à ça ???, mais ça fait des années que t'es là, à rien dire et à faire comme si t'étais au courant de rien. Pas une fois tu m'as soutenu, pas une fois, t'as été de mon côté ! Non t'es toujours le bon fils à papa, qui est d'accord avec ses parents, bien habillé, bien coiffé, avec des bons résultats ! jamais, t'as été un frère !

- Comment t'oses dire ça !

- Quoi, tu m'as déjà défendu peut-être ?

- Quand on était petits, papa ne voyait que toi, j'étais transparent ! Qu'est ce que tu crois que j'ai ressenti , moi ? Tu crois que je te voyais comme un frère. J'étais plus petit que toi, moins doué en tout et toute l'attention était portée sur toi. Tu crois que j'avais l'impression d'avoir un frère moi ?

- Putain, t'es incroyable. C'est d'attention dont tu parles là ! 

- Oui, personne ne faisait attention à moi sauf Maman. En ce qui me concerne, j'ai pas eu de père, et j'ai pas eu grand frère non plus d'ailleurs.

- T'étais jaloux de moi ?

- Evidemment qu'est-ce que tu crois ?

- Tu déconnes là. Comment on peut être jaloux de ça ? Cette pression constante ?  Comment j'aurais pu te voir, j'avais même pas une minute pour pisser tranquille.

- T'es vraiment ingrat. Tu avais tous les dons, toutes les opportunités  et tu les a gâchés les uns après les autres, toujours avec le même égoïsme, la même arrogance.

- C'est vraiment ce que tu penses ? demanda Léo en regardant son frère droit dans les yeux et ensuite en hurlant :

- Réponds, c'est vraiment ce que tu penses ?

- Ouais, t'es un gros con, voilà ce que je pense.

- Au moins on sait ou on en est ! laisse-moi ici, je rentrerai plus tard.

Mathis ne ralentit même pas.

- Arrêtes toi putain !!! hurle Léo

Cette fois, Mathis s'exécute. Il arrête la voiture, sur le côté de la route dans un quartier perdu et Léo sort en claquant la porte.

Mathis se sent mal, il sait qu'il a exagéré sur ces reproches à son frère et en même temps il est tellement énervé que Léo ait caché ses 2 ans d'archi, qu'il n'arrive pas à le rappeler pour faire un pas vers lui. La communication est si compliquée entre eux depuis des années.

 Mathis se souvient que quand il était tout petit, il voyait son frère comme son double. il ne pouvait pas faire un pas sans lui et parés tous ces fichus cours, de pianos, de tennis tout a changé entre eux et pour toute la famille aussi d'ailleurs ! Mathis se dit qu'il est devenu transparent pendant que son frère devenait petit à petit le détestable Léo qu'il est aujourd'hui !



Je reçois le sms de Léo alors que j'aidais ma mère à rentrer et ranger tout ce que nous avions sorti sur la terrasse. 


-T'es là ? demanda t'il

- Oui

- On se voit ?

-  On ne vient pas déjà de se voir toute l'après-midi ?

- Exact, mais j'ai envie qu'on soit seuls pour une fois.

- T'es ou ?

- A 15 minutes de chez toi, au bord d'une route sinistre, devant un carrefour sinistre.

- Ok, j'emprunte la voiture de mon père et je passe te prendre.

Je le retrouve sans aucun mal. La route est déserte et les piétons dans cette partie de la ville sont plutôt rares.

- Qu'est-ce que tu fais là ? t'es pas rentré avec Mathis ?

- On s'est engueulé

- Ah et tu t'es dit que j'étais le meilleur moyen d'éviter le bus , c'est ça ?

- Non, j'adore le bus dit-il avec un grand sourire, mais là j'avais envie de te voir.

- Arrêtes Léo . On dirait que tu me dragues alors que je sais que tu es avec Théa et qu'elle est tout simplement sublime.

- Je ne suis pas avec Théa. Je suis son plan cul , ça n‘a rien à voir.  Devant mon air surpris, il m'explique. Elle est avec un photographe de 35 ans, qui est blindé de fric, qui a une super carrière et seul problème pour elle, il voyage pas mal et elle ne supporte pas de rester seule, donc elle m'appelle. Voilà tu connais toute l'histoire.

- Et ça te suffit ? 

- Quoi baiser avec une nana sublime ? Ouais, enfin jusqu'à maintenant, mais là j'ai envie d'autre chose  et pourquoi pas avec toi ?

- Ah, donc avec moi c'est autre chose que le sexe ?

- Oui, enfin non, j'ai aussi envie de passer un bon moment avec toi , mais pas que ça ? pas que le sexe.

- Dommage

- Quoi ?Dommage que t'ai pas envie de faire l'amour avec moi.

- J'ai jamais dit ça ! j'ai envie de baiser avec toi, mais je voudrais aussi faire d'autres trucs, des trucs de couple, quoi, sortir, parler, aller au restau, au ciné, jouer au tennis

- Non, tu joues trop bien !

- Ok, on fera ce que tu voudras, tu serais d'accord ?

- Je ne sais pas, faut que je réfléchisse. Je trouve que c'est un peu trop beau pour être vrai.

- Ah, répondit Léo en mordant sa lèvre inférieure comme il avait l'habitude de le faire.

- Je déconne, arrêtes, répondis-je en m'approchant de lui pour l'embrasser.

Cette fois, nous sommes serrés l'un contre l'autre dans l'habitacle de la voiture et  rien ne peut nous déranger. Tout en l'embrassant, j' ai machinalement posé ma main sur sa cuisse et elle ne cesse de  bouger sans même que je me rende compte. Je mordille gentiment les lèvres de Léo et celui-ci ne cesse d'explorer ma bouche avec sa langue, mais tout en douceur.

Alice, arrêtes avec ta main, car là je ne vais pas pouvoir résister bien longtemps.

Mais je suis d'humeur joueuse et surtout très heureuse de savoir que je peux  faire de l'effet à un mec aussi beau.

Les mains de Léo sont maintenant autour de mon visage et il m'embrasse fougueusement.

- Si on n'était pas dans cette voiture,  tu serais déjà nue, lui murmurait-il à l'oreille. J'ai tellement envie de toi là maintenant.

- Oui moi aussi , tu veux le faire ici ?

- Dans la voiture ? tu veux que je finisse en taule ou quoi ?

- Non, mais c'est romantique là, avec les arbres autour, la nuit qui tombe …

- Oui et les phares allumés et toutes les bagnoles qui nous voient arrêtés sur le bord de la route et qui vont appeler les flics  d'ici 5 minutes.

- Je m'en fiche , j'ai envie de faire l'amour, je l'ai jamais fait, je vais finir pas être vieille fille.

- Quoi ?

- Ne me regarde pas comme ça, c'est pas une tare non plus !

- Evidemment c'est pas une tare, mais là tu veux juste faire l'amour avec moi pour régler le problème ou t'as réellement envie de moi ?

- Léo, tu t'es vu déjà ou pas ? t'es super beau évidement que j'ai envie de faire l'amour avec toi.

- Ah ok, je serai juste ton plan cul à toi aussi, finalement ? dit-il toujours en passant sa langue délicatement sur mes lèvres.

- Pas du tout ,j'ai envie de plus moi aussi, je te jure.

- Ok, on va se calmer alors parce que là je vais exploser dans mon jean si je te touche encore. En plus, tu me prends pour quoi, pour ta première fois, tu crois que je vais faire ça dans une bagnole ! Parle-moi de toi, de ton enfance, de ce que t'aime de ce que tu déteste, je sais rien sur toi et j'ai envie de tout savoir.

Je me met à lui raconter, mon enfance avec mon père et l'arrivée de ma belle-mère dans ma vie. Je n'ai jamais connu ma mère et depuis toute petite, Kate est pour moi la meilleure des mères. Ensuite, je lui raconte la mort de ma cousine et comment je me suis sentie insignifiante lorsque celle –ci était morte. J' ai vu et entendu tellement de gens à l'enterrement, me raconter comment Bella était fantastique. Elle semblait douée en tout, elle avait des millions d'amis, faisait du sport à haut niveau, écrivait des poèmes … et moi, rien. Peu d'amis, de bonnes notes certes, mais pas de sport à haut niveau, pas de poèmes, juste du bon boulot bien scolaire.

- Ne dis pas ça, je suis sûr que déjà à l'époque t'étais canon, avec  ta petite frange, ton nez retroussé et tes yeux noirs en amende. Tu ressembles à Audrey Hepburn, on te l'a jamais dit ?.

La conversation dérive sur tout ce que j' aime ou n'aime pas.  La nuit est tombée depuis un bon moment et je ne vois plus que l'ombre des arbres qui se projettent sur la route.  Pendant ce temps, je vois Léo qui m'écoute comme s'il était captivé par ma petite vie si banale.  

En fait, Léo essaye de retenir mentalement tout ce qui pourrait lui servir pour la séduire plus tard, mais sans s'en rendre compte

Nous nous endormons l'un contre l'autre. Juste séparés par le levier de vitesse. Je me réveille la première avec les premières lueurs de l'aube, mais je ne bouge pas. Je me régale de le regarder dormir et de ne l'avoir que pour moi. Il est si beau. Même sa coupe bizarre ne parvient pas à l'enlaidir, bien au contraire, ça fait ressortir son côté animal et ça ne fait que mettre encore plus en avant la force qui se dégage de lui. Il a un corps de rêve, des épaules larges, des biceps et abdos super bien dessinés, j'ai pu s'en rendre compte cette après-midi et même là, sous son tee shirt, je vois tous ses muscles. Là, il doit avoir un peu froid, car il est tout recroquevillé.

Léo sent mon regard, et s''oblige à ouvrir les yeux même s'il a encore envie de dormir. Il me fait immédiatement ce grand sourire qui éclaire tout son visage.

- Salut lui dit-il d'une voix toute endormie.

- Salut, répondis-je toujours en train de le fixer.

- On s'est endormi non ?

- Ah oui, au merde, il est quelle heure, dis-je en reprenant conscience avec la réalité. On est lundi et il faut que j'aille au bureau. Oh la la mon père va me tuer.

Cette dernière phrase alerta Léo.

- Attends tu veux que je vienne avec toi, tu veux que je lui explique.

- Non , non ça va être pire, je suis désolée là, mais il fait vraiment que j'y aille. Définitivement sur ce coup t'es obligé de prendre le bus.

- Alice tu m'inquiètes, t'es sure que ça va aller et que tu veux pas que je vienne ?

- T'inquiètes pas ce sera mieux si je suis seule. On s'appelle tout à l'heure ok ?

- Ok si tu veux, mais j'espère vraiment que tu ne vas pas avoir d'emmerdes à cause de moi. C'est ma spécialité, je ne voudrais pas que ça rejaillisse sur toi.

Je lui dépose un baiser sur les lèvres et je pars sur les chapeaux de roue, en le regardant quand même d'un petit coup d'oeil dans le rétro.


Après avoir attendu le bus plus d'un quart d'heure, et rouler environ ½ heures dans la circulation infernale du lundi matin à 8H, Léo arrive enfin chez lui et descend directement dans sa chambre. Il est le seul à avoir une chambre en bas , ses parents et Mathis avaient leur chambre à l'étage. Il se souvient que ça l'avait beaucoup blessé au début, ou il s'était senti rejeté mais maintenant il apprécie vraiment l'autonomie que ça lui donne. Il peut entrer et sortir sans que personne ne l'entende et ça c'est plutôt pas mal.

Il est un peu contrarié de trouver Théa dans son lit.

- Qu'est-ce que tu fais là ?

- David est à New York pour un shooting et je ne voulais pas restée seule. Je t'ai attendu hier soir. Comme tu ne venais pas, j'ai diné ici avec Mathis, on s'est commandé une pizza, on a regardé un film et j'ai décidé de dormir ici.

- Ben super ! dit-il énervé

- Viens, j'ai envie de toi, dit-elle en s'étirant de tout son long comme un gros chat.

En la voyant ainsi, nue dans son lit et aussi belle, tout le stress de Léo s'envola.

- Déshabilles toi lui dit-elle.

Il s'exécute. C'est une habitude entre eux. C'est elle qui dirige et lui obéit bien gentiment, aussi longtemps qu'il le peut, ensuite il reprend le dessus.

Elle le regarde se déshabiller lentement. Elle profite du spectacle. Il enlève d'abord son tee shirt, son jean, et enfin son boxer Calvin Klein, sans la quitter des yeux.

- C'est bon, la vue te plait, lui dit-il en souriant d'un air goguenard

- Viens là, allonge toi, murmura t'elle. Je vais t'aider à de destresser.

Léo ne résiste pas longtemps, pourtant bizarrement pour le première fois, il n'a pas vraiment envie d'être là, et de faire l'amour à Théa. Ses pensées sont avec Alice. Il a peur qu'elle ne se fasse engueuler par son père à cause de luis et en même temps il est super ravi de la nuit qu'ils viennent de passer ensemble. Ils étaient tellement proches !

Théa est allé prendre une petit douche et elle sort de la salle de bain, entièrement nue et encore humide. Cette nana est vraiment à tomber se dit-il en la voyant revenir vers le lit .





6/ Nouvelle chance



16 heures et toujours aucune nouvelle d'Alice. Léo commence à devenir fou. Il tourne en rond dans la maison depuis près d'une heure. Il a fait quelques brasses dans la piscine, a passé une heure dans la salle de musculation située juste à côté de sa chambre et laisser au moins 10 messages à Alice pour savoir comment s'est passé son retour chez elle.

Mathis arrive juste au moment où Léo s'apprête à ré-envoyer un xième sms. Il ne laisse même pas son frère dire un mot :

- T'as vu Alice aujourd'hui, elle allait bien ? demanda Léo de façon plus qu'agressive.

- Bonjour à toi aussi. Je vais bien je te remercie et puisque cela semble t'intéresser, Alice allait très bien également, autre chose ?- Ta gueule

- Ok

Léo repart directement dans sa chambre et essaye à nouveau de joindre Alice. Toujours rien. Peut-être qu'au final, il s'est complètement planté et qu'elle n'en a rien à foutre de lui.

Allongé sur son lit, il essaye de se remémorer tous leurs échanges. Est-ce qu'il a fait une connerie ? peut-être que l'histoire avec Théa, lui a vachement déplu, ça doit être ça, ç'est pas le genre de fille qui doit adoré adoré ce genre de plans.

Son téléphone sonne à ce moment-là, et il voit le nom d' Alice s'afficher sur l'écran de son Iphone et avant qu'il ai le temps de prononcer un mot.

- Salut Léo, j'ai vu que t'avais essayé de m'appeler et ça tombe bien moi aussi il fallait que je t'appelle.

- Alice, mais pourquoi tu m'a pas répondu, j'ai stressé toute la journée. Ca s'est bien passé avec ton père ?

Léo est comme un fou, elle a l'air toute guillerette, alors qu'il s'est inquiété toute la journée et qu'il lui a laissé au moins vingt cinq message.

- Oh, oui oui ne t'inquiètes pas, il sait que je suis une fille sérieuse !

- Putain, t'aurais pu me rappeler, dit-il super contrarié.

- Je suis désolée, j'avais oublié mon portable en fait et je viens seulement de le récupérer, dis-je d'une toute petite voix.

Je suis vraiment désolée qu'il se soit inquiété toute la journée et en même temps, qu'est-ce qui pouvait bien m' arrivé !

- Tu me disais qu'il fallait que tu m'appelles toi aussi ?

- Tu veux qu'on se voit ?

- Non , pas du tout en fait mon père a appelé ma tante et tu as peut-être un stage dans son cabinet d'architecte, il faut juste que tu envoies un CV, une lettre de motivation et ensuite, elle te donnera rendez-vous. Je t'envoie ses coordonnées par sms, ok ?

Léo est trop content pour le stage et en même temps un peu déçu, que l'objet de son appel ne soit pas de le revoir.

- Ah ok, et sinon, ça va ?

- Oui et toi ?

- Oui ça va, je vais envoyer tout ça à ta tante et je te rappelle après si tu veux.

- Oui d'accord, à tout à l'heure alors.

Je raccroche et je me retient de sauter de joie. Ce mec, génial, beau à tomber par terre va ma rappeler, je ne peux pas y croire ! et en plus il m'a appelé toute la journée en s'inquiétant pour moi, non mais je suis en plein rêve, c'est trop génial !!! Mon téléphone, toujours dans ma main vibre et je manque de le lâcher 


- Allo ?

- C'est Léo, j'ai rendez-vous avec ta tante à 17H demain, tu veux qu'on se voit après ?

- Euhh, oui pourquoi pas.

- Chez toi ?

- Oui, ok, pas de souci

- Enfin si tu as envie…, je veux pas te forcer.

- Non, non pas du tout, je serai ravie de te voir demain et j'espère que ma tante va te filer un stage. Tu vas voir elle est coriace, mais plutôt sympa quand on la connait.

- Oui, je verrai ça demain, je t'appelle quand je sors.

Nous raccrochons  tous les deux en même temps, et j'ai l'impressions que Léo est comme moi, sur la réserve. Enfin j'espère que c'est ça. De mon côté en tous cas, je m'impose la prudence, je ne veux pas me jeter à son coup, j'ai l'impression qu'il lui faut un petit défi pour le motiver.



Léo arrive le lendemain pile à l'heure dans les locaux d'un des plus gros cabinets d'architecte de Seattle. Il fait une chaleur étouffante, et il apprécie volontiers l'air glacé et climatisé du hall d'entrée. Il s'annonce à l'hôtesse qui le regarde avec des yeux ronds  et va patienter gentiment dans les fauteuils Starck du hall d'entrée. 

Amanda Billings arrive à sa hauteur sans qu'il l'ai remarqué tant il est concentré sur le book de l'agence et toutes les réalisations de celle-ci.

V- ous avez l'air passionné, on dirait ?

Léo se lève immédiatement et lui tend la main avec un grand sourire. Même elle, est impressionnée, la vache qu'est-ce qu'il est beau se dit-elle en gardant toutefois un air sérieux.

- Exact, mais il y a de quoi quand on regarde tout ce que vous avez réalisé, ici et dans le monde.

-Pas de flagornerie excessive Monsieur Evans.

- Non mais je …Allez suivez-moi.

Elle le conduit jusqu'à son bureau qui est à couper le souffle. Si tout ce qu'il a vu de la société en traversant les locaux est essentiellement high tech et résolument moderne, son bureau à elle est blanc. Parquet blanc, meubles blancs, murs blancs et juste derrière son bureau, un énorme fauteuil rouge.

L'entretien dure quinze minutes environ, elle lui expliqua rapidement, qu'elle a peu de temps à lui consacrer, qu'elle sait très bien qu'à ce stade, il ne sait rien faire et que donc ce stage de 6 mois, lui ferait juste réaliser à quel point il est ignare.

Léo encaisse sans broncher et continue à griffonner sur son cahier. Amanda continue vaguement à lui expliquer que malgré tout il pourra voir s'il a de la chance et s'il a le niveau surtout, un projet du début à la fin, de la rencontre avec le client, jusqu'à la remise des plans.  Un petit projet évidemment, car les autres prennent beaucoup plus de temps qu'un simple stage.

- Vous notez tout ce que je dis ?

- Non, je… et il lui tend le dessin qu'il vient de faire de son bureau.

Amanda prend le dessin en main. Il s'agit bien entendu d'un dessin à main levée, mais les proportions, la perspective, l'atmosphère, tout est parfait. C'est du beau boulot, mais ce petit con l'énerve déjà. Ok, il a l'air doué, mais là c'est u peu gros.

- Vous vous croyez malin ? Vous pensez que grâce à votre petit coup de bluff, je vais vous embaucher directement ?

De son côté Léo sent sa chance lui échappé et il s'en fou il va l'a supplier s'il le faut, mais il ne peut pas passer à côté de ce stage !

- Oui, enfin, non, ...écoutez, j'ai virement besoin de ce stage, je bosserai quinze heure par jour s'il le faut, mais faites moi confiance, prenez-moi, je vous jure que vous ne serez pas déçu, je ferai exactement ce que vous voudrez.

Amanda le regarde et jusqu'à la dernière seconde, elle ne sait pas ce qu'elle va lui dire. Elle le fixe pas du tout impressionnée par son regard hypnotique, ni la couleur incroyable de ses yeux.

- Vous voulez ce stage ? Vous oubliez le jean, les vans et la coupe de punk. Je vous veux ici lundi matin à 8 heures en costume. Rien n'est négociable , je préfère vous le dire !

Léo se passe la main dans les cheveux, en se mordant un peu la lèvre inférieure comme il a si souvent l'habitude  de le faire.

- Je rase tout ?

- Faites ce que vous voulez, mais je ne veux pas vous revoir dans cet état lundi prochain. 

- Ok, je ferai au mieux, merci de me donner cette chance en tous cas, lui dit-il de nouveau avec son sourire délirant.

- Ne criez pas victoire, vous allez bosser comme vous ne l'avez encore jamais fait.Ca me va.


Léo part en souriant, il est pris, c'est super, sans ce stage, pas de 3ème année possible et on était plus qu'à trois semaines de la rentrée. Il faut absolument qu'il remercie le père d'Alice, mais comment ? Il opte pour une bouteille de champagne Ruinart : un excellent champagne français. Il appelle directement Alice pour la mettre au courant de la bonne nouvelle et roule aussi vite que la circulation lui permet jusqu'à chez elle.

Lorsqu'il arriva, elle était seule chez elle. Bonne nouvelle pensa t'il, il va pouvoir passé un bon moment ensemble.

Elle l'accueille en lui proposant une boisson bien fraiche :

- Coca, jus d'orange, bière ?Bière, si ça t'ennuie pas. Dis donc ta tante est vachement moins cool que tes parents.

- Oui, c'est une tueuse par contre si tu s bien avec elle, elle t'aidera toujours, elle est vraiment hyper réglo. En plus,s il elle te trouve bon, elle va vraiment t'apprendre plein de choses.

- C'est bon à savoir dit-il d'un air songeur, mais pour l'instant , elle me trouve bien nul !




7/ Enfin 


Léo sirote sa bière petit à petit. J'adore la façon qu'il a de tenir tenir la bouteille par le goulot entre ses deux doigts.

- On est seul, là ? me demande t'il

- On dirait …Et si on en profitait pour se connaître un peu mieux.

- Tu veux dire dans ma chambre, c'est ça ?

- Alice, tu me choques, moi qui croyais que tu étais une jeune fille de bonne de bonne famille …

Je rigole bêtement, je ne pense qu'à faire l'amour avec lui depuis quelques temps et en même temps j'ai un peu peur. J'ai peur d'être nulle, et je ne peux m'enlever de la tête qu'il couche d'habitude avec Théa. Je suis sure qu'elle lui fait pleins de trucs que je ne connais même pas et q'elle sait exactement quoi faire surtout,  pour que ce soit top. Un mec aussi beau a du se taper des tas de filles et je ne suis rien qu'une fille au milieu des autres. Qu'est-ce que je pourrai avoir de spécial ?

- Alice ?

Il me sort de mes pensées et je rougis bêtement. J'arrive à marmonner :

- Viens , on monte. Comment on peut dire ça à un mec en ayant l'air sexy ? là, j'ai l'air tarte, on dirait une mauvaise réplique de film.

- Alice, te prends pas la tête …, me dit-il en lisant dans mes pensées.

- Non mais ça va, je t'assure, je ne me prends pas la tête !

- Il n'y aucune obligation, on fait ce que tu veux.

A cours de réplique intelligente, je lui prend la main et je le tire jusqu'à ma chambre.

Il s'assied gentiment sur mon lit et me fait un petit signe pour que je le rejoigne. 

- J'ai très très envie de t'embrasser tu sais ?

- Ah oui, c'est bizarre, moi aussi, dis-je en faisant ma maligne.

- Ah oui, petite rigolote, viens la dans ce cas.

Je ne sais pas trop ce qui se passe ensuite. Je me retrouve sous lui assez rapidement, et il me maintient les bras au dessus de la tête, pendant que sa bouche effleure mon cou, et mon oreille. Il se met à me sucer le lob de l'oreille et là je pousse un petit gémissement.

- Ca va murmure t-il contre mon oreille ?

- Oui, dis-je dans un souffle

- On continue ?

- Oui

Il enlève son tee shirt et fait la même chose avec le mien. On est tous les deux en jean et torse nu, et quand je pense à cette image, je trouve ça terriblement sexy. Mais, il est déjà passé à autre chose et il m'enlève mon jean doucement mais habilement.

- Enlève le tien, dis-avec un boule dans le ventre

- Tu veux ?

- Oui, j'ai envie de te voir. Je ne sais même pas comment j'arrive à dire cette phrase tellement il m'impressionne à cet instant précis. Léo enlève son jean, et je vois son caleçon Calvin Klein. C'est fou on dirait le mec de la pub Calvin, tellement il est beau.

- Alice, si je vais plus loin , tu ne seras plus vierge tout à l'heure, tu t'en rends compte ?

- Oui

- Je serai le premier, il faut que t'en ai vraiment envie.

- Si tu continues je vais te sauter dessus, dis-je pour détendre un peu la situation.

- OK, dit-il en s'allongeant à côté de moi. Je vais te caresser partout et seulement après j'entrerai, d'accord.

Avant que j'ai le temps de répondre quoi que ce soit ses doigts sont  partout sur mon ventre et mes seins. La boule dans mon ventre s'intensifie et la chaleur que je ressens à ce niveau là est dingue. Plus, je sens sa respiration s'accélérer plus j'ai envie de lui. Je suis en confiance et je le presse vers moi.

- Je vais y aller très doucement pour ne pas te faire mal, ok ?

Ca ne me fait pas mal. Léo se retire pour enfiler discrètement un préservatif et, il revient vite à la charge. Il essaye d'être le plus doux possible, pourtant quand la tension s'intensifie pour lui, il ne peut s'empêcher de donner des coups de reins un peu plus vigoureux. Je pousse un petit cri.

- Désolé,  me souffle t'il dans l'oreille. Je vais essayer de me retenir mais tu me fais trop d'effet. C'est si serré à l'intérieur, que j'ai l'impression que c'est la première fois pour moi aussi.

Je ne sais pas trop ce qui se passe ensuite, le rythme de nos coeurs et de nos corps s'accélère jusqu'à ce que je vois des étoiles et que je n'ai plus aucune force dans les jambes. Léo est sur moi, haletant. Il relève la tête, prends ma figure entre ses paumes, et m'interroge d'une toute petite voix :

- Ca va ?

- Je sais pas

- Quoi ? dit-il inquiet, je t'ai fait mal ?

- Non, c'était top, mais j'ai plus aucune force dans les jambes. J'ai l'impression d'être en coton.

- Putain tu m'as faire peur ! j'ai cru, j'en sais rien , je ne sais même pas ce que j'ai cru.

- Viens là, c'était génial et je suis contente que tu sois le premier, je ne pouvais pas trouver mieux !

- Ca tu ne peux pas le savoir tant que tu n'as essayé que moi, dit-il en se marrant. Et pour l'instant j'aimerai profiter un peu de ma position de premier si ça t'ennuies pas !

Son portable sonne dans la poche de son jean et il le lit rapidement:

- Merde, fais chier ! jure t-il

- Bonne nouvelle, on dirait ? Je sais que je ne devrais pas l'interroger sur cet appel et en même temps j'ai envie de tout savoir de sa vie.

- Message de mon père. Diner à 19 heures ce soir à la maison et c'est obligatoire. Il a surement encore signé un gros contrat et il va se faire mousser devant nous toute la soirée. Il faut que j'y aille là, je suis désolé, j'ai pas vraiment le choix, il est déjà 18h30.

- Vas y , pas de souci.

- Vraiment j'aurai voulu rester encore un peu, mais là …- T'inquiètes pas, mes parents vont rentrer de toute façon on aurait pas pu rester là.

Je regarde Léo se rhabiller. Il est vraiment super bien foutu. Son dos, ses épaules, ses jambes, ses fesses, pas une once de graisse. C'est le corps que toute les filles voudraient avoir, musclé, bronzé  et au dessus de tout ça, un sourire à tomber et des yeux hypnotiques ! Malgré tout je suis un peu triste qu'il parte, j'avais envie d'un peu plus pour la première fois. Je vois à sa tête qu'il le comprend tout de suite.

- Tu veux que je reste ?

- Non, vas-y, ton père a pas l'air de quelqu'un qu'on peut planter pour un diner, si tu veux mon avis.

- Ca c'est sur, marmonne t-il en m'embrassant une dernière fois. Je t'appelle tout à l'heure.




8/ Diner de famille


Il est 23 heures, toujours aucun appel de Léo. Il faut que je dorme. Je bosse demain et je n'en peux plus d'attendre. Dans ce cas là, on dirait que toutes les nanas se posent les mêmes questions, et s'il avait seulement voulu s'envoyer en l'air, et si je comptais pas du tout à ses yeux, et si… et si … et si… Je passe une nuit merdique et le lendemain pas de Mathis au bureau pour me raconter leur diner ! Je suis fatiguée et contrariée et j'ai bien du mal à écouter ce que me dis Audrey. Du coup j'enchaine les tâches sans bien réaliser ce que je fais.

 A, 15 heures j'envoie un nouveau message à Léo, et comme les fois précédentes, je tombe directement sur son répondeur, comme si son portable était éteint. De plus en plus énervant cette situation. Je rentre directement chez moi et je retrouve Achille, tout seul avec la nounou.

On joue un peu tous les deux, jusqu'à l'heure du dîner. Comme ma mère travaille j'ai décidé de faire à manger. Je me suis cassé la tête pour leur faire un bon petit repas bien compliqué qui m'a pris au moins deux heures. Tout est fait maison, adieu les plats préparés ! au menu de ce soir, ce sera escalope milanaise, et petite ratatouille de légume frais. Je me dis que là,  je ne prends pas trop de risques et qu'au moins l'escalope panée pourra passée sans trop de mal pour Achille.

Tout est parfait, nous sommes tous à table et les félicitations sur mes talents culinaires pleuvent. Je suis aux anges, même si la désertion de Léo me laisse quand même un petit gout amère.

Mon téléphone vibre dans ma poche, je me dépêche de le récupérer et oh ! déception, je vois le nom de Mathis s'afficher sur l'écran.

Je ne sais pas trop ce que j'entends ou ce que je comprends. Léo a eu un accident, il est à l'hôpital. Je raccroche sans dire une parole.

- Chérie, qu'est-ce qui se passe ? interroge ma mère

- C'est Léo, il a eu un accident, j'ai pas très bien compris, ça passait mal, il est à l'hôpital. On pourra le voir que demain.

Mon père et ma mère essaye toute la soirée de me rassurer et nous convenons que j'irai avec ma mère le lendemain. Tant pis pour ma journée de stage.

Inutile de dire que je ne dors pas une minute de toute la nuit et quand j'arrive le lendemain, devant sa chambre, les traits tirés, et les cheveux en pétard je suis super angoissée . A juste titre apparemment.

Lorsque j'ouvre la porte suivi par ma mère, le premier que je vois c'est Mathis. Il est livide, il a l'air chiffonné et surtout ses paupières sont gonflées comme s'il avait pleuré toute la nuit. Je m'avance doucement vers le lit et là je vois Léo. Je ne peux m'empêcher de pousser un cri en mettant ma main devant ma bouche.

Il est étendu sur le lit. Je le regarde, et je ne fais rien d'autre que pleurer. Il a l'arcade sourcilière éclatée, la lèvre aussi . Il semble avoir un bras cassé si j'en juge par le plâtre qui lui enserre l'avant bras gauche. Je suis scotchée et en même temps, j'entends Mathis qui fait l'inventaire des dégâts : 2 côtes cassées, luxation de l'épaule, fracture du radius, traumatisme crânien et écrasement du larynx.

- Qu'est ce qui s'est passé demande ma mère ?

- Il est tombé dans les escaliers, je l'ai trouvé hier soir en passant devant sa chambre.

- Tes parents sont pas là ?

- Non, ils ont du partir dans la nuit, mon père devait retourner en Floride pour ses affaires. Ils sont venus ici d'abord, ont tout réglé avec le médecin et ensuite ils sont partis. Du coup je suis tout seul avec Léo, là. Il s'est réveillé cette nuit et il lui ont donné des anti douleurs pour qu'il dorme parce qu'il était super agité.

- Je vais aller voir le médecin qui s'occupe de lui. Je ne travaille pas ici mais entre collègues, je suis sure qu'il voudra bien me briefer.

Je reste muette à côté de Léo. Il se réveille juste au moment ou ma mère sort de la chambre.

- Alice, ne pleurs pas, ça va , je t'assure, j'ai juste super mal à la tête, murmure t'il en me regardant.

Je ne savais même pas que je pleurais avent qu'il ne me le dise. Sa voix est méconnaissable, juste une sorte de râle. Ca me fait mal à la gorge rien que de l'entendre. Il se rendort très vite. Je regarde Mathis qui n'a pas bougé, il reste à 3 mètres du lit, assis sur l'accoudoir du fauteuil. Il a l'air vidé. 

- Rentre si tu veux, je vais rester avec lui.

- T'es sure Alice ? Ce serait mieux que je reste non ? déjà que mes parents sont pas là. 

- Non vas-y . Prends une douche, dors un peu et tu reviendras cette après-midi, je vais rester et t'attendre, t'inquiètes pas.

Mathis attend que ma mère revienne et décide finalement de suivre mes conseils. Il sort et nous restons seules avec Léo qui dort en grimaçant de temps à autre. On dirait qu'il fait un cauchemar en fait. On voit ses pupilles s'agiter de droite à gauche et il ne tarde pas à se réveiller.

Ma mère s'approche doucement de lui :

- Comment tu te sens ?

- Mal, répond t'il de sa voix rauque et cassée.

Oui je me doute. Dis donc t'as fait une grosse chute dans cet escalier !

Léo l'a regarde sans répondre. Ses yeux la fixent comme s'il allait sortir un truc énorme, mais  rien ne vient. Je le vois qui se mord la lèvre et je sais qu'il est gêné ou énervé, mais est-ce que ma mère peut s'en rendre compte ?

Léo se rendort et même au retour de Mathis, il n'a toujours pas réouvert les yeux.

Ma mère est furax depuis notre arrivée à l'hôpital et sur le chemin du retour , elle ne dit pas un mot. C'est en train de m'énerver au plus au point . Déjà Léo est dans cet état et en plus elle me fait la gueule depuis des heures.

- Maman, qu'est-ce qu'il y a?

- T'as l'air super énervée depuis tout à l'heure ?

- Je sais chérie, mais c'est Léo, je ne crois pas à cette histoire d'escalier et d'après ce que m'a dit le médecin, le père de Léo a plus ou moins dit que c'était Mathis qui l'avait tabassé, mais qu'il préférait qu'on fasse passer ça en accident pour que Mathis n'ai pas de souci.

- Quoi m'écriais-je ? C'est Mathis qui l'a tabassé comme ça ? Je n'y crois pas, dis-je dans un réflexe. 

- Oui, moi non plus ? répondit ma mère toujours en maugréant

- Quoi, t'y crois pas non plus, ben c'est quoi alors, qu'est-ce qui s'est passé ?

- J'en sais rien, mais je suis sure qu'on le saura! En tous cas c'est pas l'escalier, ça c'est sur !

Une fois rentrées à la maison, nous racontons directement tout à mon père qui ne peut pas croire que Mathis ait tabassé son frère. 

- Chérie, je le vois tous les jours au bureau depuis des semaines, et je l'ai vu ici, aussi, avec Achille, avec nous, je ne crois pas qu'il ai la rage de faire un truc pareil.

- Je suis d'accord lui répond ma mère, pourtant souvient toi au tennis, la dernière fois, on voyait bien que Mathis avait envie de le frapper.

- OK, entre lui balancer une balle un peu forte et l'envoyer à l'hosto, il y a quand même une marge. 

Je les laisse cogiter et je me réfugie dans ma chambre. Je repense au visage de Léo, quasiment méconnaissable, à ses parents qui ne sont même pas là pour lui et à Mathis qui l'aurait tabassé  Toute cette histoire est hallucinante. Je voudrais tellement être avec lui, il avait l'air d'avoir tellement mal.



9/ Mathis



Lorsque Léo se réveille plusieurs fois dans la nuit, il voit son frère et à chaque fois la rage monte en lui. S'il pouvait, il le foutrait dehors par la peau du cul !

- Qu'est ce que tu fou là ?, finit-il par lui demander, excédé, vers 6 heures du matin 

- Léo, je suis désolé, je sais pas, j'ai pas compris ce qui se passait

- J'ai failli crevé et t'as pas compris ? tu me prends pour un demeuré ou quoi ? Je veux que tu sortes maintenant et je ne veux plus te revoir c'est compris. Je ne veux revoir personne de cette putain de famille, hurle t'il comme il peut avec sa voix complètement éraillée. Sors d'ici ! 

- Léo, écoutes, je comprends, mais …

- Putain tu sors maintenant !

Nous croisons Mathis en arrivant, il doit être environ 7 heures du matin. Il nous salue à peine et on voit qu'il se retient pour ne pas pleurer.

- Ca va ? c'est Léo? demandais-je totalement paniquée

- Non c'est moi, rassures toi, Alice, il va bien. On s'est juste engueulé, je vais vous laisser maintenant nous dit-il en s'éloignant.

Nous découvrons un Léo, bien réveillé cette fois. Il essaye de bouger, et chaque mouvement lui provoque des grimaces, mais il continue.

- Léo, essaye de te calmer, et ne bouge plus, tu te fais mal inutilement, ordonne ma mère.

Elle disparait ensuite pour parler au médecin et tout à coup, la porte s'ouvre violemment et c'est à nouveau Mathis.

- Je t'ai dis que je voulais plus te voir ! assène Léo

- Mais moi je veux te voir, il faut qu'on s'explique, rétorque Mathis plus du tout impressionné par la colère de son frère. je sais que j'ai déconné …

- Que t ‘as déconné, répète Léo en articulant chaque mot. J'ai failli crevé et t'as pas bougé !

Ma mère est revenue dans la chambre, elle est à côté de moi, mais c'est comme si Léo et Mathis étaient dans une bulle, ils ne nous voient pas et ils semblent revivre cette fameuse soirée.

- J'ai essayé, lui réponds Mathis

- Putain, mais on était à table, il a pris la bouteille de vin et m'en a filé un coup en pleine gueule . Je suis tombé en arrière à moitié assommé, il a continué à me balancer des coups de pieds dans les côtes et dans le bide, et t'étais là ? putain t'as rien fait !

Léo semble revivre la scène dans sa tête

J- 'ai essayé, mais il avait pris son club de golf, j'ai cru qu'il allait tout casser dans la maison.

- T'as raison, mon bras se souvient bien du club de golf, dit-il en montrant son plâtre. J'ai vu maman partir dans sa chambre comme d'habitude, et lui ce gros salopard, a continué à me tabasser avec tout ce qui lui tombait sous la main, jusqu'à ce qu'il décide tout simplement de m'étrangler.

- Je te jure que j'ai essayé… je te jure, pleure Mathis

- Tu sais le pire, j'ai cru que j'allais crevé, et je me suis dit, je vais mourir là, dans ma propre maison, étranglé par mon propre père et personne n'aura essayé de me sauver la vie, ni ma mère, ni mon frère… Mathis, j'ai vraiment cru que j'allais mourir devant tes yeux, sans que tu ne fasses rien !!! Je ne veux plus jamais  te revoir, je te le répète , je veux que tu sortes !

- Léo, j'ai essayé, t'as peut-être pas vu , mais j'ai essayé, il était enragé à cause cette histoire de stage d'archi et rien n'aurait pu l'arrêter! 

- Sors d'ici hurle Léo, en essayant de se lever, et arrête de dire que t'as essayé ! tu n'as même pas une égratignure. Si t'avais vraiment essayé , ça se verrait et tu serais allongé à côté moi dans cette chambre ! 

Léo est ivre de rage et sa voix n'est presque plus audible. On dirait un croassement. Ma mère est obligée d'intervenir.

- Mathis, écoute-le, sors, ça vaut mieux.

 Tous les deux tournent les yeux vers nous, comme si on venait de réapparaître. Mathis sort en pleurant et Léo, se cachent les yeux avec son bras. 

- Putain, c'est pas vrai , Alice, tu dois me trouver tellement minable.

Il ne me regarde pas. Il continue à se cacher. J'en profite pour m'approcher et je n'ai qu'une envie c'est le prendre dans mes bras, mais je ne sais même pas où le toucher sans lui faire mal.

- Alice, laisse moi s'il te plait, je préfère rester seul.

- Léo, je  veux rester, je ne veux pas te laisser.

- J'ai pas envie de ta pitié, ok, je voulais plus que ça.

- Mais tu as plus, je sui amoureuse de toi, tu ne le vois pas  !

- Non, maintenant c'est plus possible. Je peux plus. Je ne peux plus affronter ce nouveau regard que tu poses sur moi.

Je le regarde interloquée mais son regard est si froid maintenant. Toute trace de colère a disparu. Il ne reste rien, rien que de la détermination et de la haine.

Je ne sais pas comment je sors de la chambre, et ce que je fais après. Ma mère est choquée, elle aussi, d'apprendre que Léo a failli mourir sous les coups de son père et encore plus choqué que cet homme violent au dessus de toute commune mesure ai tout mis sur le dos de Mathis aux yeux de l'hôpital. Elle est révulsée. Sur le trajet du retour, alors que nous sommes toutes deux perdues dans nos pensées et dans notre tristesse, où colère, je ne sais plus trop d'ailleurs, j'oscille entre les deux,  elle m'annonce calmement :

- Léo sort demain de l'hôpital et il viendra s'installer à la maison.



  à suivre ….


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