Un étrange phénomène (partie 2)

Christian Nishoboza

Il s'agit de la 2e partie du premier tome Un étrange phénomène. Il reprend exactement après les événement de la première partie:

Un étrange phénomène

Christian Laudes Nishoboza

Tome 1 partie 2

 

Un étrange phénomène

Histoire réalisé 

par:

Christian Laudes Nishoboza

 

Date de commencement:

3 mars 2021

 

Date de finalisation:

5 juin


Chapitre 7


Je ne sais pas quoi faire. Que dois-je faire? J'avais réussi à passer la nuit mais là n'était pas le problème. Étais-je sensé aller à l'école? D'abord j'ai analysé la situation. La journée d'hier est passée. Hors, toujours aucun appel reçu. En plus, je ne sais toujours pas ce qu'il en est de Terry et ses amis. Étaient-ils blessés ou m.. mort? Rien qu'à ses mots, mon angoisse remonte. Alors que je me perdais dans mes pensées, mon petit frère entre dans ma chambre.


«Tu fais quoi? Tu vas être en retard et le bus part dans 3 minutes» dit-il d'un ton impassible.


«Euh ok ok j'arrive» dis-je rapidement.


Bon, maintenant plus le choix, je dois y aller. Mais quelque chose d'autre m'inquiète. En effet, Mathilde ne m'a toujours pas rappelé. Normalement, je ne m'inquiète pas, étant donné qu'elle pouvait être occupée. Mais étant donné la situation, je pense qu'elle devrait m'avoir répondu. 


«Mais bon, je vais pouvoir lui parler à l'école» me dis-je intérieurement.


Pour gagner du temps à l'heure du dîner afin de parler à Mathilde, j'ai donc pris un dîner pour ne pas avoir à aller à la cafétéria. Après avoir souhaité une bonne journée à mes parents, je me dirige vers l'arrêt de bus et je ne vous mens pas que j'ai failli le manquer.

    

 

Durant le trajet, je me demande ce que je vais faire si Terry, Alex et Luca sont toujours en vie et s'ils le sont, pourquoi ne pas m'avoir dénoncé. Le scénario le plus probable serait qu'ils ont tous perdu connaissance et qu'à leur réveil, ils ne se souviennent plus de rien. Ce serait trop beau pour être vrai. En y repensant aussi, je me souviens de la rencontre des écoles qui aura lieu dans 5 jours.


Plus le stress monte. Plus je m'approche du bâtiment, plus je stresse. Mais, il faut que je le fasse. J'entre donc dans l'école et pour moi c'était le premier pas en avant.


Je me dirige vers mon premier cours sur les quatres et jusqu'à là, tout est normal. Même trop normal. Mais pour l'instant, je ne m'en préoccupe pas. Le cours de science se passe sans accroc ce qui a pour effet de m'angoisser encore plus. Durant la pause, je cherche Mathilde. Normalement, je voulais la parler durant le dîner mais si c'est possible de le faire avant, pourquoi pas. 

C'est sans succès, elle n'est pas là. Je poursuis donc dans mon cours de français en sachant qu'après une heure et demie l'heure du dîner sera enfin venue. Le cours se passe sans problème. Au moment de partir, une enseignante vient me parler.


«Est-ce que tu sais où sont Terry, Alex et Luca? » me demande-t-elle d'un ton inquiet.


Je ne sais pas quoi faire ni quoi dire. Elle n'a pas l'air au courant de la situation. D'autant plus que maintenant, je m'interroge. Où sont-ils passés. S' ils étaient en vie, ils auraient déjà déposé une plainte.


«Ils ne sont pas venus à l'école?» demandais-je d'un ton incertain.


«Non mais je vois que tu ne sais rien. Merci quand même pour ton temps.»


«Bienvenue» dis-je par signe de respect


 


Maintenant ma tête est bombardée de questions. Mais bon, il est maintenant l'heure du dîner. Je me rends donc à la cafétéria où je prends un banc. Je déballe tranquillement mon dîner tout en regardant autour de moi pour voir si Mathilde est proche. Je commence à manger mon sandwich. Je mange et le temps passe. J'avais l'impression que ce moment allait durer une éternité. 


L'idée me vient alors que peut-être et je dis bien peut-être, il lui est arrivé quelque chose. Je me dis que j'exagère peut-être mais en même temps, il y avait de quoi douter. Je continue de manger tout en réfléchissant. Hier, elle n'a pas répondu à mon appel et aujourd'hui, elle est absente. Est-ce que je devrais m'inquiéter? je ne sais pas. Tout cela est sûrement une pure coïncidence. Mais en y repensant moi-même, je me dis que cela ne peut tout bonnement être possible. Ce n'est pas comme si elle avait décidé de m'ignorer ou alors, qu'elle n'avait pas trouvé le temps. On se retrouve dans une situation dans laquelle on met la priorité. Ajoutant à cela, je me souviens comment elle était prête à faire avancer la situation. Là, je commence vraiment à m'inquiéter. Le dîner va bientôt finir et rien n'a avancé. 


«Bon, si je ne peux pas avancer avec elle, je vais devoir avancer moi-même» me dis-je d'un air résolu.


Je prends alors les 5 minutes qu'il me reste et je me dirige vers mon casier pour la première fois de la journée, étant donné que depuis l'incident avec les trois brutes, j'avais décidé de tout trimballer dans mon sac à dos. Avec un peu de chance, je vais y trouver des indices qui pourront m'aider dans ma quête.

 


Chapitre 8


Je dois me rendre le plus rapidement possible à mon casier avant la fin du dîner. 


«Il ne me reste plus beaucoup de temps, je dois me dépêcher» me dis-je à voix basse.


J'arrive devant mon casier et comme prévu, j'observe la rangée de casiers qui est tombée à cause de moi. Ce que je ne savais pas, c'était pourquoi n'avoir rien dit. L'école n'avait absolument rien dit à ce sujet aux nouvelles du matin, juste qu'il fallait éviter de trop s'y promener. En fixant la rangée de casiers qui était tombée la journée d'avant, une pensée me vient à l'esprit. 


«Comment j'ai fait pour balancer Terry de la sorte sur les casiers et causer autant de dommage.» me dis-je.


Je sais bien que l'adrénaline peut nous faire faire des exploits mais là c'était frôler le surnaturel.


«Attends, le surnaturel. C'est ça!» dis-je à voix haute tout excité.


Peut-être que j'ai pu développer une puissance grâce à l'étrange phénomène. C'est ainsi que je l'ai nommée. Mais maintenant, je remarque que je n'ai jamais essayé de me tester. De voir tout ce qui a pu changer chez moi. 


«Dans ce cas, je vais attendre d'arriver chez moi pour mettre en place tout ça mais avant, je vais essayer quelque chose avant de partir » dis-je en regardant l'heure sur mon téléphone.


Je regarde autour de moi pour voir s'il n'y a personne qui me voit et je me mets devant la rangée de casiers, je place mes mains en dessous et j'essaye de soulever. Normalement cela devrait être impossible mais pour moi, ce mot n'a plus vraiment de sens. Alors je ferme les yeux et je contracte mes muscles dans tout mon bras et je soulève de toutes mes forces. 

Un bruit extrêmement fort se fait entendre. L'écho retentit partout dans l'école. J'ouvre les yeux et je dois les fermer et les rouvrir car je n'y crois pas. La force que j'avais mise était tellement grande que j'ai littéralement lancé la rangée de casier sur le mur. Cela a eu pour effet de laisser plein de fissures dans le mur. Par peur je recule et je regarde la rangée de casiers retomber à même le sol ce qui crée encore plus de bruit. 


Maintenant, une chose est sûre, ma force a été multiplié donc il va falloir la tester au plus vite. Mais bon, pas le temps de m'attarder sur mes pensées. J'entends déjà le bruit des élèves qui se précipitent pour voir la source de ce grabuge. Je ramasse donc mes affaires et je déguerpis le plus vite possible. Durant ma course, la cloche se fait entendre. Cela ne veut dire qu'une chose. L'heure du dîner vient de finir et mon troisième cours va commencer. Heureusement, la classe n'est pas loin et j'arrive à temps. Je n'avais pas de problème avec le cours de sciences donc durant tout le cours de sciences, tout allait bien.


«Enfin!! C'est la pause». criai-je intérieurement.


Le dernier cours étant géographie, je pourrais voir Mathilde étant donné qu'on est dans la même classe pour ce dernier cours. Mais je dois m'occuper pour dix minutes. Je me dirige donc dans mon local tout en regardant si Mathilde est dans le coin. Malheureusement, toujours aucun signe de vie. J'arrive dans le local et je salue le professeur Reyez.


«Bonjour monsieur Rayez». Dis-je en levant ma main.


«Oh, bonjour Sam. Tout va bien?» 


«Comme sur des roulettes». Dis-je en souriant


Il doit sûrement s'agir du seul prof avec qui j'ai de bonnes relations. En effet, il était très énergique et savait nous partager sa bonne humeur. Jamais auparavant, je n'avais eu de bonnes notes en géographie. Il était très grand, quasiment deux mètres. Sa musculature laisse clairement présager qu'il fréquente souvent les salles de musculation et n'arrête pas de nous parler de sa vie personnelle. Pour ma part, ça ne me dérange pas le moins du monde. Surtout que sa vie était beaucoup plus excitante que la nôtre. Je me souviens de cette fois où il nous a raconté qu'il s'était retrouvé dans une forêt tout seule sans essence à cause d'un dysfonctionnement de son GPS. Toute la classe écoutait sans faire un bruit. Il est aussi un grand fan de films DC et MARVEL. Sur ce sujet-là, on a souvent beaucoup de débats très intéressants étant donné que nos avis sur les différents personnages et théories diffèrent.


«Alors Sam, j'aimerais te poser une question.»


«Oui! Dites-moi.» Dis-je d'un ton excité.


«Tu as vu le film de Zack Snyder de justice league?»


«Évidemment!»


«Alors pourquoi à ton avis superman a choisi de porter un costume noir»


«Franchement, j'en ai aucune idée, peut-être que c'était un foreshadowing pour la suite» dis-je fièrement de ma théorie.    


«C'est vrai, t'a peut-être raison, j'avais pas pensé à ça» dit-il en regardant en l'air.


Ainsi la discussion sur le film continue jusqu'à ce que la cloche retentit pour annoncer le début du dernier cours. Je pensais que j'allais attendre mais finalement il m'a bien occupé. J'avais même oublié mes problèmes durant tout le temps où je lui parlais. C'est vraiment le meilleur prof. Mais bon pas le temps de traîner il faut que j'aille parler à Mathilde. Je détourne alors mon regard du prof pendant que celui-ci s'éloigne pour aller au tableau. Je tourne donc mon regard vers l'arrière de la classe pour finalement apercevoir le siège de Mathilde vide.


«Ok là trop c'est trop. Quelque chose ne tourne pas rond et je ne pense pas que je peux me permettre le luxe d'attendre après l'école pour découvrir ce qui se trame.» me dis-je intérieurement.


«Monsieur Rayez?!» dis-je.


«Oui qu'es-ce qu'il y a?» 


«Es-ce que vous savez ce qui est arrivé à Mathilde» dis-je 


Je m'en fous si on commence des rumeurs sur moi ou je ne sais quoi. Mathilde fait partie de mon groupe et je ne reculerais pas pour des rumeurs. 


«Wow, c'est bizarre. Je viens de dire (mon groupe). Ce mot est sorti tout seul. Mais bon, pas le temps de m'attarder sur les détails. je continue donc


«C'est déjà rare de la voir en retard, alors absente...»


Je n'avais pas le temps de finir ma phrase qu'il dit.


«Ses parents ont appelé, elle est malade»


«Ah merci pour l'information» dis-je à mon tour.  

«C'est bien de s'inquiéter pour ses camarades de classe.» dit-il en affichant un sourire.


Je comprends vite où il veut en venir et toute la classe aussi. Je ne peux donc m'empêcher de rougir.


Je devrais être soulagé de cette nouvelle mais l'inquiétude ne part pas. Mais maintenant que j'y pense, je me souviens de la fois moi le chiffre est apparu sur mon dos. J'ai  aussi été malade. Mais elle a déjà reçu son nombre. 5 si je me souviens bien. Alors pourquoi est-elle malade encore. Peut-être une nouvelle phase de métamorphose ou je ne sais quoi. J'imaginais déjà le pire. Mais pas le temps de réfléchir je dois trouver le moyen de quitter ce cours et de me rendre chez elle. 


Chapitre 9   


 Ça fait maintenant 5 minutes que le cours de géo a commencé et je cogite toujours pour trouver le meilleur moyen de sortir d'ici. Je pourrais attendre la pause et partir discrètement mais pour ce faire, il faut que j'attende encore 30 minutes et je ne peux pas me le permettre. Donc comment dois-je faire. Pendant que je me perds dans mes pensées, j'entends la voix de monsieur Reyez.


 «Allô, monsieur Sam, vous êtes avec nous?» 


C'est alors d'un ton surpris je réponds


«Euh oui, je suis là.»


Je ne vous mens pas que toute la classe s'est mise à rire de ma réponse. Monsieur Rayez prit donc la parole en disant


«Ok ok les élèves on se calme. Il n'y a pas de quoi en faire tout un plat.»


Je ne pouvais pas le regarder dans les yeux tellement la honte m'envahissait. Il s'approche donc de moi et dit


«Quelque chose ne va pas? Normalement tu participes énormément au cours.» 


Je voulais lui dire que tout allait bien mais il continua


«Si quelque chose ne va pas, tu peux toujours m'en parler.» dit-il en affichant un sourire chaleureux.

 Je commence donc en disant:


«En fait monsieur Reyez...»


«Non attend» me dis-je intérieurement


On dirait que Dieu est avec moi pour une fois. C'est l'occasion rêvée pour sortir d'ici.


«En fait monsieur Rayez, je ne me sens pas bien. J'ai la tête qui tourne et l'envie de vomir» dis-je en déposant ma main sur mon ventre.


«Oh mon Dieu! Ok est-ce que tu veux que j'appelle tes parents pour qu'ils viennent te chercher?» dit-il d'un ton inquiet.


Je ne pouvais m'empêcher de remercier mon talent d'acteur dans ma tête. Mais il ne faut pas qu'il contacte mes parents.


«Non, non c'est bon, je vais juste aller aux toilettes. Tout va bien, vous n'avez pas besoin d'arrêter votre cours pour ça» dis-je


«Ok mais si tu sens que tu dois rentrer, dis-le-moi» dit-il


«La dernière chose que j'aimerais faire serait de nettoyer le vomi de l'un de mes élèves» dit-il en ricanant.


«D'accord monsieur» dis-je en laissant paraître un sourire.

Je prends donc la direction de la porte pour sortir de la classe tout en continuant à me tenir le ventre. 


«Oh mon Dieu, ça a marché» dis-je à voix basse une fois sorti.


OK maintenant, pas le temps de niaiser je me dirige vers la sortie la plus proche. 

Maintenant que je suis sorti, je dois me rendre chez Mathilde. Ça n'allait pas être une partie de plaisir.


Wow wow wow mais attend. Je ne connais pas l'adresse de Mathilde» me dis-je intérieurement.


Comment vais- je faire. Le plan avançait bien pourtant mais j'ai été négligent. Comment pourrais-je trouver son adresse? Est-ce que je dois retourner dernière pour demander? Non, c'est une mauvaise idée. Je ne sais pas si je vais trouver une autre excuse et en plus comment vais-je formuler ma question?


«Bonjour monsieur, alors je cherche à avoir l'adresse de Mathilde parce que je m'inquiète? Nonnn, impossible» me dis-je intérieurement. 


«Non, mais sérieusement, comment vais-je faire maintenant. Tout allait si bien» me dis-je en me lamentant.


Bon, pas le choix, je dois retourner dernière et trouver un moyen de reformuler ma question. Je me retourne donc pour ouvrir la porte et oh non. J'ai oublié qu'une fois que tu sors, tu ne peux plus rentrer à moins d'avoir une carte qu'ont les enseignants. 


«Ok ok ne panique pas, oh j'ai une idée» me dis-je.


Je pourrais forcer la porte en utilisant la force. J'ai bien pu soulever une rangée de casiers donc pourquoi pas une porte. Je pose donc mes mains sur la poignée et je me concentre. Je dois juste forcer et la détruire mais ça va faire un bruit énorme si je détruis la porte. Donc juste la poignée. 


«Allez tu peux le faire. Trois, deux, un et » 


«Sam...» me dit une voix


J'arrête tout d'un coup. C'est quoi cette voix. Je l'ai entendu dans ma tête comme de la télékinésie. Mais c'est bizarre, j'ai l'impression de la connaître mais la voix était trop faible pour savoir de qui elle était. 


«Bon c'est pas grave, je vais m'intéresser à ça plus tard» dis-je en replaçant mes mains sur la poignée.   


«Sam, Sam aide-moi» entendis-je plus fort cette fois.


Je lâche à nouveau la poignée. Cette fois-ci, je l'ai reconnu. Cette voix appartient à Mathilde, c'était Mathilde qui me parlait. Mais comment est-ce possible, comment arrive-t-elle à me parler. 


«Sam aide-moi s'il te plaît.» dit-elle d'une voix frêle et apeurée.


«Mathilde?. Mathilde c'est toi?» dis-je à voix haute


Mais rien à faire, elle ne répondait pas. Je suis censé faire quoi. Je dois vite trouver son adresse mais elle ne m'entendais pas. Désespéré, je ferme les yeux. Comment suis-je censé la retrouver dans cette situation. Je commence à frapper le sol de toutes mes forces ce qui ne manque pas de fissurer cette dernière.


«Mathilde, où es-tu?» dis-je à voix basse  


Franchement, je ne m'attendais pas à grand-chose mais quelque chose d'incroyable se produit. C'était comme un sens. Sans trop savoir comment, je sais exactement où elle se trouve. C'était comme si je sentais où elle était. Je me mets donc à calculer la distance qu'il faut parcourir. Si je cours du mieux que je peux, ça devrait me prendre environ 25 minutes. Mais maintenant que j'y pense. J'ai déjà couru plus vite que ça une fois pour me rendre chez moi. C'était sûrement lié à la force que j'ai obtenue. Une force prodigieuse, une vitesse incroyable et le sens de repérer Mathilde sans oublier cette forêt tirée d'un autre monde dans lequel j'ai été piégé avec les autres. C'était vraiment de surprise en surprise. Mais maintenant, il faut que je me rende chez Mathilde, c'est ce qui compte. Je me mets donc à courir le plus vite  possible. Pourvu que j'arrive à temps.

Chapitre 10


Courir, je n'ai que cette pensée en tête. Plus vite, plus loin. Je dois me dépêcher. En y repensant, je ne sais même pas depuis combien de temps je cours. Mais une chose est sûre, j'ai parcouru une énorme distance. Si je devais faire une approximation, je dirais que j'ai parcouru 4 km à ce point. 


J'arrête sur le champ pour m'accorder un temps de récupération et je sors mon téléphone de ma poche pour voir en combien de temps j'ai couru tout ce parcours. C'est alors que je vois de mes propres yeux que cela fait deux minutes et 40 secondes. Ce qui est invraisemblable puisque j'ai donc couru à une vitesse de 100 km/h ce qui se rapporte à la vitesse à laquelle va une voiture sur l'autoroute. 

Si mes capacités surhumaines me permettent de continuer à cette vitesse, cela irait à mon avantage et à celui de Mathilde. En effet, il me reste seulement 1 km à parcourir. Mais pour l'instant, il faut que je reprenne mon souffle. 


* * *


Ça doit faire au moins deux minutes que je m'accorde un temps de récupération. Malgré tout, j'ai cette forte intuition que quelqu'un m'observe de loin. Sur ce fait, je regarde autour de moi, mais rien à faire, je ne vois que des maisons et encore des maisons. Encore je n'ai aucune idée d'où provient cette présence. 


« QUI EST LÀ? MONTREZ-VOUS! .» Cris-je


Ça peut paraître un peu cliché, mais je n'ai pas de temps à perdre pour formuler une phrase adroite dans cette situation totalement futile. Une chose est sûre maintenant quelqu'un était bel et bien là car je ne ressens plus cette présence, c'est comme si elle avait disparu… 


Tout compte fait, je n'accorde peu d'importance à cet événement flippant car Mathilde est ma seule priorité pour le moment. Je finis par reprendre des forces et je reprends ma course.


Cette fois-ci, j'exécute le restant du parcours au bout de 30 secondes. À ce point, je m'arrête devant une jolie maison où j'observe dès lors un petit jardin bien entretenu. Cette petite voix dans ma tête me fait signe que c'est dans cette maison que Mathilde habite.  


* * *


Il faut que je trouve un moyen de rentrer chez elle au naturel. Prenant en compte qu'il a de très fortes chances qu'un de ses parents soit présent. Je dois alors mettre en évidence mes talents d'improvisation. Pas le temps de réfléchir je m'avance vers la porte et appuie sur la sonnette qui semble ne pas fonctionner. Emporté par ce sentiment d'impatience et de panique, je m'empresse donc d'ouvrir la porte moi-même, sachant qu'il est peu probable qu'elle soit déjà déverrouillée. 


Évidemment, je ne m'attendais pas à ce qu'elle s'ouvre, mais bizarrement je constate vite que la porte était déverrouillée.


Si Mathilde est vraiment en danger, mieux vaut faire le moins de bruits possible. Je continue alors d'ouvrir la porte, en faisant le moins de bruit possible. 


* * * 


À première vue, il semble que personne n'est chez elle. Un lourd silence règne dans cette maison. Un silence assez soupçonneux…. 


J'entre à l'intérieur et ferme la porte qui est maintenant derrière moi aussi doucement comme lorsque je l'ai ouverte. Vous devez comprendre que les gens qui ne ferment pas les portes me stressent. Spécialement les gens dans les films qui ne ferment jamais les portes. Non, ils me donnent vraiment la chair de poule. 


Sur les lieux, je dépose mes chaussures à l'entrée et m'aventure officiellement dans la maison. D'ailleurs, il faut dire qu'elle a une sacrée jolie maison. Il est impossible pour moi de ne pas admirer les lieux. Je remarque vite que son salon est spacieux et au milieu siège une énorme télé. Je pouvais aussi entrevoir le mur crème de sa cuisine. 


Au bout de 45 secondes, je réalise que je me suis déconcentré à admirer la maison de mon béguin. Au moment même où je me reprends, j'entend un bruit provenant de l'étage du dessus. 


Sans prendre la peine d'hésiter, je me dirige vers la source du bruit. Je monte donc les escaliers trois par trois et après quelques secondes, je me retrouve devant une porte fermée. Cette porte est celle de Mathilde et j'en suis persuadé. Mon cœur bat de plus en plus vite, mais je finis par ouvrir la porte même s'il se peut bien que derrière cette porte Mathilde soit à moitié nue. Mais à vrai dire la voir à moitié nue ne me causerait aucun problème.  


* * *


En ouvrant la porte à demi, je vois Mathilde allongée sur le lit, les yeux fermés et le visage rouge. On dirait qu'elle respire à peine. Selon moi, elle était seule, mais je vois qu'un vieil homme se tient à ses côtés. C'est en effet certainement son grand-père.


Lorsque j'ouvre complètement la porte, le vieil homme se tourne immédiatement vers moi. Hope Loy! Maintenant, j'ai honte et j'ai envie de disparaître car je dois certainement  me faire passer pour un imbécile ou même voir un voleur qui rentre chez les inconnus devant cet homme.


Toutefois, je constate que ce n'est pas du tout le cas. Au contraire, il me regarde et me dit sans l'air de rien.


Ah un autre chimère


Quoi? chimère?, dis-je à voix haute.


Me traiter de chimère, moi! Non mais cet homme doit se faire soigner au plus vite. D'un autre côté, il doit sûrement rigoler car il ressemble à un vieil homme en pleine forme. Mais les apparences sont souvent trompeuses... Pour calmer l'atmosphère, je décide donc de me présenter. 


En fait, je suis un ami de Mathilde, je venais juste pour voir si elle allait bien, dis-je en me rapprochant de lui.


Ah je vois, tu es venu pour Mathilde, c'est bien gentil de ta part, finit-il par dire


Au fur et à mesure que je m'approche de celui-ci, je remarque qu'il m'est familier. Il semble que je l'avais déjà vue quelque part, mais j'ignore où. Je m'avance et j'observe Mathilde. C'est bizarre je sais que j'ai déjà vu cet homme quelque part. Mais la question qui se pose est: Où l'avais-je vu?


La réponse me vient en tête! Bien sûr, c'est l'homme que j'avais vu à la bibliothèque. L'homme mystérieux qui m'observait… J'hésite et finis par me décider pour lui poser des questions reliées à cet événement, mais avant que je ne puisse prononcer un mot celui-ci prend la parole.

 

Ça a l'air grave cette fois, je ne sais plus quoi faire,  dit-il en posant sa main sur le front de Mathilde


Comment ça?!, dis-je instantanément.


En fait il s'avère que... 


Il s'arrête brusquement et me lance un regard curieux.


Euh oui qu'est-ce qu'il y a?, dis-je à voix tremblante


Peut-être qu'avec toi ça peut marcher, même si je ne sais pas quel nombre tu es, dit-il.


Je ne comprends pas, de quoi diable parle-t-il. Cet homme est pour moi un réel questionnement mais au plus profond de moi quelque chose me dit qu'il connaissait quelque chose que l'on ne connaît pas.


Alors je voudrais que tu poses ta main sur le front de ma petite fille, dit-il.


Effectivement, c'est son grand-père, mais je ne comprends vraiment rien. Toutefois, si c'est ce qu'il veut, autant le faire. De toute façon, je n'ai rien à perdre et ça pourrait aussi être la solution au problème. J'avance donc ma main au-dessus du front de Mathilde et je la pose.

Oh mon Dieu. C'est comme si ma main absorbe ou aspire une présence qui se retrouve dans la tête de Mathilde. J'ai l'impression de tomber dans le vide. Ce sentiment désagréable dure quelques secondes avant que je perde connaissance. 


 * * *


J'y crois pas… Je suis de retour… de retour dans cette fichu forêt. Comment cela se fait-il? Est-ce à cause de Mathilde? Mais ça n'a pas d'importance pour le moment. Les souvenirs resurgissent dans ma tête. Je ne sais pas si c'est un hasard ou si c'est toujours comme ça ici, mais il fait noir encore une fois. Cette fois-ci je me calme et j'observe ce qui m'entoure. Je regarde les énormes troncs d'arbre ainsi que leur feuillage. Cet air agréable à respirer avec une légère odeur de cannelle qui flotte dans l'air. Je continue à marcher et écrase une branche d'arbre par terre ce qui fait fuir des oiseaux. 


Ce ne sont pas des oiseaux ordinaires! Non loin de là. Ce sont des oiseaux à quatre ailes!

Je les regarde prendre leur envole et c'est ensuite le tour des lucioles luminescentes. Ils se mettent à voler en groupe et survole le ciel. Contrairement aux oiseaux, les lucioles sont ordinaires.


En regardant ces espèces prendre leur envole dans le ciel, je vois clairement les deux super lunes d'avant. Les deux lunes que j'ai vues pour la première fois avec les adolescents sont toujours de la même taille et grandeur. Mais aujourd'hui, elles sont beaucoup plus éclatantes que lors de ma première visite. C'est un vrai spectacle à couper le souffle. Je peux m'arrêter là et m'endormir avec ce doux son du vent effleurant le feuillage et cet air si pur. 


Saaaam, dit une voix non loin de là.   


MA..MAthilde, c'est bien toi, où es tu?


ICI.. ici


Je sens bien que sa voix faiblit de plus en plus. Je me mets donc à courir dans le bois en essayant d'esquiver le maximum de branches possible. Heureusement, elle n'est pas loin. 


* * *


Je l'ai trouvé. Elle est par terre accroupie et très mal en point. Mais quelque chose d'autre m'intrigue. Elle a l'air d'être recouverte d'une sorte de tissu, comme si c'était un cocon et sa tête dépasse à peine. 


Aide moi Sam, dit elle 


Aussitôt je m'approche et j'essaye d'enlever cet étrange cocon en utilisant mes mains. Je graffigne, déchire et casse le cocon. 


Vite maintenant, je dois la sortir de là, dis-je à voix basse


Je la prends donc dans mes bras et… C'est bizarre, on dirait qu'elle... qu'elle ne respire plus. Je la dépose doucement et regarde les signes. Oh non non non, aucune respiration et aucun pouls. Je dois me calmer et exécuter le massage cardiaque au plus vite. Je mets donc mes mains sur son cœur et commence la procédure en comptant.


Allez, UNE, DEUX, TROIS, QUATRE, CINQ, Aller!


Aucun signe et toujours aucun signe. Je commence à paniquer. Ça fait maintenant trois minutes que j'essaye de la ramener, mais toujours rien. Les larmes commencent à couler.


Non non non ça n'arrive pas. Pas à toi… Reviens reviens, REVIENS, dis-je en pleurant, la voix tremblante.

Malheureusement toujours rien. Les larmes coulent de plus en plus.


Je commence maintenant à me dire que c'est de ma faute. Si seulement j'étais venu plus tôt j'aurais pu la sauver. Je veux pas qu'elle meurt comme ça. Elle ne le mérite pas. Non ce n'est pas fini, pas ici, pas maintenant.


Je pose donc ma main sur son front et ferme les yeux. Ce monde, cet endroit. Ce n'est pas un rêve je le sens. Si elle meurt ici, elle meurt aussi dans le vrai monde. Mais ce monde est spécial. Depuis que je suis arrivé ici, je ressens quelque chose. Comme si c'était de l'énergie, une force.


Si sa voix m'a atteint d'ici jusqu'à l'école, c'est sûrement pour une raison. Je suis certainement le seul qui peut la sauver. C'est à moi d'accomplir cela. 


Aussitôt, je ressens une énergie transpercer mon corps. Une énergie saine qui peut la sauver. Je place alors mes mains sur la tête de Mathilde et une petite lumière se fait voir. C'est comme si elle transporte de mes avant-bras jusqu' à mes mains pour se rendre ensuite sur le front de Mathilde. Cette énergie se répand dans son corps. À ma grande surprise, après que quelques secondes se soient écoulées, elle finit par ouvrir les yeux.


Oh mon Dieu merci, dis-je soulagé en essuyant mes larmes


Sam c'est bien toi? 


Oui je suis bien et bel là, dis-je en l'aidant à se mettre debout.


Je lui explique ensuite ce qui s'est passé en détail et elle m'écoute l'air très attentive.


Pour tout te dire Sam, je ne sais même pas comment je me suis retrouvé ici. Je me souviens seulement d'avoir eu une fatigue incroyable et d'avoir dit à mes parents d'appeler l'école ensuite je me retrouve ici coincé et j'ai essayé de crier t'appeler. Maintenant, on fait quoi?, ajoute-t-elle.


Maintenant, on rentre


Je veux bien mais comment?  dit-elle en me regardant.


Je ne sais pas comment mais j'ai l'intuition que je peux aisément quitter cet endroit. Par contre, en ce qui en ai de Mathilde je n'en suis pas si sûr. 


Mathilde, j'aurais besoin que tu prennes ma main


Euh ok, dit-elle un peu gênée.


Elle s'exécute et prend ma main, l'air un peu gêné.


Accroche-toi


Comme je le pensais, je ressens la même sensation de tomber dans le vide pendant quelques secondes. Je reprends mes esprits et j'ouvre les yeux. Je suis assis à côté du grand-père de Mathilde et je vois cette dernière ouvrir les yeux.


Chapitre 11

 

Il m'a fallu quelques secondes pour bien remettre mes idées en place C'était tout un voyage qui venait de se passer mais pendant que mes idées revenaient une question me vient en tête.


Comment se fait-il que le grand-père de Mathilde en sache autant? Me dis-je intérieurement.


Je sais que dès le moment où je suis entré dans cette chambre quelque chose n'allait pas avec lui. Après tout, j'étais un parfait inconnu qui venait de rentrer discrètement dans sa maison. En plus, maintenant je me rappelle qu'il m'a appelé “chimère” quand je suis rentré, comme s'il me connaissait. Pour couronner le tout, il m'observait quand j'étais dans la bibliothèque.


Ahhh, c'est quoi tout ça. me dis-je en me frottant vigoureusement la tête. 


 

Mais pour l'instant, l'heure n'est pas à soupçonner quoi que ce soit, car, tout va bien maintenant. Mathilde est saine et sauve .


Grand-père! Dis Mathilde en se jetant dans les bras de ce dernier.


Ah ma petite fille j'ai tellement eu peur. Dit-il


Ah franchement, c'était beau à voir, je voyais déjà le “tout est bien qui finit bien” dans ma tête.


Mais grand-père, qu'est ce qui m'est arrivé? dit Mathilde en se remettant debout.

Honnêtement, je voulais garder tout ce qui nous arrive secret afin de ne pas impliquer d'autre personne. D'un, pour les protéger d'un éventuel danger et de deux parce qu'il nous prendrons sûrement pour des fous. Mais ce vieil homme, a l'air de savoir ce que l'on vit mieux que nous-même. Alors ça ne me pose pas de problème que Mathilde lui en parle.


Assieds-toi ma fille, j'ai quelque chose à te dire. Et toi aussi jeune homme. Dit-il en me pointant du doigt.


Je m'assois donc à côté de Mathilde qui s'étonne de ma présence.


Sam qu'est-ce que tu fais ici?


Je me suis rendu chez toi quand je t'ai entendu.


Elle laisse apparaître un sourire et se retourne pour écouter son grand-père.


Mathilde, j'aimerais que tu me montres ton dos. Dit-il


Quoi, pourquoi? Dit-elle. 


S'il te plaît, il y a quelque chose que je dois vérifier. Dit-il.


D'accord grand-père. Dit-elle en se retournant.


Comme je le pensais, on pouvait voir le chiffre “5” sur son dos en gros mais un peu différent. Il était plus fluorescent, comme s'il brillait un peu.


Son grand-père fut étonné, très étonné. 


Tu as hérité de la cinquième grande chimère “Médusa”! Je suis si fière de toi. Dit-il


Je reste perplexe en me demandant ce qui se passe. Et je n'ai pas halluciné, il a bien dit “Chimère Médusa” comme la légende de la femme aux cheveux de serpent et qui pétrifie les gens du regard. Pendant que j'étais là en train de me demander ce que cela voulait bien dire, son grand-père se tourne vers moi avec un air un peu ennuyé et me dit:


Bon et toi, je ne sais pas quel est ton chiffre et je n'ai pas eu le temps de vérifier, mais après le miracle que tu as fait, je pense que tu peux nous être d'une grande aide.


Oui, je me ferai un plaisir de vous aider. Dis-je.


Je me rends maintenant compte qu'il doit surement parler du fait que j'ai réussi à ramener Mathilde. Je me souviens qu'il a dit “même si je doute que ça fonctionne”. Au moins, maintenant je sais que je suis dans les bonnes grâce du grand-père de Mathilde.


Bon, montre-moi quand même ton numéro, je vais juger comment tu peux nous être utiles. Dit-il.


D'accord. Dis-je en me retournant et en soulevant mon chandail.


Comme je le pensais, le chiffre “1” était sur mon dos en gros. Je me suis toujours dit que la raison pour laquelle j'ai eu ce chiffre, venait du fait que je sois le premier à l'avoir eu ou éveillé. Peut-être que j'ai été le premier à avoir eu un chiffre sur le dos et que Mathilde ait été la cinquième. Pour les autres, je me suis dit qu'il devait les autres élèves des autres écoles qu'on avait rencontrés.


Oh mon Dieu, je n'y crois pas, ce n'est pas possible! Dit le grand-père de Mathilde en retombant sur ses fesses.


Monsieur, vous allez bien? Dis-je en m'approchant pour l'aider à se relever.    


Il recule de plus belle. Je ne comprends pas, pourquoi me fuit-il comme ça? Qu'ai-je fait. Je le regarde ainsi s'éloigner de moi précipitamment à quatre pattes pour se mettre à genoux un peu plus loin. Il met ensuite ses mains devant lui et baisse la tête.


Je rêve ou il… il se prosterne!! Me dis-je surpris.


Monsieur, pourquoi faites-vous cela. Dis-je un peu inquiet.


 Veuillez excuser ma négligence, je n'avais point remarqué que vous étiez le “Primera”. Finit-il par dire en se prosternant de plus belle.


La confusion me gagne. Je comprends de moins en moins ce qui se passe. Pourquoi un si grand changement de comportement? Lui qui était si sec avec moi est devenu si respectueux et effrayé. 


Grand-père, que se passe-t-il? Ajoute Mathilde


Mais rien n'y fait, son grand-père garde toujours sa tête sur le sol et la bouche fermée, ce qui inquiéta Mathilde. La voyant dans sa détresse, je décide de l'aider un petit peu. Je me mets donc devant son grand-père.


Monsieur, sans vous mentir, je ne comprends pas ce qui nous arrive et toutes ces histoires de “numéro” et de "Primera" me rendent un peu confus. Pourriez-vous nous éclairer s'il vous plaît. Dis-je en sortant de mon plus beau français.

Il lève un peu la tête et regarde en direction de sa fille. Son visage qui laisse paraître la confusion qui y règne et ensuite me regarde. Bizarrement, il détourne tout de suite le regard, comme s'il avait peur ou qu'il n'ose pas. Il se remet sur ses genoux et me fait signe de m'asseoir sur un divan en cuir avec des ornements dorés sur les bordures.


Quelque chose clochait pour sûr. Voilà qu'il me traite maintenant comme un invité d'honneur. La volonté qu'il mettait dans chaque mouvement pour marcher le plus gracieusement possible et l'effort qu'il mettait pour ne pas me tourner le dos étaient remarquables. Je le suis donc jusqu'au divan par signe de respect. Mathilde voulut s'asseoir à côté de moi mais d'un signe de la main, son grand-père lui fit signe de rester où elle est.


Là, ça dépasse les bords. Pourquoi est-il prêt à aller jusque là? Au point de demander à sa propre petite fille de ne pas m'approcher. Me dis-je intérieurement.


Je suis désolé si ma petite fille vous a offensé par le passé. Je suis prêt à en assumer les conséquences. Mais sachez qu'elle possède un pouvoir qui peut vous être utile. Dit-il.


Pas besoin d'être aussi formel, laissez la donc venir à moi. Dis-je


Ça recommence, ce sentiment de supériorité qui me donne l'impression que je pourrais diriger le monde entier. Cette fois-ci ça avait l'air de s'être amplifié.


Oui, bien évidemment. Dit-il en baissant sa main pour laisser passer Mathilde.


Elle s'approche de moi en me murmure à l'oreille.


De quoi parle-t-il? Je ne l'ai jamais vue comme ça. Dit-elle.


Je ne sais pas mais je suis sûr qu'il en sait plus que nous sur ce qui nous arrive. Dis-je chuchotant en retour.


Qu'est ce qui nous arrive grand-père. Pourquoi tu as dit “Primera” et “Medusa”. Je ne comprends plus rien. Dit Mathilde.


Après un long soupir, le vieil homme s'assoit devant nous et dit.


Bien, je vais tout vous dire mais pour que vous compreniez, je vais devoir commencer par le tout début… par le commencement.

Chapitre 12


(Le chapitre qui suit s'agit de la narration du grand-père de Mathilde)

Tout a commencé le jour du «split», c'est le nom que plusieurs ont donné à ce phénomène astral. Il s'agissait en fait de ce qu'on pourrait appeler une séparation. Une puissante forme de vie, la première de tous, existait dans cet espace infini. On pourrait la qualifier de dieux mais même à là, le mot est faible. Cet être n'était ni bien, ni mal, c'était l'équilibre incarné, le yin et le yang, force pure et force maléfique, lumière et ténèbres mais tout cela a changé le jour du «split». 


Un amas d'énergie fut libéré ce jour-là. La puissance était tel qu'elle aurait pu détruire une centaine de fois toute forme d'énergie vivante dans tout l'univers. Pendant vingt longues heures, la forme de vie ultime aussi appelée «unité» se séparait en deux. Ainsi les deux nouvelles formes de vie étaient nées. D'une part, l'on retrouvait la part de lumière, de vie, de force pure et de l'autre, les ténèbres, la mort, la force maléfique.


Je ne sais pas si c'était dû au fait qu'ils étaient opposés mais une grande rivalité était entre eux. Ils se battaient tout le temps et on pouvait dire que la puissance dégagée était incroyable. Après des années et des années de lutte acharnée, ils se séparèrent. Étant donné que la force pure avait le pouvoir de vie, il voulut en créer plus. Il entama donc de créer des planètes ainsi que plusieurs formes de vie. Pendant des décennies, il créa plus de six-cents mondes. C'est donc par les premiers mortels qu'il eut ses premiers noms. Dieu, le tout-puissant, etc. Jusqu'au jour où la force maléfique devint jalouse. Son seul pouvoir étant de détruire, de tuer et d'anéantir, il ne pouvait pas créer comme son alter ego et sachant qu'il ne pouvait pas non plus tuer ce dernier, il décida de détruire ses créations.


Année après année, les mondes que Dieu avait créés se faisaient détruire un par un. L'être de lumière savait très bien que s'il essayait de contre-attaquer, les dégâts ne seraient que plus dévastateurs. Il laissa donc son nemesys continuer de détruire dans le silence en espérant qu'un jour il décide de lui-même s'arrêter. Après des siècles d'indulgence, il n'en pouvait plus. C'en était devenu trop de voir ses créations se faire détruire un par un, il voulut donc lui tendre un piège. Pendant des jours, il réfléchit à un moyen de battre son rival. Étant des êtres immortels, le seul moyen envisageable était de l'emprisonner. Son pouvoir étant celui de la création, il mit en place une immense cage de lumière pure. Tellement pure que le simple contact avec les ténèbres suffisait à les anéantir. Bien évidemment, il savait que cela ne tuerait pas son concurrent.


Le jour «J» arrivé, tout était prêt. Les deux êtres se mirent à se battre et les conséquences furent désastreuses. Heureusement pour lui, l'être des ténèbres ne faisait pas attention à ce qu'il entourait, il voulait seulement détruire pour le plaisir. Ainsi, le combat ne fut pas long avant qu'il ne tombe dans le piège. Comme prévu, il essaya de sortir par la force. Ne voyant qu'il n'y avait aucun résultat, il décida de supplier son frère. Mais l'être de lumière n'était pas dupe, Il ne fit donc rien. Voyant la tournure des évenements, l'être des ténèbres tenta le tout pour le tout en libérant toute sa puissance maléfique d'un seul coup. 


L'être de lumière était loin de prévoir qu'il tenterait une telle chose. C'est donc dans un geste désespéré que l'être de lumière tenta d'assimiler toute sa puissance. C'était comme le jour du split mais inversement. Malheureusement, même si cela ne l'a pas tué, l'être de lumière était fortement affaibli et n'avait malheureusement réussi à n'absorber que 50% de l'énergie de sa némésis. L'autre moitié s'était séparée dans tout l'univers.


Après des millions de siècles rien durant lequel rien ne se produisit, l'être de lumière ayant récupéré, se remit à créer des mondes plus magnifiques les unes que les autres y compris celle dans lequel nous vivons actuellement. Sa plus belle et complète création, la Terre. Pendant des années tout allait, la population se développait, évoluait et avait même commencé à le prier comme étant l'être suprême. Jusqu'au jour fatidique, le jour du retour des ténèbres.


N'ayant pas réussi à se matérialiser au complet, la force des ténèbres avait réussi à trouver un moyen efficace de continuer à tuer. les parties séparées de lui, infiltraient le corps des mortels habitants la planète et si leur mental n'était pas assez fort pour résister, il en prenait le contrôle. Dotés d'énergies maléfiques, ces corps habités se voyaient détruire des villages, des villes et des pays. Le Dieu de lumière voyait qu'une fois encore, il allait perdre sa création. Mais cette fois, il allait combattre le feu par le feu. Ne pouvant lui-même ne pas combattre, il créa des combattants qu'on surnomme les «chimères». Pour de les créer, l'être de lumière mit une petite partie de sa force chez certains humains afin qu'ils débloquent un pouvoir propre à chacun. En tout, il en créa 95, quatre-vingt-quinze chimères.


Pendant des années, les chimères combattaient pour la survie de leur espèce mais ce n'était pas suffisant. Ces derniers perdaient trop de bataille et la fin fatidique approchait. C'est alors que Dieu eut une idée, certes, il ne l'aimait pas mais c'était le seul moyen de vaincre son ennemi. Il décida d'utiliser l'énergie maléfique qu'il avait absorbée il y a fort longtemps pour créer de nouvelles chimères. Il créa cinq chimères que l'on surnomme «grande chimère». Ils étaient les plus puissant, rapide, intelligent de toutes la création mais ils étaient différents les uns les autres. 


Par exemple, la cinquième grande chimère appelée «Médusa» ne possédaient que dix pourcents d'énergie maléfique. Quant à la quatrième, elle en possédait quinze pourcents. La troisième aussi surnommée «Tiersa» en possédait vingt pourcents. Vient par la suite la deuxième grande chimère ou comme beaucoup l'appel «Segundo» a trente pourcents. Et finalement le plus puissant de tous, la première grande chimère aussi appelé «Primera». Elle avait quant à elle près de cinquante pourcents d'énergie maléfique. Même son créateur craignait que cette dernière se retourne contre lui. Il a donc décidé de ne pas le libérer. Il ne serait utilisé qu'en cas d'extrême nécessité. Donc, le «Segundo» fut depuis ce temps, le chef des chimères et conduit toutes les batailles. Avec le Segundo ainsi que les autres grandes chimères, les humains reprenaient peu à peu leur territoire ainsi leur vie. Pour bien les différencier, chacune des chimères pourtaient un chiffre sur le dos. Ce dernier était proportionnel à leur pouvoir. Pour les grandes chimères, c'était de 1 à 5, sachant que le premier était le plus fort. Et pour les chimères normales, c'était de 6 à 100, sachant que le 6e était le plus fort. 


Après avoir créé les grandes chimères et gagné la guerre, l'être de lumière du entrer dans une phase de sommeil profond, en raison de l'énergie dépensée. Nul ne sait quand ce dernier prendra fin. Mais l'on sait que cela fait déjà deux siècles qu'il est dans cet état. Au fur et à mesure que les siècles avançaient, les chimères ainsi que les grandes chimères ont gardé à ce que «le seigneur des ténèbres», c'est ainsi qu'on la nommé, ne revienne pas par un rituel de transmission.


 En effet, de génération en génération, le pouvoir des chimères choisissait une personne dans le monde pour recevoir son pouvoir. Ce phénomène pouvait être perçu comme une sorte de lumière intense et assourdissante. Ces personnes, après avoir atteint un certain âge, se retrouvaient dans un monde parallèle créé par le «Primera» lors de sa première et seul venu sur terre. Le passage dans ce monde avait pour simple but de rassembler les nouveaux choisis afin qu'ils puissent se regrouper plus tard. Après un certain temps, le pouvoir des chimères commençait à se manifester. Enfin, c'est ce que je se sais. Pour les grandes chimères, c'était un peu différent. Le pouvoir se transmettait de génération en génération dans la famille. Pour vous montrer un exemple, sachez que je suis l'ancien réceptacle de la cinquième grande chimère. Il est donc de mon devoir d'apprendre à Mathilde ce qu'elle doit savoir.


Pour le Primera, je l'ignore, étant donné qu'il n'a jamais foulé le sol de cette terre depuis des années, je ne connais donc aucune de ses habilitées. Par contre je sais une chose. Contrairement à tous les autres chimère et grande chimère, le Primera est immortel. Il grandit et vieillit mais il ne change jamais de corps. S'il doit se rendre sur terre, il reviendra sous forme d'un nourrisson. Mais laissez-moi vous dire ceci, je ne sais pas ce qui se trame mais si l'être de lumière a jugé que la présence du Primera était requise, cela veut dire que la situation est extrêmement grave. 


Fin


Note de l'écrivain

Merci d'avoir lu jusqu'ici, la troisième partie sortira plus tard dans l'année. Si vous voulez lire les chapitres le jours de leur sortie, le livre se trouve aussi sur (www.kifflire.com). Étant donné que la fin de cette histoire n'est pas encore écrite, vous pouvez me donner des conseils ou des idées s'il vous en prend l'envie. Je suis ouvert a tout. Vous pouvez me parler sur instagram ou gmail

@christianlades                           christianlades1@gmail.com 


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