UN GESTE DE DEPIT

joanandmom

18H40

"- Maman! T'es où?

- Je suis là... 2 minutes, j'arrive mon ange.

- Mais t'es où? T'es où?

- Dans ma chambre, j'arrive...Tu as trouvé une idée de jeu?

- Oui, allez viens, on va faire de la corde à sauter...

- Bonne idée, j'arrive...J'arrive"

J'ai juste besoin de 2 minutes, pour que le rouge de mes yeux s'estompe et que tu ne vois pas mon trouble...

Je me lance/Je me plante.

Depuis quelques semaines, je travaille à fond sur un projet de court-métrage, c'est la premier que je vais réaliser, je suis emballée, heureuse comme une gamine. J'étais...

Je me suis aperçu ce soir que le plus beau des projets, sans personne avec qui le partager, ça n'a pas vraiment d'intérêt...Enfin si, c'est génial, mais là sans entrain...

Tu sais le truc dans le cœur qui fait que tu souris en lisant un message, le truc qui fait que tu as envie de partager des moments de ta vie, d'échanger parce que cette présence là même lointaine, te rend heureuse...

Je me lance/Je me plante...

Je n'avais pas compris jusqu'à aujourd'hui qu'un geste de dépit, le titre de mon film, me collais à ce point à la peau...

Tu vois, mes potes ont répondu présents, ils seront là, tous: mes figurants; Cyril va composer la musique; Julien est loin, il me conseil par téléphone et j'ai peut-être trouvé le Tarzan qui me donnera la réplique. Tout roule... Mais le vide est revenu.  Personne avec qui partager, avec qui partager le bonheur, la sensation d'accomplissement  que l'aboutissement de ce petit projet représente pour moi...

C'est con tout ça, c'est con...

21H30 Mon soleil fait dodo. Je rédige ce texte.

Je me lance, sans barrière, sans ceinture de protection, juste moi, j'ai passé 13 ans a essayé d'être quelqu'un de bien, tu sais à être ce que l'on attend de moi, à être gentille, attentionnée, lisse, à ne pas faire de vague, et je me suis éteinte...

Depuis que j'essaie d'être juste moi, eh bien...C'est pas la joie! Je revis la colère, la rage parfois, avec une fragilité nouvelle. Je me croyais invincible il y a quelques années. Aujourd'hui, je suis aussi solide que la flamme de la bougie qui vacille à la moindre respiration et s'éteint au moindre coup de vent.

Je n'irai pas au paradis.





Signaler ce texte