Un jour le temps fera

a-rebours

Je sais qu'un jour le temps fera

Apâlir l'éclat de nos nuits

Et que tes  hanches sous mes doigts

Ne frémiront plus que d'ennui


Je sais que mes caresses ne

Sembleront à ta chair fourbue

Plus qu'un inconséquent aveu

De ce que nous ne sommes plus


Je sais qu'un soir mes privautés

T'apparaîtront comme vulgaires

Et que nos reins seront lassés

De trop d'ondulations grégaires


Je sais aussi déjà tes courbes

S'arasant un peu sous mes mains

Et ta gorge devenant sourde

A mes emportements soudains


Je sais que mes lèvres seront

Comme un prémice de l'automne

Quand elles se déposeront 

Sur les reliefs de ta corolle


Je sais que nos désirs seront perclus

Par les langueurs de l'habitude

Nos communions ne seront plus 

Qu'une commune solitude


Je sais l'incendie continu

Qui aura déserté nos corps

Lorsque je serai devenu

Surnuméraire à tes aurores


Et je sais déjà qu'une nuit,

J'abandonnerai dans tes draps

Et les désordres de ton lit,

Comme des vestiges de moi.


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