Un mal pour un bien

Il courait après depuis trois ans maintenant. Le CDI, puisque c’était l’objet convoité, ne correspondait pas pour lui à une envie débordante de sécurité comme la plupart des jeunes de son âge. Il s’agissait plus pour Cyril d’un passage obligé vers une certaine réussite dans son travail. C’est donc avec intérêt qu’il accueillit la nouvelle de la démission d’une de ses collègues. Son chef n’avait-il pas plaisanté au moment de leur annoncer la nouvelle : « Cyril, tu devrais te teindre en blonde si tu veux rafler la mise. » Le jeune journaliste se mis alors y croire. Une impression renforcée par les encouragements de ses camarades de travail. « Je soutiendrais ta candidature car tu fais du bon boulot », lui avait confié Annie. Marc, son confrère avait confirmé : « oui, il faut que tu restes avec nous, tu t’es bien intégré. Maintenant, il faut que tu ailles porter ta candidature. » Rassuré par ces encouragements, le secrétaire de rédaction l’était un peu moins, lorsqu’il entendit Annie tenir une messe basse des les couloirs. « Je soutiendrais la candidature de Paula, c’est la mieux à même d’occuper ce poste. » Cyril se rapprocha alors de son rédacteur en chef : « Avez-vous pris une décision pour le recrutement ? En tout cas, je me sens bien au journal et je suis prêt à y rester, si vous le souhaitez. » « Pas encore, mais Paula a posé sa candidature hier, de toutes façons, il s’agira d’un remplacement en interne, nous ne recruterons pas de nouveau CDI, mais je pense à toi, ne t’en fais pas, il y aura toujours des besoins et des CDD à la rentrée. » « D’accord. » Il se dit alors qu'au fond, ne pas s’installer durablement dans la ville de Boujun était peut être ce qui pouvait lui arriver de mieux.