Un voyage cela se conte ...

macam

Partie avec mon sac à dos parcourir l'Asie, je ressors des placards ce texte écrit après 365 jours passés en terre inconnue. Une chance, un défi, un combat... tout quitter n'est pas si rose !

Aujourd'hui, le 3 janvier 2016, cela fait 1 an pile que j'ai quitté notre plat pays pour m'envoler vers l'Asie... vers un rêve, mon rêve. 365 jours que j'ai quitté le confort d'une vie structurée pour celle de la nouveauté et du questionnement perpétuel (Où dormir? Que faire? Que voir? Que manger? Quel train ou bus emprunter?). 8 760 heures que je ne suis plus Camille la consultante, mais Camille la backpackeuse, Camille la travelleuse, Camille la française, tout simplement Camille finalement. 525 600 secondes que j'ai échangé gros câlins contre petits bisous virtuels.

1 an, 15 000 km parcourus, 6 000 photos.... On peut y associer tous les chiffres que l'on veut, un voyage cela se conte mais ne se compte pas. Un an de voyage c'est avant tout des rencontres, des découvertes, des moments de joie intense, mais également de solitude, de doute, de remise en question... alors que nos yeux s'émerveillent, notre cœur lui fait le grand huit. Mais packpackeur du monde, nous ne sommes pas autorisés à en avoir marre, à être tristes ou à vouloir rentrer. NON, car nous les touristes à l'année, les "tu ne bosses pas tu t'en fous", "nous réalisons un rêve" ! 
Mais ce rêve que beaucoup nous envient, nous ne l'avons pas volé. Nous nous sommes donnés cette chance. Nous avons fait le choix de tout quitter et de "sortir du moule"... Nous avons fait le choix de l'incertitude à celui des certitudes; nous avons fait le choix de l'inconfort à celui du confort; nous avons fait le choix des dortoirs à celui de notre petit nid douillet; nous avons fait le choix de nous confronter à une autre réalité ! Cette réalité c'est celle d'un autre monde, d'autres modes de vie, de la chance que nous avons - nous européens -, de notre système français maintes fois critiqué, de la sécurité sociale que beaucoup dénigrent mais sauve chaque année des milliers de citoyens qui sans cela ne pourraient se soigner. 

Lorsque l'on revient de ce type de voyage, il n'est pas rare que l'on nous demande ce que cela nous a apporté. Je ne sais pas si cela va m'avoir transformé mais une chose est sure, mes priorités ont changé, mon appréciation du temps a évolué, mon ouverture aux autres a crû (Verbe croître, j'ai vérifié :-)), ma bienveillance et ma générosité ont grandi, mon regard envers moi-même s'est bonifié.

Je suis partie avec beaucoup d'incertitudes, et reviendrai certainement avec beaucoup d'autres, mais j'ai conscience aujourd'hui que ce sont elles qui me font avancer et qui chaque jour me donnent envie de me dépasser .... Comme le disait si justement Buddha “Celui qui est le maître de lui même est plus grand que celui qui est le maître du monde.”

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