Une âme exilée
Soda Pop
Je vis, mais c'est surtout hors de moi-même. Je vis, mais c'est sans vivre dans mon intérieur. Je vis dans ma foi et mes convictions que je ne vois pas et que j'aime.
Tristes sont les longues nuits où mon âme est enveloppée dans ce corps chaud. Elle en est captive, j'en suis son geôlier. Et je me meurs parfois, en ces instants de solitude, de ne pas mourir. La flamme et la lumière qui lient Dieu seul à mon esprit, m'interrogent sur les faibles appâts dont je dispose pour lui trouver une prison si forte. Regrettable exil qui me détient, que cette cage et ses liens qui pèsent sur mon souffle asservi.
Que cette vie est longue. L'espoir d'être libre au tombeau, me cause tant d'impatience, qu'attendant cette délivrance je me meurs de ne pas mourir. Que cette existence est triste où l'on ne tient Dieu qu'en désir et où l'amour mêle ses plaisirs à l'ennui d'une interminable attente. Puisse mon cœur ne point succomber ni se dissiper devant telle inquiétude croissante. Puisse-t-il ne pas mourir de ne pas mourir…