Une histoire comme une autre

Mathilde Gallais

Une histoire comme une autre.

Gare de lyon. 

Peut-être aurai-je dû attendre encore un peu. Un bâillement m’échappa comme pour confirmer mes dires, après tout, le train n’arrivait pas avant encore quelques heures. Chassant mes pensées d’un revers de main je partis en exploration, c’était la première fois que je venais ici. Dans cette gare, à vrai dire, je n’aime pas les trains, ni les gens, ni même l’ambiance qui s’incruste dans ses murs sans aucune gêne.

Je pris le temps d’observer ce qui m’entouraient, m’autorisant un faible sourire en voyant une femme resserrer l’écharpe de son adolescent de fils, qui n’appréciait que très peu l’attention. Mon regard dériva un peu plus loin, tombant sur un homme d’affaire qui ne cessait de fixer sa montre. Etait-il en retard ? Je ne le saurai jamais.

Un soupire plus tard me voilà assise en face des trains encore en gare tout en continuant d’observer la masse humaine qui se dirigeait dans toutes les directions.

Je crus pendant un bref moment reconnaitre une amie, mais son air sauvage et sa démarche déterminé me fit éclaté de rire, certainement m’étais-je trompée.

Je laissais ainsi passer quelques minutes, quelques longues minutes dans ce bruit incessant, c’était comme si précisément aujourd’hui tout Paris c’était donné rendez-vous à huit heure du matin à la gare de Lyon, une petite voix intérieure me réprimanda cependant, me rappelant avec une certaine ironie qu’il n’y avait que quelques centaines de personne ici, soit on était bien loin de la population totale de Paris.

Piquée a vif, je me mis soudainement à me demander combien Paris comptait-il d’habitants ? Une question pour le moins insolite, cependant je ne pouvais plus penser à autre chose je pris donc mon téléphone et en quelques secondes j’avais ma réponse, une moue dubitative plus tard me revoilà partis en excursion.

Je ne voulais pas supporter plus que nécessaire les railleries de cette petite voix, forte heureuse d’avoir eu raison.

Une heure c’était déjà passée dans cette effervescence, je me sentie plus légère à chaque minutes, bientôt le train sera là.

Je me surpris à sourire de façons totalement idiote, ou niaise, je ne sais pas ce que je préfère pour tout vous dire. Je mis mes mains dans mes poches en laissant de nouveau mon regard parcourir la gare, un rayon lumineux me parvint m’aveuglant partiellement.

Paris souriait lui aussi, le mien s’élargit tandis que je me perdais dans la contemplation rêveuse du levée de soleil que je distinguais à travers le toit en verre de la gare.

Je repris ma marche en silence, le bruit commençais cependant à m’agacer, je sortis de nouveau mon téléphone mais également mon casque, habilement caché dans mon sac. Un seconde à peine plus tard la musique envahis les écouteurs, enlaçant tendrement mon esprit, l’entrainant dans une légère folie rassurante, comme si, si simplement, les notes faisaient battre mon cœur, je souris plus franchement cette fois.

Je m’assis de nouveau, mon casque bien fixé sur mes oreilles diffusant encore cette douce quiétude dans mon corps, j’aurai pu rester ici encore d’agréables heures, je pense d’ailleurs mettre endormie.

Alors que je divaguais au pays de Morphée, je sentie une pression autour de mon cou et sur mes épaules, comme une douce étreinte.

Tout en me réveillant lentement, je sentis une odeur que je reconnue sans doutes avant même qu’elle n’est dépasser le brouillard que formait mon esprit à peine éveiller.

Une frison me parcourut, alors que mon sourire s’illuminait, quand cette douce étreinte se fit plus passionné et que je sentie ses lèvres sur les miennes. Je n’eus pas besoin d’ouvrir les yeux. Je savais.

Elle était là

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