Une histoire de cancer

scribleruss

Les paragraphes de Philéus, mon grand-père

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   Bon ! monsieur Pernaut qui nous informe de son cancer, madame Zora qui nous détaille l'histoire du sien, Bernard Tapie éminemment courageux et fouaillé par le mal, Axel Kahn jusqu'aux derniers jours qui nous en fit presque un compte rendu quotidien... Soit !

   Et voilà aujourd'hui, ces temps-ci, qu'il y a comme une mode, ah le cancer mais c'est qu'on en meurt pas, on n'en meurt plus ! ... et sous prétexte de dire qu'aujourd'hui dire que l'on a un cancer c'est donc aussi dire que l'on ne va pas nécessairement mourir demain ni après demain, et que l'on peut même en guérir, ce qui n'est pas faux, ...

   ... et sous prétexte qu'il faut partager désormais, et réaffirmer que ce n'est pas une punition divine, et que plus l'on est nombreux à partager mieux c'est ... Soit ! Et alors on en déblatère à qui mieux mieux sur les plateaux télé et ça y va ....

    Mais même ! même ... - J'ai quelque titre pour évoquer la chose - ... même... on l'a eut ce cancer, il est guéri, mais il est sous contrôle, l'on vit souvent, - et là je ne parle pas de moi -, l'on le porte comme une hantise, comme une épée de Damoclès, il vous a fragilisé(e) peut-être, et vous demeurez avec les séquelles de cette fragilité, alors s'il vous plaît parlons-en, soit ! mais un peu, n'en faisons pas le nouveau plat du jour télévisuel, et ne clamons pas que les patients concernés étaient, sont des héros, et surtout étaient des gens heureux ... qu'en sait-on !

   Ils ont fait face, ils font face mais ils sont bien seuls et si seuls à gérer et à leur manière ce mal certes désormais assez bien jugulé, mais qui vous oblige, aussi, souvent selon la nature du dit mal à vivre avec un bracelet électronique non pas à la cheville mais autour du coeur, autour de votre mental ...

    Je sais, je sais, Clémentine Célarié dernièrement sur le plateau de Delahousse disait avoir vécu heureusement son cancer, une belle expérience disait-elle, et je n'ai pas du tout perçu que j'avais un cancer. J'en suis heureux pour elle et je souhaite cette manière de vivre un cancer à chacun(e) aussi heureusement ...

     Et si je me suis trompé si le cancer après tout n'est qu'un simple mal de tête, je ferme le ban...

      Mais je ne crois pas que le cancer se vive comme une fleur à la boutonnière.

                                                    µµµ

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23 novembre 2O21 18.42

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