une jeune fille sauvage 

My Martin

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Travaux de recherche sur l'origine de la fille sauvage par Serge Aroles, écrivain français. Le premier enfant des orphelinats (1963-1976) qui soit devenu chirurgien 

 

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1537-1763. La Nouvelle-France est un ensemble de territoires coloniaux français d'Amérique du Nord (large partie de l'ensemble Canada / États-Unis actuel), avec le statut de Vice-Royauté de France. Capitale, Québec 

 

Marcel Trudel, historien québécois 1917-2011. Professeur chercheur sur la Nouvelle-France et sur l'esclavage au Canada 

1671-1834. Nouvelle-France. Pendant deux siècles, environ 4 234 esclaves. « Le tiers sont des Africains, qui proviennent des colonies voisines. Les autres, des Amérindiens » 

 

Les Pays-d'en-Haut (l'Ontario) sont le théâtre d'affrontements entre la France et certaines ethnies amérindiennes, dont les Meskwakies (« Renards ». D'expression algonquienne) 

Wisconsin. L'ethnie est décimée 

Les survivants, femmes et enfants, sont capturés 

 

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La Haute-Louisiane, alors sous administration française (Wisconsin) 

Les Meskwakies sont les voisins et ennemis des Sioux et des Ojibwés, plus puissants  

Sans alliés majeurs, les Meskwakies sont vulnérables 

 

Juin 1712 et juillet 1716. Contre les Français, deux batailles  

Extermination. La majorité des hommes sont tués 

 

Âgées de cinq à sept ans, de nombreuses orphelines Meskwakies sont données ou vendues aux Français du Canada, pour servir de futures domestiques 

 

Eté 1718. Orée du Wisconsin-Minnesota. En poste pour maintenir la paix entre les Ojibwés, les Sioux et les Meskwakies, le beau-frère de Mme de Courtemanche s'adonne au commerce des fourrures et des esclaves 

Il possède plusieurs Meskwakies  

 

Labrador. Concession, alors environnée par des Amérindiens hostiles à la présence française  

 

Septembre 1719. Importante attaque des Inuits du Labrador, contre la concession française 

 

Juillet 1720. Labrador. Québec, Côte-Nord du Golfe Saint-Laurent 

Baie de Brador. Michigan, à l'endroit de l'actuelle ville de Detroit. Incendie total du fort Pontchartrain  

 

Mme Marguerite de Courtemanche 1642 - Montréal, 1722 

est la fille de Jean Nicolet Cherbourg, 1598 - Québec, 1642. Un coureur des bois français, l'un des premiers explorateurs des territoires, en Amérique du Nord  

 

la veuve de Jean-Baptiste Legardeur de Repentigny 1632 - Montréal, 709. Marin et membre du Conseil souverain de la Nouvelle-France 

 

la mère du nouveau « commandant de la côte du Labrador » 

1714. Augustin le Gardeur de Courtemanche 1663 - Labrador, 1717 

 

Mme de Courtemanche se résigne à embarquer vers la France, avec ses trois filles et une Meskwakie ("la Sauvagesse"), qu'elle considère comme sa propre fille 

L'Aventurier, morutier 

 

20 octobre 1720. Arrivée à Marseille, mise en quarantaine 

Dernière poussée (25 mai 1720 - août 1722) en Europe de la pandémie commencée en 1347. La peste noire 

 

Juillet à septembre 1721. Les dettes s'accumulent. Les demandes de secours de Mme de Courtemanche restent sans réponse. Manque d'argent 

Elle confie l'Amérindienne au sieur Ollive 

Marseille Nord. Lorsque la peste s'est amoindrie, le sieur Ollive a repris une activité dans la filature de la soie  

 

À la filature, l'Amérindienne rencontre une esclave noire (dix ans), arrivée à Marseille en mai 1720, au tout début de la peste, sur le Saint-François Xavier. Une partie de la cargaison de soie appartenait au sieur Ollive 

 

Provenance, la Palestine. L'esclave était probablement originaire du Soudan ou d'Éthiopie ; début du 18e siècle, ces deux terres fournissent l'immense majorité des esclaves  

 

Maltraitance (?). La Meskwakie s'enfuit avec l'Africaine 

 

 

Dix années de survie  

 

Les filles communiquent par gestes, cris, sifflements 

L'Amérindienne sait se protéger du froid. Elle agrandit les terriers d'animaux, s'enfouit sous terre 

L'Africaine est grande. Forte 

 

Vers le 7 septembre 1731. En Champagne, près du village du même nom dont il a la seigneurie. Monsieur de Bar de Saint-Martin rencontre les deux filles sauvages 

Effrayé, il ouvre le feu. Il tue l'Africaine (vingt ans) 

 

Vers le 8 septembre 1731. Songy (Marne. Quart Sud-Est, entre Vitry-le-François et Châlons-en-Champagne.). Près du cimetière, l'Amérindienne (dix-huit ans) est capturée 

Ensauvagée. Griffes, chevelure. Affligée d'un nystagmus (mouvement rythmique involontaire des yeux). À quatre pattes, pour boire de l'eau. Elle ne parle pas 

 

Elle est recueillie par le châtelain local, le vicomte d'Épinoy (d'Espinay) 

 

30 octobre 1731. Châlons-en-Champagne (Marne). Hospice Saint-Maur. Section des femmes. Atelier de bonneterie  

Autre hospice 

Couvents. Vitry-le-François (Marne Sud-Est). Sainte-Menehould (Marne Est). Joinville en Champagne (Haute-Marne). Reims (Marne) 

 

 

Les nouvelles à la main (les gazettes, avant l'invention des journaux) 

le Courrier de la Paix 

la Gazette d'Amsterdam 

le Mercure de France 

 

Octobre 1731. En Europe, l'information de la capture d'une fille sauvage, se diffuse  

 

 

Baptême. Marie-Angélique Memmie Le Blanc 

Éducation catholique  

 

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1744-1751. Cousin du roi, Louis Ier, duc d'Orléans 1703-1752. "Le Pieux", le fils du Régent. Il verse à Marie-Angélique une pension 

 

Aussi Catherine Opalinska 1680-1747, l'ancienne reine de Pologne. La mère de Marie Leszczyńska 1703-1768 (reine de France, l'épouse du roi Louis XV) 

 

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23 avril 1750. Paris (2e), rue Sainte-Anne. Couvent des Nouvelles Catholiques 

 

20 janvier 1751. Paris (16e). 11, rue Chardon-Lagache. Abbaye Sainte-Périne de Chaillot 

Ordre de Saint-Augustin. Les religieuses ont le titre de chanoinesses augustines et l'honneur de porter l'aumusse. Partie du costume de chœur, un insigne distinctif des chanoines. Capuchon de tissu, souvent fourré, couvrant la tête et les épaules, de longueur variable 

 

Marie-Angélique chute d'une fenêtre. Elle est transportée au couvent des Hospitalières de Notre-Dame de la Miséricorde, rue Mouffetard (5e. L'actuelle caserne Monge) 

 

4 février 1752. Le duc d'Orléans (49 ans) décède. Marie-Angélique n'a plus de protecteur  

 

Novembre 1752. Marie-Angélique est à la rue  

 

22 septembre 1753. La reine de France, Marie Leszczynska, octroie à Marie-Angélique une pension annuelle de 240 livres 

 

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Mme Marie-Catherine Homassel Hecquet 1686-1764, dame de charité 

Sur plus de trente ans, elle entretient un échange épistolaire régulier avec Marie-Andrée Regnard Duplessis de Sainte-Hélène 1687-1760 (en religion, Mère de Sainte-Hélène) 

Supérieure des hospitalières de l'Hôtel-Dieu du Précieux Sang, à Québec. Ordre de Saint-Augustin. Les augustines ont pour vocation de soigner les malades, comme s'il s'agissait du Christ 

 

1753. Avec l'aide de Mme Marie-Catherine Homassel Hecquet, Marie-Angélique Le Blanc publie ses souvenirs  

 

Histoire d'une jeune fille sauvage 

Trouvée dans les Bois à l'âge de dix ans. 

Publiée par Madame H...  

 

L'ouvrage est un succès. Traduit en allemand, en anglais 

 

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Vendredi 15 décembre 1775, matin. À l'angle des actuelles rues du Temple et Notre-Dame-de-Nazareth (3e arrondissement), 1er étage 

Depuis des années, Marie-Angélique souffre de crises d'asthme sévères 

Hémorragie pulmonaire ; cependant, l'asthme isolé ne se complique pas d'une telle gravissime hémorragie pulmonaire 

 

Marie-Angélique Memmie Le Blanc (63 ans) meurt 

 

 

*** 

 

 

7 juin 1775. Marie-Angélique prête de l'argent (512 livres) à un bourgeois de Bourgogne. Le sieur Goisot. Il gage divers biens, dont des arpents d'une vigne renommée à Saint-Bris-le-Vineux (Yonne, agglomération d'Auxerre) 

Dans le passé, le sieur Goisot a été condamné au criminel 

 

Le remboursement du prêt doit intervenir au début de 1776. Le sieur Goisot est dans l'embarras 

 

Le procès-verbal du commissaire du Châtelet de Paris, le sieur Maillot, mentionne la présence de la fille du sieur Goisot, au domicile de Marie-Angélique. Le matin de son décès 

 

La fille du sieur Goisot est servante chez l'apothicaire du prince Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti 1676-1734 (santé fragile. Il décède à Barcelone, âgé de trente-sept ans) ; elle a la possibilité de se procurer tous poisons (?)  

 

 

*** 

 

 

Janvier 1776. Absence d'héritiers. Adjudication au roi, Louis XVI. Inventaire notarié des biens. Marie-Angélique est relativement aisée ; possessions et rentes viagères pour 10 000 livres -à l'époque, une servante gagne 150 livres par an 

 

Le procureur du roi en la Chambre du Domaine. « La demoiselle Leblanc, quoique jouissant de revenus viagers assez considérables, vivait avec ordre et économie » 

 

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