Une nuit inattendue

aleane

Dix-neuf heures trente. Après avoir envoyé quelques mails pour finir ma journée, je peux enfin fermer mon prtable et envisager un repas bien mérité. La seule question est de savoir si je vais manger ici, seule, dans cette chambre d'hôtel, ou au restaurant, deux étages plus bas. Je n'ai pas encore pris ma douche mais si je quitte mon tailleur maintenant, il y a peu de chance que je me rhabille.

J'embrasse la pièce d'un regard pour m'aider à me décider. Une chambre design, sobre sans être plus acceuillante pour la cause. Le hall d'entrée, si je puis l'appeler de la sorte, comporte un petit meuble pour y déposer une valise, une porte menant à la salle de bain, et l'accès à la pièce principale. Celle-ci contient une machine à café récente, une bouilloire , un bureau, où j'ai déjà passé deux longues heures, avec une chaise relativement confortable il faut l'avoue. Dans un coin, se situe la télévision, allumée depuis mon arrivée pour diminuer ma sensation de solitude, surplombant un petit salon qui ne me sera sûrement d'aucune utilité vu le programme des deux jours à venir. L'élément essentiel, le lit deux personnes, semble bien acceuillant. J'ai faillit y rester un peu plus tôt pour me remettre du voyage. Si seulement mon GSM n'avait pas sonné... Le coin qui me plaît le plus, est sans nul doute, la salle de bain : grande, spacieuse, bien éclairée, munie d'un grand miroir, d'une baignoire et d'une douche suffisante pour y être à deux sans soucis.

La sonnerie d'un téléphone me sort de ma rêverie. Au bout de la quatrième, je réalise enfin que c'est le téléphone de la chambre. J'hésite à répondre car je ne vois pas ce que l'hôtel pourrait me vouloir surtout à cette heure. Je finis tout de même par répondre!

- Bonsoir Madame, me dit le réceptionniste dont la voix semble celle du jeune homme qui m'a acceuillie plus tôt dans la soirée, d'ailleurs j'avais été surprise de son anglais presque parfait mais plus particulièrement par l'absence d'accent hispanique. Je suis désolée de vous déranger, mais il y a un visiteur qui demande à vous voir.

- Vous êtes certain que c'est pour moi? Je n'attends personne.

- Je n'ai qu'une Angela Mickiels qui séjourne en ce moment dans l'hôtel, me répond-il tentant de justifier son appel intrusif à ce moment de la soirée.

- Je vous remercie, je viens à la réception d'ici quelques minutes.

A peine le combiné replacé, que les questions fusent en tout sens. Qui peut vouloir me demander? Pourquoi? Professionel ou personnel? Je suis ici pour assister à une convention où aucune connaissance n'est inscrite. Le but étant justement de rencontrer de nouveaux clients potentiels. La seule à connaître ma position actuelle étant ma supérieure restée en Belgique, dès lors, ça ne peut pas être elle. Ma maman le sait également, mais elle garde mes fils, françois et Nicholas, et n'aurait aucune raison d'être ici en ce moment. Depuis le décès de leur père, il y a deux ans, elle m'aide pour chacun de mes déplacements. Ne reste que mon blog! Mais je n'ai à aucun moment mentionné mon identité, je n'y poste que les informations, photos et avis sur chaque hôtel et chaque ville où mon travail m'emmène. Ainsi d'autres personnes peuvent aller où je me suis sentie bien mais surtout éviter les lieux où l'acceuil a fait défaut. Quel est donc ce visiteur inconnu? Où peut-être juste inattendu!

Un bref passage dans la salle de bain pour m'assurer que je suis encore convenable et ensuite, direction l'ascenseur. Il me reste encore une question essentielle : bonne ou mauvaise surprise?

Les portes de l'ascenseur s'ouvrent. Mon regard parcourt le vestibule à la recherche d'un visage ou une silhouette familière. Tandis que mes pas me mènent à la réception, je croise un couple rejoignant leur chambre. Elle, grande blonde, n'a d'yeux que pour lui. La jeune femme semble éperdument amoureuse. L'homme quant à lui, regarde les alentours tout en essayant de garder un peu de distance. L'alliance à son doigt et sa nervosité me font vite comprendre qu'il ne devrait pas être là. Encore moins avec une demoiselle qui pourrait être sa fille. Un peu plus loin, un groupe d'une dizaine de personnes, hommes et femmes se réunissent sûrement pour aller manger en-dehors de l'hôtel. D'autres commerciaux mais eux semblent là pour une réunion de vente et non la convention sur les technologies pharmaceutiques utilisées dans les industries alimentaires. Obligée de passer au milie du groupe, je sens le regard de l'un deux sur moi. Lorsque ses yeux finissent enfin par remonter jusqu'aux miens, je peux y lire clairement son envie de ne pas accompagner ses collègues. Cette expression m'est devenue presque familière. Il me faut bien admettre qu'il est plutôt bel homme. Les cheveux mi-long, les yeux noirs, le teint bronzé et une assurance prouvant que de nombreuses femmes ont déjà succombé à son charme. Tout en continuant d'avancer vers la réception, j'aperçois deux hommes qui doivent être en pleine réunion d'affaires détendue. Mais toujours pas d'indice sur la personne qui m'a fait demandée.

Le réceptionniste relevant la tête, me confirmant que c'est bien celui présent lors de mon arrivée, m'aperçoit et m'indique d'un signe de tête une personne en retrait dans l'un des fauteuils d'attente. Je le reconnais directement! Que fait-il ici? A cet instant, il me voit arriver et se lève sans plus attendre.

Il pourrait être au milieu d'une salle de concert, je n'aurais aucun mal à l'identifier. Un beau mec, grand, brun de cheveux coupés à la brosse, les yeux verts, le teint bronzé d'un habitant de la Côte d'Azur et dont la musculature est judicieusement mise en valeur tant par la couleur que par la coupe de son costume. Adrian, dont les activités professionnelles ainsi que les miennes ont tenu éloigné de moi depuis plus de deux mois, est là en chair et en os. Rien ne m'avait préparé à cette surprise de taille. Mon corps tout entier est parcouru de frissons. La température a beau être de vingt-neuf degrés, une sensation de froid agréable me parcourt. Une joie immense vient remplacer la surprise, faisant disparaître ma paralysie.

Les derniers pas qui nous séparent me semblent interminables. Maintenant que je le vois, devant moi, je n'ai plus qu'une envie, me jeter dans ses bras. En cet instant, plus rien d'autre n'existe surtout pas le regard envieux des serveuses du bar se situant de l'autre côté de l'entrée. A peine arrivée à sa hauteur, ses mains saisissent délicatement mon cou pour m'attirer à lui pendant que ses lèvres viennent se poser sur les miennes. Notre baiser n'a duré qu'une fraction de seconde pourtant mon corps tout entier s'embrase.

- Tu m'as tellement manqué, me murmure-t-il à l'oreille tendrement, pendant que ses bras m'enlacent pour me coller à lui.

Aucun mot n'arrive à franchir mes lèvres tant je déborde d'émotions. La joie de le voir, le plaisir de me coller contre lui et de le serrer dans mes bras. Après notre rencontre lors de mes vacances avec mes enfants, nous savions qu'il nous faudrait faire preuve de patience avant notre prochaine rencontre. La technologie actuelle nous a permis des discussions quotidiennes mais rien ne remplace la présence de l'autre.

Toutes ces émotions sont trop intenses pour moi. La fatigue étant présente également, je suis incapable de retenir les larmes de joie pendant un bref instant.

M'éloignant de lui juste pour permettre à son regard de plonger dans le mien, il aperçoit mes larmes et les essuie à l'aide de ses pouces avant de venir placer un baiser plein de tendresse sur mes lèvres. Il n'en faut pas davantage pour réveiller la flamme du désir. Transformant rapidement ce baiser tendre en un baiser langoureux laissant clairement entrevoir la nuit qui s'annonce à nous. Cette chaleur réveille également mon cerveau, quelque peu endormi par mes émotions. Ma logique habituelle se remet en marche et ma lucidité me fait réaliser qu'Adrian doit être en route depuis ce matin pour être auprès de moi en ce moment.

- As-tu pris le temps de manger quelque chose depuis que la folle idée de venir me rejoindre est venue s'installer dans tes pensées? Je lui demande tout en le taquinant.

- Non pas vraiment! me répond mon amant, me faisant un clin d'oeil. J'ai uniquement pris de l'eau lorsque j'ai fait mon plein d'essence. Tu devrais te douter que je ne vis plus que d'amour et d'eau fraîche depuis notre rencontre.

Après un bon repas au restaurant de l'hôtel, nous nous dirigeons vers l'ascenseur. Les portes à peine refermées, qu'un baiser vient réanimer le désir apparu un peu plus tôt dans la soirée. Déjà nos mains se perdent dans des caresses où l'excitation se fait ressentir. Je sens la main droite d'Adrian me coller contre lui tandis que sa main gauche remonte le long de ma cuisse pour venir se poser sur ma fesse en-dessous de mon tailleur. A cet instant, la voie d'annonce de l'ascenceur nous informe que nous sommes arrivés au second étage. Tirant sur ma jupe pour la repositionner correctement, je prends la main de l'homme avec qui la nuit va être courte, pour lui indiquer le chemin menant à ma chambre.

Dans le couloir, nous croisons le commercial du hall d'entrée qui semble attendre quelqu'un. Ses yeux laissent clairement comprendre qu'il serait ravi d'être à la place de celui qui m'accompagne. Dès lors, il se remet en marche et retourne vers les escaliers. Va-t-il au bar pour trouver une autre victime? Ou rejoindre la collèguequi le dévorait des yeux plus tôt dans la soirée?

Mais le numéro de ma chambre apparaît me faisant oublier le parfait inconnu. Pendant que je cherche ma carte magnétique dans mon sac, des mains se posent sur mon ventre et je sens un souffle chaud dans mon cou juste avant de sentir des lèvres embrasser mon épaule. Un frisson de plaisir parcourt mon corps tandis que mon esprit maudit cette carte vu qu'elle se cache. Déjà mes mains ne veulent plus chercher pour laisser le reste de mon corps, tout le temps de profiter de ces caresses. La main  se glissant discrètement dans mon chemisier, m'incite à continuer mes fouilles au plus vite.

Enfin je vais pouvoir ouvrir la porte, la carte a terminé de jouer à cache-cache!

Refermant la porte derrière lui, Adrian me tire à lui pour m'embrasser passionnément. Ce baiser n'a plus rien à voir avec les autres, toute sa tendresse et son excitation se font ressentir. Le désir brûlant en lui s'exprime librement.

Pourtant je choisis ce moment pour le repousser gentillement. Avant d'aller plus loin, je désire prendre une douche! Dès lors sans lui dire un mot, j'abandonne mes talons aiguilles pour entrer dans la salle de bain. Aucun doute possible, il me suivra, et l'idée est loin de me déplaire. Otant également ses chaussures, il me suit tout en défaisant le noeud de sa cravate. Arrêtant son geste, je décide d'entreprendre de le déshabiller moi-même. Otant la cravate, qui s'envole dans la pièce pour atterir dans la baignoire. Tout en l'embrassant, je déboutonne sa chemise, bouton par bouton, lentement et délicatement. Ses mains viennent se poser sur le bas de mon dos afin d'attirer mon bassin contre le sien. Je peux sentir le désir qu'il éprouve pour moi, faisant augmenter la chaleur qui parcourt mon bas-ventre. Caressant ses épaules, je fais glisser la chemise sur le sol.

Il ne lui faut pas plus d'une seconde pour me faire pivoter et entreprendre le déboutonnage de mon chemisier. Au fur et à mesure que glisse ce dernier, ses lèvres passent de mon cou à mon épaule. Sans même m'en rendre compte, l'une de ses mains est passée par le bas de ma jupe et me caresse l'entre-jambes. L'autre caressant mes seins, passant progressivement du tissu à ma peau. Je me laisse aller contre lui, profitant pleinement du plaisir que me procure ses caresses.

Au bout de quelques instants, je glisse mes mains entre nous pour défaire la ceinture qui retient son pantalon. Vu la position, celle-ci décide de me résister! L'excitation venant à bout de ma patience, je me retourne afin de lui ôter le reste de ses vêtements. Il ne lui faut pas beaucoup de mouvements pour m'enlever jupe et sous-vêtements.

Pour calmer un temps soit peu nos ardeurs, je me glisse dans la douche. Celle-ci se voit calmée rapidement par l'eau froide qui m'acceuille. Adrain préférant attendre que l'eau se réchauffe pour me rejoidnre. Je profite de ce moment de répis pour calmer mon désir et ainsi éviter de lui sauter dessus sans plus attendre.

- C'est bon? La température est suffisante pour éviter de me refroidir définitivement? me demande la source de mon ddésir, nu dans la salle de bain, appuyé contre le mur, me dévorant de ses yeux de rpédateurs.

- Tu peux venir sans prendre le risque de t'enrhumer, je lui réponds tout en le laissant entrevoir le désir qu'il fait naître en moi.

Deux secondes auront été suffisantes entre la fin de ma phrase et l'instant où ses mains se posent dans mon dos. Deux, trois baisers plus tard, l'excitation est à nouveau à son paroxisme.

L'eau ruisselle sur nos corps pendant que nos lèvres se dévorent et que nos mains retiennent nos corps l'un contre l'autre. Une fois encore, Adrian me retourne afin de coller son ventre contre mon dos. Permettant à ses mains de me faire frissoner une fois de plus. Pendant que sa main gauche caresse mes seins, sa bouche passe de mon épaule à mon oreille, soit en me couvrant de baisers, soit mordillant le lobe de l'oreille faisant circuler une légère mais agréable décharge électrique de l'oreille à l'orteil. Sa main droite quant à elle, glisse progressivement de mon ventre, à mon bas-ventre puis entre mes cuisses. Ses doigts commencent par caresser délicatement mon pubis, recherchant les zones les plus sensibles. Les murmures  de plaisir indiquent les endroits qui redemandent une attention plus particulières. Mes seins trahissent à leur tour mes sensations, se faisant de plus en plus sensibles. Les caresses sur les extrémités durcies, se transforment petit à petit en pincements. Le geste est ferme, sûr de la sensation qui va en naître.

Mes murmures se faisant plus réguliers, mon plaisir grandissant, je me mets à bouger mon bassin. Les doigts qui, quelques instants plus tôt me caressaient, sont maintenant en moi. Accompagnant les va-et-vient de mon bassin, stimulé par mes gémissements de plus en plus exprimés. Je ne peux me contenir plus longtemps! Je laisse mon plaisir s'exprimer librement, oubliant tout simplement de murmurer. Ne voulant en aucun cas paraître égoïste, je glisse ma main entre nous afin de caresser mon partenaire et lui procurer également du plaisir. Ma main est ferme, bien décidée à partager mon bien être. Nos bassins s'harmonissant et ma main souvent le même rythme sur le sexe d'Adrian laissant échapper à son tour quelques murmures. Sa main gauche a quitté mes seins et se contente de me tenir collée à lui tout en m'indiquant la mesureà suivre pour nos bassins. Son autre main par contre se fait plus ferme et ses doigts en moi, me font découvrir des sensations qui m'étaient inconnues jusque là. Ses doigts étant à la fois en moi et caressant mon clitoris en même temps, excitant tout en satisfaisant mon désir. Tantôt parcourue par des frissons, tantôt par des bouffées de chaleur. Mon plaisir atteignant des sommets inimaginables, bientôt suivi par un cri de jouissance absolue. Si je n'avais été dans ses bras, je me serais laissée glisser sur le sol. Mes jambes ne veulent plus me porter tellement l'émotion a été intense. Quelques secondes sont nécessaires pour retrouver l'ensemble de mes capacités.

Arrêtant enfin l'eau, Adrian me tourne face à lui. Ses baisers ne sont plus les mêmes. Ils sont à nouveaux tendres, délicats. Je peux ressentir que l'homme qui me tient me désir toujours mais en même temps que son excitation a fait place à la satisfaction du plaisir donné. Tandis qu'il me fait quitter le sol de ses bras musclés, j'enlace les miens autour de son cour, venant chercher ses lèvres avec les miennes. En même temps, j'enroule mes jambes autour de sa taille, approchant mon bas-ventre du sien. C'est ainsi que je suis menée jusqu'au lit. Nous nous retrouvons en un instant sous les draps. Nos caressent et nos baisers reprennent directement. Mais cette fois-ci, je suis bien décidée à prendre les choses en mains.

Parcourant le corps de mon amant de mes lèvres, partant de l'oreille, dont le lobe est particulièrement sensible, pour finir par embrasser son sexe. En passant sur ses tétons, un petit mordillement le fait frissonner de plaisir, m'incitant à m'attarder quelques instants. Pendant que j'embrasse son torse et son ventre, mes seins font des va-et-vient sur son sexe en érection, libérant des murmures, m'aindiquant que je peux continuer quelques instants encore. Son excitation devenant trop intense, Adrian reprend le dessus et se retrouve en moi. Malgré tout, ses mouvements sont tendres, calmes dans un premier temps. J'accompagne son va-et-vient, lui permettant de venir de plus en plus profondément en moi.

De nouveaux frissons me parcourent le corps. Sentant que le plaisir est réciproque, j'augmente la cadence de mon bassin, incitant mon partenaire à en faire autant. L'enlaçant plus fermemant, afin que nos mouvements soient à l'unisson, que nos corps ne fassent plus qu'un, atteignant l'orgasme simultanément. Pendant qu'il jouit en moi, nous échangeons un baiser passionnel.

Les retrouvailles auront été intenses, laissant la place à la fatigue. D'ici quelques heures, nos vies professionnelles reprendront leurs droits, nous éloignant une fois encore pour une période indéterminée. Moi en Belgique, lui dans le Sud de la France.

Nos yeux sont déjà fermés mais des bruits dans el couloir attirent mon attention. Curieuse de savoir qui passe par là, je tends l'oreille. Quelques mots me parveinnent avant que Morphée m'emporte dans ses songes.

- Chut, soyons discrets, il ne faut pas que ça se sache, je ne suis pas censée être là, dit une voix féminine.

Signaler ce texte