Une pause sous la pluie

[Nero] Black Word

Une petite histoire sur un instant romantique que je vous partage aujourd'hui. =) (https://www.facebook.com/BlackWordPage/)


Le soir était tombé et nous avions pris la route pour un retour qui s'avérait déjà long, malgré la menace de nuages gris dans le ciel. J'avais pris place au volant, elle s'était installée sur le siège passager, le moteur fut allumé et nous avions pu partir.

Le paysage noyé dans l'obscurité, illuminé par quelques manifestations de lumière, défilait à travers les fenêtres de la voiture, sur le bord de la route déserte. Elle s'était endormie, emmitouflée dans mon blouson, installée aussi confortablement que possible entre le siège et la ceinture, la tête penchée sur le côté. Elle était si adorable quand elle dormait.

Le trajet allait encore être long et le temps n'allait pas en s'arrangeant.

La pluie avait commencé à tomber, ralentissant notre allure pendant que le choc des gouttes d'eau résonnait sur la voiture. La nuit était fraîche et silencieuse alors que les lumières de la ville s'éloignaient dans le rétroviseur. Nous nous étions ainsi aventurés dans la campagne.

La route entourée de prés grimpait doucement sur une colline, agrandissant davantage l'horizon qui nous était offert. Je trouvais dommage que, emportée dans le sommeil, elle ne puisse pas en profiter, mais mieux valait la laisser dormir.

Le chemin de bitume sur lequel s'écoulait une fine couche de pluie était longé d'une rambarde de sécurité. Noyé au cœur de la nuit, la fatigue avait commencée à me picorer les yeux.

Puis, soudainement, une petite ombre apparut devant mes phares, se déplaçant à grande vitesse. Incertain de ce que j'avais vu, surprit par cette ombre vivante, voulant éviter d'écraser un animal sauvage, je fis un virage paniqué sur la droite, encastrant la voiture contre la sécurité installée sur le bord du précipice.

Mon cœur en alerte, mon regard aux alentours, tentant de percer les ténèbres pour voir ce qu'était cette ombre, je m'étais tourné la seconde d'après vers elle. Ses yeux étaient grands ouverts, son visage reflétant la surprise et l'interrogation de mon action, elle m'avait demandée ce qui c'était passé.

Lui expliquant ma surprise, la panique dans mon action, elle posa sa main sur la mienne pour me demander si j'allais bien. Je repris un souffle plus contrôlé, prit sa main dans la mienne et lui dit que oui, j'allais bien.

Nous étions restés sur nos sièges à écouter la pluie, à observer la nuit, réfléchissant à des solutions pendant que la fatigue bordait nos yeux et nos pensées.

C'est ainsi que je lui avais proposé de s'allonger sur la banquette arrière pour nous reposer et nous tenir chaud.

Je m'étais allongé sur le dos, elle s'était blottie sur moi, avec mon blouson pour toute couverture. Serrés l'un contre l'autre à n'écouter que l'eau s'écraser et couler sur la surface de la terre, la regarder glisser sur la vitre en passant de goutte à goutte, avec l'éclairage d'un village au loin.

Ce qui était un accident venait de se transformer en un agréable moment où, perdu dans l'espace vide de ce monde, nous avons pu profiter simplement de notre intimité et de notre affection. Tombant lentement dans le sommeil ensemble dans le silence de la pluie ou le temps semblait s'être arrêté.


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