Urbain 1/2

Thomas Morisset

 Extrait de mon recueil, Décimer la Neige, parus aux édition de la Librairie-Galerie-Racine

La suite bientôt...

Urbain


A des rues de soleil brisé... Bouclier d’égoïsme… Epineuse croix du monde… Je ne sais comment partir fou des idées.

Les balles d’ombre à la place des têtes sont l’unique évidence et les cheveux ne sont plus

des méduses, mais des éclats d’âme qui se pâment dans l’oubli.

A force de crier, de me griffer moi-même

(devrais-je dire : écrire ?),

j’ai crevé la baudruche du temps – à présent, elle regarde se répandre ses aiguilles d’or. La foule s’est collée tout contre ces miroirs ;

les lettres des visages deviennent de simples amas, des kanjis dénués de sens.

En baissant les yeux j’ai retrouvé mes lacets pendus à leur propre lueur … eux morts, je me suis égaré dans mes empreintes de pas

– leur parfum est fin d’univers, début d’existence.

 

*
 
Dans un graffiti
les bibles sont écrites
 à l’encre sympathique.
 
*
 
J’ai pris une lanterne
pour démasquer des hommes…
 

 
Une même équation
à jamais répétée :
balle d’ombre à la place des têtes
moins
les traces de pas qui s’illuminent
pour être remémorées.

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