Vendredi 13 novembre

luxaeterna

 Une douce musique. Une horizon lointaine illuminée d'un Soleil rouge. Je sentais cette image s'éloigner, se flouter peu à peu. Je sentais mon esprit galoper du rêve à la réalité. Mais je luttais, je refusais de sortir de cette inconscience. Je tentai de le rattraper. Je courrai en vain à toutes jambes après le Soleil. Ce Soleil illuminait mes paupières. Ça y est, j'étais réveillée. Cependant, je ne bougerai pas. Ouvrir les yeux aurait été perdre l'innocence. Je devais garder l'incertitude. Non, ceci n'avait pas pu se passer. C'était juste un terrible cauchemar. Pendant quelques minutes, j'y ai cru. J'ai toujours su me convaincre facilement. Mais les rayons de l'astre se faisaient de plus en plus aveuglants et je ressentis le besoin pressant d'ouvrir les yeux. Pour vérifier. Être sûr que tout allait bien. Alors, doucement, j'ouvris un œil, puis l'autre. Je voyais quelques cils recourbés au plus haut de mon champ de vision. Je tournai doucement la tête. Je découvrais par la fenêtre le temps déplorable et non pas le Soleil que j'avais imaginé. Un brouillard pesant. La Tour Eiffel était à peine distinguable. Mon téléphone portable était posé sur la table de nuit, comme tous les matins. Je le saisis et allumais l'écran. C'est alors que je vis tous ces messages paniqués : "tout va bien?", "tu as vu ce qui s'est passé!?". Je défilai tous les messages, les yeux paniqués. Les battements de mon cœur se firent de plus en plus ressentir dans ma poitrine. Une lourde charge l'asphyxiait. Je lus le dernier message "ce sont des montres, ces terroristes". Une larme coula sur mon oreiller. Non, je n'avais pas rêvé. Le message était daté : c'était un vendredi 13 novembre.

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