Vent frais
My Martin
Vent frais, vent du matin
Vent qui souffle au sommet des grands pins
Joie du vent qui souffle
Allons dans le grand vent frais, vent du matin
Vent qui souffle au sommet des grands pins
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Le petit cheval dans le mauvais temps, qu'il avait donc du courage !
C'était un petit cheval blanc, tous derrière et lui devant
Il n'y avait jamais de beau temps dans ce pauvre paysage
Il n'y avait jamais de printemps, ni derrière ni devant
Mais toujours il était content, menant les gars du village,
A travers la pluie noire des champs, tous derrière et lui devant
Mais un jour, dans le mauvais temps, un jour qu'il était si sage,
Il est mort par un éclair blanc, tous derrière et lui devant
Paul Fort (Reims, Marne, 1872 - Montlhéry, Essonne, 1960). Poète et dramaturge
'La Complainte du petit cheval blanc' (1913)
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Je m'appelle Sampa
Et bien que chien bâtard
Je fais tourner la tête
À bien des pédigrées
Je m'appelle Sampa
Je suis né quelque part
Je m'appelle Sampa
J'ai des maîtres fidèles
Lui me donne du mal
À me faire obéir
Mais quand il n'est pas là
Je suis seul avec elle
Son amour à lui
C'est mon amour à moi
Comme elle est jolie
Comme elle est gentille
Son amour à lui
C'est ma maîtresse à moi
Et, quand elle me sourit
Moi, j'ai les yeux qui brillent
Elle m'appelle San San
Et je l'aime, et elle m'aime
La nuit, je dors près d'elle
Et au matin, je la réveille
D'un coup de patte
Ou bien d'un coup de dent
Je m'appelle Sampa
Et mon histoire est courte
Pour aller du lit où je dormais
Jusqu'au jardin où je repose
Il ne m'aura pas fallu un an
Georges Chelon (né à Marseille, Bouches-du-Rhône, en 1943)
'Sampa' (1987)
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Si par hasard
Sur le pont des Arts
Tu croises le vent, le vent fripon
Prudence, prends garde à ton jupon !
Si par hasard,
Sur le pont des Arts
Tu croises le vent, le vent maraud,
Prudent, prends garde à ton chapeau !
Les jean-foutres et les gens probes
Médisent du vent furibond
Qui rebrousse les bois, détrousse les toits, retrousse les robes
Des jean-foutre et des gens probes,
Le vent, je vous en réponds
S'en soucie, et c'est justice, comme de colin-tampon
Bien sûr, si l'on ne se fonde
Que sur ce qui saute aux yeux,
Le vent semble une brute raffolant de nuire à tout le monde
Mais une attention profonde
Prouve que c'est chez les fâcheux
Qu'il préfère choisir les victimes de ses petits jeux
Georges Brassens (Sète, Hérault, 1921 - Saint-Gély-du-Fesc, Hérault, 1981)
'Le Vent' (1953)
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Colchiques dans les prés fleurissent, fleurissent,
Colchiques dans les prés, c'est la fin de l'été
La feuille d'automne emportée par le vent
En ronde monotone tombe en tourbillonnant
Châtaignes dans les bois se fendent, se fendent,
Châtaignes dans les bois se fendent sous nos pas
Nuage dans le ciel s'étire, s'étire,
Nuage dans le ciel s'étire comme une aile
Et ce chant dans mon cœur murmure, murmure,
Et ce chant dans mon cœur appelle le bonheur
Jacqueline Debatte (paroles). Bouchain, Nord, 1914 - Lille, Nord, 2004. Poétesse
Francine Cockenpot (mélodie). Paris (14e), 1918 - Lille, Nord, 2001. Auteure-compositrice et écrivaine
'Automne'. 'Colchiques dans les prés' (1942 / 1943)