Vent frais

My Martin

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 Vent frais, vent du matin 

Vent qui souffle au sommet des grands pins 

Joie du vent qui souffle 

Allons dans le grand vent frais, vent du matin 

Vent qui souffle au sommet des grands pins 


 

***

 

 

Le petit cheval dans le mauvais temps, qu'il avait donc du courage ! 

C'était un petit cheval blanc, tous derrière et lui devant 

 

Il n'y avait jamais de beau temps dans ce pauvre paysage 

Il n'y avait jamais de printemps, ni derrière ni devant 

 

Mais toujours il était content, menant les gars du village, 

A travers la pluie noire des champs, tous derrière et lui devant 

 

Mais un jour, dans le mauvais temps, un jour qu'il était si sage, 

Il est mort par un éclair blanc, tous derrière et lui devant 

 

 

Paul Fort (Reims, Marne, 1872 - Montlhéry, Essonne, 1960). Poète et dramaturge 

'La Complainte du petit cheval blanc' (1913) 


 

***

 

 

Je m'appelle Sampa 

Et bien que chien bâtard 

Je fais tourner la tête 

À bien des pédigrées 

Je m'appelle Sampa 

Je suis né quelque part 

 

Je m'appelle Sampa 

J'ai des maîtres fidèles 

Lui me donne du mal 

À me faire obéir 

Mais quand il n'est pas là 

Je suis seul avec elle 

 

Son amour à lui 

C'est mon amour à moi 

Comme elle est jolie 

Comme elle est gentille 

Son amour à lui 

C'est ma maîtresse à moi 

Et, quand elle me sourit 

Moi, j'ai les yeux qui brillent 

 

Elle m'appelle San San 

Et je l'aime, et elle m'aime 

La nuit, je dors près d'elle 

Et au matin, je la réveille 

D'un coup de patte 

Ou bien d'un coup de dent 

 

Je m'appelle Sampa 

Et mon histoire est courte 

Pour aller du lit où je dormais 

Jusqu'au jardin où je repose 

Il ne m'aura pas fallu un an 

 

 

Georges Chelon (né à Marseille, Bouches-du-Rhône, en 1943) 

'Sampa' (1987) 

 


***

 

 

Si par hasard 

Sur le pont des Arts 

Tu croises le vent, le vent fripon 

Prudence, prends garde à ton jupon ! 

Si par hasard, 

Sur le pont des Arts 

Tu croises le vent, le vent maraud, 

Prudent, prends garde à ton chapeau ! 

 

Les jean-foutres et les gens probes 

Médisent du vent furibond 

Qui rebrousse les bois, détrousse les toits, retrousse les robes 

Des jean-foutre et des gens probes, 

Le vent, je vous en réponds 

S'en soucie, et c'est justice, comme de colin-tampon  

 

Bien sûr, si l'on ne se fonde 

Que sur ce qui saute aux yeux, 

Le vent semble une brute raffolant de nuire à tout le monde 

Mais une attention profonde 

Prouve que c'est chez les fâcheux 

Qu'il préfère choisir les victimes de ses petits jeux  

 

 

Georges Brassens (Sète, Hérault, 1921 - Saint-Gély-du-Fesc, Hérault, 1981) 

'Le Vent' (1953) 

 


***


 

Colchiques dans les prés fleurissent, fleurissent, 

Colchiques dans les prés, c'est la fin de l'été 

 

La feuille d'automne emportée par le vent 

En ronde monotone tombe en tourbillonnant 

 

Châtaignes dans les bois se fendent, se fendent, 

Châtaignes dans les bois se fendent sous nos pas 

 

Nuage dans le ciel s'étire, s'étire, 

Nuage dans le ciel s'étire comme une aile 

 

Et ce chant dans mon cœur murmure, murmure, 

Et ce chant dans mon cœur appelle le bonheur 

 

 

Jacqueline Debatte (paroles). Bouchain, Nord, 1914 - Lille, Nord, 2004. Poétesse  

Francine Cockenpot (mélodie). Paris (14e), 1918 - Lille, Nord, 2001. Auteure-compositrice et écrivaine  

'Automne'. 'Colchiques dans les prés' (1942 / 1943) 


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