Vers un 1er étage fantomatique

Yeza Ahem

De la lettre au signe...

GHOST. Fantôme au singulier. Cinq lettres, cinq signes ponctués par d'autres signes, tout aussi référentiels que notre alphabet. Tout d'abord ce petit cercle, coiffant un H ainsi canonisé. Et puis le 0, en petit fantôme, poursuivant acharné de ce drôle de personnage, rond comme un ballon et jaune comme un citron. Et enfin, deux apostrophes qui précèdent le G et conduisent notre regard vers l'escalier dont il orne la partie basse du mur. Ces apostrophes m'interpellent et me poussent à aller là où ils m'entraînent : le haut de l'escalier, vers ce premier étage où l'on ne va jamais sinon dans une quête de boîte aux lettres, tels des aventuriers à la recherche improbable de l'aiguille disparue dans une immense meule de foin. Et là-haut, c'est devenu clair. Le signe prévenait de l'atmosphère fantomatique de ce premier étage où, à l'heure où j'y passe, rien ne vit alors que partout, à l'étage inférieur, grouille la vie estudiantine. Reste une question : pourquoi quelqu'un a-t-il voulu nous informer, nous alerter peut-être de l'existence de ce lieu ? Qui est celui qui m'a conduite ici ? Assise, dos au mur et face à un panneau d'affichage, je me relâche, et j'écoute. Rien si ce n'est cet étrange son d'une improbable climatisation. Son qui oscille entre agacement et ronron languissant qui me conduit insensiblement vers une douce et lente torpeur, un abandon quasi total des tensions, des pensées... Je m'assoupis presque, là, en haut de ce couloir. Et alors, je comprends, et je te remercie, ami anonyme, pour ce cadeau discret. Je saurai l'apprécier !


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