Viens

My Martin

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La chambre est simple 

Une fenêtre à petits carreaux. Un rideau masque le coin droit de la pièce. Le sol est carrelé  

Une descente de lit blanche  

Sur une commode basse, un vase, quelques fleurs. Un collier 

 

Vêtue de noir, la femme ailée est assise au bord du lit  

De sa main droite, elle tient une lanterne allumée  

 

Dans le lit, en chemise de nuit, la jeune fille tire contre elle la couverture rouge 

 

La femme esquisse un geste d'apaisement  

De son aile gauche posée sur les épaules de la jeune fille, la femme exerce une pression 

 

 

*** 

 

 

La Jeune Fille et la Mort. Vers 1908 

 

Huile sur toile 

Signée bas gauche. Monogramme MS (Marianne Stokes), inscrit dans un rectangle  

 

Tableau en forme de demi-cercle. Hauteur, 95 cm. Largeur, 135 cm 

 

Jusqu'en 1972, collection d'Anthony Stokes, neveu de l'artiste -portrait par Marianne, en 1903 

1978. Paris, acquisition par les Musées nationaux 

1978. Attribution au musée d'Orsay 

 

 

Marianne Stokes 1855-1927 

Peintre, peintre de genre, peintre d'histoire 

Active au Royaume-Uni, à la fin de l'époque victorienne -fin du XIXe siècle, début du XXe siècle 

 

Marianne Preindlsberger Stokes n'a jamais déclaré appartenir à un groupe particulier 

Ses toiles sont naturalistes, symbolistes, décoratives 

Certaines sont proches du style impressionniste 

 

Ses œuvres sont aujourd'hui principalement conservées dans les collections privées 

 

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Autriche Sud. Graz (Land de Styrie). Ville entourée de montagnes, nombreuses maisons anciennes 

1855. Naissance de Maria Anna Léopoldine Preindlsberger 

 

Marianne est la fille  

de Franz Preindlsberger, comptable 

et de son épouse Agnes, qui travaille dans un magasin de vêtements 

 

1875. École de Munich. Naturalisme et style clair-obscur 

1875. "La Petite Rêveuse"  

 

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Paris et région parisienne. Marianne puise une source d'inspiration dans les tableaux 

de Jean-François Millet 1814-1875. Scènes champêtres et paysannes. L'un des fondateurs de l'école de Barbizon. Les artistes désireux d'échapper à l'industrialisation de Paris, dans les années 1830 -à l'exemple de l'école britannique (John Constable 1776-1837), l'étude du paysage pur 

ou Jules Bastien-Lepage 1848-1884. Peintre et graveur naturaliste. Scènes agrestes 

 

Paysages. Scènes de genre 

1885. "Sur le chemin des champs" 

 

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Marianne fait la connaissance d'Helene Schjerfbeck 1862-1946 -Finlandaise, en voie de créer un langage personnel, sensible, qui s'inscrit dans la modernité. Longue amitié  

Elle passe les étés en Bretagne -le coût de la vie est modéré. Trouver des modèles est facile  

1883. Séjour à Pont-Aven (Finistère). Paysages champêtres bordant l'estuaire de l'Aven, belle côte rocheuse. Colonie d'artistes  

Marianne rencontre Adrian Stokes, peintre anglais (paysages), qu'elle épouse en 1884 -ils n'auront pas d'enfants 

 

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Le couple d'artistes s'installe en Angleterre. Nombreux voyages 

 

Invitation de Stanhope Forbes 1857-1947, Irlandais, peintre de genre 

École de Newlyn (années 1880 au début du XXe siècle). Village de pêcheurs proche de Penzance, à l'extrême pointe des Cornouailles (Angleterre Sud-Ouest). Saint Ives. Présence d'Helene Schjerfbeck  

 

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Invitation de Peder Severin Krøyer, 1851-1909, peintre et sculpteur danois (scènes de la vie locale) 

Danemark (la ville la plus au nord du Jutland). École de Skagen -peintres, écrivains  

 

1890. "Dans un champ de renoncules". Impressionnisme 

 

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Années 1890. Influence des préraphaélites. Réaction à l'académisme en vigueur. Peinture narrative, qui évolue vers les arts décoratifs et appliqués 

 

Mouvement né en Angleterre, en 1848. La peinture des maîtres italiens du XVe siècle, le modèle à imiter  

Les prédécesseurs de Raphaël 1483-1520 -génie et corrupteur. Amour / rejet  

La Haute Renaissance. Giotto 1266-1337. Fra Angelico 1395-1455. Sandro Botticelli 1445-1510) 

 

Thèmes religieux. Les mythes. Le Moyen Âge  

 

1890. "Le Roi Grenouille", d'après le conte des frères Grimm -Le Roi Grenouille ou Henri de Fer (1812) 

 

1893. "Les anges divertissent le Saint Enfant". La crèche. La tête contre les ballots de paille, Marie tient l'Enfant dans ses bras, et s'est endormie. Deux anges en tunique rouge jouent de la harpe  

 

1898. "Aucassin et Nicolette". Roman de chevalerie provençal-picard de la fin du XIIᵉ siècle ou de la première moitié du XIIIᵉ siècle, alternativement en prose et en vers 

 

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1895. Marianne Stokes s'éloigne de la peinture à l'huile 

 

1905. "Vierge à l'Enfant". Tempera (pigments, un peu d'eau, jaune d'œuf en guise de liant) sur panneau de bois 

 

Juin 1908. Participation à la réalisation des bannières pour la marche des 13 000 suffragettes, de Victoria Embankment au Royal Albert Hall 

 

1909. Le voyage du couple dans les Balkans (Zdiar, Slovaquie Nord, à proximité de la frontière polonaise) est documenté par le livre "Hongrie". Marianne Stokes réalise les illustrations à valeur ethnographique -paysannes slovaques 

 

1912. "Hommage aux Femmes" 

Carton d'une tapisserie pour William Morris 1834-1896. L'un des principaux représentants du mouvement Arts and Crafts (Arts et Artisanats). Revalorisation de l'artisanat d'art, du beau métier, contre la décadence de l'esprit petit-bourgeois et la standardisation mécanique. La production d'objets doit s'inscrire dans une vision plus vaste de la société, soucieuse du progrès social et de l'élévation de l'homme 

 

Tissée par John Martin et Gordon Berry, la tapisserie s'inspire d'une citation du poème de Friedrich von Schiller « La Dignité des Femmes » (1795), qui apparaît sur le bord supérieur  

« Honorez les femmes, elles tressent et tissent des roses célestes dans la vie terrestre » 

Sous les personnages, figure de gauche à droite « Courage, Soins, Amour, Sagesse et Fidélité »  

 

 

13 août 1927, Londres. Décès de Marianne Stokes (72 ans)  

30 novembre 1935, Londres. Décès de Charles Adrian Scott Stokes (81 ans)  

 

Leurs sépultures sont au Mortlake Roman Catholic Cemetery, Londres 

Église catholique romaine St Mary Magdalen, à Mortlake -quartier de Richmond upon Thames 

L'église est dédiée à Marie-Madeleine, femme de Galilée qui a suivi Jésus et l'a assisté de ses biens 


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