War has changed
Aurelien M
"Chers tous,
Cette lettre sera sans doute la dernière… Je n’y crois plus… Notre victoire est assurée, ils n’ont aucune chance en face… Se battre avec des armes à feu contre de vulgaires glaives, sabres ou lances… Il n’y aucun mérite là-dedans…
Il faut que je leur dise… Je vois leurs visages, leur regards quand ils constatent au prix de leur vies que leurs défenses sont inefficaces face à une balle…
Je dois leur dire… Quand je pense que nous n’étions pas plus armés qu’eux au début de cette guerre… Je ne sais même plus quand est-ce qu’elle a commencé… Aussi loin de ce que je m’en rappelle, je me réveille toujours ici, dans cet environnement hostile, humide… les rizières… J’ai du mal à respirer, mes vêtements ne sèchent pas et la moitié de mon sang est parti avec les sangsues…
Ils doivent savoir… Il y a presque une semaine, je ne donnais pas cher de notre bataillon, maladies, attaques nocturnes, épuisement, désertions… Puis il est arrivé, un homme qui venait de nulle part… Habillé bizarrement, il est venu et nous apporter le savoir des armes à feu… C’était bien, le moral des troupes remontait… Nous avons gagné plusieurs batailles par la suite, empiété sur les territoires ennemis, nos adversaires reculaient et la fin de la guerre se dessinait à l’horizon…
Maintenant je trouve cette guerre sale, inégale et cette future victoire plus qu’honteuse…
Ça y est notre capitaine lève sa main… Moi je ne combattrais pas, je l’ai décidé, je vais m’éforcer de retranscrire toute l’horreur de cette ultime bataille pour que les gens sachent ce qu’il s’est vraiment passé ici, pour ne pas salir l’âme de nos valeureux adversaires et ne pas glorifier celle de nos alliés qui ne le méritent pas…
Premier coup de feu, des cris de guerre retentissent au loin, des tambours, les buissons et les arbres bougent, nous ne voyons pas l’ennemi… Encore un autre, à l’aveuglette, le coup est parti tout seul, c’est le stress… Les cris se font de plus en plus forts et les tambours de plus en plus rapides, c’est la panique dans les rangs, au grand jamais depuis une semaine je n’avais pu relire la peur sur le visage de mes frère d’armes.
Et soudain, plus rien, le silence… Un silence lourd… Tout était redevenu calme, comme si de rien n’était… Un envol d’oiseau au loin, le bruit de l’eau qui ruisselle…
C’est là qu’ils sont sortis de la forêt, tous, sans exception, femmes, enfants, vieillards, lanciers, archers,… Les détonations des armes retentissaient partout autour de moi, des corps tombaient, des gens criaient, hurlaient à la mort, l’air était saturé de fumée, d’odeur de poudre et de sang…
La bataille était rythmée non plus par les tambours, tombés depuis longtemps, mais par les fusils, et ce rythme commençait à décroitre, jusqu’à se taire… Je relevais ma tête lentement, je posais mon regard sur le champ d’honneur, des cadavres s’amoncelaient, des guerriers désespérés et blessés luttant avec la force du désespoir donnant des coups dans le vide avec leurs armes cassées…
C’en était fini…
Non, un cri de douleur sorti tout les soldats de l’euphorie naissante, nous nous retournons vers la source du cri… Un des nôtre était au sol, et une personne se tenait à ses côtés, agenouillée… Elle se releva lentement et fit face à nous, elle prit un position assez bizarre… De plus elle était encore plus bizarrement habillée que l’homme qui nous avait fourni les armes…
Trois autres personnes sont venues rejoindre le premier, toutes aussi excentriques que lui…
C’est alors que quelqu’un dans nos rangs cria:
"Des cosplayeurs ! faites gaffe on va se faire massacrer !"
Tout le monde réagit a l’énonciation du mot Cosplayers, bon dieu!
Nous pensions que ce n’était qu’une légende !
A peine le temps de réaliser qu’une bonne trentaine d’entre eux nous avait pris en tenaille et avait tous pris une position spécifique…
Un cri de guerre et une masse d’innombrable photographe se jeta sur nous pour prendre en clichés les cosplayeurs, ils piétinaient nos soldats demandant à l’un ou l’autre de prendre une autres position, ils étaient tout comme envouté, alliant l’excitation d’un enfant à qui on offre un cadeau et la force d’un gladiateur…
Je voyais mes amis, mes frères tomber un à un, perdre l’équilibre et se faire marcher dessus… la masse était si compacte qu’il en était impossible de mettre en joug quelqu’un avec un fusil…
Les cosplayeurs enchainaient les positions et les photographes redoublaient d’effort pour avoir la meilleures place…
Nous étions fait… Je vais dégainer mon glaive et reprendre ce combat perdu d’avance…Pour la gloire et la grandeur de Rome !
J’ai tant de questions, mais elles resteront sans réponse… je clos cette lettre et la cache sous des caisses de munitions j’espère que quelqu’un la trouvera et saura vous l’envoyer…
Chers Tous, Adieu.”
Cette nuit j’ai rêvé que j’étais un guerrier Romain antique, qu’un homme du futur nous avait donné des armes à feu et que nous combattions des japonais…
Mais nous avons été renversé par une attaque de cosplayeurs.