White flag
a-la-claire-fontaine
De sentiments jadis si suaves, je ravale les relents.
Sans réussir à hisser de drapeau blanc.
De cette simple page griffonnée de noir, je signe ma reddition.
Tu avais raison.
Eux-aussi.
Moi aussi.
La sagesse aussi que je ne voulais croire.
Elle a eu raison ; de notre histoire.
Sur mes lèvres, qui jamais, n'ont cessé de chanter tes louanges,
l'amertume s'incruste, et avec elle, son écœurant goût de fange.
Elle empoisonne une relation agonisante par petites touches,
qui voit finir ses derniers jours, par ces mots de ma bouche.
Le chuchotement de nos confidences n'est plus qu'un écho lointain,
qui ne reviendra plus. Le plaisir s'est éteint.
La bienveillance ne guide plus nos chemins,
qui par conséquent ne se croisent plus. Et demain ?
Tandis que les liens se rompent,
fatalement, la routine s'estompe.
Les journées s'allongent tel un mur immense,
et aux heures où j'avais, de te croiser, la joie intense,
On n'y voit plus que les traces vides d'anciens tableaux disparus.
Leur vue, trop hideuse, m'a paru.
Je les cache, punaisant de jolis souvenirs,
comme autant de témoignages,
d'aventures d'un autre âge,
quand nous avions encore un avenir.
Chaque accroche me blesse en s'épinglant d'une vive piqure.
J'erre dans ce couloir désert où plus personne ne me répond, ni de moi n'a cure.
Je balance sur la toile de légères touches de mon humeur,
en espérant que parmi ceux qui, de mes amis demeurent,
quelqu'un peut-être, quelques attentions, y prêtera.
J'entrevois que, l'écoute bienveillante d'un être cher, rien ne remplacera,
dont toute la valeur réside précisément,
dans l'or de ses témoignages offerts affectueusement.
Parce que c'était lui, Parce que c'était moi, disait Montaigne.
Ce n'était pas toi, répond mon cœur qui saigne.