Portrait d'auteur #9 : Découvrez un de nos auteurs de la semaine !

Eric max

Bonjour à tous,

Nous vous proposons aujourd'hui une rencontre digitale avec un auteur qui a plus d'une plume à son arc, Eric Rktn...

Quelques mots sur vous

C’est toujours très compliqué d’expliquer, étant donné que je suis dans beaucoup de projets différents, mais disons que tout se regroupe autour de l’écriture créative. Ça a commencé en écrivant sur la musique, en faisant des chroniques d’artistes que j’aimais, au point de co-fonder un magazine culturel du nom de Le Nœud Pap’, où l’écriture, les histoires, les rencontres humaines sont le centre de tout, et la mode, la musique, le cinéma, la culture graphique sont autant de vecteurs pour raconter quelque chose. J’aime bien l’idée d’y mettre des sentiments pour que les lecteurs pensent qu’il s’agit d’un pote qui leur parle, avec le ton que ça implique, et parfois les blagues vaseuses qui vont avec.

Tout ce que je fais est globalement connecté à cet univers, mais j’élargis maintenant aux relations presse d’artistes, leur donner de la visibilité et mettre des mots sur leur image pour que ça colle avec ce qu’ils sont, ce qu’ils font. Je m’essaye aussi à l’écriture scénaristique doucement, avec des amis photographes qui se lancent dans la réalisation de clips vidéos. Mais dernièrement, c’est dans la conception-rédaction pour une chaine de télévision que j’ai trouvé mon bonheur, écrire dans des délais serrés, en suivant un cahier des charges, dans des domaines comme le cinéma et les séries, voilà un défi super excitant que j’ai eu grand plaisir à mener. Un peu comme un enfant à qui on aurait donné son premier bonbon, j’ai trouvé ça tellement chouette que j’oriente maintenant mes recherches de projets vers ce genre de travail, mais aussi dans l’écriture d’identité de marques.

Tous ces projets se font toujours presque au hasard, parce que des personnes ont lu ce que j’écrivais, certains ont aimé et m’ont proposé des choses qui sortent de ma zone de confort, alors résumer tout cela sous une même bannière serait un peu compliqué… Globalement, je me situe quelque part entre le 4x4 et le gigolo.

Quelques mots sur vous et WeLoveWords

J’ai connu WeLoveWords par une amie chère qui m’a un peu poussé à publier ce que je gardais dans un cahier. Il faut croire que je me pose beaucoup de questions dans la vie, car j’ai une trentaine de nouvelles non publiées, l’appréhension du jugement. Pour des critiques musicales ce n’est jamais compliqué, on ne s’implique jamais vraiment en se planquant derrière l’artiste dont on parle, mais pour ses textes c’est comme si tes pensées faisaient un strip tease devant ceux qui te lisaient, pire, je crois que les miennes vont jusqu’à la lapdance mentale. J’ai commencé par poster des choses déjà publiées, par précaution et pour voir ce qu’en pensaient les gens, et j’ai eu des retours super sympas de la communauté ! Ça m’a donné de l’assurance pour en poster d’autres, plus tranchées. We Love Words me permet de publier des nouvelles qui sont le plus souvent absurdes, je veux dire, le but du jeu est de tordre la réalité à un tel point que ça peut paraitre probable, et j’essaye de créer un petit monde avec ses propres règles à chaque histoire différente, repartir de zéro, en mettant un léger fil rouge entre certaines d’entre elles. Peut-être que cela donnera quelque chose de cohérent au fur et à mesure, on verra bien. Et ça peut prendre toutes les formes possibles : nouvelles, pensées courtes, chroniques…Pas d’haikus par contre, je pense que je ne comprendrai jamais comment en faire un, alors que paraxodalement c’est la forme d’écriture la plus courte du monde, impossible à expliquer comment ça fonctionne. Et Pour bien te faire peur, on te donne juste une citation de Bashô pour le définir « un haiku, c’est simplement ce qui se passe en cet endroit-ci, à ce moment-ci », débrouille-toi avec ça ! Des mecs pragmatiques ont donc inventé Twitter pour la forme, et Instagram pour l’immédiateté, parce qu’ils se sont dit que les poèmes c’était so 1694. Je ne vois pas d’autres réponses.

Quelques mots sur votre univers

  • gang : l’effet de groupe c’est cool, surtout quand vos meilleurs amis ressemblent à des personnages de série télé : il y a celui qui sort tout le temps en club, celui qui dealait des images pornos contre des cartes pokémon quand il était petit, celui qui cultive son côté dark en insultant les gens qu’il aime bien, la fille qui casse des portes, un autre qui imite très bien les biches, celle qui chille sans cesse, celui qui travaille à l’ONU et fait semblant de savoir parler 36 langues en mimant avec ses mains comme si ça pouvait aider. Ils sont une source infinie d’inspiration, mais je ne leur dirai pas, sinon ils commenceront à se la raconter.

  • Chats : j’ai promis d’arrêter avec ça, d’arrêter d’en envoyer à mes amis, mais les lolcats sont bien trop ancrés dans mon esprit. Ce n’est pas faute d’avoir essayé les chiens, quoique les loutres marchent pas mal aussi, mais définitivement pas les axolotls, va faire rire quelqu’un avec ça.

  • Biscotte : C’est une phrase que je traîne depuis des années quand je passe devant un miroir, je dis « je suis coiffé comme une biscotte ». Voilà voilà, ne me jugez pas (trop).

  • Absurde : ça vient d’une discussion qui m’a marqué quand j’étais adolescent, on discutait sur les origines probables de la création du monde (une discussion normale quand tu as 15 ans), et on était tombé d’accord sur le fait que si les crocodiles marchaient à quatre pattes, c’est parce qu’ils avaient essayé sur deux, qu’ils s’étaient rendus compte qu’ils avaient l’air cons et qu’ainsi ils étaient restés comme on les connait aujourd’hui.

  • Métaphore : on m’a fait remarquer que je ne savais pas m’exprimer assez longtemps sans en faire. Ce qui est assez vrai mais pour enfoncer le clou, c’est un peu l’essence que l’on mettrait dans une voiture et qui roulerait sur la bande d’arrêt d’urgence de la réalité, c’est ça l’absurde.

  • Voiture : justement, pour parler de quelque chose que je n’ai pas, et qui me définit quand même.

  • Livre : j’ai une relation assez bizarre avec eux, il faut toujours que j’en ai un dans mon sac. Un soir en club, je l’ai sorti en parlant à une fille et en lui proposant qu’on le lise ensemble en after. Je n’ai pas été pris au sérieux, mais sur le coup ça semblait une bonne idée (Ce portrait prend une tournure très confessions intimes).

  • Sbloum : parce que je pense que c’est un mot qui ne fait rire qu’une dizaine de personnes sur Terre, dont certains potes.

  • Musique : parce qu’on peut résumer tout ce qui fait tourner le monde (le sexe, la religion, l’art, les drogues aussi) à la construction d’une chanson : dans le premier couplet tu ne sais pas trop vers où tu vas, et puis il y a le refrain, super catchy, facile à retenir, tu commences à taper du pied, à t’y sentir bien, c’est la découverte de la première fois, puis un nouveau couplet, là tu commences à comprendre le tout, à te faire une image globale, tu t’attends à un autre refrain et non, c’est le break qui vient, qui n’a rien à voir avec le reste de la chanson, le moment suspendu, puis tu retombes sur le refrain que tu connais déjà et qui te rassure ou qui te donne envie d’écouter une autre chanson. En gros, il faut vivre pour les breaks.

  • Philosophie : parce que j’aime faire croire que j’en ai, alors qu’en fait pas du tout.