01 - Relation passionnelle.

vanessa-dylan-ecrivain

Parler d’elle …

Entrer dans les méandres d’une histoire de passion, emprunter les chemins parfois sombres, troubles de l’addiction. Cet amour irraisonné qui me fait exister.

Une source d’évidence qui ne m’accorde qu’une alternative : céder à ses pulsions de fusion enivrée par le chant délicat du stylo qui embrasse le papier. Ecran où s’imprime sous les effluves d’encre émotionnelle, tout ce que me dictent mes pensées, sans vraiment me laisser le choix de ne pas désirer cette  présence, qui dans mon quotidien a des allures de substance.

Ce besoin irrépressible de dire sans voix pour être un peu plus enfermée avec elle dans cette bulle, ce monde d’interactions de sensations, d’émotions, de petits détails défilant dans les humeurs de mes réflexions .

Une dépendance qui parfois me blesse jusqu’à la paralysie de ma plume.

Une impossibilité incontrôlée de donner vie au torrent déferlant dans mon esprit parce qu’il faut l’instant juste, le moment parfait pour la restitution pure du ressenti qui m’étreint, m’emporte souvent au cœur même de mes peurs. Elle décide, je dispose …

Une esquisse de torture ultime de cette abondance de lyrisme qui engorge mon âme, me vole mes nuits dans un désir égoïste  de satisfaire ses envies, autant qu’elle me soigne comme personne ne pourrait probablement jamais le faire. Une injonction de complicité avec les mots transpirants de mes maux.

Parfois, je la déteste de me persécuter en m’obligeant à me regarder « tel que je suis » dans le miroir de ce que personne d’autre ne peut combattre dans l’obscurité de mes soupirs.

Oui, elle me mord autant qu’elle me caresse. Elle m’éprouve autant qu’elle me libère comme pour me rappeler que sans « elle », je n’existe pas, que mon identité ne prend forme qu’avec « elle ».

On s’aime, on se déteste dans mes hésitations, ses ratures, dans mes larmes, ses sourires, dans mes silences, ses absences.

Mais malgré nos débordements, nos disputes, elle me construit, se laisse sculptée par ma fascination. Un murmure presque sentimental pour me faire comprendre : « J’ai besoin de toi, autant que toi de moi ».

(07 Juillet 2013) Vanessa Dylan. 

Signaler ce texte