02 - Le toucher d'une émotion.

Une sensation de vide envahit mon monde,

Niveau de gris d’un préliminaire à la tempête préparant son offensive au creux de mes perceptions, quelquepart dans les abysses de ce que je ne peux ni maîtriser, ni contrôler, encore moins décider même si je le voulais.

Un frisson parcourt mes lignes insolentes. L’affolement déstabilise mon impression du moment pour me ramener dans cet ailleurs d’hier, cet autrefois déverrouillé en filigrane dans mes mots, révélé en surbrillance dans mes notes. Ce « il était une fois » devenu présent sous l’éloquence des silhouettes d’encre donnant vie à ces non-dits capturés, retenus qui imprègnent mes pensées dans l’enfer anonyme de mes nuits, l’ombre non décryptée de mes sourires combatifs.

Les images tambourinent aux portes de ma raison avec l’insistance du silence impossible à contenir, pour un instant de plus, une minute de trop où mes doigts s’impatientent sur le clavier, affamés de délivrance, assoiffés de confidences. Je ne sais plus, je suis peut-être plus …

Les sentiments du souvenir imbibent ma peau, détrempent mes idées fuyantes comme des feuilles de papier désordonnées, sur le fil d’une intention enfantée par la spontanéité de l’inspiration.

Je suis là, peut-être pas, en apesanteur dans l’envolée de mes sensations, à la lisière d’un monde imperceptible mais accessible à mon besoin de ressentir un peu plus à chaque fois, les infimes subtilités, les petites choses faites outils de précision pour ma quête permanente de perfection de restitution.

Je la ressens, la touche du bout de l’âme, la vis sur chaque battement de cœur. Elle me fait face et je m’y noie pour être « moi » dans chaque mot posé sur ma composition. 

(08 Juillet 2013) Vanessa Dylan.