1038 Blandine

Lion, mont, saint, garer, austère

Contrairement au récit répandu dans les diocèses hexagonaux, Blandine de Lyon n'aurait pas été livrée au lion car ce dernier ne l'avait pas été à temps. Alors que le juge lui avait promis si elle abjurait sa foi chrétienne, de pouvoir retirer gracieusement ses bijoux gagés au mont de piété pour payer des bracelets, la future sainte avait refusé, forçant ainsi l‘autorité à la menotter et à la torturer dans sa geôle, puis à la suspendre à un poteau fiché dans l'arène pour l'offrir aux bêtes sauvages locales, qui n'auraient pourtant pas voulu la toucher malgré leurs longs jeûnes. Enervé l'organisateur du spectacle l'aurait fait flageller puis placée sur un gril brûlant certainement pour la rendre plus appétissante en mode tournedos, avant d'être servie dans un filet à un taureau garé près de la piste, qui au moyen de ses cornes la propulsa en l'air pour jouer, mais sans arriver à l'occire au grand désespoir du public jamais content, réclamant alors à  grands cris le remboursement de leur place, jusqu'au moment ou un bourreau efficace égorgea l'austère suppliciée à la grande satisfaction des spectateurs, avant de l'incinérer et de plonger les cendres dans le lit du Rhône.