Chapitre 13 : " Naissance de LouB» ? " Leaurélia & les Gardiennes de la Vie. Biosphère Terre, dernier espoir.
Chapitre 13
Lou prend possession de l'immense vaisseau Stellaire. Bien sur elle le connait parfaitement, mais elle l'a toujours partagé avec Réa et son équipage.
Elle restera seule à bord. Elle en a décidé ainsi pour ne pas mettre en péril les Stellaires qui l'ont accompagné dans l'exploration de cette planète sœur de Leaurélia.
Mais désormais, il lui faudra l'appeler planète Terre, ainsi nommée par les « Hommes ».
Line, sa sœur, accepte cette aventure à une seule condition. Celle de ne jamais se mettre en danger comme elle l'avait fait en rencontrant « Méa » la femelle dauphin. Elle ne doit plus sortir du vaisseau, en aucune circonstance.
Pour résoudre cette contradiction entre son devoir de Gardienne de la Vie, ne pas se mettre en danger, sa vie étant dédiée toute entière à son peuple, et son désir fou d'explorer cette planète pour en comprendre le fonctionnement, Réa lui apporte une solution que les Stellaires maitrisent parfaitement depuis des millénaires avec leur vaisseaux spatiaux.
— Lou je vous présente LouB. Réa ouvre, devant la Gardienne de la Vie, un container ovoïde. D'un simple geste il fait se rétracter le film blanc qui le recouvre.
— C'est vraiment impressionnant, Réa ! Je me suis déjà trouvé devant un miroir holographique, mais là, me retrouver face à un double que l'on peut toucher !
— Lou, votre interface Bionique a été couplée à LouB (B pour Bionique). Fermez les yeux. Lancez un message en direction de LouB pour établir le contact.
— Fabuleux ! C'est bien la première fois que je suis à la place du miroir qui me regarde !
— Sortez de l'œuf, Lou, puisque vous vous voyez, c'est aussi simple de vous mouvoir.
LouB s'extirpe tout en souplesse de son container, regarde Réa et fait le tour de Lou qui garde les yeux fermées, LouB, donc Lou, prend la main de Lou, qui surprise ouvre les yeux .
Pour la première fois de sa vie, elle se regarde dans les yeux, un sentiment vertigineux s'empare d'elle, dans ce dédoublement physique. Jamais a elle n'a éprouvé un tel sentiment, même au plus profond de ses rêves.
— C'est extraordinaire, Réa, je sens ma main dans celle de LouB, je sens ses muscles, sa chaleur !
— Nous n'avons fait qu'appliquer le pilotage, avec les Interfaces Bioniques, de nos vaisseaux spatiaux, à une machine robotique qui duplique votre corpulence et vos traits.
— La différence, mais vous le constaterez assez vite, est que LouB dispose d'une force physique bien supérieure à la vôtre.
— Elle peut encaisser des chocs énormes car elle est constituée du métal de nos vaisseaux. Je peux dire qu'elle est pratiquement indestructible.
— Avec elle, de plus, vous n'aurez pas à vous soucier de respiration, d'alimentation, de protection bactérienne. LouB dispose d'une autonomie énergétique de plusieurs jours terrestres, elle peut se recharger aussi bien dans le vaisseau que dans la navette.
— Line m'avait rassurée en m'expliquant que je disposerai de toute ma liberté pour explorer la Terre, mais je ne m'attendais pas à LouB.
— Je pense que vous aurez tout le temps de vous familiariser avec LouB. Réan et moi nous regagnons la Lune, et continuerons l'exploration spatiale de l'environnement de la Terre avec ses satellites artificiels.
— Parfait, je vais donc vous suivre, avec LouB, quand vous quitterez le vaisseau, histoire de repérer physiquement l'environnement de notre base sous-marine.
Lou se prépare pour l'exploration, pour être fin prête en cas d'un quelconque problème.
Elle s'installe au poste de commande du vaisseau dans un fauteuil de relaxation qui épouse parfaitement ses formes tout en neutralisant le poids de son corps.
Elle ferme les yeux pour se retrouver dans le corps de LouB.
Le sas d'entrée du vaisseau se remplit d'eau et laisse s'échapper la navette. LouB l'accompagne jusqu'à la surface, 20 mètres plus haut. Elle ne la voit pas s'envoler vers la Lune, qui éclaire la mer d'un large croissant, car elle est déjà passée en vol invisible.
Lou est agréablement surprise que LouB soit dotée d'une vision nocturne. Elle aperçoit donc parfaitement toute la surface la mer ainsi que la côte avec ses palmiers et ses plages de sable blanc.
Étrange sensation de se sentir seule, même si les relations de son Interface Bionique avec les Leauréliens de la base Lunaire et avec Line peuvent être quasi instantané.
Les capteurs de LouB lui permettent de ressentir l'eau s'écouler sur son corps, ainsi que sa température.
— C'est une expérience extraordinaire de ressentir ainsi tout l'environnement, comme si j'étais dans mon propre corps, jubile Lou intérieurement.
— Je comprends, maintenant, l'attachement quasiment physique que les Stellaires éprouvent pour leurs vaisseaux spatiaux qu'ils pilotent avec l'Interface Bionique, se dit Lou pour elle même.
— Merci Réa, envoie-t-elle comme message, via son interface bionique à la navette qui s'éloigne de la terre, LouB est un outil fantastique, bien au-delà de tout ce que j'aurai pu imaginer.
L'ouïe de LouB est également particulièrement développée et Lou s'aperçoit avec plaisir que Réa l'a calibré pour capter avec une grande finesse les cris des amis de « Méa ».
— Si je peux les entendre je dois pouvoir certainement émettre des sons sur leur longueur d'ondes , je vais essayer.
—J e suis « Lou de Leaurélia » , Je suis « Lou de Leaurélia », Je suis « Lou de Leaurélia »
— Pouvez-vous prévenir « Méa » que je suis revenue, je suis « Lou de Leaurélia »
— Des dauphins qui ont assisté l'enfouissement du vaisseau s'approchent.
— Tu es Lou de Leaurélia ?
— Oui je suis Lou de Leaurélia
— Connaissez-vous « Méa » ?
— Non, elle ne doit pas vivre dans les eaux de ce golfe. Mais nous allons crier son nom qui sera repris dans tout l'océan. Si elle vit toujours, elle viendra.
— Vous en êtes sur ?
— « Méa » « Lou de Leaurélia » est revenue, Lou de Leaurélia est revenue.
Comme un écho les cris se répercutent au fond de l'océan : Lou de Leaurélia ! Lou de Leaurélia ! Lou de…
LouB retourne au vaisseau, si « Méa » revient, les capteurs du vaisseau l'entendront et Lou sera prévenue.
— Cette vision nocturne est vraiment fantastique. Lou, vient d'apercevoir les bancs de poissons colorés qui masquent l'entrée du vaisseau. Une simple ouverture suffit à LouB pour se glisser dans le sas d'entrée. Seule « Mea » pourrait peut-être la repérer.
Lou fait prendre une douche à LouB pour la nettoyer du sel. Elle même se dirige vers une cabine qui l'enveloppe d'un brouillard aux senteurs de Leaurélia, avec un effet relaxant immédiat.
Elle regagne sa cabine et met le vaisseau en surveillance automatique.
Ce qu'elle ignore, c'est que Réa et son fils, avec l'accord de Line, la Sœur de Lou, ont conservé le contrôle du vaisseau avec leurs interfaces bioniques.
Réa n'a rien précisé à Lou, pour ne pas la froisser, mais si il arrivait quoi que ce soit à une Gardienne de la Vie, le Grand Conseil lui en tiendrait rigueur.
En agissant ainsi il devient en quelque sorte le Gardien de Lou ! Décidément cette planète engendre de multiples paradoxes ! Se dit-il.