15-Jenny ou l'Impensable Réchauffement

CIA et pétrole

Thomas est, lui aussi, assez déstabilisé par les révélations de son cousin.

Ralph est un scientifique reconnu par ses pairs, jamais il n'avancerait un tel raisonnement sans de bonnes raisons. Mais de là à penser que des extra-terrestres convoitent la terre, avec la complicité de terriens de plus, c'est un peur dur à avaler.

Sa motivation pour rechercher le personnage indiqué par Ralph est bien écornée. Déjà il ne va pouvoir faire directement des recherches via son service sur la CIA. Ce serait la bonne manière de soulever la curiosité de ses supérieurs.

Mais Thomas dispose d'autres pistes externes à son service.

— Bonjour Stephen, comment vas-tu ?

— Salut Ralph, cela fait un bon moment dis donc que tu n'as pas appelé, je vois que tu choisis toujours WatsApp pour le cryptage des conversations.

— Oui, j'ai une demande un peu confidentielle sur une affaire interne aux services et je ne peux pas faire de recherches interne sans provoquer des suspicions, alors qu'au final il n'y a peut-être rien.

— Comme d'habitude quoi ! Quand la voie officielle est un peu trop voyante on fait appel au côté obscur. Au sortir de l'université, tu me reprochais de ne pas mettre mes talents au service de la patrie et de ne pas avoir choisi ton parcours dans les renseignements, finalement tu devrais me remercier d'avoir choisi le côté hacker , pour t'aider là où officiellement tu ne peux plus avancer.

— Ok, ça va ! Stephen on ne va pas continuer à polémiquer. J'aurai besoin de savoir ce qu'est devenu cette personne : Andrew Grecor.

Il y a une quinzaine d'année environ cet homme a été pendant 6 mois directeur d'une base de l'Otan vers Manchester, ensuite il est a bossé pour la CIA. Je voudrais savoir si il existe encore. Savoir où il bosse ce serait le top.

— L'Otan, la CIA rien que ça ! Je comprends mieux ta visite maintenant ! C'est chaud quand même comme demande !

— Fais ce qui te semble le plus discret pour toi, je ne cherche pas à te mettre en porte à faux.

— Bon Thomas je te fais signe ! Dès que j'ai quelque chose, on se voit inutile de faire circuler ce genre d'infos sur les réseaux électroniques.

— Parfait, bonne chance aux hackers.

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Ralph ne sait pas si son initiative, à la demande de Jenny, aboutira quelque part. Pour le moins son cousin a eu la délicatesse de le prévenir de sa mise sous surveillance. Même si ce n'est pas lié aux découvertes de Jefferson, c'est quand même un sérieux handicap sur ses recherches. Il n'a de plus aucune certitude que Thomas s'engage à vérifier ses découvertes, c'est aussi dangereux pour lui professionnellement.

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10 jours plus tard, Stephen expédie un message Wattsap à Thomas : — Ok pour une pinte ce soir 19h30 comme d'habitude ?

Thomas qui vient de recevoir la notification à la sortie d'une réunion de service, répond : OK !

"Comme d'habitude" c'est chez Stephen, en fait dans le Pub en bas de chez lui qui lui tient de QG.

IL pousse la porte du Pub déjà bien fréquenté à cette heure-ci où beaucoup de jeunes si donnent RV. Stephen l'aperçoit et vient à sa rencontre.

— Super que tu ais pu te libérer aussi vite ! Viens, le patron à une petite salle plus sur l'arrière, on y sera plus au calme !

— Merci Stephen je ne m'attendais pas à te revoir si vite.

— Attends de voir avant de me dire merci !

— Pourquoi ?

— Installons-nous ici, je pourrai étaler mes tirages.

— Ton bonhomme ça sent un peu le complot à mon avis, je ne sais pas ce tu cherches, mais difficile à cerner ce type.

— Tu as pu le trouver

— Tout d'abord voilà sa "trombine", important car il a changé plusieurs fois d'identité, c'est comme ça que j'ai pu le retrouver, en lançant mon réseau de hacker à sa recherche. On l'a retrouvé dernièrement sur une caméra de surveillance d'un couloir à la sortie d'un conseil d'administration.

— Il est toujours à la CIA ?

— Je ne suis pas en mesure de te l'affirmer, mais au vu de son parcours il n'y aurait rien d'étonnant que la CIA soit derrière.

— Quel parcours ?

— Ce cher Andrew après quelque temps à la CIA, se retrouve dans une agence de lobbyistes de presse. Il organise des conférences avec des personnalités scientifiques pour contrer les arguments sur le réchauffement climatique. Il réussit pas mal dans ce job avec plus de 150 articles de presse, 10 plateaux TV en prime time sur de grandes chaines TV.

Puis Andrew disparait, on perd sa trace jusqu'à cette sortie du Conseil d'administration d'une grosse société financière d'investissement américaine, basée à Londres.

Il se nomme désormais Franck Rochester Directeur général d'Energy Finance International, depuis 10 ans environ.

— Tu as une idée du type de financement réalisé par cette société financière ?

— Là, il n'y a pas de mystère, tout est public, puisqu'elle est cotée en bourse depuis 5 ans.

Elle finance tous les groupes pétroliers qui se développent aux USA et Canada sur l'exploitation du pétrole par fracturation hydraulique ainsi que les gaz de schistes.

— Cela doit représenter des fonds considérables ?

— ça ce chiffre en centaines de milliards de dollars, sans parler des fonds d'état pour l'aide industrielle à l'extraction du brut, puisque EFI se charge également pour tous les pétroliers d'effectuer les demandes de subventions auprès de chaque état.

— Etonnant parcours je n'aurai pas imaginé qu'il ait changé d'identité pour diriger ce fond financier.

— Le plus étonnant c'est qu'il endosse aussi une troisième identité.

— Quoi un troisième nom ?

— Oui, mais celle-ci est plus discrète, Mach Ister, est secrétaire général de l'association Skull & Bones de la prestigieuse Université Yale. C'est grâce à un de nos hacker ancien élève de l'institution à qui j'ai communiqué le portrait que j'ai eu le tuyau, il a le trombinoscope de cette association plus que centenaire.

Autant dire que ce bonhomme est au coeur du pouvoir ! Il doit posséder une puissance d'influence colossale dans la société américaine et ailleurs.

— Tu es certain que tu n'as pas laissé de traces en pistant cet hydre à 3 têtes.

— Certain,  aucune interrogation directe, on s'est contenté de suivre les traces laissées par l'individu, d'ailleurs si cette fameuse caméra du centre d'affaires de Londres n'avait pas été piraté cela aurait été quasi impossible. De la chance, les hackers en ont aussi besoin !

— Je suis impressionné effectivement je ne m'attendais à ça !

— Je ne sais pas pourquoi tu t'intéresse à ce type, mais si tu veux mon avis c'est source d'emmerdes assurée, vu le niveau où il navigue.

— Je suis bien d'accord avec toi ! Merci pour les infos papier, et veille bien à détruire tout ce tu possèdes on est jamais trop prudent.

Thomas quitte Stephen complètement sonné, ce qu'il vient de découvrir, recoupé avec les infos relatées par Ralph, semble complètement fou. Tout cela flaire le complot et au plus haut niveau.

Il expédie un message crypté à Ralph : Rv ce weekend, je viens voir ma mère.

Ralph ne sait que penser de ce message, Thomas a-t-il pris sa décision ? Jenny l'a persuadé de lui demander son aide, mais l'obtiendra-t-il ?

La partie est dangereuse déjà deux personnes mortes pour avoir approcher uniquement la partie UFOS et lui, vient d'ajouter le corollaire de la production exponentielle de pétrole.

C'est de la nitroglycérine, sil agite tout ça sans précaution, les retours seront explosifs.

Ralph compte mettre à profit les 3 jours d'attente avant ce RV pour travailler au maximum, à la fois sur les données des courbes en sa possession mais aussi avec les données des vidéos déjà transmises par John qui avance assez vite dans la transcription des films de Jefferson.

Engagements

Ralph arrive en premier au cottage chez la mère de Thomas.

— Hello Ralph, Thomas m'a prévenu qu'il arrivait, il a un peu de retard. ça me fait plaisir de vous revoir Ralph, j'espère que vous viendrez plus souvent désormais.

— Installez-vous, je vais faire chauffer un peu d'eau, enfin j'espère que le réparateur ne m'aura pas déréglé mon installation.

— Pourquoi vous aviez un problème ?

— Non, mais, hier, j'ai reçu une visite de la Société de Gaz, pour une visite de contrôle des installations. Je n'avais rien demandé, c'est bien la première fois que les voyais d'ailleurs, mais comme c'est pour assurer la conformité d'après ce qu'ils m'ont dit.

— C'était à qu'elle heure ?

— Ils sont passés tard vers 17h, mais ils ne sont restés très longtemps, ils ont dit que s'était leur dernière tournée de la journée.

— Ils vous ont laissé un document de passage attestant de la conformité.

— Non, ils ont précisé que je le recevrais par la poste.

— Merci beaucoup du renseignement.

— Si cela ne vous dérange je retourne à mon véhicule j'y ai oublié mon portable.

En sortant Ralph s'assure en jetant un oeil furtif à droite et à gauche qu'aucune voiture n'est postée dans les parages.

Il s'engouffre dans sa voiture et démarre aussitôt direction l'aéroport. A la première station service, il s'arrête et adresse un message crypté à Thomas : si tu n'as pas pris de taxi, attends moi je viens te chercher c'est urgent.

La notification de réponse ne tarde pas :

— Mon vol vient d'arriver je ne suis pas sorti de l'aéroport.

Ralph répond : " Parfait reste dans l'aérogare, ne sort pas, je te ferai signe quand je serai sur le parking de dépose minute"

Thomas ne comprend pas l'empressement de Ralph, il espère qu'il n'est rien arrivé de fâcheux à sa mère, il l'a prévenu de son retard !

Il reçoit le message de Ralph : Je suis sur le parking dépose minute, une Rover grise en 3° possession.

Ralph lui fait un signe par la fenêtre.

— Bonjour Ralph, que se passe-t-il pour que tu viennes me chercher, ma mère à eu un problème ?

— Oui avec le Gaz !

— Punaise, c'est grave ?

— Pour elle non ! Pour nous par compte c'est plus sérieux.

— Que veux tu dires ?

— J'ai appris par ta mère qu'elle avait eu hier soir vers 17h la visite d'employé du gaz pour faire un contrôle de son installation de façon inopiné. Sachant que dans ce type d'entreprise, à 16h, ils terminent leur journée et qu'ensuite ils ne se déplacent que sur RV pour être certain de trouver leur client chez eux, tu imagines ce que cela signifie.

— Merde ils nous mettent sur écoute, les faux jetons j'aurais dû être prévenu.

— ça devient sérieux!  Je suis désolé si ma surveillance te touche, sinon tes investigations t'ont elles permis de prendre une décision.

— J'ai retrouvé ton Andrew Gregor, il est bien vivant et s'est même dupliqué en trois exemplaires.

— Après avoir fait du lobying contre le réchauffement climatique, il est au conseil d'administration d'une société de financement des pétroles américains et secrétaire général de la prestigieuse et secrète association Skull & Bones. Même personne et trois identités différentes.

— Ouf ! tu te rends compte ce type qui il y a 15 ans était forcément informé la rencontre avec les extra-terrestres, est maintenant au centre de tout ce qui touche au pétrole aux USA. Ce type porte une responsabilité énorme dans l'accroissement du C02 avec l'accélération de l'extraction du pétrole aux USA et de plus il a combattu toutes les études du GIEC. Au centre de tous les pouvoirs, c'est un complot contre l'humanité à lui tout seul !

— Oui j'ai bien compris que c'est très chaud ! Quand j'ai eu l'info grâce à mes contacts non-conventionnels externes au service, je n'en suis pas revenu. Pour tout dire je pensais que tu commençais à perdre la tête et que la mort de cette étudiante avec sa thèse sur les UFOS t'avait traumatisé. Par contre il n'y a rien comme lien ce Grecor et les UFOS.

— Concernant la base et les UFOS, j'ai du nouveau. Si Jefferson avait installé sa caméra à l'extérieur, c'est qu'il avait plusieurs mois avant filmé des échos radar qui attestaient, sans équivoque possible, l'atterrissage de plusieurs UFOS en Grande Bretagne. C'est grâce au travail de John sur les cassettes ces derniers jours que j'ai acquis la certitude que cette rencontre était programmée en haut lieu. Jefferson a simplement eu la chance de poser sa caméra le bon jour.

— Que comptes tu faire maintenant, Ralph, tu es sous surveillance, tu risques gros.

— Ce n'est pas moi qui est sous surveillance mais toi, c'est chez ta mère qu'on été posté des micros ou caméras, il va falloir donner le change on a pas le choix.

— Donner le change ? je ne te suis pas désolé.

— Nous somme obligé de retourner chez ta mère, d'ailleurs elle doit s'inquiéter et ce n'est pas bon ! Appelle là pour lui dire qu'on arrive, ceux qui sont derrière les micros seront ainsi informé.

— Ensuite ?

— Ensuite, je te confirmerai que j'ai prévenu Ronald qui est une bonne connaissance d'université, des publications du GIEC pour que sa boite BP réagisse et prenne des dispositions avant ses concurrents et au mieux ne perde pas de marchés. L'objectif étant que les "écouteurs comprennent" que je ne travaille pas contres les intérêts des pétroliers. Propos que tu rapporteras également dans ton service confirmant ainsi ce qui aura déjà été enregistré.

— L'objectif de tout cela ?

— Te protéger, Thomas et de fait me protéger aussi. En sachant que nous sommes surveillé, nous avons un avantage de taille.

— Lequel ?

— Nous savons que nous devons réduire au minimum nos communications électronique même cryptée en n'utilisant que des messages convenus à l'avance.

D'autre part toute communication importante ne devra se faire que sous forme papier, si possible  postale de façon la plus neutre possible, sans nom, ni adresse, ni tel, ni email.

— Et si je ne joue pas le jeu, tu y as pensé mon cousin.

— Je suis désolé, Thomas, mais il est déjà trop tard pour toi, imagines que je sois obligé de dévoiler tes informations sur Grecor, déjà elles ne devraient pas être en ta possession, c'est explosif. D'autre part je ne comprendrais pas que tu puisses me sacrifier, je ne vois pas d'autres mots, il y a déjà deux morts dans cette histoire, et que tu puisses sacrifier l'avenir de tes proches et du monde pour une hypothétique carrière bien rangée, en sachant tout ce que tu viens de découvrir !

Thomas est livide, il vient de prendre conscience que son quotidien vient de basculer. Il sait que Ralph à raison qu'il faut tout de suite donner le change, si ils ne vont pas chez sa mère, il éveillera les soupçons.

— J'ignore où toute cela risque de nous conduire, Ralph, mais je comprends bien que je n'ai pas le choix. Direction le cottage donc, on va se mettre d'accord sur notre conversation.