16/10

Charlie Clopi

J'aurais du te le dire il y a longtemps. Mais je ne l'ai pas fait. Cela ne m'a jamais traversé l'esprit... Pourtant j'aurais du le faire... La douleur a été vive. Et brève. Et longue a la fois. En fait, elle survient par pique...Parfois je me dis que ce n'est pas réel, que tu es quelque part, là-bas... Et d'autres fois, plus rares, je me rends compte que non. Ton départ a été lent mais je ne lai appris que trop tard... Je n'ai rien pu te dire. Ma première pensée a été pour ma soeur, que je savais loin de son parrain. Ma seconde pensée fut pour ma grand-mère qui ne m'avait rien dit. Enfin, ma dernière pensée fut pour mon père. Car si je n'avais pas voulu le quitter, j'aurais su a temps... Et aurais eu le temps d'accepter.J'ai deux souvenirs marquant de toi: dans l'un, nous étions aux Arcades avec mon père et vos amis, j'étais sur tes genoux. Tu riais et m'appelais ma chérie. Je me souviens encore de ta voix éraillée... Rongée par l'alcool sûrement. Apres tout c'était bien ca qui vous unissait Jacques et toi... Je pense... Mais je ne t'en veux pas. Tu n'avais pas d'enfants sur qui ca pouvait retomber, ni même de femme... Peut-être aurais-tu du toutefois te retenir par respect pour ta mère... Je ne sais pas. Je veux encore que tu gardes ton innocence, je pense. Dans ma tête au moins...Le deuxième, je ne sais pas si il est réel ou inventé de toute pièce par mon esprit tortueux et torturé. Je pleurais, sur mon lit, Jacques était rentré saoul. Et je m'en étais rendue compte. Pour la première fois de ma vie. Il prétextait avoir juste mal au pied mais je voyais bien qu'il mentait... Il avait essayé de sortir une casserole du placard mais l'avait faite tomber. Alors je m'étais réfugiée dans ma chambre pour pleurer. Steph était venue et avait essayé de me consoler en riant et en me répétant que ce n'était rien et que, comme il me l'avait dit, il s'était tordu la cheville. Mais je n'y croyais pas... Et c'est la que tu entres en scène. Il me semble que toi aussi tu es venu, et que tu m'as dit que ce n'était rien, et qu'il ne fallait pas pleurer pour ça... Était-ce réel? Maintenant que je le raconte, j'y crois de moins en moins... Peut-être me l'avais-tu dis pour autre chose? Ou peut-être que j'invente... C'est sûrement le cas. J'invente des choses et en oublient d'autres, seulement quand ça concerne mon père... Mais ce que je n'invente pas, c'est la souffrance que jai subie et que je ressens encore aujourd'hui ainsi que cette colère noire qui monte de mon sang chaud. Au même degré que la vodka.j'aurais du te le dire avant mais je le fais maintenant. Il vaut mieux tard que jamais...Adieu Nenec, adieu Eric, parrain d’Élisa, que je voulais comme père, il fut un temps.

J'aurais du te le dire il y a longtemps. Mais je ne l'ai pas fait. Cela ne m'a jamais traversé l'esprit... Pourtant j'aurais du le faire... La douleur a été vive. Et brève. Et longue a la fois. En fait, elle survient par pique...Parfois je me dis que ce n'est pas réel, que tu es quelque part, là-bas... Et d'autres fois, plus rares, je me rends compte que non. Ton départ a été lent mais je ne lai appris que trop tard... Je n'ai rien pu te dire. Ma première pensée a été pour ma soeur, que je savais loin de son parrain. Ma seconde pensée fut pour ma grand-mère qui ne m'avait rien dit. Enfin, ma dernière pensée fut pour mon père. Car si je n'avais pas voulu le quitter, j'aurais su a temps... Et aurais eu le temps d'accepter.J'ai deux souvenirs marquant de toi: dans l'un, nous étions aux Arcades avec mon père et vos amis, j'étais sur tes genoux. Tu riais et m'appelais ma chérie. Je me souviens encore de ta voix éraillée... Rongée par l'alcool sûrement. Apres tout c'était bien ca qui vous unissait Jacques et toi... Je pense... Mais je ne t'en veux pas. Tu n'avais pas d'enfants sur qui ca pouvait retomber, ni même de femme... Peut-être aurais-tu du toutefois te retenir par respect pour ta mère... Je ne sais pas. Je veux encore que tu gardes ton innocence, je pense. Dans ma tête au moins...Le deuxième, je ne sais pas si il est réel ou inventé de toute pièce par mon esprit tortueux et torturé. Je pleurais, sur mon lit, Jacques était rentré saoul. Et je m'en étais rendue compte. Pour la première fois de ma vie. Il prétextait avoir juste mal au pied mais je voyais bien qu'il mentait... Il avait essayé de sortir une casserole du placard mais l'avait faite tomber. Alors je m'étais réfugiée dans ma chambre pour pleurer. Steph était venue et avait essayé de me consoler en riant et en me répétant que ce n'était rien et que, comme il me l'avait dit, il s'était tordu la cheville. Mais je n'y croyais pas... Et c'est la que tu entres en scène. Il me semble que toi aussi tu es venu, et que tu m'as dit que ce n'était rien, et qu'il ne fallait pas pleurer pour ça... Était-ce réel? Maintenant que je le raconte, j'y crois de moins en moins... Peut-être me l'avais-tu dis pour autre chose? Ou peut-être que j'invente... C'est sûrement le cas. J'invente des choses et en oublient d'autres, seulement quand ça concerne mon père... Mais ce que je n'invente pas, c'est la souffrance que jai subie et que je ressens encore aujourd'hui ainsi que cette colère noire qui monte de mon sang chaud. Au même degré que la vodka.
j'aurais du te le dire avant mais je le fais maintenant. Il vaut mieux tard que jamais...Adieu Nenec, adieu Eric, parrain d’Élisa, que je voulais comme père, il fut un temps.

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