17 juin 17

letswrite

Au fond de la pièce, près du lit, avachi dans son couchage le chien déploie sa patte arrière pour se gratter consciencieusement l'oreille.

La porte est laissée ouverte. C'est l'été.

Sous la 4L, un chat, raja des lieux, se dresse  nonchalamment vers un autre endroit de choix, plus frais, sous la haie de fusains.

La nuit d'été tombe, et la chaleur du jour reste.

A l'équateur des dualités, les baguettes en bambou bien en doigts, elle racle le fond du ramequin pour saisir les dernières nouilles sautées avant que les moustiques viennent se noyer dans le lait de coco au curry.
Au loin, dans la ville des Namnetes, une reprise approximative du succès de Martha and the Muffins, Echos beach.

Des gamins passent. Les claquettes fouettent le bitume encore fumant. Des voix fraichement mues ricochent sur les reverberes et perdent d'intensité à chaque nouveau pas de savate claqué dans la nuit.

***

Les vaches, qui d'habitude paissent sur la rive, ont été rentrées à la ferme pour le weekend. Depuis plusieurs jours les tentes bordent la petite route qui colle aux semelles à partir de juin.

Cet après-midi, à l'endroit de la cascade de la petite Toscane, la Sèvre a ouvert grand ses bras pour enlacer dans sa fraicheur des corps dénudés, des chiens, des cris, des rires, des nourrissons bercés au Rock.

Le soleil tapait la cime, la bière les tympans des festivaliers repus dans les transats au bord de l'eau.

A coté du bar à frites, depuis la vieille Pioneer du resto, Wanda Jackson susurrait avec toujours autant de sensualité désuète son Funnel of Love. 


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