18-Vivante !

Christian

Chapitre 18 : "Vivante ! " Leaurélia & les Gardiennes de la Vie. Biosphère Terre, dernier espoir.

LouB réintègre le vaisseau.

Lou s'effondre de fatigue et s'endort directement sur le fauteuil où elle s'est installée, pour piloter LouB. L'épreuve de pilotage à distance ainsi que les tristes confirmations de ses intuitions sur la dégradation de la vie sur la planète Terre, l'ont épuisé.
Ce fut une nuit sans rêve. Lou, qui ne se sait pas sous surveillance, est réveillée par Line qui s'inquiète pour sa santé. Elle l'interpelle sur son interface bionique.

— Bonjour Lou, tu as dormi presque un jour terrestre complet. Cela fait longtemps que tu n'as pas eu un sommeil aussi profond !

— Merci Line de me réveiller, sinon je dormirai encore.
 Ma    balade    avec    « Méa » m'a complètement vidé, même si physiquement je suis restée dans le vaisseau.

— Je te comprends Lou. Cela demande beaucoup de concentration nerveuse.

— Mais en retour, les rencontres avec « Méa » et « Béa » ont été, pour moi, riches d'émotions et d'enseignement. Ces peuples des océans sont extraordinaires de vivacité et de simplicité. Ils ont une très grande sensibilité à la vie sur leur planète Océan.

— On ne peut pas en dire autant des « Hommes »

— Line avec Réa, vous avez pu collecter et traduire encore plus d'informations ?

— Oui, Lou, car ils ont assez prolixes sur ce qu'ils font et sur leur histoire, mais leurs agissements sont étranges et tellement en contradiction avec notre philosophie de vie sur Leaurélia

— Je pense, Line, qu'il nous faudrait pouvoir échanger avec eux, poser des questions, pour essayer de les comprendre.

— Je suis d'accord avec toi, Lou, mais ce n'est pas avec LouB que tu vas pouvoir le faire. Ce serait trahir notre présence sur leur planète.

— De plus en la voyant, je ne pense pas qu'ils essaieraient de lui parler. Déjà qu'ils ne cherchent pas le dialogue avec leurs semblables dès qu'ils ne sont pas de leur clan ou de leur culture ! Je crois qu'ils chercheraient plutôt à la détruire.

— Line, comment envisages tu la possibilité d'établir un contact avec les « Hommes » sans que l'un d'entre eux ne soupçonne qu'ils ont à faire à nous ?

— D'après nos premières recherches, ils utilisent quotidiennement, depuis quelques années, un appareil de communication qui leur permet de se parler à distance et d'échanger par écrit, indiqua Line. Ils l'ont toujours sur eux ! Ce serait déjà une première façon d'échanger sans se dévoiler.

— C'est une bonne idée, Line. Il faut bien essayer de trouver une solution, pour comprendre ce qu'il se passe sur cette planète avec les « Hommes »

— Les premières informations que nous possédons et premiers constats que nous avons réalisé, avec notre expérience de Gardiennes de la Vie, nous conduisent à penser que la vie est en danger sur cette planète, mais peut-être que les « Hommes » ne le voient pas ou ne pensent pas comme nous.

Line & Lou en étaient là de leurs réflexions lorsque le vaisseau déclenche une alerte. Un bruit important de moteur provient de la surface, juste au-dessus de la cachette du vaisseau.

— Que se passe-t-il, Lou ?
— J'espère que les « Hommes » n'ont pas repéré le vaisseau
— Méa doit toujours se trouver dans le secteur. Je vais lui demander de voir ce qu'il se passe, car je ne vais pas prendre le risque de faire sortir LouB.

— Méa, Méa !

— Oui je suis là, Lou de Leaurélia

— Tu as dormi une nuit et un jour, je suis contente que tu sois enfin réveillée.

— Il y a un bruit énorme à la surface j'ai peur que les «hommes » nous aient repéré. Peux-tu rapidement faire un ou deux sauts pour voir.

— Je sais. J'ai entendu aussi, je vais remonter en surface. Ne t'inquiètes pas. !

Méa, à peine sortie de l'eau voit tomber quelque chose d'un engin volant très près de la surface, ce qu'elle prend pour un gros paquet. Il doit être très lourd. Il s'enfonce immédiatement vers le fond et l'engin volant disparait.

Surprise, Méa décide, de suivre le paquet qui va bientôt toucher le fond. Une fois sur lui, ses cris, en le sondant, lui font comprendre immédiatement que c'était un « Homme » ou plus tôt une femelle des « Hommes ».

— Lou de Leaurélia ! Lou de Leaurélia.

— Que se passe t-il Méa ?


—  Les « Hommes » viennent de jeter une de leur femelle dans l'océan.

— Elle va remonter à la surface « les hommes » savent nager non ?

— Pas celle-ci elle est complètement attachée et il y a un gros poids à ses pieds.

— Méa, tu penses qu'elle est morte alors ?

— Non pas encore ! D'après ce je sens, son cœur bat encore, mais ça ne va durer longtemps !

— Elle ne peut pas remonter seule.

— Méa, apporte la vers le SAS du vaisseau, si tu peux.

— Fais vite !  Lou, agit sans réfléchir, par pur réflexe de Gardienne de la Vie.

Méa passe son rostre sous les bras de cette créature qu'elle a devinée femme avec ses cris ultrasoniques et l'apporte en direction du SAS qui s'ouvre déjà devant elle.

— Voilà le paquet ! Siffle « Méa » en remettant cette femme qui ressemble plus à une momie, dans les bras de LouB

— Son cœur ne bat presque plus, je ne sais pas si tu pourras faire quelque chose avec elle !

LouB disparait à l'intérieur du vaisseau avec cette entité dont elle se demande si elle pourra la ramener à la vie.

— Vite installe la dans une coque de survie ! C'est Line qui vient en aide à sa sœur, par l'intermédiaire de l'interface bionique

— Mais elle ne respire pas le même mélange d'air que nous !

— Ne t'inquiètes pas  Lou ! Je prépare la coque sur le métabolisme des « Hommes », j'ai collecté suffisamment d'informations sur leur biologie pour essayer de tenter quelque chose.

— Enlève lui vite tous ces bandages pour dégager les voies respiratoires, ordonne Line.

Lou s'aperçoit que les bandes qui enveloppent la tête sont très collantes et l'eau de mer a renforcé l'effet poisseux de ces bandes. Rapidement pour ne pas arracher les cheveux et la peau de cette femelle des « hommes », elle prend le parti de décoller la bande avec un laser ultrasonique. Ce qui fait exploser les particules de colle des bandes enveloppant la tête.

Celle-ci dégagée, elle plonge le corps dans la coque de survie et referme le couvercle.
Line, qui, avec son interface bionique, avait la «main» sur les instruments du vaisseau, indique :  

— Nous avons une chance de la sauver. Grâce à ce bandage qui l'empêchait de respirer, ses poumons ne se sont pas remplis d'eau. La coque de survie vient de lui insuffler de l'air respirable pour elle et pratique pour l'instant une respiration artificielle.

— Line, j'espère que son cerveau ne sera pas touché par un manque d'oxygénation.
— Nous allons le savoir rapidement la coque de survie effectue en ce moment un checkup complet du corps basé sur sa biologie.

Lou instinctivement a porté  secours à cet être et elle se pose beaucoup de questions :

— Je ne comprends pas pourquoi ces semblables l'ont jeté à l'eau, empaquetée de la sorte ? C'était une mort certaine pour elle.

— Pourquoi une telle violence ? C'est une femelle. Ce sont elles qui portent leurs enfants dans leur ventre.

— Pourquoi chercher à les tuer ? Ces êtres sont stupides et horribles.

— Qu'ont-ils à gagner pour agir ainsi ? Supprimer celles qui portent la vie, leur descendance !
Incompréhensible !

— Peut-être pourra-t-elle répondre à tes questions ! Réplique Line qui a suivi les interrogations mentales de Lou.

— Sa respiration automatique a repris. Ces coques de survie font vraiment un travail extraordinaire. Elles se sont complètement adaptées au métabolisme de cette femme. Parce que c'est bien une femme tel que les « hommes » nomment celles qui donnent naissance à la vie dans leur espèce.

— Pour l'instant, Lou, je peux te confirmer qu'elle est sauvée.

— C'est fantastique, jamais je n'aurai imaginé que nous puissions jouer notre rôle de Gardienne de la Vie, ailleurs que sur Leaurélia, en sauvant cette vie ! Lou laisse éclater sa joie.

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