20 janvier 2016 – Nouvelle année : nouvelle vie ?

coco-nbks

Texte écrit le 20 janvier 2016 

 

1er janvier, une nouvelle année commence, mais pour moi elle a déjà débutée. Pour moi, 2016 commence en novembre. Oui novembre, parce que ce mois signifie un certain nombre de changements et de pas franchis. En novembre j'obtiens ma première voiture (je signe également mon plus gros chèque...) mais en parallèle je signe également un contrat de travail. Mon premier vrai contrat de travail, un vrai travail et non pas un job d'été, d'étudiant ou un stage. Un vrai taf avec de vraies fonctions, de vraies responsabilités, une vraie place. Vous l'avez compris, cela fait plaisir !

Durant ce premier mois de travail, certaines images de mon passé viennent me rendre visites régulièrement et de façon inopinée (le soir comme en pleine journée...). Je me tiens devant un enfant de 5 ans autiste et soudain je me rappelle dans quelle situation je me trouvais il y a 3 ans. Cela me fait sourire parfois, et puis il y a des jours où j'en pleurerais, où une nostalgie atroce me prend aux tripes sans pouvoir la contrôler.

Cela peut paraître ignoble mais oui, parfois il m'arrive d'être nostalgique de ces années passées. Je ne vous demande pas de comprendre, juste de respecter que des fois même six pieds sous terre et au bord du précipice, on se sent bien. Pourquoi ? Comment ? Je l'ignore. C'est un sentiment inexplicable, voir inavouable. Inavouable parce qu'il ne me semble pas possible de dire à ma famille, mes amis, tous ceux qui m'ont soutenus que ces années d'enfer me manque parfois.

Bref. Je commence cette année avec une nouvelle vie et je l'aime bien, elle n'est pas sympa tous les jours, mais elle m'offre malgré tout beaucoup plus de douceur et de joie que la précédente. Cette dernière reste tout de même pas loin de moi, elle pointe même le bout de son nez quelques fois afin de me faire des petites piqures de rappel, histoire de ne pas oublier mon passé et mes démons... Mais je gère plutôt bien la cohabitation.

Cela va bientôt faire 4 ans. Il y a bientôt 4 ans je décompensais dans une psychose paranoïaque. J'avais des envies de meurtres, contre moi et contre les autres aussi. Il y a 4 bientôt 4 ans, je l'ai menacé de mort, la police est venue me chercher et à partir de là, tout s'est enchaîné : Urgences, HP... Des séjours difficiles à vivre, des doses importantes de médicaments, je me trouve shootée et je ne comprends plus rien. A ma sortie j'essaie de me reconstruire, mais une idée demeure encore et toujours dans ma tête : vouloir mourir. Un peu plus d'un an après, je me retrouve donc dans une clinique à Lyon. Ce fut ma dernière hospitalisation.

Désormais, et depuis 3 ans, je me bats et je grandis avec ceux qui m'entourent, ma famille, mon amour, mes amis et mes psys évidemment (ça serait trop beau si je pouvais me passer d'elles ^^). Mais peu importe, j'ai grandis depuis toutes ces galères, j'ai mûris aussi. Parfois je me demande comment j'ai pu m'en sortir. Je suis fière de moi, mais jamais vraiment satisfaite. Je sais rarement ce que je veux réellement. J'ai énormément de mal à prendre des décisions, à faire des choix. J'ai avancé, des efforts conséquents ont été faits, c'est sûr, mais je me sens encore fragile et vulnérable. J'ai encore très peu confiance en moi. Laisse-moi une semaine seule dans un appartement... Je ne suis pas certaine de tenir sans consommer avec excès, sans remuer le passé pendant des soirées entières et relire les textes morbides que j'écrivais à l'époque et faire resurgir des idées noires... C'est triste mais je ne ferai pas le test parce que je ne me fais pas encore assez confiance... Un jour peut-être.

Cela dit. Aujourd'hui je vis bien. Je crois que je peux vous décrire un peu le bonheur, chose que je ne pouvais faire il y a quelques temps. J'aime ma vie aussi, c'est le plus important. Alors doutes, interrogations, incertitudes et contradictions sont toujours présentes évidemment, mais je m'en sors plutôt bien pour l'instant. 


                                                                           Coco - Nobody Knows

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