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Sarah Manent

L'enfer du diagnostic

"On a fait de moi un petit monstre sans nom, un petit chose qu'on ne peut décrire avec des mots."

C'est ainsi que je démarrerai cet article, ce texte, cette alarme, appelez-le comme vous voudrez.

J'avais vingt-et-un ans lorsque mon médecin de famille m'a mise sous psychotropes. J'étais maman depuis quelques mois. Une très jeune maman. 

Le "père" de mon enfant était (lui aussi) mal dans sa tête. C'était le début d'une combinaison chaotique.

Nous nous sommes séparés dans une lutte abominable.

J'ai complètement craqué, sans bien savoir ce qui m'arrivait. Un échec sentimental, une sortie de route violente.

Je me suis donc rendue dans l'urgence psychologique chez mon médecin généraliste. Je lui ai fait part de ma souffrance, qui n'était sans nul doute que passagère, que l'on aurait pu atténuer à coup de bons conseils, d'accompagnement, d'amis, de sport, de méditation, de maturité aussi...

Je suis sortie de son cabinet armée d'une ordonnance pour un antidépresseur dont je ne me rappelle plus le nom, c'était il y a quinze ans et depuis, ayant joué à merveille mon rôle de cobaye, j'ai oublié la majeure partie de tout ce que l'on a pu me prescrire (un proche du verbe proscrire).

L'enfer a commencé au comptoir de la pharmacie, la première d'une série interminable. 

J'ai tenu tant bien que mal, je ne saurais vous dire aujourd'hui par quel miracle je suis encore là.

J'ai élevé ma fille, j'ai travaillé, j'ai surtout subi. Subi le business de l'industrie pharmaceutique, des laboratoires, et des médecins... Des généralistes, des psychiatres, dé-formés, déshumanisés, désensibilisés, mais surtout surchargés de dossiers comme le mien. A ce moment précis, comme à tant d'autres par la suite, je ne serai qu'un nom sur un planning plein à craquer. 

Fluoxetine, Paroxetine, Citalopram, Alprazolam, Lorazepam, Xanax, Atarax, Seroplex, Seropram, Prozac, Lexomil, Stresam... ce ne sont pas des prénoms étrangers, ce sont les noms de cachets qui m'accompagneront dans ma descente aux enfers.


  "Ce texte est en cours d'écriture."






  • et oui terrible enfer que de commencer ses sales médocs qui nous aide à vivre quand rien ne va plus mais déconseillé fortement voir ne pas prendre surtout même si votre médecin vous les prescrit car à longue échéance ça tue!! tres bien écrit et décrit surtout!!merci

    · Il y a plus de 6 ans ·
    Default user

    celimene

  • Merci à vous 2 pour vos compliments, Ce texte est loin d'être terminé mais je ne sais pas comment le retirer de mon blog le temps de le terminer :)
    Merci encore !

    · Il y a plus de 6 ans ·
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    Sarah Manent

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      · Il y a plus de 6 ans ·
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      enzogrimaldi7

  • Merci pour ton témoignage, j'espere que tu continueras à écrire

    · Il y a plus de 6 ans ·
    33

    torpeur

  • Terrible. Le problème des molécules. Ds l'absolu, il y en a une qui vous aurait fait l'affaire, et on n'en parlait plus. Hélas, très rares st les grands psychiatres qui tapent juste d'entrée. Les autres tâtonnent. Et font tomber des générations entières dans le panneau.

    · Il y a plus de 6 ans ·
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    enzogrimaldi7

    • Merci Enzo de ton commentaire

      · Il y a plus de 6 ans ·
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      Sarah Manent

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