2017 : Le crépuscule

2017 : Le crépuscule !

Nous voilà enfin arriver ! Doute après doute, peur après peur, de désengagement en renonciation, nous allons commettre l'irréparable. En 2002, Jean Marie Le Pen, le patriarche de cette monarchie maudite qui règne depuis plus de 30 ans sur nos craintes, avait jeté des milliers de personnes dans la rue lorsqu'il avait accédé au second tour de la présidentielle. Aujourd'hui, plus personne ne craint l'accession de sa fille, Marine, au second tour. Sa présence au second tour de l'élection suprême ne fait carrément aucun doute, elle domine les sondages et même les débats. Les autres candidats, représentants d'un système au bord de l'éclatement ou carrément en désuétude se contentent d'espérer une place à ses côtés au second tour. A cet instant, l'humaniste Hamon, le valeureux Macron, le Dark Dog Melenchon, ou Fillon (son seul nom sans adjectif suffit) invoqueront comme beaucoup avant eux les valeurs éternelles de la France (la liberté, l'égalité, la fraternité) dans ce combat contre l'extrême droite. Peut-être même appelleront-ils à une union sacrée ? Mais qu'est ce qui a changé depuis 2002 ?

Pas grand-chose à vrai dire en politique. Les partis de gouvernement se succèdent et laissent aux français ce sentiment étrange qu'ils ne diffèrent pas tant que ça les uns des autres. Les Républicains et le PS sont aux yeux de Marine Le Pen par ailleurs les deux face d'une même pièce qu'elle appelle l'UMP-PS. Marine Le Pen n'a jamais eu peur du populisme. Elle le nourrit avec des expressions toutes prêtes dignes des meilleures agences publicitaires. Elle serait capable dans un meeting de dire : « Si vous n'avez pas de travail, trouvez en un ».

En revanche, il y a eu une véritable révolution dans la mentalité des français. La crise et surtout les attentats ont réveillé le repli sur soi, ils ont ressuscité la figure du bouc émissaire. Aujourd'hui, l'ennemi est musulman qu'importe qu'il soit beur ou noir par ailleurs. Cet étranger vient à la terrasse des cafés à Bastille pour nous assassiner. L'ennemi vient aussi d'Europe. C'est un ouvrier polonais ou roumains qui construit des maisons pour 300 e alors que notre brave ouvrier français est au chômage depuis le milieu des années 90'. Entre le musulman égorgeur, le roumain voleur, et … le français issu de l'immigration, le racisme a de beaux jours de devant lui. Si l'on écoute les discours des relais de Marine Le Pen dans les médias on assiste cependant à une translation dans la notion de racisme. Le racisme de Marine Le Pen ne se base plus sur la supériorité d'une race par rapport à une autre mais sur la supériorité de la culture occidentale sur les autres. A entendre un Nicolas Sarkozy Président ce n'est pas si étonnant par ailleurs pour certains (cf Nicolas Sarkozy : « L'homme africain n'est pas rentré dans l'histoire »)

Et pourtant… Schuman n'avait pas seulement construit l'Europe pour assurer un avenir économique à la France. Non, le discours de Schuman commence par : « L'Europe n'a pas été faite, nous avons eu la guerre ». Que l'Europe soit le haut lieu de la technocratie, des directives incompréhensibles, et de la carence en démocratie c'est un fait. Mais cette Europe qui grossit de jour en jour nous a permis de sortir le continent des luttes incessantes qui ont failli provoqué son apocalypse. Renier l'héritage des pères fondateurs serait revenir sur ce sang qui a été trop souvent versé. Voir le chancelier allemand, et le président français main dans la main (Mitterrand – Khôl), voilà une image qui devrait suffire à calmer les ardeurs des anti européens. L'Europe n'est pas une prison, c'est ce que les français en font… Doit-on faire comme un enfant qui n'arrive pas à réaliser un puzzle et le jeter aux ordures. Non, l'Europe est l'avenir de la France.

En ce qui concerne le terrorisme tel qu'il existe aujourd'hui, je tiens juste à rappeler que la plupart des terroristes qui ont agi sur le territoire national était des français, et non pas des étrangers. La question de leur origine a une importance relative. Ils sont français depuis deux ou trois générations. Ce terrorisme « Low Cost » qui pousse les descendants des immigrés à se jeter à la gorge de leur frères français est une conséquence de notre incapacité à vivre ensemble. Il faudra l'anéantir mais également en détruire les causes. Et même si Marine Le Pen arrive à expulser tous les musulmans de France comme dans une utopie «nazie », il y aura toujours un risque. Il suffit d'une personne, il suffit d'une fois. L'idéologie islamiste doit être éradiquée et combattue. Lorsqu'il disparaîtra plus personne ne prendra les armes pour le glorifier.

Marine Le Pen est le résultat de nos craintes. Nous sommes notre propre avenir.