2019 - Liste 7 - Recap

campaspe

Fionavanessabis :


A l'école, pas un chat. Non, ils n'ont pas tous succombé aux oreillons. Ils ne sont pas sous le bâillon d'un détraqué qui se shoote au guano fossilisé de stégosaure. Ils ne sont plus là parce que je n'y suis plus. Si j'ai versé une larmichette le soir du 5 juillet après leurs adieux candides, je n'ai pas perdu le nord. J'ai simplement troqué mes cahiers et mes couleurs contre de légers bagages de paille. Et si j'ai cédé au plaisir de la variété culinaire sans pouvoir trancher entre mon couscoussier et mon caquelon à tartiflette, j'ai opté d'office pour une mallette entière de vaisselle en bambou. Si l'extrémité corpusculaire de mes dix doigts n'effleure plus en cadence les touches élimées de mon clavier numérique, si je ne suis plus aimantée par le Pôle Education, c'est que j'ai enfin quartier libre. J'empaquète le nécessaire à un roadtrip à quatre dans les Bardenas, et la crème solaire, les lunettes noires, le carnet de croquis et le livre de l'été dernier avec le marque-page arrêté en plein milieu n'ont pour but que de vider mon cerveau, pour apprendre à mon tour à bayer aux corneilles. Fini de seriner à ces têtes blondes et brunes l'art d'utiliser les pronoms, celui des lettres cursives et bouclées, les caractéristiques des mammifères ou des poissons. Finies les moult paires de lacets à (dé)faire et (re)faire, godets de gouaches et pinceaux sont propres, et les tabliers rendus. Pas si simple de ne rien faire quand on a toujours plusieurs casseroles sur le feu. S'asseoir dans un transat après avoir atteint le jackpot des dix mots de la liste imposée. Remettre à demain les soins aux plants de tomates devant un thé à la menthe fumant. Et savourer le silence, loin de la logorrhée des moins de six ans, et de leurs cris stridents. Je mets leur futur en jachère d'été le temps de me recomposer et c'est indispensable pour les restes de mon cerveau qu'empruntent tant de liens et de circuits imprimés afin de les instruire, de piquer à vif leur curiosité.

Ils ne m'en voudront pas, comme chaque année ils auront compris à mes traits tendus et à mes bras blancs que je manquais de sommeil tout comme de soleil. Ils m'ont fournie en stylos souvenir, en mugs de chouette maîtresse et en bijoux colorés car c'est aussi important d'être belle que d'être savante, et cela aura été leur manière de prendre congé. Ils ont su que pour être bientôt à marée haute en septembre, il fallait m'autoriser à être à marée basse.


Sy Lou (m.d. stégosaure)


Gros plan sur les plaques osseuses...

Gros plan sur les plaques osseuses du dos du STEGOSAURE. A quoi peuvent-elles bien lui servir ?

Gros plan sur la structure CORPUSCULAIRE d'un échantillon de peau prélevé sur une grenouille du XXIe siècle.

Il y a de quoi perdre le NORD aujourd'hui ! Madame Kakato, ès docteur en sciences, dirige le POLE scientifique de l'ECOLE des Amis de Darwin. De sa MALLETTE en cuir, elle brandit une solution supposée faire émulsionner les échantillons de peau du batracien pour prouver sa descendance directe depuis l'ère des dinosaures.

L'élève Ducobu n'en peut plus d'entendre, à défaut d'écouter, sa voix de crécerelle aigrie. Tant pis, il sacrifie son goûter en appliquant sur ses oreilles, chacun des deux OREILLONS d'abricots à moitié écrasés au fond de son cartable. Il cherche des yeux comment fabriquer un BAILLON pour faire taire cette prof revêche avant de la mettre à mijoter dans une COUSCOUSSIERE adaptée.

Tremblant de rage, il ne s'aperçoit pas que la solution prévue pour étudier les réactions chimiques s'écoule sur sa peau. Il ne comprend pas davantage pourquoi tous se retournent éberlués vers lui, au bruit incongru des écailles déchirant ses vêtements. Il ouvre alors la bouche pour pousser le seul cri d'horreur qui lui vienne : COOOAAAA !!!


Louve (m.d. pôle):


Oui, un jour j'irai au pôle
Je ne manquerai pas l'école
M'en fous des tartiflettes
J'emporterai ma mallette
Avec dedans, des oreillons       (abricots)
Juste un foulard pour bâillon
Y aura pas de stégosaure
Sauf, gelé, en ce nord

Et la lune ronde comme couscoussière
M'escortera de sa lumière corpusculaire !


Déchainons-nous (m.d. corpusculaire) :


Louis De Broglie

Positif ou bien négatif la boussole pointe le nord

Continu et discontinu ont engendré deux écoles

La lumière file à l'infini comme le fromage à tartiflette

L'indéterminisme se joue aux dés dans la mallette

Les électrons s'arrachent de l'enclume ourdissant les oreillons

Les molécules s'agitent et mettent le bruit blanc sous Bâillon

La physique relative devient aussi quantique qu'un Stégosaure

Photons naissants dérivent par quanta vers l'ultra Nord

Grain de matière s'échappant du corps noir de la couscoussière

La lumière de Louis s'égrène en poussière corpusculaire


Colonelle (m.d. tartiflette) :


Je trahirais tajines et couscoussière

Pour gaver milles valises et grosses mallettes 

De reblochons, lardons à tartiflette 

Meules dorées telles des lumières corpusculaire


Hélas ! Il faudra porter un bâillon 

Ou fuir loin les baisers, jusqu'aux aux Pôles

Que j'offrirais à mes copains d'école

Ou simulerais d'avoir les oreillons...


Ça évoquerait l'haleine de stégosaure   

Rebuterait les cowboys au moins jusqu'au Grand Nord !


Campaspe (m.d. couscoussière)


Cette fois je perds le Nord

Avec ce régime de stégosaure

Tu me reparles de pêches en oreillons

Et je te pose un bâillon

Je ne rêve que de tartiflettes

J'en achèterai une pleine mallette

Assez de cuisine corpusculaire

Rendez-moi ma couscoussière

Moi je suis de l'ancienne école

De mon monde les plats en sauce sont le pôle

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