2019 - Liste 6 - Recap
campaspe
Hercule foireux (mot déclencheur : plume) :
Hercule avait lu dans un canard, en gros caractères : « UNE FEMME TRUCIDÉE A COUPS DE PLUMES. »
Ce titre en machette de première page l'avait intrigué. Comment trucider une bonne-femme avec une plume ? Ridicule, absurde, cocasse cette histoire ! Il se résolut à aller acheter une bouteille pour réfléchir et se résolut résolument à aller regarder cela de plus près.
Aux portes du manoir, la porte était scellée par un ruban « scène de crime-défense d'entrée sous peine de poursuite en voitures hiper-mobiles » Comment un simple adhésif aurait pu interdire l'entrée à Hercule ? C'était vraiment mal le connaître et assurément, mal connaître sa réputation faite dans ses douze travaux ménagers. Son canif multi-outils, à sept lames identiques, en main en vint à bout en quelques heures de labeur acharné ! Eh, il n'était pas serrurier, non plus et les simples adhésifs de nos jours sont bigrement plus résistants que ceux de nos jours anciens !
Dans les pièces du bas régnait une odeur, identifiable entre toutes les odeurs identifiables, quand on a le flaire d'un ancien commissaire démis de ses fonctions pour bavures policières alcoolisée, trente morts, au bas mot, oui, quand même…
Une odeur de crime régnait donc, cela ne peut pas tromper un vieil éléphant comme Hercule. Mélangée à celle-ci, des remugles nauséeux de bigoudis flottaient dans les airs, car par terre, on ne sent rien. Mon Dieu quelle horreur, cela lui rappela son épouse. Il en eut l'estomac tout retourné, déjà qu'il avait mangé des bigorneaux au petit déjeuner, faute de tartines beurrées, car l'autre feignasse n'avait pas fait les courses. Il les rendit ipso facto dans un amas bigarré de dégueulis, d'où il put lire en filigrane dans la résille des méandres de vomissure, l'explication du mystère :
La femme était morte de rire à force d'avoir été trop chatouillée par son amant à coups de plume. Ah, l'amour ! Ah, ces amoureuxx* !
- Quelqu'un m'a appelée ?
- Non, Raymonde, retourne te coucher ! Mais, puisque je te tiens, y'a quoi à manger ce soir ?
* Deux « x » car au singulier le mot n'en prend qu'un. On est un puriste de l'aurtograffe, ou on ne l'est pas.
Etaine Eire (mot déclencheur : machette) :
Le COMMISSAIRE BIGARRER assit, à la terrasse du café Au BIGORNEAU, lie le « CANARD lyonnais » un journal qui répertorie tous les crimes de la ville non résolus.
Son œil, aiguisé, attira son attention sur une série de meurtres dont les victimes étaient, toujours, de jolies femmes que l'on retrouvait le corps tailladé à coups de MACHETTE de la tête aux pieds. Toutes les proies étaient vêtues de la même façon. Elles portaient une adorable nuisette rouge, de jolis BAS RÉSILLE et de magnifiques escarpins vernis à talon haut de douze centimètres. Un fait étrange, elles étaient toutes affublées de BIGOUDIS alors que ce n'était plus à la mode en 2020. Chaque cible avait d'inscrit, à l'aide d'une PLUME trempée dans leur sang, sur leur ventre la signature du meurtrier « The Rose ».
Le commissaire, qui était fort intelligent, ne comprit pas pourquoi l'enquête, simple en soi, n'avait pas été encore résolue. Il ferma son journal qu'il laissa sur la table et paya son expresso, en petites monnaies, et se dirigea vers le kiosque à journaux le plus proche. Il demanda à acheter le roman, à succès du moment, du célèbre écrivain, à l'eau de rose, Lawrence Graaf. Le livre avait pour titre « Le MANOIR de la Rose ». Ses pas le conduisirent, ensuite, au domicile de l'écrivain. Il sonna. Un majordome vint lui ouvrir, il lui présenta sa carte de visite et sollicita à être reçu par le maître des lieux ainsi que de son épouse. L'homme le fit rentrer et lui demanda de s'installer sur le canapé qui se trouvait dans le salon des visiteurs.
Le couple arriva ensemble et s'enquérir de la raison de sa visite si matinale. Le fin limier se leva et annonça l'arrestation de Madame pour les meurtres en série. La femme s'écroula en pleure. Son mari la regarda d'un air qui ne comprenait rien à ce qu'il se déroulait sous ses yeux. Elle admit, sans se faire prier, qu'elle ne supportait plus tous les messages d'amour que Monsieur recevait tous les jours de ses fans en furies. Certaines avaient l'audace de lui envoyer des photos de nues d'elles. Comme elles avaient eu l'idiotie de donner leurs adresses ce ne fut qu'un jeu facile, pour elle, de les retrouver et de les tuer. Elle se retourna vers le romancier et lui avoua qu'elle n'avait trouvé que cette solution pour lui dire combien elle l'aimait.
Caddie Rousselle (mot déclencheur : canard) :
Il faisait un froid de canard qui lui avait donné la chair de poule.
Le commissaire magret était entré dans le vieux manoir muni d'une machette. Il avait été déserté depuis plusieurs semaines et le grand flic s'était dit qu'il serait envahi de toiles d'araignées. Ce qui ne fut point le cas. C'était l'heure de se mettre à table, nappe bigarrée, assiettée de bigorneaux. Au lieu de cela, il avait eu l'intuition de revenir sur les lieux du crime. L'affaire de la femme en bas résille avait été classée. Suicide. Mais lui, le commissaire Magret, actuellement en vacances, était allé au-delà du règlement et, risquant son poste et sa carrière, à moins d'un an de la retraite, était venu vérifier un petit détail.
Cette plume de canard, posée sur le front de la victime dont la tenue vestimentaire se limitait à des bas résille et des bigoudis qui détonnaient sur le crâne d'une jeune femme au physique de rêve. Elle était allongée, sur son lit, les cuisses ouvertes. Elle n'avait pas été violée, non. Sur la table de chevet, une boîte de somnifères vide. Elle en avait avalé une vingtaine et la présence d'une bouteille de whisky vide attestait qu'elle les avait aidés à descendre avec du « trente ans d'âge ».
Cette plume. Elle n'avait rien à faire là, et le commissaire Magret s'était dit que la femme aux bas résille était la première d'une longue liste. Et il était revenu sur les lieux du crime, oui. Peut-être pour s'imprégner de son échec, car il n'avait rien pu faire pour prouver que la jeune femme avait été assassinée.
« Et elle n'a pas été violée ? Alors pourquoi cette position, cuisses écartées ? »
« Peut-être parce qu'elle était en train de faire l'amour. »
« Il n'y avait pas de sperme dans son… »
« Les capotes, ça existe, vous savez, ce n'est pas le monstre du Loch Ness. »
Le commissaire Magret, tandis qu'il grimpait les premières marches de l'imposant escalier, s'était rappelé ce petit courant d'air, la première fois qu'il était entré dans la chambre de la victime. Il avait renoncé à creuser de ce côté-là. Bien obligé.
Il pénétra dans la chambre où le petit courant d'air semblait l'attendre.
La grande armoire était ouverte. Au fond, il y avait une porte dérobée.
Il repartit en bougonnant. Un nom d'oiseau battit de l'aile et s'envola. Il était en vacances, il dut attendre une seconde victime du serial-killer.
Il était clair que les maisons où un passage secret sillonnait les murs avaient été mises au menu du prédateur. Le commissaire Magret s'imagina, une nouvelle fois, devant une bonne assiettée de bigorneaux.
Colonelle (mots déclencheur : Bi(-goudis, -gorneau, -garré)
Fabien Maréchal est libraire et fait de son mieux pour vivre de sa plume. C'est ce qu'il dit. C'est écrit sur la vitrine de son magasin. Maréchal pourtant, n'est pas que vendeur de livres.
Sous son allure de vieux garçon retranché dans un petit monde de papier, il travaille comme conseiller de la police scientifique. Expert en graphologie, il traque également sur le web, pervers et criminels, en se faisant passer pour un utilisateur lambda sur différents sites d'écriture et de réseaux sociaux.
Autrefois, son épouse Maeva avait été retrouvée assassinée dans une luxueuse chambre d'hôtel. Un salaud de psychopathe l'avait tailladée à la machette et lui avait enfoncé dans la bouche un bas résille. Le même modus operandi répété au moins cinq fois. Toujours des victimes rousses.
Le commissaire de l'époque, impuissant dans ses recherches, n'avait glané aucun indice, impossible de faire avancer son enquête. Mais Maréchal, en aucun cas ne s'était laissé abattre. Il avait fait des recherches de son côté. Une année d'investigation seul ! Et il avait réussi à trouver le coupable, un riche homme d'affaires vivant dans un manoir en Normandie.
Bluffé, le commissaire lui avait alors proposé de travailler pour la police.
Lorsque Virginie Dubois, dite « Colonelle » était entrée dans la librairie, elle ne s'était pas aperçue que sur un bout de papier posé sur le comptoir, était écrit:
BIG orneaux
BIG oudis
BIG arrer
Nota: Un gros coup se prépare.
Source: le type au paragraphe étoilé. Voir * * *
Surveiller: prochain canard du week-end.
Fionavanessabis (mot déclencheur : résille ) :
Le commissaire Joël Machette ne dit mot. La victime est belle, d'une beauté presque irréelle. Avec sa chevelure enroulée en un chignon voluptueux, retenue par une fine résille et un peigne à mantille, l'arrière de la tête est d'une symétrie parfaite. Mais à son oreille, une seule boucle formée d'une plume argentée et recourbée. L'autre oreille est nue. Il admire le nez de la jeune femme, bien découpé contre le parquet sombre. Sa robe bigarrée de flamenca lui donne un air de poupée noyée dans un flot de tissu. Sur le meuble bas, gît celle de ses boucles qu'elle ne porte plus, à côté d'une tasse à café. Dans la soucoupe, les restes d'un canard.
Le policier se remémore l'accueil glacial qu'on lui a fait et déglutit avec peine : la grand-mère en bigoudis, avec le regard en coin, le jeune danseur à la moustache fine et au teint livide, un cousin égaré du manoir de la famille Addams, et cette curieuse odeur de bigorneau qui plane dans l'escalier habillé de velours défraîchi. L'affaire risque d'être difficile ; pas d'arme, une seule marque à peine rosée dans la nuque, aucune effraction, des alibis nocturnes pour toute la maisonnée, de la méfiance à foison que n'expliquent pas complètement l'espagnol comme langue de prédilection et la barrière que représente le français pour cette famille. Pas de mobile, pas de suspects, tout lui échappe pour le moment, mis à part le corps. Ce sera son point de départ obligé.
Louve (mot déclencheur : commissaire) :
Ouf ! Se plaisait à penser le COMMISSAIRE Lavandin, me voilà en vacances pour une bonne quinzaine. Plus de délinquants à questionner, de querelles de voisinage à démêler, je vais pouvoir enfin aller à la pêche. Pas à la mare aux CANARDS, mais à la grande bleue, ramasser des BIGORNEAUX.
Tous les ans, il partait en « villégiature » en Bretagne. La maison qu'il louait chaque été n'était certes pas un MANOIR, bien trop modeste pour cela, mais il avait des goûts simples et cette petite bicoque lui suffisait bien.
Et c'est ainsi que dès le lendemain de son arrivée à St-Jacques, par un matin ensoleillé, il retroussa son pantalon et, pieds nus, rejoignit d'un pas alerte les rochers affleurant à marée basse. Il vit de suite que la pêche serait bonne et commença sa « cueillette » en sifflotant gaiment. Il appréciait de se retrouver là, au royaume des crabes et crevettes qui se faufilaient bien vite dans les trous, sous la roche, à son approche. Et, comme l'eau était fraîche et translucide…
Mais soudain, ce qu'il vit, fit qu'il s'étrangla presque. Là, entre deux rochers gisait un corps. Un corps de femme ! Elle était habillée d'une robe rouge et ses longues jambes étaient gainées de BAS RESILLE noirs. Ses longs cheveux blonds, frisés naturellement, sans nul besoin de BIGOUDIS, baignaient en partie dans quelques centimètres d'eau. Un boa de PLUMES blanches entourait son cou comme un collier et retombait sur sa poitrine…et là, ce que Lavandin n'avait pas remarqué à cause de la couleur du vêtement, c'était une plaie nette et profonde, qui coupait en deux le sein gauche, d'où une large tache d'un rouge sombre s'était échappée.
Malgré la brise tiède, le commissaire frissonna, c'était certainement une MACHETTE qui avait provoqué cette horrible coupure. Il s'approcha encore un peu. La femme avait les yeux ouverts, son regard BIGARRE de bleu et vert, semblait tout juste surpris.
Pauvre fille ! Il soupira tout en extrayant son portable de sa poche pour prévenir son ami et confrère, le commissaire Moulin.
-Martin, c'est Jules, radines-toi vite fait, on a un gros problème à la plage du Platin !
-Mais…t'es pas en vacances ?
-Plus à cette minute hélas, car tu crois que je vais te laisser te dépatouiller tout seul, c'est un meurtre mon vieux !!
-Après avoir raccroché, et le moment de mauvaise surprise passée, Jules se frotta presque les mains :
Un crime, en vingt ans de carrière, il n'en avait jamais eu à résoudre, et même si ce n'était pas son secteur, il allait enfin pouvoir se régaler !!
Damien Nivelet (mot déclencheur : commissaire) :
Au soir de sa vie, le COMMISSAIRE prend sa PLUME pour raconter le crime le plus effroyable de sa longue carrière...
Il se rappelle l'endroit : la boîte de nuit le MANOIR. Il se remémore l'instant : il était en train de manger des BIGORNEAUX avec son beau-frère quand on l'a appelé. C'est à peine s'il ose penser à l'arme du crime : des BAS RESILLES ... La femme du patron de la discothèque, couturière de son état que l'on surnommait méchamment "CANARD" du fait de la forme de son visage avait été retrouvée entourée de BIGOUDIS en tous genres. C'était effroyable : cette personne avait l'habitude de BIGARRER les vêtements qu'elle confectionnait (à la MACHETTE, on aurait juré).... Il décida de l'arrêter sur le champ! Et oui, il était divisionnaire à la brigade du mauvais goût.... Sale métier !
SyLou (mot déclencheur : canard ) :
Sur la lande ventée, dans le vieux manoir...
Sur la lande ventée, dans le vieux MANOIR prisonnier de l'épaisseur d'une nuit d'hiver, la baronne de Millepertuis minaude à son amant :
« Je ferais bien un CANARD dans votre verre de cognac, très cher… »
Elle se penche par-dessus l'assiette de coquilles vides de BIGORNEAUX, restes du repas frugal partagé avec sa dernière conquête et trempe son sucre dans le breuvage BIGARRE. De façon théâtrale, elle ôte la RESILLE enserrant ses cheveux auburn et libère d'un seul coup ses longs cheveux qu'elle secoue pour capturer les reflets du feu de la cheminée.
Un instant sous le charme, le jeune homme se demande si elle a recours à des BIGOUDIS pour obtenir une telle souplesse dans cette crinière indomptable. Ses yeux glissent plus BAS, pour apercevoir, mal camouflées par le canapé, des PLUMES aux rémiges abîmées.
« Voilà la preuve que j'attendais : ces plumes sont bel et bien les restes de ceux qui m'ont précédé, pense-t-il, amer, et frémissant de peur. Il est temps de démasquer la coupable ».
Se levant brusquement, il s'exclame d'un ton péremptoire :
« Madame, je suis en réalité COMMISSAIRE de police, requis pour arrêter celle qui se fait appeler La Croqueuse de Poulets. Au nom de la loi, je vous arrête ! Tendez vos menottes que je vous enchaîne !»
Aussitôt dit, ladite croqueuse extirpe de son sein une MACHETTE avec laquelle elle tranche d'un seul coup la tête du pauvre garçon. Quelques plumes volètent de ci, de là pour aller se poser près du feu…
Sur la lande ventée, dans le vieux MANOIR prisonnier de l'épaisseur d'une nuit d'hiver, la baronne de Millepertuis ordonne à son cuisinier :
« Edouard, préparez-le pour ce soir à la sauce poulette ! »
Campaspe (mot déclencheur : manoir) :
Le manoir semblait sommeiller dans la moiteur de l'été : Les volets bleu canard étaient clos. Seule la stridulation des cigales se faisait entendre. Lorsque le commissaire tira sur la poignée de la sonnette, un tintement grêle retentitdans le lointain, mais nul bruit ne semblait attester d'une présence dans la grande bâtisse. Il faillit repartir : l'appel anonyme qu'avait reçu ses services était sans doute une plaisanterie. Par acquis de conscience, il poussa la porte qui céda. Il entra avec précaution. Tous les occupants devaient être sortis. Dans la chambre une robe bigarrée avait été jetée sur le lit en compagnie d'un boa de plumes et d'une paire de bas résille noirs. Un curieux peigne décoré de nacre et de bigorneaux était posé sur la coiffure. Laventin entra dans la salle de bain : Une boite contenant des bigoudis de mousse avait été renversée dans la baignoire encore pleine d'une eau rougie. Au fond de celle-ci il aperçut la machette.
C'est rigolo :)
· Il y a plus de 5 ans ·Sy Lou