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Mitaine Crocq

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T'as débarqué dans ma sphère, vaporeux comme l'éther

un jour où j'n'avais que faire, où tout était à refaire

un jour où j'avais planifié de me petit suicider

casa toujours pimpante, nettoyé, balayé

autour de moi, partout, c'était l'encéphalogramme plat

tous lieux, toutes choses me hurlaient « bouge de là »

tu m'as abordé, macédonien, léger

depuis ces mots dans ma tête ne cessent de tourner

alors non, tu ne savais pas synthétiser

mais t'avais tant de choses à dire, à imager, que j'ai pardonné

Ces mots, j'les ai lus, répétés, puis relus

davantage encore depuis que je ne te sens plus

ce fameux soir, j'ai joué au blasé, invoquant Morphée

j'aurais mieux fait de jouer l'émerveillé et de rester éveillé

tu m'as laissé là, avec ces images de toi

battant le pavé, cigarette entre les doigts

avec pour compagnon le seul bruit de tes pas

tu m'as laissé là, avec ces images de toi

humant l'air, le sens en émoi

filtrant cette effluve de cuir et de patchouli chinois

tu m'as laissé là, avec ces images de toi

griffonnant sur une nappe, créant un monde à toi

insufflant la vie aux Muses de ton choix

Encore aujourd'hui, j't'imagine assis, à la terrasse d'un café

regard hagard, soufflant sur une tasse de thé

souvent je m'arrête, et choisis cette chaise, là

et m'assieds discrètement, comme pour ne pas effrayer ce qu'il peut y rester de toi

Encore aujourd'hui, rentrant en pleine nuit

j'entends ton pas, qui de trop près me suit

moi je fuis, et monte le son de mon mp3

je tente de te laisser, 30 mètres derrière moi

Au cours de la soirée, ils passent Call me maybe

bouffée haineuse pour ces abrutis

bêlant des paroles, imbibés de houblon

sans aucun respect pour les hommes aux mots

Demain, promis, je détruis ces images de toi

ces clichés, ces polas, je monte un feu de joie

j'les observerai monter en spirales vers le faiseur de rois

nulle crainte, je garde assez de toi avec moi

ton front, tes lèvres, ta voix d'alto

tes mains, ton musc, ton perfecto

tes lignes, ton sourire, tes petites mots

Demain, promis, je me plie à ton silence

et le long travail d'oubli je lance

Demain, promis, je fais mon César

et à la 3ème personne parlerai en ta mémoire

Un jour, « I have a dream », Martin a dit

demain je déclarerai : « I once knew T. »

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