266 jours

emilio

                         266 JOURS

  Lui

C’est arrivé ! Ma femme est enceinte ! Elle a fait tomber quelques gouttes d’urine sur une carte réactive et le diagnostic est tombé ! Je n’en reviens pas, je crois que je suis encore plus ému qu’elle : elle est enceinte ! Ca fait si longtemps qu’on attend cet évènement, qu’on n’osait plus y croire ! Tant de fois à espérer ensemble lorsqu’il y avait deux jours de retard dans ses règles, et ensuite la déception sourde, silencieuse, pour ne pas faire mal à l’autre, où l’on se réconfortait en attendant le mois suivant. Cette fois-ci, c’est fait ! L’embryon doit avoir 3 semaines et mesurer un peu plus d‘un millimètre et il a déjà des battements cardiaques ! Ca veut dire que ma femme porte en elle une autre vie, infiniment petite mais si réelle et pleine de promesses !

 Elle

 La vie est étrange et cruelle. Pendant si longtemps, on s’est dit heureux, et le bébé rêvé, espéré, attendu par tous les deux, représentait la seule chose qui manquait à notre bonheur. On le voyait comme l’aboutissement de notre couple, le lien sacré qui pérenniserait notre union, et nous permettrait de vieillir ensemble en regardant grandir notre enfant. Mais le destin se fout de nos rêves. Il abîme tout, il casse, il détruit, il provoque nos larmes là ou il aurait dû faire jaillir des rires... Car, à quoi bon avoir un enfant de lui, maintenant que je sais que mon mari va mourir... Le médecin qu’on est allé voir a dit : “je ne vous cache pas que les résultats des analyses sont alarmants... Le lymphome est un cancer du sang assez proche de la leucémie... Il va falloir qu’ils subisse des soins intensifs dans les prochaines semaines, nous allons devoir l‘hospitaliser d‘urgence”...

 Je n’ai pas le moral, je ne sais pas comment il fait pour sourire tout le temps comme ça en me couvant des yeux, en regardant mon ventre... En plus, je me sens nerveuse, fatiguée, j’ai les seins qui se tendent comme pour me signifier que la machine est en marche, et que la vie pointe en moi... Il y a une voix qui me dit : petite, tu va accomplir l’acte le plus important de ta vie de femme et une autre, plus insidieuse, qui me martèle sans cesse que c’est inutile. Sans son père, à quoi bon mettre un bébé au monde. Ma vie s’essouffle. Ma vie avance comme un cul de jatte.

 Lui

Je suis rentré à l’unité 26. Je suis allongé sur un lit d’hôpital, vous savez les lits en fer avec ces draps blancs amidonnés et ces couvertures marrons sans âme. On m’a mis une perfusion. J’entends des voix dans le couloir, des portes qui claquent, des chariots qui roulent. J’ai vue sur des immeubles blancs qui, lorsque le ciel est bleu, me font penser à un paysage de carte postale, quelque part au Maroc.

Ce matin, j’ai demandé à un médecin comment était un bébé à 4 semaines. C’est un petit haricot, m’a-t-il répondu, et cette image réconfortante m’a poursuivi toute la journée... Un petit haricot ! C’est merveilleux qu’elle et moi ayons conçu cette petite vie en forme de haricot, si prompte à grandir, à grandir, à devenir un jour un petit enfant !

 Elle

Son absence me pèse... Je vais le voir tous les jours à l’hôpital. Il me couve comme si c’était moi qui étais malade. Dès que je rentre dans sa chambre, il se redresse avec sa tête de petit oiseau malingre (c’est fou ce qu’il a perdu de poids, de cheveux avec la radiothérapie !) et s’agite pour que je m’assoie à grands renforts de gestes... Il ne se rend pas compte que je vais bien et qu’il est en train de crever, tout entier à l’idée de prendre soin de moi...

Il veut que je lui parle de mes petits tracas, de mes seins qui ont augmenté de volume, qui me font mal, des tiraillements de mon ventre, de mes nausées, de mes insomnies dont je ne sais pas si elles sont provoquées par mon état ou le stress de sa maladie, de mes envies fréquentes d’uriner, de ma température ! Oui ! Ma température l’intéresse ! J’ai envie de pleurer, mais il ne faut pas, il faut que je me ressaisisse... Après tout, si je n’étais pas tombée enceinte, le crabe l’aurait quand même rattrapé, et ce bébé l’aide à vivre ! Oui, ce bébé doit l’aider à vivre et à se battre !

 Lui

Je suis sorti hier soir. J’ai demandé quelques jours de répit pour être près de ma femme et la réconforter. En me sachant près d’elle, elle se fera moins de soucis. Elle dit qu’elle n’a pas d’appétit, qu’elle ne dort pas. Avec toutes ces hormones qui affluent en elle, ça modifie son métabolisme. Et puis je sais que la vie avance en elle à toute vitesse, comme un TGV... Le bébé doit faire au moins trois centimètres maintenant ! Ces bras, ses jambes poussent... Son visage se forme, sa bouche, ses yeux, ses oreilles se dessinent.... Il doit lui ressembler... Elle est si gracieuse avec ses longs cheveux noirs qui tombent sur ses fines épaules. Avant, elle n’avait pas les yeux tristes, mais la tristesse de son regard, je m’en suis aperçu, la rend encore plus belle, plus vulnérable... Je veux la protéger, lui dire combien je l’aime...

 Cet embryon qui s’ébauche en elle, se sculpte miraculeusement à force de cellules neuves, saines, incroyablement porteuses de vie, me fascine. Si je pouvais voir à quoi ressemble notre petit être aujourd’hui, j’en serais comblé. Je me suis agenouillé devant ma femme, assise près de la fenêtre et j’ai doucement posé ma tête contre son ventre pour me rapprocher d‘eux. Elle a posé sa main sur ma joue et j’ai fermé les yeux.

 Elle

Je regrette qu’il ne peigne plus depuis sa maladie...

 Il savait rendre comme personne la mélancolie des visages, des paysages frôlés par le temps, avec le souci constant de trouver leur lumière intérieure. C’est un grand artiste, il a toujours su capter l’indicible vérité des êtres et des choses. Il dit que c’est le vide qui permet au plein d’exister, que le sujet ne peut être éclairé que si la notion de l’espace autour de lui est respectée. Son corps est en souffrance. Il prend toutes sortes de gélules, sûrement de la morphine, mais il ne semble pas malade, comme s’il n’avait pas conscience de sa finitude et de sa mort.

Peut-être qu’en restant loin d’elle intellectuellement, il parvient à repousser son échéance... Je n’ai pas la même attitude que lui, j’ai complètement intégré cette notion et j’en souffre beaucoup, sans doute parce que je vais donner la vie et qu’à la sentir vibrer en moi, je la sais si fragile, si peu fidèle, oui si peu fidèle. J’ai des fourmillements dans les bras, la nuit je souffre de crampes et l’appétit me manque. J’ai honte de vivre ma grossesse avec autant d’intensité, réceptive à tout ce qui vient de mes entrailles, des profondeurs de mon corps, comme si cette activité souterraine occultait parfois mes propres sentiments pour l’homme que j’aime de toute mon âme, dix fois, cent fois plus fort que ce bébé qui aspire mes forces et m’empêche de réfléchir sur mon avenir.

Lui

Ca y est, notre enfant bouge ! Ce n’est plus un embryon, mais un fœtus ! La chimiothérapie me fatigue, mais le moral est bon ! Nous allons nous en sortir ! Il faut qu’on se batte pour le petit ! Je vais guérir ! Je vais guérir ! Putain, je vais guérir ! Je vais envoyer cette merde de cancer ailleurs ! Il me squatte, il m’emmerde ! Il m’empêche de courir vers ma femme et de lui dire combien je l’aime, combien j’aime ce qu’elle est en train de concevoir ! Si tu savais, chérie, comme je l’ai attendu cet enfant... Il est ma plus belle oeuvre, écrite avec toi, sur le parchemin de notre amour... Oublie que je suis malade, oublie le crabe... C’est sans importance, il n’existe pas, il est juste un tas de cellules pourries qui se baladent en moi pour me faire mal, se reproduisent sans cesse pour mieux me vaincre, mais il n’a pas d’âme, il n’est pas la vie, il n’est pas l’amour, il n’est pas l’espoir...

 Il est ce qu’il faut rejeter... Écoute-moi, mon cœur, nous sommes plus forts que cette saleté ! Demain, je crois que je vais sortir, je pourrai te remonter le moral, te faire rire... Tu aimais tant rire avant, pour un rien, pour des bêtises, j’adorais quand tu te laissais aller au bonheur et que tes yeux brillaient !

 Elle

J’ai des palpitations, mon cœur s‘emballe pour un oui ou pour un non. Mon gynécologue veut que j’aille le voir ou que je lui téléphone dès que ça ne va pas. Il sait pour mon mari. Il m’a raconté que le bébé ressentait mes émotions, que mes poussées d’adrénaline accéléraient son petit cœur... Pourquoi fait-il tout comme moi... Ne puis-je pas laisser mes angoisses et mes peines remonter à la surface, sans qu’il ne vienne les ressentir lui aussi, comme un reproche ? Le bonheur doit se partager et les chagrins aussi. Qu’il sorte, s’il ne veut pas de moi ! Après tout, il n’est qu’un étranger qui aspire mes sentiments contre mon gré, ma volonté de penser à autre chose qu’à lui... Pourtant, je ne lui demande pas de me respirer, de voler tout mon oxygène à l’abri de sa bulle, à l’abri du monde et des injustices... Je ne lui demande pas d’écouter ma voix lorsque je parle seule, ni de pleurer avec moi lorsque je m’endors le soir et que je pense à mon mari qui souffre, pendant que mon ventre grossit de jour en jour, avec cet autre qui attend de me rencontrer, de me faire oublier jusqu‘à son existence...

 Lui

Nous avons fait l’amour dans notre grand lit et ça nous a bouleversés. J’étais sur elle et je pleurais, et elle aussi pleurait en caressant mes joues et en me serrant contre elle à m’étouffer. Je n’ai jamais rien ressenti de pareil. Une émotion si forte que j’aurais pu avoir envie de me laisser mourir, parce qu’après il fallait revenir à des choses plus ordinaires, comme de dormir l’un contre l’autre en chien de fusil, comme de se dire bonsoir et essayer d’oublier que le temps perdu ne se retrouve pas, que les moments les plus délicieux ne sont que des instants si courts qu’il faut se les garder bien au chaud dans sa mémoire pour affronter les épreuves de la vie.

 Je suis si bien, même si je sais que je ne suis pas immortel, même si je sais que je suis en soins palliatifs et que la mort rôde autour de moi sans faiblir, dans l’attente d’un instant d’abandon pour m’emmener avec elle loin de celle que j’aime et de mon enfant qui m’attend pour me prendre la main. Mais il me semble déjà le connaître, ses traits, ses yeux, son visage ne me sont pas inconnus, il aura forcément beaucoup d’elle, beaucoup de moi...

 Demain, je vais prendre une toile et des pinceaux, et je vais travailler. Il faut que je me remette à l’ouvrage pour sceller le lien qui nous unit tous les trois, il faut que j’aille à la rencontre de mon enfant, puisqu’il ne pourra peut-être pas venir à moi...

 Elle

J’en suis au cinquième mois et il m’arrive quelque chose de merveilleux ! Ce bébé, que j’avais un instant cru rejeter parce que je ne le sentais pas vraiment vivant, s’est mis à bouger en moi, légèrement, comme les ailes d’un papillon ou la caresse du vent ! Je respire mieux, j’ai l’impression de prendre mon envol en même temps que lui !

 Mon mari s’est remis à peindre derrière son chevalet... Une toile unique qu’il reprend à chaque fois qu’il sort de l’hôpital pour ses courts séjours et qu’il ne veut pas que je regarde... Mais je n’ai pas voulu le trahir, je n’ai jamais la tentation de soulever le drap qui recouvre son oeuvre. Il est là, en face de moi, qui me sourit, entre deux essais de peinture. Je le sens concentré sur ses lignes, ses couleurs, la lumière qu’il essaie de voler à l’ombre... Le temps semble s’être arrêté, comme si la maladie l’avait oublié, comme si notre amour si fort avait repoussé au loin les caprices du destin... J’ai toujours faim, je n’arrête pas de manger, je ris, je retrouve la force qui était en moi et que j’avais volontairement aliénée... Je me dis que c’est à cause du petit être qui pousse dans mon ventre, qui lance des coups de pied, même en pleine nuit, qui fait des ruades, des galipettes pour me faire rire. Parfois, même, je sens une bosse, et je la caresse doucement... Je sais que c’est lui, ma promesse, qui se frotte contre moi...

 Le gynécologue m’a dit qu’il commence à sucer son pouce pour pouvoir téter à la naissance ! C’est incroyable comme la nature est bien faite... Comment sait-il, cet avorton, qu’il va téter, qu’il va naître, qu’il va me voir enfin ? ! Toutes ces molécules de vie intelligentes qui poussent vers sa perfection, vers son intrusion réfléchie dans le monde, je n’arrête pas d’y penser ! Je me dis que c’est fabuleux !

  

Lui

Elle n’a jamais été aussi resplendissante ! Ses seins ont gonflé comme des fruits mûrs au soleil, sa chevelure s’est embellie, sa peau même a pris la couleur de la pêche. Et elle est si ronde, si fertile, si prodigieusement femme que je la dévore des yeux dans le moindre de ses gestes.

 A l’échographie, on lui a dit que c’était un garçon ! Elle en est si heureuse ! Un garçon de moi ! Et il est en train d’entrouvrir les yeux, il entend nos voix, baille, caresse sa bulle ! Je me sens porté en avant, comme si le cancer n’existait pas, comme si l’hôpital où je passe le plus clair de mon temps n’était qu’une parenthèse à l’évènement le plus important de mon existence... Je ne suis pas comme les autres malades, je suis porté par le désir d’accompagner ma femme vers sa délivrance, de voir naître notre enfant et de faire un bout de chemin avec eux... Et puis il y a ma toile et le portrait que je réalise de mémoire... Je me suis toujours demandé si l’on n’avait pas une mémoire de ce qui sera, comme on a une mémoire du passé... Les bébés ont bien la prescience de se positionner la tête en bas pour pouvoir sortir, de savoir franchir le tunnel au bout duquel est la lumière et la vie...

Elle

Ca m’a fait tout drôle quand j’ai vu les tâches de ce liquide épais et jaunâtre qui s’écoulait de mes seins sur mes vêtements. J’ai ressenti un frisson délicieux en m’apercevant que c’était du lait ! Mon corps programme tout, sans faillir, à mon insu... et je n’ai qu’à me laisser faire...

 Il me suffit de manger pour nourrir mon bébé, de lui parler pour qu’il reconnaisse ma voix, de le rassurer en le caressant à travers la paroi de mon ventre...

 La seule véritable difficulté consiste dans les préparatifs de sa venue. De longue date, nous avons convenu de la pièce qui serait sa chambre, et nous nous sommes mis à la décorer avec entrain, choisissant le papier peint, le berceau et tout ce qui se prête à un pareil évènement... Je commence, non sans appréhension, à ressentir les premières contractions utérines.

Lui

Je sors plus souvent de l’hôpital. Les médecins sont compréhensifs, ils m’autorisent à voir ma femme et à l’accompagner dans ces instants si exaltants qui précèdent la naissance. Les médicaments qu’ils m’administrent calment ma douleur et me maintiennent dans un état satisfaisant. J’ai l’impression d’avoir droit à une sorte de rémission, comme si le destin avait oublié de me rappeler à son bon souvenir... Je me prends même à espérer que tout puisse finalement se dérouler comme nous l’aurions souhaité... Je vais même jusqu’à m’imaginer dans mes vieux jours, faisant sauter mes petits enfants sur mes genoux, tout en plaisantant sur le mal qui a failli m’emporter de longues années auparavant...

 Près de la véranda, en plein dans la lumière du jour, je continue à peindre ce visage dont les traits et l’expression se font chaque jours plus précis, comme si sa réalité ne fait aucun doute... Ma main n’a qu’à effleurer la toile pour tracer précisément ce que ma pensée suggère...

Elle

Mon bébé semble pressé de me connaître... Je ressens de plus en plus son poids dans le bas ventre... Je l’imagine baignant dans les eaux, tête en bas, prêt à sortir...

 J’ai préparé des chemises en coton, des brassières, des couches et autres accessoires indispensables pour l’accouchement. Mon mari semble impressionné par mon activité soudain décuplée... Je nettoie, je frotte, j’astique à tour de bras, comme le ferait n’importe quel animal préparant son nid. Je sens que ça l’amuse derrière son chevalet et qu’il m’observe à la dérobée d’un oeil amusé. Il m’aime ! Je l’aime ! C’est comme si le soleil n’inondait que nous !

 Lui

J'ai fini de peindre ce visage qui m’obsédait, au point que j’y pensais encore certaines nuits sur mon lit d’hôpital, après qu’on m’ait administré les derniers soins.. J’en suis si soulagé. Il fallait que j’en vienne à bout... D’autant plus qu’une fatigue d’outre-tombe me gagne, s’insinue en moi invariablement depuis quelques jours... Je suis las, comme si j’avais perdu la guerre avec ce foutu cancer... Ma femme a des contractions douloureuses... Elle a mal au ventre, aux reins, et sa douleur occulte sa vision qu’elle a de moi... Je pense que son ventre lui pèse de plus en plus, que le moment approche pour elle de libérer notre fils...

Elle

C’est brutalement qu’il a fallu que je parte à la maternité pour accoucher. J’avais si mal, je respirais si fort, que mon mari a appelé un taxi de toute urgence... Ensuite, j’ai aidé mon enfant à naître comme le font toutes les femmes, sans ménager ma souffrance, avec seulement l’idée de l’aider à sortir, sortir... J’ai senti que la délivrance arrivait quand la sage-femme m’a demandé de ne plus pousser, d’inspirer, de souffler... de souffler encore... Et il a crié son envie de vivre à pleins poumons pendant que je me vidais de toute mon énergie... Ensuite, ils ont coupé le cordon qui le retenait à moi.

 Lui

Ils m’ont mis sous respiration artificielle...

Je sens la vie s’en aller par tous les pores de ma peau, mes veines se vider de leur sang, mon cerveau se liquéfier... Ils sont plusieurs autour de moi, des anges avec des ailes blanches... J’ai des tuyaux qui me rentrent dans la bouche, le nez... Je me refuse à mourir...

 J’essaie de m’accrocher à l’idée que ma femme est en train d’accoucher si près de moi... Si loin de moi... En la mettant dans son taxi, je lui ai fait promettre de ne pas regarder avant longtemps le visage de ce jeune homme que j’ai peint... Je sais qu’elle tiendra sa promesse... Il faut que le temps s’écoule avant de le faire naître une deuxième fois...

 Elle

Mon fils est un garçon plein de vitalité ! Il grandit à vue d’œil ! Il est si gentil et aimé de tous !... Je sais que son père aurait été fier de lui...

J’ai eu très souvent le désir de regarder ce qu’il y avait sur la toile peinte... Mais j’ai attendu de longues années avant de le faire, comme il me l’avait demandé...

 Cette toile, c’est le portrait de son fils, de notre fils lorsqu’il aura vingt ans...

 C’est le lien si fort qui nous unissait tous les trois et qui continue d’exister à chaque minute de notre existence, au fur et à mesure que notre enfant grandit et qu’il ressemble de plus en plus à l’image que son père avait inventée de lui.

  • Il manque un bout de phrase la fin de la page 15, sans doute que cette nouvelle est trop longue et se trouve parfois rognée en fin de page. ll faut lire : "Mon fils est un garçon plein de vitalité ! Il grandit à vue d’œil ! Il est si gentil et aimé de tous !... Je sais que son père aurait été fier de lui..."

    · Il y a plus de 12 ans ·
    Photo 007 54

    emilio

Signaler ce texte