3. Les riches heures du contrôleur Frank Di Nero

facteur_temps

Episode 3 : Franck met le feu à la lagune 

Dans son bureau climatisé de la tour Bracowicz à Hong Kong, le contrôleur international Franck di Nero reçoit un appel d’Italie : les frères Aulaski, fondateurs de l’empire Cegidoff  lancent une OPA hostile sur Bellaciao S.p.A, la filiale transalpine du groupe. Insatiables Russes.

Eduardo Bracowiz, président de la holding, décide d’envoyer Franck sur place afin d’écarter la menace.

Une heure après avoir décollé de Rome, Franck se pose sur la piste 22L de l’aéroport Marco Polo à Venise. Le commandant de bord Andrianjafy propose à Franck d’effectuer le vol dans la cabine : longer la lagune et distinguer en finale les petites îles juste posées sur la brume restera un moment de grâce dans la vie du contrôleur international.

Franck doit rencontrer Mikhaïlov Aulaski dans un salon de l’hôtel Danieli. Aulaski, mère tchétchène et père calabrais, à la tête de l’empire Cegidoff n’est pas à proprement parler un tendre. Avec ses quatre frères, Joe, Jack, William, et Averell, ils chassent en bande et flairent comme personne les proies juteuses de la high tech. Ils s’en emparent et les pompent ou les dépècent.

En 30 minutes, le motoscafo réservé par Stefano emporte Franck de l’aéroport Marco Polo vers le débarcadère du Danieli. Pendant la courte traversée, Franck consulte  son ordinateur portable. Il accède en quelques secondes aux derniers chiffres de la S.p.A Bellaciao : la technologie MyReport lui offre une présentation claire et concise des données financières de la filiale ainsi que de son activité commerciale.

Formatées pour le web, apparaissent sur son écran les informations de marge brute par filiale, pôle d’activité, canal de distribution. Il zoome au niveau des clients, des familles de produits et des articles vendus. La mise à jour en temps réel des tableaux élaborés avec MyReport lui donne un avantage concurrentiel pour contrecarrer l’offensive Aulaski.

La technologie MyReport déployée par CARGO est vraiment exceptionnelle : la connaissance la plus intime de l’activité de la filiale Bellaciao rendue accessible depuis n’importe quel accès internet plonge Franck dans un état euphorique. Etat à peine tempéré par l’effroi provoqué à l’idée qu’un Aulaski puisse s’en emparer. La rigoureuse politique de sécurité est un solide rempart contre de telles ambitions.

Avec Aulaski, la négociation avance lentement. La tactique de grand maître des échecs du prédateur semble lui donner l’avantage, lorsque soudain, un coup de théâtre se produit. Boris, son fidèle secrétaire qui verse vodka sur vodka aux deux protagonistes, se prend malencontreusement les pieds dans les tapis du Danieli et renverse son plateau sur un des candélabres qui éclaire faiblement la scène.

En un instant les tentures s’enflamment et la fournaise devient insupportable. Aulaski s’agrippe désespérément à Boris, les deux hommes sont tout feu tout flamme et se précipitent instinctivement vers la verrière du salon qui vole en éclat. Le couple s’éteint finalement sous les flashes des Japonais, voyeurs impudiques, dans l’eau glacée du canal di San Marco. Les deux hommes nagent vers le Traghetto di San Toma qu’ils prennent à l’abordage – on ne se refait pas – puis jurent, mais un peu tard que Venise, c’est fini.

De son côté, Franck parvient miraculeusement à s’échapper, et à regagner le Palazzo Novella dans lequel Bellaciao S.p.A dispose de quelques bureaux. Ayant rendu compte de son entretien à Eduardo Bracowicz par vidéo conférence, Franck s’octroie quelques instants de détente avant de retourner à Hong Kong.

Stefano lui fournit 2 places pour Nabucco donné ce soir à la Fenice. Déjà engagé par ailleurs, il demande à Lisa Virni, responsable de la communication de Bellaciao, d’accompagner Franck à la représentation. Celui-ci ne laisse pas la blonde vénitienne indifférente et, la représentation terminée, c’est autour d’un plat de spaghetti alle vongole et d’une bouteille de Soave Classico, qu’elle le prie de lui raconter à nouveau la scène du salon. Tard dans la nuit, la brume a envahi les ruelles de Venise et, craignant de ne pas retrouver son hôtel, Franck demande à Lisa de bien vouloir l’aider à retrouver son chemin. La légendaire serviabilité italienne n’est pas prise en défaut.

A suivre…

Signaler ce texte