4:16
keilasilion
Il est 4: 16 et comme d'habitude mes paupières s'ouvrent lentement . Mes pupilles collées au plafond où les ombres ricanent me font encore penser que ma nuit est déjà terminée . Encore .
Il est inutile de le nier .
D'un geste machinal je palpe l'autre côté de mon lit et empoigne l'oreiller qui me sert accessoirement de kleenex géant depuis ton départ .
La seule chose qui me reste de toi .
Mes larmes se mélangent à ton parfum encore présent dessus jusqu'à se fondre en une texture unique et universelle .
Ma tristesse m'unit à toi , c'est triste de penser cela .
Je le garde un moment contre mon corps souffreteux et glacé puis le jette dans un coin comme on se débarrasse d' un jouet brisé sachant pertinemment que celui qui l'est : c'est moi .
4:25
Le temps se moque des peines de cœur . Il file, en vous entraînant dans sa course . Je me lève en faisant mine de regarder dans le miroir .
Je rejoue une scène , la même que la veille . Et je la joue vite . J'expédie ma beauté à mille à l'heure , la range dans un placard avec mon rasoir qui y séjourne depuis des lustres déjà .
J'hésite . Je regarde le lit .
4:30
Puis décide de m'alimenter avec mon corsé préféré . Á quoi bon jouer les pachas quand votre belle n'est plus là ?
Á 4:16 j'ouvre les yeux en maudissant ce que j'ai perdu .