40 ans de nuances de gris - Faith - The Cure

petisaintleu

Il y a 40 ans, le 14 avril 1981, paraissait l'album que j'ai sans doute le plus écouté dans ma vie : Faith de The Cure.

Il est considéré comme le medium entre 17 seconds, tout aussi onirique mais moins vaporeux, et Pornography qui marque la descente aux enfers de Robert Smith.

Je ne m'attarderai pas sur une analyse de la galette. Elle est le fruit du contexte de la Grande-Bretagne thatchérienne où les groupes préférèrent souvent abandonner la fougue punk pour s'enfermer dans les nappes synthétiques des claviers, inspirés par une héroïne moins choucroutée que la coiffure de Margaret, leurs faisant illusoirement oublier les affres du quotidien.

Il y a un point qui m'a toujours plu dans la formation de Crawley, c'est le rapport à la littérature. C'est très personnel et subjectif de ma part. Mais pour moi le rock (terme très générique que j'exècre : comment oser mettre dans le même panier Johnny et Robert ?), disons la musique en général, a toujours alimenté ma soif de culture.

Le groupe s'était déjà fait remarquer avec Killing an Arab et suspecter de racisme alors que la source d'inspiration était L'Étranger de Camus. Dans Faith, et je suis peut-être loin d'en avoir recensé toutes les références, je citerai The Drowning man dont la source en est Gormenghast, la trilogie de Mervyn Peake dans laquelle, au chapitre 75, la rêveuse et romantique Fushia se noie dans les eaux qui avaient inondées le château. Pour Charlotte Sometines, Ep qui ne figure pas dans l'album mais qui date de la même période et peut s'y intégrer par son atmosphère ouatée et mystérieuse, c'est le livre éponyme de Penelope Farmer et une pensionnaire qui tous les deux jours se réveille dans le corps d'une jeune fille morte 40 ans plus tôt.

Bénie soit Faith.

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